Texte intégral
Je voudrais remercier l'ambassadeur et le consul général de me permettre de vous rencontrer. Je suis venu pour délivrer un message de solidarité vis-à-vis de toutes les victimes de ce conflit. Je suis venu spécialement à Haïfa parce que les tirs de roquettes du Hezbollah y sont très nombreux. Il faut remonter au début des années 70 et à la guerre de Kippour pour retrouver cela. Nous pensons beaucoup à vous. Le peuple français - et la présence, ici, de parlementaires français l'atteste -, est aux côtés du peuple israélien en ces moments de souffrances.
Avant de venir à Haïfa, je suis allé à Beyrouth où j'ai aussi rencontré des familles de victimes civiles. Je suis également allé au Caire, à Amman et j'irai tout à l'heure à Jérusalem et à Ramallah. Je crois qu'il est important, pour nous Français, de défendre les valeurs universelles de la France ; c'est-à-dire avant tout que l'on puisse se parler. Il faut se parler. On n'a pas le droit dans cette région du monde de laisser se développer une spirale à la violence.
Nous avons condamné le Hezbollah ; nous savons comment il a agi le 12 juillet. Nous pensons beaucoup à ces soldats enlevés dont la France a demandé la libération sans conditions. Nous l'avons fait tout de suite et je voudrais saluer les grands-parents de Gilad Shalit qui sont ici. Je voudrais vous dire à quel point - j'en parlerai évidemment ce soir à Ramallah -, nous souhaitons qu'il puisse revenir, lui et ses deux collègues.
Mais nous pensons, en même temps, qu'il faut parfaitement comprendre que le gouvernement libanais est un gouvernement qui a besoin de sa souveraineté, de son intégrité, de son indépendance, de sa liberté d'action. Car s'il est affaibli, il peut y avoir des dérives. Par conséquent, la France souhaite cette paix retrouvée dans des conditions politiques ; ce qui a toujours été son discours.
Q - (A propos des raisons de la visite du ministre des Affaires étrangères)
R - Je suis venu à Haïfa ce matin pour des raisons symboliques de solidarité vis-à-vis du maire d'Haïfa et de tous ceux qui habitent ici, à la rencontre de la communauté française, évidemment, mais aussi de tous les concitoyens israéliens d'Haïfa.
Je suis obligé de repartir maintenant car je dois aller voir mon homologue, le ministre des Affaires étrangères israélien (je suis là avant tout pour ça). Ensuite, j'irai à Ramallah, pour rencontrer Mahmoud Abbas, et je reviendrai m'entretenir avec le Premier ministre israélien, M. Ehud Olmert.
J'ai voulu à tout prix venir vous voir à Haïfa pour vous rencontrer mais je dois maintenant essayer de trouver, avec d'autres, une solution politique pour la sortie de cette crise. Avant de partir, je voudrais vous dire que je suis persuadé qu'on ne pourra trouver une solution, dans cet endroit du monde, que s'il y a une volonté politique très forte de désarmer les milices, les radicaux, et que si nous parvenons, de notre côté, à une sorte d'entente générale autour de ceux qui souhaitent une solution.
Ce n'est pas en voulant imposer quoi que ce soit ou en touchant à la souveraineté du Liban que nous pourrons arriver à quelque chose ; c'est uniquement en dialoguant et c'est tout l'intérêt de la diplomatie. Vous savez, je suis allé à Beyrouth rencontrer le Premier ministre, mais aussi des hommes politiques, y compris des parlementaires. Je suis allé au Caire et à Alexandrie où j'ai respectivement rencontré le ministre des Affaires étrangères et le Secrétaire général de la Ligue Arabe. Je me suis rendu en Jordanie ou je me suis entretenu avec le roi de Jordanie et mon homologue jordanien. Aujourd'hui, je rencontre les Israéliens mais aussi les Palestiniens. Pourquoi ? Parce qu'au fur et à mesure de ce voyage, j'ai écouté et reçu des propositions qui sont faites par des gens qui veulent aussi sortir de cette crise par le dialogue politique. Je vais évoquer, aujourd'hui, les résultats de ces entretiens avec le Premier ministre israélien. Après avoir écouté ses positions, je continuerai de tisser les fils du dialogue et de les connecter les uns avec les autres ; c'est le rôle de la France.
Je comprends la difficulté de vivre ici avec cette injustice et cette dureté effrayantes pour les victimes civiles où qu'elles soient. La France, dans le cadre des valeurs qu'elle véhicule, va tout faire pour que la paix soit faite le plus vite possible.
Merci à tous.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 juillet 2006