Texte intégral
Chers amis,
chers camarades,
j'aimerais tout d'abord dire combien je suis heureuse d'être de nouveau parmi vous à Hennebont au côté de votre maire Gérard Perron et de Thierrry Goyet, votre secrétaire départemental.
Alors que j'étais ministre, j'ai eu l'occasion de saluer les réalisations de la municipalité au service des jeunes et des sportifs, plus récemment j'ai le souvenir d'un très beau meeting unitaire pour le rassemblement sur le non au projet de constitution libérale de l'Europe.
Avec votre initiative, aujourd'hui, même si nous ne nous sommes pas arrêtés de l'été, nous donnons en quelque sorte le coup d'envoi de l'action des communistes pour les semaines et les mois à venir, une action offensive contre la droite, et je le dis avec force, déterminés à tout faire pour battre la droite lors des échéances de 2007.
Une action à l'image de cette Bretagne toujours rebelle, toujours ouverte au monde.
Permettez-moi, en évoquant cette Bretagne, de saluer Eugène Riguidel, mais aussi d'évoquer ce beau projet de Jo le Guen de s'élancer, pour la prochaine transat à la rame, sur un bateau baptisé "l'homme ou le marché". Cette initiative, elle est à l'image de cette Bretagne populaire, qui souffre, se bat, et rêve d'une vie meilleure qui la porte.
C'est en effet, au delà du tourisme, le travail de ses paysans, pêcheurs et salariés qui fait vivre aujourd'hui la Bretagne. Cette réalité est trop souvent méconnue. Qui parle des crises dans l'industrie automobile, notamment parmi les sous-traitants, l'électronique et dans la construction navale ? Qui d'autres que vous connaissez la dureté des conditions de travail dans l'industrie agroalimentaire, la faiblesse des salaires, mais aussi la grande fragilité d'un secteur écrasé par les logiques financières ? Si je suis ici, c'est aussi pour parler de ces vies, rendues chaque jour plus difficiles par les diktats incessants du grand patronat.
Hennebont est l'image de cette Bretagne populaire. Votre histoire industrielle, celle des forges, votre culture ouvrière, que d'autres ont voulu balayer d'un trait de plume, vous n'avez cessé de la faire vivre ! C'est aussi cette capacité de résistance que je suis venue saluer ici !
Résister, changer. C'est ce qui fonde l'engagement communiste : dépasser les logiques de domination qui minent les rapports entre les peuples, changer la vie, toutes ces exigences : justice, égalité, liberté, paix sont d'une rare actualité aujourd'hui.
Je pense évidemment à ce qui se passe au Moyen-Orient.
Il ne s'agit pas simplement d'un acte surdimensionné, il ne s'agit pas d'un Etat qui a surréagi. Il s'agit d'une guerre effroyable, d'un coup terrible aux efforts de paix dans cette région !
Le Liban qui commençait à peine à se relever de la guerre civile, j'avais pu le constater en allant rencontrer toutes les forces politiques fin juin, est de nouveau détruit. Plus d'un millier de personnes, dont de nombreux enfants, sont mortes. Des centaines de milliers de Libanais sont sans-abri. Et même un drame écologique, une marée noire déclenchée par les bombardements, complète cette vision d'horreur !
Et la communauté internationale a laissé faire, des jours et des jours, sans vraiment réagir. Nous avons entendu le président Bush répéter ses slogans moyenâgeux sur le bien et le mal, la liberté et la terreur. Et nous avons entendu Sarkozy lui emboîter le pas.
Après des hésitations, la position de la France a évolué favorablement et je me félicite que notre pays, par son action, ait contribué au cessez le feu.
Une résolution a été adoptée au Conseil de Sécurité, certes insuffisante, notamment par rapport à la question palestinienne. Elle a décidé d'une cessation des hostilités et d'un retrait des troupes isaréliennes du Liban. Elle laisse la pleine souveraineté au Liban pour régler lui-même ses problèmes internes, comme le désarmement du Hezbollah.
A ce propos, j'ai été choquée par les commentaires de Bush, qui des Etats-Unis, fustigeait les réticences, disait-il, de la France à envoyer un grand nombre de casques bleus au Liban. Ces remarques ont été relayées dans notre pays. Pour ma part, autant je pense que la France doit s'impliquer pleinement dans la Finul, y compris dans sa direction, autant je pense qu'il est nécessaire de fixer un mandat précis pour éviter que cette Finul soit de nouveau impuissante. Si aujourd'hui les conditions sont réunies, alors il faut que le Président de la République, sans tarder, engage la France. Je peux témoigner que lors de mon voyage au Liban, le peuple libanais, toutes sensibilités confondues, attend de la France qu'elle agisse pour préserver sa souveraineté et sa liberté.
Je crois également nécessaire de rappeler qu'il n'y aura pas de paix durable dans la région sans apporter une réponse juste et durable à l'exigence du peuple palestinien de vivre dans un Etat souverain et indépendant, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, qui pourrait se développer en pleine coopération et en paix avec Israël. Et je veux dire aussi, ici, ma solidarité aux palestiniens qui en ce moment même ne bénéficient pas d'un cessez le feu, mais sont victimes d'attaques incessantes, d'arrestation d'élus, pourtant démocratiquement élus. On ne peut pas accepter cela. Je crois donc nécessaire de réaffirmer notre solidarité avec le peuple palestinien.
Ces images de guerre, au Liban, en Palestine, en Irak, et dans bien d'autres régions du monde, peut-on s'y habituer comme une fatalité en se contentant de s'apitoyer sur le sort des peuples concernés ou en utilisant ces guerres à des fins politiciennes dans le débat politique interne ?
Non, évidemment. Ce qu'attendent les hommes et les femmes de gauche, c'est que nous apportions des réponses, neuves et cohérentes, à cette crise des relations internationales, qui, comme aux pires temps du colonialisme, sont à nouveau régies par la politique de la canonnière et la loi du Talion !
C'est le sens des propositions que je porte pour faire reposer les relations internationales non pas sur la force, mais sur le droit. Pour cela, l'ONU doit être profondément réformée, afin de faire émerger une véritable culture collective de paix pour le développement et la démocratie, reposant sur le respect effectif des droits des peuples et le désarmement, notamment nucléaire.
La situation que nous connaissons aujourd'hui avec l'Iran, nous rappelle qu'on ne peut exiger d'un pays, un désarmement qu'on refuse d'effectuer au plan international. Oui, il faut reprendre le désarmement collectif de notre planète.
La paix, c'est aussi le respect des droits et la dignité pour chaque individu. C'est donc l'exigence du co-développement entre les pays du nord et du sud. C'est le sens des propositions que je porte pour augmenter fortement l'aide au développement, mais aussi pour repenser toutes les relations économiques fondées sur l'exploitation, et qui sont puissamment relayées par l'OMC et l'UE. Ce n'est pas le libre-échange, le tout-marchand, la libre concurrence qui sortiront l'Afrique du sous-développement. Ce n'est pas un système financier international reposant sur la rentabilité qui sortira l'Afrique de l'isolement dans lequel elle est aujourd'hui.
La gauche, si de nouveau elle est en responsabilité demain, doit s'engager à mener un combat courageux, au sein de l'Europe, et au sein de l'OMC pour changer les orientations qui sont aujourd'hui pronées par ces organismes.
La violence qui submerge aujourd'hui nos sociétés, c'est aussi l'expulsion sauvage de toutes ces familles résidant à Cachan. J'avais été rencontrer ces familles, il y a deux ans. Beaucoup d'entre elles ont des papiers, beaucoup d'entre elles travaillent. Les enfants sont scolarisés et j'avais assisté au départ des enfants à l'école, comme dans toute cité. Depuis, rien n'a été fait de la part des autorités pour engager un véritable plan de relogement. C'est la chasse aux enfants. Ce qui s'est passé dans le Val de Marne illustre l'inhumanité de la politique de Nicolas Sarkozy, mais aussi son choix d'utiliser la provocation comme pratique politique, pour imposer ses idées et son pouvoir sur la France. Le président de l'UMP est à la tête d'une droite qui stigmatise, divise, éclate notre peuple. L'extrême-droite attend tapie, à l'affût de tous les replis. C'est pourquoi, je le dis ici, le comportement du Ministre de l'intérieur est irresponsable pour l'avenir de notre pays.
Comment peut-on s'habituer à ces familles jetées à la rue, à ces hommes et ces femmes menacées d'expulsion, à une immigration choisie rappelant la traite négrière ? Peut-on justifier de telles horreurs par ce slogan d'impuissance, porté des fois par des hommes de droite, mais aussi de gauche, "notre pays ne peut pas supporter toute la misère du monde" ?
Non, encore non. La gauche doit être dans l'action au côté de ces familles et je serais présente ce soir à la manifestation qui a lieu à Cachan. La gauche doit porter des propositions, concernant le co-développement, je l'ai évoqué, mais aussi s'engager à abroger les lois Sarkozy, à donner la citoyenneté de résidence et donc le droit de vote aux résidents étrangers, et la régularisation des sans-papiers.
Cela demande du courage politique car nous le savons, des familles elles-mêmes frappées de grandes difficultés se vivent en concurrence avec d'autres, venues d'autres villages. Et ce week-end, chez moi, j'ai été interpellée, en me disant, "Madame Buffet, vous défendez les familles de Cachan, mais moi, ça fait 4 ou 5 ans que j'ai demandé un logement social, je ne l'ai toujours pas...". Je crois qu'il faut avoir le courage de débattre par rapport à cela, et de dire, quelle que soit leur origine, quelle que soit les papiers qu'ils ont en poche, des millions d'hommes et de femmes, aujourd'hui, en France, voient leurs droits bafoués, en matière de logement, d'emploi, et bien d'autres choses encore. Est-ce notre voisin, venu d'ailleurs, qui est responsable de cette situation, ou bien un système, le capitalisme, une politique, le libéralisme, qui sont responsables de nos difficultés ? Oui, de nos difficultés, celles que nous vivons tous ensemble, qu'il faut combattre tous ensemble.
Écoutez les, les Breton, Villepin et Borloo ! Pour eux tout va bien. Ils nous disent, que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Que la croissance est là, que le chômage baisse, que les salaires augmentent...
La croissance, parlons-en.
Depuis hier, de nombreux économistes nous expliquent que la relance de la consommation résulte d'un surendettemment des ménages et que la baisse du chômage est due au départ en retraite des générations du baby boom et à l'utililisation par des patrons de toujours davantage de contrats précaires, mis à leur disposition en pleine complicité, par la droite au pouvoir.
Comme vous, cet été, j'ai rencontré des salariés qui se serrent la ceinture pendant toutes leurs vacances, se privant de tous ces petits plaisirs qui font aussi le bonheur d'être en vacances.
J'ai vu les précaires et chômeurs rester chez eux tout l'été, loin des plages et des chemins de randonnées. J'ai vu des enfants privés du droit aux vacances. Permettez moi, sur ce point de saluer le Secours Populaire, qui hier, a organisé sa magnifique journée des "Oubliés des vacances" !
Regardez comment aujourd'hui, lorsqu'on est au SMIC ou un peu plus, on arrive pas à joindre les deux bouts, avec l'augmentation du gaz, de l'essence, des loyers, avec le coût de la rentrée scolaire, le prix des fruits et des légumes...
L'été a été marqué par la lutte de salariés à Polimeri, Seb, Reynolds, contre les licenciements, les fermetures d'usine et les délocalisations. L'emploi industriel ne cesse de diminuer, encore 18000 emplois ont été supprimés dans ce secteur, au second trimestre, et on nous dit que tout va bien ?
Le tout va bien, c'est effectivement une réalité, mais pour les actionnaires et les grands patrons de multinationales dont les salaires ne cessent d'augmenter. Le tout va bien, c'est vrai pour les profits des entreprises du CAC 40, mais le bilan de ce mandat de la droite, pour le peuple c'est une régression sociale et démocratique comme peu souvent notre pays en a connue.
J'ai entendu, que dans les discours des candidats à la candidatures, on se retrouvait pour valoriser le travail, le mérite, l'effort. Et bien écoutez, si on veut valoriser le travail, faisons en sorte que les hommes et les femmes bénéficient d'emplois stables et qualifiés, qu'on ne puisse pas les licencier comme des kleenex que l'on jette. Que les hommes et les femmes qui travaillent, qui sont qualifiés bénéficient de salaires leur permettant de vivre dignement. Si on veut revaloriser le mérite, l'effort, faisons en sorte que les jeunes, qui malgré les difficultés que connait l'école, se battent pour obtenir des diplômes, voient leur diplômes reconnus, voient leur stage correctement rémunérés, voient leur qualification trouver leur place dans l'entreprise. Ça, ce sont les propositions concrètes pour valoriser le travail, l'effort et reconnaitre le mérite.
Ne pensons pas que les mauvais coups de la droite sont derrière nous. Son bilan n'est pas terminé. D'ici les échéances de 2007, elle est décidée à poursuivre son entreprise de casse. Après la protection sociale, les attaques contre l'école, les services publics, le code du travail, après les remises en causes de nos libertés démocratiques, c'est maintenant notre indépendance énergétique qu'elle est en train de solder.
Le Parlement va se réunir dès le 7 septembre pour faire voter par la majorité UMP la privatisation de GDF. C'est toute notre politique énergétique, construite depuis la Libération, vitale pour chacun et chacune d'entre nous, dont on sait l'importance déterminante pour la préservation de notre environnement, des équilibres géopolitiques de la planète, qui risque ainsi d'être dépeçée et sacrifiée aux logiques de profit portés par le monde de la finance.
Face à cette attitude foncièrement irresponsable, nous avons là encore à porter un message : la nécessité de défendre l'intérêt général de notre peuple, et donc le service public. La nécessité de préserver notre environnement et d'anticiper la fin du pétrole, et donc d'engager en urgence des programmes de recherche à très long terme sur les énergies renouvelables. La nécessité, enfin, de contester les orientations et le cadre juridique de toutes les institutions qui, aujourd'hui, arrachent aux peuples du monde la maîtrise de leurs politiques énergétiques. C'est aussi toutes les politiques de remise en cause des services publics, menées par l'Europe, et au niveau international, par le FMI, qu'il s'agit de remettre en cause. C'est à toutes ces exigences que la gauche devra répondre, sans ambiguïtés, si elle veut être à la hauteur des défis qui nous sont posés en matière énergétique !
Dans ce combat, je peux vous assurer que les parlementaires communistes, députés et sénateurs, qui ont déjà lancé une pétition nationale contre cette privatisation, seront mobilisés pour s'opposer et promouvoir un grand pôle public de l'énergie, autour d'EDF et de GDF, qui pourraient, en coopération avec Suez, Total et d'autres, développer de nouvelles énergies renouvelables, garantir notre indépendance énergétique et l'accès à tous de l'énergie.
Je puis vous assurer que c'est au quotidien que nous allons nous battre pour contrer les projets de la droite et pour la battre, en 2007. A Palavas ou sur les plateaux télé, Sarkozy donne à voir de son projet pour la France.
Imaginons 5 ans de Sarkozy.
Imaginons une France qui se mettrait sous tutelle américaine. Imaginons les nouvelles attaques que l'on pourrait attendre contre le statut de la fonction publique, contre la sécu.
Imaginons les conséquences de la suppression des droits de succession. Imaginons une France couverte de caméras de vidéo surveillance, de fichiers, répressive, violente. Imaginons les conséquences pour la vie sociale dans les entreprises d'une remise en cause du droit de grève, l'augmentation du temps de travail. Imaginons une école qui ne serait plus un lieu de culture et d'apprentissage, mais un lieu de simple endoctrinement aux règles du marché. Imaginons une culture française qui se réduirait aux créations commerciales de simple divertissement pour ses amis politiques.
Je ne peux pas envisager une telle régression pour la France. Aussi je vous le dis, les communistes feront tout pour empêcher cela, tout pour que la droite soit battue.
C'est pourquoi nous travaillons inlassablement au rassemblement de la gauche, pour qu'elle gagne. Mais nous voulons battre cette droite pour longtemps.
Je le dis ici, il y a une responsabilité historique pour la gauche en 2007 ; elle ne peut pas décevoir de nouveau.
On ne peut pas continuer à jouer les sortants-sortis à chaque élection. Car chaque fois, montent les divisions, le populisme et l'ultra-libéralisme. On ne peut pas voir revenir une droite et une extrême droite encore plus agressive et revancharde en 2012. Pour éviter cela, il faut que la gauche soit populaire par sa démarche citoyenne, par sa capacité à rompre avec toutes les politiques libérales menées jusqu'à présent et par son audace et son courage dans les réformes.
Aussi je voudrais dire à cette France du travail, aux ouvrières et aux ouvriers, aux employés, français ou immigrés, vous que la droite malmène, réduit au chômage et à la précarité, vous dont la gauche a trahi tant d'espoirs, vous qui êtes les oubliés des médias, vous que l'on traite d'archaïques quand vous refusez leur prétendue modernité, vous que l'on montre du doigt parce que, parfois, vous lâchez prise, vous vous repliez dans l'abstention, j'aimerais vous dire : ne vous laissez pas voler l'élection présidentielle !
Vous avez su montrer, pendant notre histoire, je pense au Front populaire dont on a tant parlé cette année, je pense à 1968, mais aussi au rejet, l'année dernière, de leur Europe libérale. Je pense aussi aux jeunes, combien, mobilisés, rassemblés, vous redevenez maîtres de votre destin. je le dis aux jeunes qui se sont mobilisés contre l'extrême droite, pour la paix au Proche-Orient, contre le CPE, vous qui avez su conduire vos luttes jusqu'au bout, prenez la conduite de la politique. Ne vous laisser pas imposer des candidatures prêt à porter. En fait, dans ce pays, nous sommes des millions à refuser l'ordre établi et à vouloir autre chose.
Vous avez la possibilité de faire de ces élections un gigantesque outil pour porter vos colères et vos exigences, mais surtout pour traduire en actes, à travers une majorité, un gouvernement, votre envie de dignité, de justice, votre envie d'un autre avenir pour vos enfants.
Ce pouvoir, il ne tient qu'à vous de le saisir, de vous l'approprier, de l'arracher des mains de ceux qui font dès maintenant le scénario des prochaines élections, en cherchant à limiter votre choix à celui d'un bipartisme, tellement stérile au vu de vos aspirations.
Votre force, elle sera dans votre capacité à vous saisir des enjeux de la campagne. Comme vous l'avez fait en 2005, comme vous l'avez fait en 2006. Elle est de faire de la politique, enfin, une affaire réellement populaire !
Elle est dans votre capacité à être le contrepoids aux idées dominantes, à devenir la force qui puisse prémunir la gauche contre toutes les tentations au renoncement.
Pour cela, ce que je vous propose, c'est bien de construire et de soutenir une candidature populaire, porteuse de garanties sur l'avenir, aux engagements clairs et conformes à vos attentes !
Permettez moi de préciser cette idée de garantie, puisque certains n'arrêtent pas de me dire par presse interposée, il faut que le Parti communiste donne des garanties. Et bien je vais essayer de le faire. Précisons cette idée de garantie.
Par garantie, je comprends d'abord une candidature qui porte une nouvelle conception du pouvoir, où jamais le peuple n'est dessaisi des décisions qui le concernent.
Garantie, Cela veut dire un programme précis, cohérent, n'évacuant pas la question des moyens institutionnels, financiers, internationaux à mettre en oeuvre pour vraiment changer la vie. Garantie, cela veut dire une candidature de rassemblement qui déjoue le piège de la présidentielle en portant un "tous ensemble" de toutes les forces, de tous les hommes et les femmes, qui se mobilisent pour une véritable transformation sociale de notre pays.
J'ai eu l'occasion, début juillet, dans la lettre que j'ai adressée aux membres des collectifs d'Union populaire, de préciser tous ces points.
Je viens de parler d'un programme précis. Et sans vouloir développer toutes les propositions du Parti communiste, sans vouloir non plus résumer la charte antilibérale rédigée par les collectifs unitaires, car ce serait lui dénier toute sa richesse. Je voudrais souligner l'importance des quelques réformes qui doivent constituer la colonne vertébrale d'une autre politique, populaire et vraiment à gauche. Les réformes qui sont des conditions pour que cette fois, la gauche réussisse en répondant aux attentes des hommes et des femmes de notre pays.
D'abord, nous aurons besoin de fortes avancées démocratiques, afin que les hommes et les femmes de ce pays soient véritablement les auteurs et les acteurs du changement. Il s'agira donc de faire en sorte que l'entreprise retrouve un rôle social, en donnant de nouveaux droits et pouvoirs d'intervention aux salariés dans leur gestion. Les dividendes des actionnaires ne doivent plus primer dans les choix industriels, dans les choix des entreprises de notre pays. Ce sont de nouveaux champs d'intervention qu'il s'agira de donner aux CE, CCE et comités de groupe. Il s'agira aussi de réaliser une profonde réforme institutionnelle, de créer une 6e République. On ne pourra pas se limiter à la suppression du 49-3 ! Il fautdra aller plus loin, refonder une nouvelle République, à partir d'un grand débat populaire et citoyen, donnant notamment un rôle central à une Assemblée nationale élue au scrutin proportionnel, mais permettant, aussi, l'intervention directe et la participation des citoyennes et citoyens, par la création d'un droit d'initiative législative, aux choix politiques du pays.
Nous aurons besoin dans la même urgence d'égalité.
Il s'agira d'aller vers une égalité effective entre les hommes et les femmes, afin de sortir, enfin, du domaine des bonnes intentions et des discours.
Si l'on veut vraiment l'égalité professionnelle, il faut prévoir de pénaliser les patrons récalcitrants. Si l'on veut vraiment agir contre la prostitution, il faut avoir le courage de prendre les mesures indispensables pour dissuader et pénaliser les éventuels clients. Si l'on veut vraiment permettre à toutes les femmes de maîtriser leur fécondité, il faudra bien lutter contre la marchandisation de la santé. Si l'on veut vraiment la parité en politique, il faudra la rendre obligatoire à toutes les élections avec la proportionnelle.
Nous aurons besoin de nous attaquer à la redistribution des revenus. L'argent existe, il éclate partout, on le voit avec les profits et les grandes fortunes. Il s'agira donc,pour la gauche, de soutenir la hausse des salaires ; il s'agira de mener une ambitieuse réforme fiscale. On ne peut plus continuer avec un impôt sur le revenu qui ne représente plus que 17% des recettes de l'Etat. Oui, il faudra augmenter le nombre de tranches, de 5 à 9, de l'impôt sur le revenu, et l'augmentation des taux supérieurs marginaux de cet impôt, jusqu'à au moins 55%. il s'agira de taxer enfin les revenus financiers. Il s'agira de moduler l'impôt sur les sociétés afin de pénaliser les entreprises qui font le choix des profits contre l'emploi et les salaires. Il s'agira, malgré les pleurs que l'on entend parfois, de doubler l'impôt sur les grandes fortunes.
Il s'agira de se donner les moyens de favoriser, par une politique du crédit volontariste, qui serait conduite par un pôle financier public, un développement social et durable.
Nous aurons besoin de développer et de sécuriser l'emploi, pour aller vers une véritable éradication du chômage. C'est l'objectif du projet de sécurité d'emploi et de formation, qui permettrait à chacun d'évoluer dans sa carrière, dans son métier, dans une totale sécurité de revenu. chacun disposerait d'un CDI s'insérant dans un dispositif de sécurisation combinant périodes d'emploi et de formation, correctement rémunérées.
Pour édifier progressivement un tel système, nous devrons augmenter l'indemnisation chômage, mettre en place un plan de lutte contre la précarité, taxer le recours abusif aux formes de contrat précaire, instaurer une allocation autonomie-formation pour la jeunesse, mais aussi renforcer le statut de la fonction publique contre toutes les tentatives actuelles de démantèlement...
Nous aurons besoin de nous mobiliser pour la protection sociale. Une Sécurité sociale universelle pour une prise en charge à 100% pour les soins de base. La démocratie sociale est à restaurer. La sécu, elle est à nous : ce n'est pas à l'Etat de la gérer, mais aux représentants des salariés et des assurés sociaux. Il faudrait aussi créer aussi un pôle pharmaceutique public, tant son indignes les profits des multinationales, tant est intolérable cette situation où tant de malades sont privés de soins pour des raisons financières.
Il faudrait enfin, en matière de retraite, revenir à un droit à la retraite à taux plein à 60 ans pour 37,5 annuités de cotisation.
Assurer une véritable protection sociale. Cela exige, et il faut que la gauche s'y engage, la fin des exonérations patronales et une contribution des revenus financiers du capital, notamment des entreprises, au même taux que les salaires.
Il faudrait parler de la politique culturelle, des moyens pour la recherche, des missions de l'école. Nous aurons besoin d'une action vigoureuse d'un gouvernement de gauche, au sein de l'europe, pour réorienter la construction européenne, travailler à un nouveau traité pour une Europe de la paix, une europe sociale, une europe démocratique.
Mais je le redis, on ne peut pas faire un catalogue de promesses sans dire clairement à notre peuple l'ampleur des réformes à accomplir et sans s'engager clairement à les accomplir.
Il ne peut s'agir de vagues idées ou de considérations morales, mais bien d'un programme pour gouverner la France.
Certains se sont étonnés que j'écrive de nouveau à toutes les forces de gauche pour leur proposer une rencontre.
Qu'espères tu, me dit-on, d'un débat avec les représentants du PS ?
Mais ma précoccupation n'est pas de convaincre tel ou tel dirigeant, ou tel ou tel candidat à la candidature à la présidentielle, du bien fondé de ces propositions. Elle est que ce débat ait lieu entre toutes celles et tous ceux qui attendent une politique de gauche et qui veulent en être les maîtres d'oeuvre.
Soyons clairs, j'ai entendu des dirigeants socialistes parler de contrat de gouvernement et de fédération de la gauche. Mais pour quoi faire ? Pour mener quelle politique ? Entre une politique d'adaptation aux choix libéraux et une politique de transformation sociale, il y a des choix différents à gauche. Moi, je ne veux pas que la gauche se rassemble sur des choix d'adaptation. Je ne veux pas entrainer le parti communiste dans un gouvernement qui mènerait une politique social-libérale ! Mais je ne veux pas non plus m'enfermer dans un rôle de témoignage, de contestation. Ce que nous voulons, c'est que la gauche se rassemble sur un choix de transformation. Ce dont je rêve, ce n'est pas de répéter tous les matins que je ne veux pas participer à un gouvernement social-libéral !
Ce pour quoi je me bats, ce dont je rêve, c'est que demain, toute la gauche puisse participer à une majorité politique, et à un gouvernement portant une politique apte à répondre aux attentes populaires. Ce que veulent les communistes, je le répète encore, je le répèterais encore durant toutes les semaines qui viennent, nous voulons que la gauche réussisse. C'est le sens de notre combat sur les propositions et sur le rassemblement.
Arrêtons, à gauche, d'expliquer pourquoi on se démarque d'untel ou d'unetel.
Essayons de porter une ambition qui intéresse notre peuple. Cette ambition, c'est la gagne sur un choix de transformation. C'est cette ambition que devront porter les candidats du rassemblement aux élections présidentielles et législatives.
Vous le voyez, à l'image des militantes et militants du PCF, à l'image des hommes et femmes des collectifs d'Union populaire, j'ai beaucoup de volonté et d'énergie pour les mois qui viennent. Les communistes vont multiplier les initiatives. dès demain il seront avec de nombreux syndicats agricoles, dont le MODEF comme l'an passé, pour une vente solidaire de fruits et légumes dans les quartiers populaires. Les camarades présents notamment dans les luttes pour l'emploi préparent des assises régionales pour emploi et formation. Une initiative nationale pour le logement, qui sera déclinée dans de nombreuses villes de France, à travers un bus et des initiatives, est également en cours.
Les communistes seront aussi présents, à la rentrée, pour poser la question du pouvoir d'achat et des moyens pour l'école, mais aussi, je vous en fait la proposition aujourd'hui. J'appelle tous les communistes, tous ceux et celles qui agissent au côté des sans papiers, à accompagner les familles menaçées d'expulsions, lors de la prochaine rentrée scolaire.
Tous ensemble, faisons en sorte qu'ils puissent dignement reprendre le chemin de l'école.
Tout l'été, malgré cette période particulière, nous nous sommes investis contre la guerre au Liban. Nous nous sommes investis pour développer les collectifs unitaires dont la réunion nationale aura lieu le 10 septembre. Et dont nous allons tout faire pour qu'elle soit un grand succès, et qu'elle débouche sur des décisions allant dans le sens de ce rassemblement.
Enfin, nous sommes tous engagés dans la préparation de la fête de l'Humanité. Le journal l'Humanité, vous le savez comme moi, a été décisif dans tous nos combats. C'est vraiment le journal des luttes, du rassemblement antilibéral. L'Huma, on ne peut pas s'en passer quand on se bat contre la droite, lorsqu'on se bat pour construire d'autres possibles, un autre avenir. Il faut que l'Huma dure, il faut qu'elle mène ce combat. Nous nous battrons pour la sauvegarde de l'Huma, et pour que la fête de l'Humanité soit un grand moment de mobilisation.
Mais cette fête va aussi être le rendez-vous de tous ceux et toutes celles qui se battent, qui luttent. Et puis, comme souvent les journalistes me posent la question, en me demandant qui va être invité à gauche. Je le dis ici publiquement, toute la gauche est invitée, les formations, les personnalités, les candidats futurs ou présents.
Tout le monde est invité. Dans la fête de l'Huma, il y aura plein de débat où ils auront l'occasion de s'exprimer de façon constructive à une véritable alternative à gauche.
Grâce à cette fête, nous allons, encore cette année, tenir un grand espace de débat populaire, un rendez-vous des luttes et de tous les collectifs unitaires.
Cette année va être décisive, pas pour le parti communiste en tant que tel, mais pour le maintien ou pas dans notre pays de l'idée du changement, des forces capables de se rassembler pour construire ce changement que nous attendons depuis tant d'années. Ça ne dépend pas de quelques individus aussi intelligents soient-ils. Cela dépend des hommes et des femmes qui au jour le jour, dans leur quartier, leur village, dans leur entreprise, vont mener ce débat, vont mener les luttes, vont mener l'action.
Je voudrais simplement et modestement vous dire, que dans cet objectif là, battre la droite et réussir à gauche, rassemblés sur des propositions courageuses, audacieuses permettant que cette fois-ci, la gauche travaille à changer la vie, je suis disponible, et j'y mettrais toute mon énergie. Source http://www.pcf.fr, le 30 août 2006
chers camarades,
j'aimerais tout d'abord dire combien je suis heureuse d'être de nouveau parmi vous à Hennebont au côté de votre maire Gérard Perron et de Thierrry Goyet, votre secrétaire départemental.
Alors que j'étais ministre, j'ai eu l'occasion de saluer les réalisations de la municipalité au service des jeunes et des sportifs, plus récemment j'ai le souvenir d'un très beau meeting unitaire pour le rassemblement sur le non au projet de constitution libérale de l'Europe.
Avec votre initiative, aujourd'hui, même si nous ne nous sommes pas arrêtés de l'été, nous donnons en quelque sorte le coup d'envoi de l'action des communistes pour les semaines et les mois à venir, une action offensive contre la droite, et je le dis avec force, déterminés à tout faire pour battre la droite lors des échéances de 2007.
Une action à l'image de cette Bretagne toujours rebelle, toujours ouverte au monde.
Permettez-moi, en évoquant cette Bretagne, de saluer Eugène Riguidel, mais aussi d'évoquer ce beau projet de Jo le Guen de s'élancer, pour la prochaine transat à la rame, sur un bateau baptisé "l'homme ou le marché". Cette initiative, elle est à l'image de cette Bretagne populaire, qui souffre, se bat, et rêve d'une vie meilleure qui la porte.
C'est en effet, au delà du tourisme, le travail de ses paysans, pêcheurs et salariés qui fait vivre aujourd'hui la Bretagne. Cette réalité est trop souvent méconnue. Qui parle des crises dans l'industrie automobile, notamment parmi les sous-traitants, l'électronique et dans la construction navale ? Qui d'autres que vous connaissez la dureté des conditions de travail dans l'industrie agroalimentaire, la faiblesse des salaires, mais aussi la grande fragilité d'un secteur écrasé par les logiques financières ? Si je suis ici, c'est aussi pour parler de ces vies, rendues chaque jour plus difficiles par les diktats incessants du grand patronat.
Hennebont est l'image de cette Bretagne populaire. Votre histoire industrielle, celle des forges, votre culture ouvrière, que d'autres ont voulu balayer d'un trait de plume, vous n'avez cessé de la faire vivre ! C'est aussi cette capacité de résistance que je suis venue saluer ici !
Résister, changer. C'est ce qui fonde l'engagement communiste : dépasser les logiques de domination qui minent les rapports entre les peuples, changer la vie, toutes ces exigences : justice, égalité, liberté, paix sont d'une rare actualité aujourd'hui.
Je pense évidemment à ce qui se passe au Moyen-Orient.
Il ne s'agit pas simplement d'un acte surdimensionné, il ne s'agit pas d'un Etat qui a surréagi. Il s'agit d'une guerre effroyable, d'un coup terrible aux efforts de paix dans cette région !
Le Liban qui commençait à peine à se relever de la guerre civile, j'avais pu le constater en allant rencontrer toutes les forces politiques fin juin, est de nouveau détruit. Plus d'un millier de personnes, dont de nombreux enfants, sont mortes. Des centaines de milliers de Libanais sont sans-abri. Et même un drame écologique, une marée noire déclenchée par les bombardements, complète cette vision d'horreur !
Et la communauté internationale a laissé faire, des jours et des jours, sans vraiment réagir. Nous avons entendu le président Bush répéter ses slogans moyenâgeux sur le bien et le mal, la liberté et la terreur. Et nous avons entendu Sarkozy lui emboîter le pas.
Après des hésitations, la position de la France a évolué favorablement et je me félicite que notre pays, par son action, ait contribué au cessez le feu.
Une résolution a été adoptée au Conseil de Sécurité, certes insuffisante, notamment par rapport à la question palestinienne. Elle a décidé d'une cessation des hostilités et d'un retrait des troupes isaréliennes du Liban. Elle laisse la pleine souveraineté au Liban pour régler lui-même ses problèmes internes, comme le désarmement du Hezbollah.
A ce propos, j'ai été choquée par les commentaires de Bush, qui des Etats-Unis, fustigeait les réticences, disait-il, de la France à envoyer un grand nombre de casques bleus au Liban. Ces remarques ont été relayées dans notre pays. Pour ma part, autant je pense que la France doit s'impliquer pleinement dans la Finul, y compris dans sa direction, autant je pense qu'il est nécessaire de fixer un mandat précis pour éviter que cette Finul soit de nouveau impuissante. Si aujourd'hui les conditions sont réunies, alors il faut que le Président de la République, sans tarder, engage la France. Je peux témoigner que lors de mon voyage au Liban, le peuple libanais, toutes sensibilités confondues, attend de la France qu'elle agisse pour préserver sa souveraineté et sa liberté.
Je crois également nécessaire de rappeler qu'il n'y aura pas de paix durable dans la région sans apporter une réponse juste et durable à l'exigence du peuple palestinien de vivre dans un Etat souverain et indépendant, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, qui pourrait se développer en pleine coopération et en paix avec Israël. Et je veux dire aussi, ici, ma solidarité aux palestiniens qui en ce moment même ne bénéficient pas d'un cessez le feu, mais sont victimes d'attaques incessantes, d'arrestation d'élus, pourtant démocratiquement élus. On ne peut pas accepter cela. Je crois donc nécessaire de réaffirmer notre solidarité avec le peuple palestinien.
Ces images de guerre, au Liban, en Palestine, en Irak, et dans bien d'autres régions du monde, peut-on s'y habituer comme une fatalité en se contentant de s'apitoyer sur le sort des peuples concernés ou en utilisant ces guerres à des fins politiciennes dans le débat politique interne ?
Non, évidemment. Ce qu'attendent les hommes et les femmes de gauche, c'est que nous apportions des réponses, neuves et cohérentes, à cette crise des relations internationales, qui, comme aux pires temps du colonialisme, sont à nouveau régies par la politique de la canonnière et la loi du Talion !
C'est le sens des propositions que je porte pour faire reposer les relations internationales non pas sur la force, mais sur le droit. Pour cela, l'ONU doit être profondément réformée, afin de faire émerger une véritable culture collective de paix pour le développement et la démocratie, reposant sur le respect effectif des droits des peuples et le désarmement, notamment nucléaire.
La situation que nous connaissons aujourd'hui avec l'Iran, nous rappelle qu'on ne peut exiger d'un pays, un désarmement qu'on refuse d'effectuer au plan international. Oui, il faut reprendre le désarmement collectif de notre planète.
La paix, c'est aussi le respect des droits et la dignité pour chaque individu. C'est donc l'exigence du co-développement entre les pays du nord et du sud. C'est le sens des propositions que je porte pour augmenter fortement l'aide au développement, mais aussi pour repenser toutes les relations économiques fondées sur l'exploitation, et qui sont puissamment relayées par l'OMC et l'UE. Ce n'est pas le libre-échange, le tout-marchand, la libre concurrence qui sortiront l'Afrique du sous-développement. Ce n'est pas un système financier international reposant sur la rentabilité qui sortira l'Afrique de l'isolement dans lequel elle est aujourd'hui.
La gauche, si de nouveau elle est en responsabilité demain, doit s'engager à mener un combat courageux, au sein de l'Europe, et au sein de l'OMC pour changer les orientations qui sont aujourd'hui pronées par ces organismes.
La violence qui submerge aujourd'hui nos sociétés, c'est aussi l'expulsion sauvage de toutes ces familles résidant à Cachan. J'avais été rencontrer ces familles, il y a deux ans. Beaucoup d'entre elles ont des papiers, beaucoup d'entre elles travaillent. Les enfants sont scolarisés et j'avais assisté au départ des enfants à l'école, comme dans toute cité. Depuis, rien n'a été fait de la part des autorités pour engager un véritable plan de relogement. C'est la chasse aux enfants. Ce qui s'est passé dans le Val de Marne illustre l'inhumanité de la politique de Nicolas Sarkozy, mais aussi son choix d'utiliser la provocation comme pratique politique, pour imposer ses idées et son pouvoir sur la France. Le président de l'UMP est à la tête d'une droite qui stigmatise, divise, éclate notre peuple. L'extrême-droite attend tapie, à l'affût de tous les replis. C'est pourquoi, je le dis ici, le comportement du Ministre de l'intérieur est irresponsable pour l'avenir de notre pays.
Comment peut-on s'habituer à ces familles jetées à la rue, à ces hommes et ces femmes menacées d'expulsion, à une immigration choisie rappelant la traite négrière ? Peut-on justifier de telles horreurs par ce slogan d'impuissance, porté des fois par des hommes de droite, mais aussi de gauche, "notre pays ne peut pas supporter toute la misère du monde" ?
Non, encore non. La gauche doit être dans l'action au côté de ces familles et je serais présente ce soir à la manifestation qui a lieu à Cachan. La gauche doit porter des propositions, concernant le co-développement, je l'ai évoqué, mais aussi s'engager à abroger les lois Sarkozy, à donner la citoyenneté de résidence et donc le droit de vote aux résidents étrangers, et la régularisation des sans-papiers.
Cela demande du courage politique car nous le savons, des familles elles-mêmes frappées de grandes difficultés se vivent en concurrence avec d'autres, venues d'autres villages. Et ce week-end, chez moi, j'ai été interpellée, en me disant, "Madame Buffet, vous défendez les familles de Cachan, mais moi, ça fait 4 ou 5 ans que j'ai demandé un logement social, je ne l'ai toujours pas...". Je crois qu'il faut avoir le courage de débattre par rapport à cela, et de dire, quelle que soit leur origine, quelle que soit les papiers qu'ils ont en poche, des millions d'hommes et de femmes, aujourd'hui, en France, voient leurs droits bafoués, en matière de logement, d'emploi, et bien d'autres choses encore. Est-ce notre voisin, venu d'ailleurs, qui est responsable de cette situation, ou bien un système, le capitalisme, une politique, le libéralisme, qui sont responsables de nos difficultés ? Oui, de nos difficultés, celles que nous vivons tous ensemble, qu'il faut combattre tous ensemble.
Écoutez les, les Breton, Villepin et Borloo ! Pour eux tout va bien. Ils nous disent, que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Que la croissance est là, que le chômage baisse, que les salaires augmentent...
La croissance, parlons-en.
Depuis hier, de nombreux économistes nous expliquent que la relance de la consommation résulte d'un surendettemment des ménages et que la baisse du chômage est due au départ en retraite des générations du baby boom et à l'utililisation par des patrons de toujours davantage de contrats précaires, mis à leur disposition en pleine complicité, par la droite au pouvoir.
Comme vous, cet été, j'ai rencontré des salariés qui se serrent la ceinture pendant toutes leurs vacances, se privant de tous ces petits plaisirs qui font aussi le bonheur d'être en vacances.
J'ai vu les précaires et chômeurs rester chez eux tout l'été, loin des plages et des chemins de randonnées. J'ai vu des enfants privés du droit aux vacances. Permettez moi, sur ce point de saluer le Secours Populaire, qui hier, a organisé sa magnifique journée des "Oubliés des vacances" !
Regardez comment aujourd'hui, lorsqu'on est au SMIC ou un peu plus, on arrive pas à joindre les deux bouts, avec l'augmentation du gaz, de l'essence, des loyers, avec le coût de la rentrée scolaire, le prix des fruits et des légumes...
L'été a été marqué par la lutte de salariés à Polimeri, Seb, Reynolds, contre les licenciements, les fermetures d'usine et les délocalisations. L'emploi industriel ne cesse de diminuer, encore 18000 emplois ont été supprimés dans ce secteur, au second trimestre, et on nous dit que tout va bien ?
Le tout va bien, c'est effectivement une réalité, mais pour les actionnaires et les grands patrons de multinationales dont les salaires ne cessent d'augmenter. Le tout va bien, c'est vrai pour les profits des entreprises du CAC 40, mais le bilan de ce mandat de la droite, pour le peuple c'est une régression sociale et démocratique comme peu souvent notre pays en a connue.
J'ai entendu, que dans les discours des candidats à la candidatures, on se retrouvait pour valoriser le travail, le mérite, l'effort. Et bien écoutez, si on veut valoriser le travail, faisons en sorte que les hommes et les femmes bénéficient d'emplois stables et qualifiés, qu'on ne puisse pas les licencier comme des kleenex que l'on jette. Que les hommes et les femmes qui travaillent, qui sont qualifiés bénéficient de salaires leur permettant de vivre dignement. Si on veut revaloriser le mérite, l'effort, faisons en sorte que les jeunes, qui malgré les difficultés que connait l'école, se battent pour obtenir des diplômes, voient leur diplômes reconnus, voient leur stage correctement rémunérés, voient leur qualification trouver leur place dans l'entreprise. Ça, ce sont les propositions concrètes pour valoriser le travail, l'effort et reconnaitre le mérite.
Ne pensons pas que les mauvais coups de la droite sont derrière nous. Son bilan n'est pas terminé. D'ici les échéances de 2007, elle est décidée à poursuivre son entreprise de casse. Après la protection sociale, les attaques contre l'école, les services publics, le code du travail, après les remises en causes de nos libertés démocratiques, c'est maintenant notre indépendance énergétique qu'elle est en train de solder.
Le Parlement va se réunir dès le 7 septembre pour faire voter par la majorité UMP la privatisation de GDF. C'est toute notre politique énergétique, construite depuis la Libération, vitale pour chacun et chacune d'entre nous, dont on sait l'importance déterminante pour la préservation de notre environnement, des équilibres géopolitiques de la planète, qui risque ainsi d'être dépeçée et sacrifiée aux logiques de profit portés par le monde de la finance.
Face à cette attitude foncièrement irresponsable, nous avons là encore à porter un message : la nécessité de défendre l'intérêt général de notre peuple, et donc le service public. La nécessité de préserver notre environnement et d'anticiper la fin du pétrole, et donc d'engager en urgence des programmes de recherche à très long terme sur les énergies renouvelables. La nécessité, enfin, de contester les orientations et le cadre juridique de toutes les institutions qui, aujourd'hui, arrachent aux peuples du monde la maîtrise de leurs politiques énergétiques. C'est aussi toutes les politiques de remise en cause des services publics, menées par l'Europe, et au niveau international, par le FMI, qu'il s'agit de remettre en cause. C'est à toutes ces exigences que la gauche devra répondre, sans ambiguïtés, si elle veut être à la hauteur des défis qui nous sont posés en matière énergétique !
Dans ce combat, je peux vous assurer que les parlementaires communistes, députés et sénateurs, qui ont déjà lancé une pétition nationale contre cette privatisation, seront mobilisés pour s'opposer et promouvoir un grand pôle public de l'énergie, autour d'EDF et de GDF, qui pourraient, en coopération avec Suez, Total et d'autres, développer de nouvelles énergies renouvelables, garantir notre indépendance énergétique et l'accès à tous de l'énergie.
Je puis vous assurer que c'est au quotidien que nous allons nous battre pour contrer les projets de la droite et pour la battre, en 2007. A Palavas ou sur les plateaux télé, Sarkozy donne à voir de son projet pour la France.
Imaginons 5 ans de Sarkozy.
Imaginons une France qui se mettrait sous tutelle américaine. Imaginons les nouvelles attaques que l'on pourrait attendre contre le statut de la fonction publique, contre la sécu.
Imaginons les conséquences de la suppression des droits de succession. Imaginons une France couverte de caméras de vidéo surveillance, de fichiers, répressive, violente. Imaginons les conséquences pour la vie sociale dans les entreprises d'une remise en cause du droit de grève, l'augmentation du temps de travail. Imaginons une école qui ne serait plus un lieu de culture et d'apprentissage, mais un lieu de simple endoctrinement aux règles du marché. Imaginons une culture française qui se réduirait aux créations commerciales de simple divertissement pour ses amis politiques.
Je ne peux pas envisager une telle régression pour la France. Aussi je vous le dis, les communistes feront tout pour empêcher cela, tout pour que la droite soit battue.
C'est pourquoi nous travaillons inlassablement au rassemblement de la gauche, pour qu'elle gagne. Mais nous voulons battre cette droite pour longtemps.
Je le dis ici, il y a une responsabilité historique pour la gauche en 2007 ; elle ne peut pas décevoir de nouveau.
On ne peut pas continuer à jouer les sortants-sortis à chaque élection. Car chaque fois, montent les divisions, le populisme et l'ultra-libéralisme. On ne peut pas voir revenir une droite et une extrême droite encore plus agressive et revancharde en 2012. Pour éviter cela, il faut que la gauche soit populaire par sa démarche citoyenne, par sa capacité à rompre avec toutes les politiques libérales menées jusqu'à présent et par son audace et son courage dans les réformes.
Aussi je voudrais dire à cette France du travail, aux ouvrières et aux ouvriers, aux employés, français ou immigrés, vous que la droite malmène, réduit au chômage et à la précarité, vous dont la gauche a trahi tant d'espoirs, vous qui êtes les oubliés des médias, vous que l'on traite d'archaïques quand vous refusez leur prétendue modernité, vous que l'on montre du doigt parce que, parfois, vous lâchez prise, vous vous repliez dans l'abstention, j'aimerais vous dire : ne vous laissez pas voler l'élection présidentielle !
Vous avez su montrer, pendant notre histoire, je pense au Front populaire dont on a tant parlé cette année, je pense à 1968, mais aussi au rejet, l'année dernière, de leur Europe libérale. Je pense aussi aux jeunes, combien, mobilisés, rassemblés, vous redevenez maîtres de votre destin. je le dis aux jeunes qui se sont mobilisés contre l'extrême droite, pour la paix au Proche-Orient, contre le CPE, vous qui avez su conduire vos luttes jusqu'au bout, prenez la conduite de la politique. Ne vous laisser pas imposer des candidatures prêt à porter. En fait, dans ce pays, nous sommes des millions à refuser l'ordre établi et à vouloir autre chose.
Vous avez la possibilité de faire de ces élections un gigantesque outil pour porter vos colères et vos exigences, mais surtout pour traduire en actes, à travers une majorité, un gouvernement, votre envie de dignité, de justice, votre envie d'un autre avenir pour vos enfants.
Ce pouvoir, il ne tient qu'à vous de le saisir, de vous l'approprier, de l'arracher des mains de ceux qui font dès maintenant le scénario des prochaines élections, en cherchant à limiter votre choix à celui d'un bipartisme, tellement stérile au vu de vos aspirations.
Votre force, elle sera dans votre capacité à vous saisir des enjeux de la campagne. Comme vous l'avez fait en 2005, comme vous l'avez fait en 2006. Elle est de faire de la politique, enfin, une affaire réellement populaire !
Elle est dans votre capacité à être le contrepoids aux idées dominantes, à devenir la force qui puisse prémunir la gauche contre toutes les tentations au renoncement.
Pour cela, ce que je vous propose, c'est bien de construire et de soutenir une candidature populaire, porteuse de garanties sur l'avenir, aux engagements clairs et conformes à vos attentes !
Permettez moi de préciser cette idée de garantie, puisque certains n'arrêtent pas de me dire par presse interposée, il faut que le Parti communiste donne des garanties. Et bien je vais essayer de le faire. Précisons cette idée de garantie.
Par garantie, je comprends d'abord une candidature qui porte une nouvelle conception du pouvoir, où jamais le peuple n'est dessaisi des décisions qui le concernent.
Garantie, Cela veut dire un programme précis, cohérent, n'évacuant pas la question des moyens institutionnels, financiers, internationaux à mettre en oeuvre pour vraiment changer la vie. Garantie, cela veut dire une candidature de rassemblement qui déjoue le piège de la présidentielle en portant un "tous ensemble" de toutes les forces, de tous les hommes et les femmes, qui se mobilisent pour une véritable transformation sociale de notre pays.
J'ai eu l'occasion, début juillet, dans la lettre que j'ai adressée aux membres des collectifs d'Union populaire, de préciser tous ces points.
Je viens de parler d'un programme précis. Et sans vouloir développer toutes les propositions du Parti communiste, sans vouloir non plus résumer la charte antilibérale rédigée par les collectifs unitaires, car ce serait lui dénier toute sa richesse. Je voudrais souligner l'importance des quelques réformes qui doivent constituer la colonne vertébrale d'une autre politique, populaire et vraiment à gauche. Les réformes qui sont des conditions pour que cette fois, la gauche réussisse en répondant aux attentes des hommes et des femmes de notre pays.
D'abord, nous aurons besoin de fortes avancées démocratiques, afin que les hommes et les femmes de ce pays soient véritablement les auteurs et les acteurs du changement. Il s'agira donc de faire en sorte que l'entreprise retrouve un rôle social, en donnant de nouveaux droits et pouvoirs d'intervention aux salariés dans leur gestion. Les dividendes des actionnaires ne doivent plus primer dans les choix industriels, dans les choix des entreprises de notre pays. Ce sont de nouveaux champs d'intervention qu'il s'agira de donner aux CE, CCE et comités de groupe. Il s'agira aussi de réaliser une profonde réforme institutionnelle, de créer une 6e République. On ne pourra pas se limiter à la suppression du 49-3 ! Il fautdra aller plus loin, refonder une nouvelle République, à partir d'un grand débat populaire et citoyen, donnant notamment un rôle central à une Assemblée nationale élue au scrutin proportionnel, mais permettant, aussi, l'intervention directe et la participation des citoyennes et citoyens, par la création d'un droit d'initiative législative, aux choix politiques du pays.
Nous aurons besoin dans la même urgence d'égalité.
Il s'agira d'aller vers une égalité effective entre les hommes et les femmes, afin de sortir, enfin, du domaine des bonnes intentions et des discours.
Si l'on veut vraiment l'égalité professionnelle, il faut prévoir de pénaliser les patrons récalcitrants. Si l'on veut vraiment agir contre la prostitution, il faut avoir le courage de prendre les mesures indispensables pour dissuader et pénaliser les éventuels clients. Si l'on veut vraiment permettre à toutes les femmes de maîtriser leur fécondité, il faudra bien lutter contre la marchandisation de la santé. Si l'on veut vraiment la parité en politique, il faudra la rendre obligatoire à toutes les élections avec la proportionnelle.
Nous aurons besoin de nous attaquer à la redistribution des revenus. L'argent existe, il éclate partout, on le voit avec les profits et les grandes fortunes. Il s'agira donc,pour la gauche, de soutenir la hausse des salaires ; il s'agira de mener une ambitieuse réforme fiscale. On ne peut plus continuer avec un impôt sur le revenu qui ne représente plus que 17% des recettes de l'Etat. Oui, il faudra augmenter le nombre de tranches, de 5 à 9, de l'impôt sur le revenu, et l'augmentation des taux supérieurs marginaux de cet impôt, jusqu'à au moins 55%. il s'agira de taxer enfin les revenus financiers. Il s'agira de moduler l'impôt sur les sociétés afin de pénaliser les entreprises qui font le choix des profits contre l'emploi et les salaires. Il s'agira, malgré les pleurs que l'on entend parfois, de doubler l'impôt sur les grandes fortunes.
Il s'agira de se donner les moyens de favoriser, par une politique du crédit volontariste, qui serait conduite par un pôle financier public, un développement social et durable.
Nous aurons besoin de développer et de sécuriser l'emploi, pour aller vers une véritable éradication du chômage. C'est l'objectif du projet de sécurité d'emploi et de formation, qui permettrait à chacun d'évoluer dans sa carrière, dans son métier, dans une totale sécurité de revenu. chacun disposerait d'un CDI s'insérant dans un dispositif de sécurisation combinant périodes d'emploi et de formation, correctement rémunérées.
Pour édifier progressivement un tel système, nous devrons augmenter l'indemnisation chômage, mettre en place un plan de lutte contre la précarité, taxer le recours abusif aux formes de contrat précaire, instaurer une allocation autonomie-formation pour la jeunesse, mais aussi renforcer le statut de la fonction publique contre toutes les tentatives actuelles de démantèlement...
Nous aurons besoin de nous mobiliser pour la protection sociale. Une Sécurité sociale universelle pour une prise en charge à 100% pour les soins de base. La démocratie sociale est à restaurer. La sécu, elle est à nous : ce n'est pas à l'Etat de la gérer, mais aux représentants des salariés et des assurés sociaux. Il faudrait aussi créer aussi un pôle pharmaceutique public, tant son indignes les profits des multinationales, tant est intolérable cette situation où tant de malades sont privés de soins pour des raisons financières.
Il faudrait enfin, en matière de retraite, revenir à un droit à la retraite à taux plein à 60 ans pour 37,5 annuités de cotisation.
Assurer une véritable protection sociale. Cela exige, et il faut que la gauche s'y engage, la fin des exonérations patronales et une contribution des revenus financiers du capital, notamment des entreprises, au même taux que les salaires.
Il faudrait parler de la politique culturelle, des moyens pour la recherche, des missions de l'école. Nous aurons besoin d'une action vigoureuse d'un gouvernement de gauche, au sein de l'europe, pour réorienter la construction européenne, travailler à un nouveau traité pour une Europe de la paix, une europe sociale, une europe démocratique.
Mais je le redis, on ne peut pas faire un catalogue de promesses sans dire clairement à notre peuple l'ampleur des réformes à accomplir et sans s'engager clairement à les accomplir.
Il ne peut s'agir de vagues idées ou de considérations morales, mais bien d'un programme pour gouverner la France.
Certains se sont étonnés que j'écrive de nouveau à toutes les forces de gauche pour leur proposer une rencontre.
Qu'espères tu, me dit-on, d'un débat avec les représentants du PS ?
Mais ma précoccupation n'est pas de convaincre tel ou tel dirigeant, ou tel ou tel candidat à la candidature à la présidentielle, du bien fondé de ces propositions. Elle est que ce débat ait lieu entre toutes celles et tous ceux qui attendent une politique de gauche et qui veulent en être les maîtres d'oeuvre.
Soyons clairs, j'ai entendu des dirigeants socialistes parler de contrat de gouvernement et de fédération de la gauche. Mais pour quoi faire ? Pour mener quelle politique ? Entre une politique d'adaptation aux choix libéraux et une politique de transformation sociale, il y a des choix différents à gauche. Moi, je ne veux pas que la gauche se rassemble sur des choix d'adaptation. Je ne veux pas entrainer le parti communiste dans un gouvernement qui mènerait une politique social-libérale ! Mais je ne veux pas non plus m'enfermer dans un rôle de témoignage, de contestation. Ce que nous voulons, c'est que la gauche se rassemble sur un choix de transformation. Ce dont je rêve, ce n'est pas de répéter tous les matins que je ne veux pas participer à un gouvernement social-libéral !
Ce pour quoi je me bats, ce dont je rêve, c'est que demain, toute la gauche puisse participer à une majorité politique, et à un gouvernement portant une politique apte à répondre aux attentes populaires. Ce que veulent les communistes, je le répète encore, je le répèterais encore durant toutes les semaines qui viennent, nous voulons que la gauche réussisse. C'est le sens de notre combat sur les propositions et sur le rassemblement.
Arrêtons, à gauche, d'expliquer pourquoi on se démarque d'untel ou d'unetel.
Essayons de porter une ambition qui intéresse notre peuple. Cette ambition, c'est la gagne sur un choix de transformation. C'est cette ambition que devront porter les candidats du rassemblement aux élections présidentielles et législatives.
Vous le voyez, à l'image des militantes et militants du PCF, à l'image des hommes et femmes des collectifs d'Union populaire, j'ai beaucoup de volonté et d'énergie pour les mois qui viennent. Les communistes vont multiplier les initiatives. dès demain il seront avec de nombreux syndicats agricoles, dont le MODEF comme l'an passé, pour une vente solidaire de fruits et légumes dans les quartiers populaires. Les camarades présents notamment dans les luttes pour l'emploi préparent des assises régionales pour emploi et formation. Une initiative nationale pour le logement, qui sera déclinée dans de nombreuses villes de France, à travers un bus et des initiatives, est également en cours.
Les communistes seront aussi présents, à la rentrée, pour poser la question du pouvoir d'achat et des moyens pour l'école, mais aussi, je vous en fait la proposition aujourd'hui. J'appelle tous les communistes, tous ceux et celles qui agissent au côté des sans papiers, à accompagner les familles menaçées d'expulsions, lors de la prochaine rentrée scolaire.
Tous ensemble, faisons en sorte qu'ils puissent dignement reprendre le chemin de l'école.
Tout l'été, malgré cette période particulière, nous nous sommes investis contre la guerre au Liban. Nous nous sommes investis pour développer les collectifs unitaires dont la réunion nationale aura lieu le 10 septembre. Et dont nous allons tout faire pour qu'elle soit un grand succès, et qu'elle débouche sur des décisions allant dans le sens de ce rassemblement.
Enfin, nous sommes tous engagés dans la préparation de la fête de l'Humanité. Le journal l'Humanité, vous le savez comme moi, a été décisif dans tous nos combats. C'est vraiment le journal des luttes, du rassemblement antilibéral. L'Huma, on ne peut pas s'en passer quand on se bat contre la droite, lorsqu'on se bat pour construire d'autres possibles, un autre avenir. Il faut que l'Huma dure, il faut qu'elle mène ce combat. Nous nous battrons pour la sauvegarde de l'Huma, et pour que la fête de l'Humanité soit un grand moment de mobilisation.
Mais cette fête va aussi être le rendez-vous de tous ceux et toutes celles qui se battent, qui luttent. Et puis, comme souvent les journalistes me posent la question, en me demandant qui va être invité à gauche. Je le dis ici publiquement, toute la gauche est invitée, les formations, les personnalités, les candidats futurs ou présents.
Tout le monde est invité. Dans la fête de l'Huma, il y aura plein de débat où ils auront l'occasion de s'exprimer de façon constructive à une véritable alternative à gauche.
Grâce à cette fête, nous allons, encore cette année, tenir un grand espace de débat populaire, un rendez-vous des luttes et de tous les collectifs unitaires.
Cette année va être décisive, pas pour le parti communiste en tant que tel, mais pour le maintien ou pas dans notre pays de l'idée du changement, des forces capables de se rassembler pour construire ce changement que nous attendons depuis tant d'années. Ça ne dépend pas de quelques individus aussi intelligents soient-ils. Cela dépend des hommes et des femmes qui au jour le jour, dans leur quartier, leur village, dans leur entreprise, vont mener ce débat, vont mener les luttes, vont mener l'action.
Je voudrais simplement et modestement vous dire, que dans cet objectif là, battre la droite et réussir à gauche, rassemblés sur des propositions courageuses, audacieuses permettant que cette fois-ci, la gauche travaille à changer la vie, je suis disponible, et j'y mettrais toute mon énergie. Source http://www.pcf.fr, le 30 août 2006