Texte intégral
Q - Quelle est la mission de ce nouveau contingent français au Liban ?
R - Je voudrais tout d'abord souligner que la France est le premier pays à apporter une contribution sur le terrain. Vous savez qu'il y a déjà 200 Français au sein de la Finul. 200 autres sont en train d'arriver, 50 le sont déjà et 150 sont partis de Toulon. Nous avons le commandement avec le général Alain Pellegrini et puis l'opération Baliste, forte de 1.700 hommes et de quatre bâtiments au large des côtes libanaises, qui assure en grande partie le ravitaillement de la Finul.
Au-delà de cette urgence, la France veut maintenant obtenir des précisions sur les missions de la Finul et sur la chaîne de commandement. Comment va-t-elle être organisée ? A qui doit-elle rapporter ses gestes, ses faits, ses actions. Nous sommes actuellement en train de le préciser avec l'ONU. Le passé nous a prouvé qu'il fallait, avant d'envoyer des hommes sur le terrain, être sûrs que la chaîne de commandement était parfaitement définie, que la liberté de circulation était parfaite, que si les hommes doivent aller dans tel endroit, ils peuvent le faire, à qui doivent-ils le demander. Dernier point, qui n'est pas encore précisé et qu'il faut préciser dans les heures qui viennent, quels sont les moyens dont cette force sera dotée pour garantir sa sécurité.
Q - Vous disiez tout à l'heure que le président de la République est prêt à envisager éventuellement un renforcement de la participation française.
R - C'est ce qu'il a fait avec les 200 militaires français déjà envoyés sur le terrain et nous sommes les premiers à le faire. Nous aimerions aussi savoir combien d'hommes nos partenaires européens sont prêts à envoyer sur le terrain. J'ai demandé au ministre finlandais des Affaires étrangères, M. Erkki Tuomioja - la Finlande assurant actuellement la présidence de l'Union européenne - d'organiser le plus rapidement possible, j'espère que ce sera mercredi, une réunion pour savoir, à la fois sur les plan politique, militaire et humanitaire, quelles sont les actions de nos partenaires européens.
Q - On vient d'apprendre que le gouvernement italien annonce la révision à la baisse du contingent italien, c'est en tout cas ce qu'affirme la presse italienne. Est-ce qu'il n'y a pas un effet de contagion dû au peu d'engagement français.
R - Je crois au contraire que l'engagement français est sérieux. Il ne repose pas sur des effets d'annonce. C'est un engagement sur le terrain. Nous avons, je crois, aujourd'hui une double nécessité. D'une part accompagner le déploiement de l'armée libanaise au Sud Liban et, d'autre part, crédibiliser, vis à vis des Israéliens l'action sur le terrain pour qu'ils continuent à se retirer du Sud Liban Tout cela va se faire avec des contingents qui ont été décidés dans l'urgence. Je suis heureux de voir que les Italiens, j'espère les Espagnols et j'espère d'autres européens, viendront aussi d'urgence avec des contingents qui permettront de crédibiliser ce retrait israélien. Ce que nous faisons ensuite viendra au moment où les précisions que nous demandons à l'ONU seront connues.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 août 2006