Texte intégral
Q - Vous venez de déclencher une opération humanitaire pour le Liban. Nom de code : "Un bateau pour le Liban". Sur le terrain, l'escalade militaire est particulièrement inquiétante, escalade de menace verbale également. Alors cette aide pourra-t-elle parvenir jusqu'au Liban-sud ?
R - C'est un grand sujet, comme vous le savez. Nous avons exigé de la part des autorités israéliennes une sécurisation des corridors humanitaires. La grande question aujourd'hui, c'est que, même si le corridor est sécurisé, ce qui n'est encore pas toujours le cas, il faut ensuite acheminer l'aide. Lorsque l'on dit que la voie de Larnaca à Beyrouth est sécurisée, une fois que l'on arrive dans le port de Beyrouth, il faut prendre les routes, en particulier pour le sud. Ces dernières ne sont pas sécurisées. Nous avons demandé qu'elles le soient.
Cette catastrophe est en train de devenir un désastre parce que le cap du million de personnes déplacées est maintenant atteint. Je signale qu'un tiers des victimes, 800 morts, sont des enfants, que plus de la moitié des déplacés sont des enfants. On constate maintenant une rupture d'approvisionnement de médicaments, en particulier pour les enfants, mais également d'alimentation, de pétrole. Le sud et la vallée de la Bekaa manquent, déjà depuis plusieurs jours, d'eau potable et de denrées alimentaires. Il faut intensifier ce pont aérien et maritime.
Nous avons décidé avec le PAM, l'UNICEF, le CICR, la Croix Rouge et le Haut Comité pour les Réfugiés, d'envoyer un énorme semi-container qui partira le 11 août de Marseille pour aller à Beyrouth. C'est la société CMA-CGM de Marseille qui le met gratuitement à notre disposition.
Q - Qui va ensuite acheminer l'aide à partir de Beyrouth jusqu'au Liban Sud ?
R - J'ai demandé au Premier ministre israélien - lorsque je l'ai rencontré il y a quelques jours - qu'il y ait un corridor humanitaire terrestre entre les villes de Tyr, Naqoura et Beyrouth, de façon à ce que nous puissions aller dans le Sud, car nous n'arrivons pas véritablement à acheminer le fret humanitaire dans ces villes.
Q - Pouvez-vous nous dire où en sont maintenant les discussions aux Nations unies. La position française a rallié, on le sait, bon nombre de pays européens, à savoir le scénario français de "cessez-le-feu, accord politique et ensuite déploiement". Est-ce qu'on est vraiment proche d'une résolution, comme l'affirme Mme Rice ?
R - En tout cas nous y travaillons toujours. Nous pensons qu'il est tout simplement inacceptable de laisser le Liban être peu à peu détruit, ses habitants tués, blessés ou réduits au statut de personnes déplacées, et donc nous voulons aller vite. Nous avons présenté une résolution il y a quelques jours. Nous discutons actuellement avec nos partenaires, en particulier américains, du triptyque que vous venez de rappeler, c'est-à-dire : cessation immédiate des hostilités, accord politique et enfin déploiement d'une force internationale.
Faut-il parler de la question des soldats prisonniers israéliens, ainsi que du problème des prisonniers libanais ? Faut-il parler des fermes de Chebaa ? Oui, nous le pensons. Lorsque les conditions politiques seront réunies, alors il y aura un cessez-le-feu durable. Nous pensons que l'on pourrait déployer sur le terrain une force multinationale sous mandat de l'ONU. Les Américains ne sont pas d'accord sur tout. Nous allons voir où nous en sommes aujourd'hui, mais en disant à nos partenaires : "nous ne pouvons plus attendre, il y a urgence".Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 août 2006
R - C'est un grand sujet, comme vous le savez. Nous avons exigé de la part des autorités israéliennes une sécurisation des corridors humanitaires. La grande question aujourd'hui, c'est que, même si le corridor est sécurisé, ce qui n'est encore pas toujours le cas, il faut ensuite acheminer l'aide. Lorsque l'on dit que la voie de Larnaca à Beyrouth est sécurisée, une fois que l'on arrive dans le port de Beyrouth, il faut prendre les routes, en particulier pour le sud. Ces dernières ne sont pas sécurisées. Nous avons demandé qu'elles le soient.
Cette catastrophe est en train de devenir un désastre parce que le cap du million de personnes déplacées est maintenant atteint. Je signale qu'un tiers des victimes, 800 morts, sont des enfants, que plus de la moitié des déplacés sont des enfants. On constate maintenant une rupture d'approvisionnement de médicaments, en particulier pour les enfants, mais également d'alimentation, de pétrole. Le sud et la vallée de la Bekaa manquent, déjà depuis plusieurs jours, d'eau potable et de denrées alimentaires. Il faut intensifier ce pont aérien et maritime.
Nous avons décidé avec le PAM, l'UNICEF, le CICR, la Croix Rouge et le Haut Comité pour les Réfugiés, d'envoyer un énorme semi-container qui partira le 11 août de Marseille pour aller à Beyrouth. C'est la société CMA-CGM de Marseille qui le met gratuitement à notre disposition.
Q - Qui va ensuite acheminer l'aide à partir de Beyrouth jusqu'au Liban Sud ?
R - J'ai demandé au Premier ministre israélien - lorsque je l'ai rencontré il y a quelques jours - qu'il y ait un corridor humanitaire terrestre entre les villes de Tyr, Naqoura et Beyrouth, de façon à ce que nous puissions aller dans le Sud, car nous n'arrivons pas véritablement à acheminer le fret humanitaire dans ces villes.
Q - Pouvez-vous nous dire où en sont maintenant les discussions aux Nations unies. La position française a rallié, on le sait, bon nombre de pays européens, à savoir le scénario français de "cessez-le-feu, accord politique et ensuite déploiement". Est-ce qu'on est vraiment proche d'une résolution, comme l'affirme Mme Rice ?
R - En tout cas nous y travaillons toujours. Nous pensons qu'il est tout simplement inacceptable de laisser le Liban être peu à peu détruit, ses habitants tués, blessés ou réduits au statut de personnes déplacées, et donc nous voulons aller vite. Nous avons présenté une résolution il y a quelques jours. Nous discutons actuellement avec nos partenaires, en particulier américains, du triptyque que vous venez de rappeler, c'est-à-dire : cessation immédiate des hostilités, accord politique et enfin déploiement d'une force internationale.
Faut-il parler de la question des soldats prisonniers israéliens, ainsi que du problème des prisonniers libanais ? Faut-il parler des fermes de Chebaa ? Oui, nous le pensons. Lorsque les conditions politiques seront réunies, alors il y aura un cessez-le-feu durable. Nous pensons que l'on pourrait déployer sur le terrain une force multinationale sous mandat de l'ONU. Les Américains ne sont pas d'accord sur tout. Nous allons voir où nous en sommes aujourd'hui, mais en disant à nos partenaires : "nous ne pouvons plus attendre, il y a urgence".Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 août 2006