Texte intégral
R. Sicard - Hier, les députés ont commencé à examiner le projet de loi sur la fusion entre Suez et Gaz de France. L'opposition s'est lancée dans une guerre d'amendements, plus 137 000, je crois. Mais ce qui est surprenant, c'est qu'à droite aussi, il y a des réserves sur ce projet qui implique notamment la privatisation de Gaz de France. Comment vous expliquez ces réserves de la majorité ?
R - Il y a des interrogations, mais ça c'est tout à fait normal dans un débat, mais il y a un groupe UMP qui est totalement solidaire et qui votera ce projet. Pourquoi ?
Q - Qui votera d'un seul homme ou il y en a qui voteront contre ?
R - Vous avez toujours sur tous les sujets quelques exceptions. Mais pourquoi est-ce qu'il faut voter ce texte ? Parce que dans le monde de l'énergie, dans la bataille de l'énergie, une gigantesque bataille qui couvre le monde entier, il faut des grands opérateurs. Et nous avons, nous, la chance, en France, de pouvoir disposer de deux opérateurs très puissants : Gaz de France/Suez d'un côté, EDF de l'autre. Et il ne faut pas qu'on se prive de cette chance-là parce que sinon demain, on sera faible. Et comme on sera faible, on paiera beaucoup plus cher l'énergie, que ce soit le gaz, le pétrole etc...
Q - Ce n'est pas ce que dit l'opposition, qui dit s'il y a privatisation, au contraire les prix vont s'envoler et cela s'est passé dans l'électricité où, là, la concurrence a été ouverte, c'est-à-dire pour les entreprises, eh bien les prix ont monté.
R - C'est comme si le PS disait aujourd'hui : "nationalisons Total et vous verrez tout à coup le prix de l'essence à la pompe baisser". C'est absurde, le prix du pétrole ne dépend pas de la forme juridique de la société qui exploite du pétrole, du gaz, de l'énergie. En revanche, ce qui est certain c'est qu'il y a un effet de taille et si on a des nains en France, on aura des problèmes en France. Si on a des géants capables de peser dans les négociations commerciales demain, de discuter avec l'Algérie, de discuter avec la Russie, en étant fort, là on protégera beaucoup mieux le consommateur français. Et c'est ça notre objectif.
Q - Mais Gaz de France et Suez vont quand même se retrouver quasiment en situation de monopole, c'est un peu d'ailleurs ce que reproche la Commission européenne. Est-ce qu'une situation de monopole à un groupe privé, ce n'est pas aussi un risque d'augmentation des prix ?
R - Il n'y aura pas de monopole puisqu'on va rentrer dans des marchés qui sont ouverts à des acteurs étrangers. Demain, vous aurez des entreprises russes, GazProm, qui proposera du gaz à des consommateurs français, donc c'est un marché concurrentiel. Mais sur ce marché concurrentiel...
Q - Et est-ce qu'il n'y a pas aussi de risque que ces groupes étrangers rachètent ce groupe privatisé ?
R - Mais non, puisque nous avons prévu un dispositif avec une minorité de blocage à plus de 34 % et c'est donc impossible. On va garder la totale maîtrise de cet opérateur très fort et je crois que c'est une vraie chance, ça, pour la France. D'ailleurs T. Breton a expliqué et il a convaincu, il a réussi à convaincre des gens qui jusqu'à présent étaient un peu réticents. Donc ça prouve que le débat fait progresser aussi les idées. Ce qui est lamentable, c'est que les socialistes et les communistes n'aient qu'une solution pour retarder cette réforme, c'est ce qu'on appelle le "flibustering", c'est-à-dire accumuler des milliers d'amendements qui sortent de la photocopieuse, tout chauds et qu'on amène ensuite dans l'Assemblée, ce n'est pas ça la vraie démocratie.
Q - Est-ce que l'idée, ce n'est pas de pousser le Gouvernement à la faute, lui faire faire ce qu'il avait fait pour le CPE, c'est-à-dire utiliser l'article qui permet d'adopter un texte sans débat ?
R - Je pense qu'il faut laisser les Français constater qu'il y a une opposition aujourd'hui qui n'a qu'une idée, c'est multiplier des milliers d'amendements, ce qui est quand même assez crétin. Et donc je pense que les Français qui ont du bon sens, ils vont se dire : tiens ! C'est quand même assez bizarre cette forme d'opposition, ils feraient mieux de parler du fond plutôt que de multiplier les amendements.
Q - Alors sur le fond, ils en ont parlé puisqu'ils disent que ça va conduire à l'augmentation du prix du gaz, donc ce n'est pas tout à fait absent.
R - Mais là dessus, nous ne sommes pas d'accord avec eux.
Q - Alors sur le plan politique, vous avez rejoint N. Sarkozy. Est-ce que vous diriez comme F. Fillon qu'à l'UMP, c'est plié, N. Sarkozy sera forcément le candidat de l'UMP ?
R - Vous savez, moi j'ai soutenu, il y a plus d'un an, N. Sarkozy quand il a dit "il faut qu'à l'UMP, où il y a 300 000 adhérents, c'est énorme, on va faire les choses démocratiquement", c'est-à-dire que les gens vont pouvoir voter pour désigner le candidat à l'élection présidentielle. Ce congrès aura lieu en janvier et donc il faut attendre les résultats du congrès.
Q - Donc ce n'est pas plié ?
R - C'est comme si on disait : la démocratie ne sert à rien, on connaît d'avance le résultat. Ce n'est pas du tout la démocratie, ça.
Q - Ce n'est pas très gentil pour F. Fillon, ce que vous dites là.
R - C'est très gentil pour F. Fillon, chacun est libre de son opinion. Moi, je pense que N. Sarkozy gagnera dans ce congrès mais je respecte les formes de la démocratie et je pense que c'est un grand progrès qu'il a fait faire à notre parti, à l'UMP qui, jusqu'à présent, aimait bien les petits arrangements entre amis. Aujourd'hui c'est très différent. C'est une vraie démocratie et un parti populaire. 300.000 adhérents, c'est le premier parti de France et donc il faut attendre le congrès, on choisira le meilleur. Il est très probable que ce sera N. Sarkozy, le meilleur, mais il faut respecter les formes de la démocratie.
Q - A gauche, la candidate pour vous, ce sera S. Royal ?
R - Je crois que le Parti socialiste a un énorme problème aujourd'hui, c'est qu'il fait passer la bataille de chiffonniers, cette espèce de fringale pour le pouvoir, avant le débat de fond. Et pour les Français, peu importe Ségolène, Lionel, etc... Ce qui compte, c'est est-ce que le Parti socialiste est capable de faire des propositions ?
Q - Il a déposé un projet, il a un programme.
R - Ils sont en train de se battre, c'est une gigantesque bataille de chiffonniers, on ne sait plus qui pense quoi. S. Royal essaie d'endormir tout le monde. Alors c'est Morphée : "Jetez-vous dans mes bras, vous dormirez, bonnes gens, c'est formidable". C'est très inquiétant...
Q - Elle fait quand même des propositions concrètes, qui font d'ailleurs beaucoup débat à gauche. Par exemple sur la carte scolaire.
R - Elle a été ministre de l'Enseignement scolaire et, en 24 heures, elle a changé de pied à plusieurs reprises. Elle est d'abord allée très loin sur la carte scolaire, puis ensuite elle a fait volte-face, demi-tour, au secours, pourquoi ? Parce que tous ses amis socialistes lui tombaient dessus en disant : mais supprimer la carte scolaire, c'est ouvrir la porte aux inégalités en matière scolaire.
Q - Non, elle avait dit : l'idéal ce serait de la supprimer parce que ça voudrait dire que toutes les écoles ont la même valeur et donc on ne peut pas la supprimer, on va l'améliorer.
R - Je pense qu'elle vit sur une autre planète. D'ailleurs, il y a un de ses amis qui l'a appelée " étoile fuyante ". C'est un peu ça aujourd'hui, S. Royal : ça brille et ça fuit devant les réalités. Nous, on a réussi à réveiller l'économie française. Les gens, ils se réveillent dans leur maison, leur appartement ; aujourd'hui, tout le monde se réveille, c'est le matin, c'est la rentrée. On a réveillé l'économie française : le chômage baisse, les PME - je le vois bien dans mon secteur - redeviennent dynamiques. Elles vont sur les marchés étrangers. Cet énorme travail qui a été fait, il ne faut surtout pas qu'on l'éteigne avec une grande dose de bromure dans la soupe des Français en 2007. Donc attention, S. Royal, ce n'est pas uniquement un jeu et il faut, je crois, prendre très au sérieux le vide absolu des propositions qu'elle fait aujourd'hui. C'est très creux, ce sont les socialistes qui le disent...
Q - Et sur la sécurité, sur l'enseignement, vous dites que c'est creux ce qu'elle dit, pourtant ça fait réagir les socialistes, on le disait ?
R - Je trouve que c'est quand même très très creux, c'est-à-dire que c'est des bonnes intentions. C'est destiné à faire plaisir. S. Royal, on le voit bien, c'est une bourgeoise qui a vécu dans les beaux quartiers, qui paie l'ISF, qui a fait l'ENA...
Q - Elle est fille de militaire, on ne peut pas vraiment dire ça.
R - C'est une haute fonctionnaire, elle n'a jamais su, elle ne sait pas ce que vit le peuple aujourd'hui, elle ne sait pas ce qu'on vit dans les quartiers. Elle ne sait pas ce qu'on vit chez un artisan qui a du mal à boucler la fin du mois. N. Sarkozy est le candidat populaire aujourd'hui. Il est plus enraciné dans ...
Q - S. Royal est plus bourgeoise que N. Sarkozy ?
R - Moi, je trouve que c'est vraiment la bourgeoise socialiste classique qui essaie de faire croire qu'elle est proche des gens, par des symboles, des attitudes, des sourires et puis en réalité ses propositions sont totalement à côté de la plaque. La force de N. Sarkozy, c'est qu'il est en phase avec les vraies inquiétudes de l'électorat populaire français, un électorat qui, aujourd'hui, a à la fois peur de la mondialisation, qui a peur de l'insécurité, et qui est en même temps plein d'énergies. Ce sont des gens qu'il faut aider, qui ont du peps, du potentiel, et donc nous avons bien aujourd'hui une candidate bourgeoise de gauche et un candidat populaire capable de rassembler très largement.
Q - Je ne comprends pas pourquoi S. Royal serait plus bourgeoise que N. Sarkozy ?
R - Ses propositions, aujourd'hui, ne rencontrent pas les attentes d'un certain nombre de Français qui vivent dans la précarité, qui ont peur de l'insécurité, qui ont besoin d'une économie dynamique et c'est toujours les bonnes intentions de la gauche caviar. Et on voit bien ce que cela a donné pendant cinq ans. Ça endort l'économie, après nous, il faut qu'on redresse tout ça, il faut qu'on réveille tout le monde et ça nous prend beaucoup de temps. Ne perdons pas de temps, et continuons à réveiller une économie française qui est en train aujourd'hui d'être dynamique, beaucoup plus dynamique qu'avant. Et ne nous laissons pas embobiner par les bonnes mines de S. Royal.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 8 septembre 2006
R - Il y a des interrogations, mais ça c'est tout à fait normal dans un débat, mais il y a un groupe UMP qui est totalement solidaire et qui votera ce projet. Pourquoi ?
Q - Qui votera d'un seul homme ou il y en a qui voteront contre ?
R - Vous avez toujours sur tous les sujets quelques exceptions. Mais pourquoi est-ce qu'il faut voter ce texte ? Parce que dans le monde de l'énergie, dans la bataille de l'énergie, une gigantesque bataille qui couvre le monde entier, il faut des grands opérateurs. Et nous avons, nous, la chance, en France, de pouvoir disposer de deux opérateurs très puissants : Gaz de France/Suez d'un côté, EDF de l'autre. Et il ne faut pas qu'on se prive de cette chance-là parce que sinon demain, on sera faible. Et comme on sera faible, on paiera beaucoup plus cher l'énergie, que ce soit le gaz, le pétrole etc...
Q - Ce n'est pas ce que dit l'opposition, qui dit s'il y a privatisation, au contraire les prix vont s'envoler et cela s'est passé dans l'électricité où, là, la concurrence a été ouverte, c'est-à-dire pour les entreprises, eh bien les prix ont monté.
R - C'est comme si le PS disait aujourd'hui : "nationalisons Total et vous verrez tout à coup le prix de l'essence à la pompe baisser". C'est absurde, le prix du pétrole ne dépend pas de la forme juridique de la société qui exploite du pétrole, du gaz, de l'énergie. En revanche, ce qui est certain c'est qu'il y a un effet de taille et si on a des nains en France, on aura des problèmes en France. Si on a des géants capables de peser dans les négociations commerciales demain, de discuter avec l'Algérie, de discuter avec la Russie, en étant fort, là on protégera beaucoup mieux le consommateur français. Et c'est ça notre objectif.
Q - Mais Gaz de France et Suez vont quand même se retrouver quasiment en situation de monopole, c'est un peu d'ailleurs ce que reproche la Commission européenne. Est-ce qu'une situation de monopole à un groupe privé, ce n'est pas aussi un risque d'augmentation des prix ?
R - Il n'y aura pas de monopole puisqu'on va rentrer dans des marchés qui sont ouverts à des acteurs étrangers. Demain, vous aurez des entreprises russes, GazProm, qui proposera du gaz à des consommateurs français, donc c'est un marché concurrentiel. Mais sur ce marché concurrentiel...
Q - Et est-ce qu'il n'y a pas aussi de risque que ces groupes étrangers rachètent ce groupe privatisé ?
R - Mais non, puisque nous avons prévu un dispositif avec une minorité de blocage à plus de 34 % et c'est donc impossible. On va garder la totale maîtrise de cet opérateur très fort et je crois que c'est une vraie chance, ça, pour la France. D'ailleurs T. Breton a expliqué et il a convaincu, il a réussi à convaincre des gens qui jusqu'à présent étaient un peu réticents. Donc ça prouve que le débat fait progresser aussi les idées. Ce qui est lamentable, c'est que les socialistes et les communistes n'aient qu'une solution pour retarder cette réforme, c'est ce qu'on appelle le "flibustering", c'est-à-dire accumuler des milliers d'amendements qui sortent de la photocopieuse, tout chauds et qu'on amène ensuite dans l'Assemblée, ce n'est pas ça la vraie démocratie.
Q - Est-ce que l'idée, ce n'est pas de pousser le Gouvernement à la faute, lui faire faire ce qu'il avait fait pour le CPE, c'est-à-dire utiliser l'article qui permet d'adopter un texte sans débat ?
R - Je pense qu'il faut laisser les Français constater qu'il y a une opposition aujourd'hui qui n'a qu'une idée, c'est multiplier des milliers d'amendements, ce qui est quand même assez crétin. Et donc je pense que les Français qui ont du bon sens, ils vont se dire : tiens ! C'est quand même assez bizarre cette forme d'opposition, ils feraient mieux de parler du fond plutôt que de multiplier les amendements.
Q - Alors sur le fond, ils en ont parlé puisqu'ils disent que ça va conduire à l'augmentation du prix du gaz, donc ce n'est pas tout à fait absent.
R - Mais là dessus, nous ne sommes pas d'accord avec eux.
Q - Alors sur le plan politique, vous avez rejoint N. Sarkozy. Est-ce que vous diriez comme F. Fillon qu'à l'UMP, c'est plié, N. Sarkozy sera forcément le candidat de l'UMP ?
R - Vous savez, moi j'ai soutenu, il y a plus d'un an, N. Sarkozy quand il a dit "il faut qu'à l'UMP, où il y a 300 000 adhérents, c'est énorme, on va faire les choses démocratiquement", c'est-à-dire que les gens vont pouvoir voter pour désigner le candidat à l'élection présidentielle. Ce congrès aura lieu en janvier et donc il faut attendre les résultats du congrès.
Q - Donc ce n'est pas plié ?
R - C'est comme si on disait : la démocratie ne sert à rien, on connaît d'avance le résultat. Ce n'est pas du tout la démocratie, ça.
Q - Ce n'est pas très gentil pour F. Fillon, ce que vous dites là.
R - C'est très gentil pour F. Fillon, chacun est libre de son opinion. Moi, je pense que N. Sarkozy gagnera dans ce congrès mais je respecte les formes de la démocratie et je pense que c'est un grand progrès qu'il a fait faire à notre parti, à l'UMP qui, jusqu'à présent, aimait bien les petits arrangements entre amis. Aujourd'hui c'est très différent. C'est une vraie démocratie et un parti populaire. 300.000 adhérents, c'est le premier parti de France et donc il faut attendre le congrès, on choisira le meilleur. Il est très probable que ce sera N. Sarkozy, le meilleur, mais il faut respecter les formes de la démocratie.
Q - A gauche, la candidate pour vous, ce sera S. Royal ?
R - Je crois que le Parti socialiste a un énorme problème aujourd'hui, c'est qu'il fait passer la bataille de chiffonniers, cette espèce de fringale pour le pouvoir, avant le débat de fond. Et pour les Français, peu importe Ségolène, Lionel, etc... Ce qui compte, c'est est-ce que le Parti socialiste est capable de faire des propositions ?
Q - Il a déposé un projet, il a un programme.
R - Ils sont en train de se battre, c'est une gigantesque bataille de chiffonniers, on ne sait plus qui pense quoi. S. Royal essaie d'endormir tout le monde. Alors c'est Morphée : "Jetez-vous dans mes bras, vous dormirez, bonnes gens, c'est formidable". C'est très inquiétant...
Q - Elle fait quand même des propositions concrètes, qui font d'ailleurs beaucoup débat à gauche. Par exemple sur la carte scolaire.
R - Elle a été ministre de l'Enseignement scolaire et, en 24 heures, elle a changé de pied à plusieurs reprises. Elle est d'abord allée très loin sur la carte scolaire, puis ensuite elle a fait volte-face, demi-tour, au secours, pourquoi ? Parce que tous ses amis socialistes lui tombaient dessus en disant : mais supprimer la carte scolaire, c'est ouvrir la porte aux inégalités en matière scolaire.
Q - Non, elle avait dit : l'idéal ce serait de la supprimer parce que ça voudrait dire que toutes les écoles ont la même valeur et donc on ne peut pas la supprimer, on va l'améliorer.
R - Je pense qu'elle vit sur une autre planète. D'ailleurs, il y a un de ses amis qui l'a appelée " étoile fuyante ". C'est un peu ça aujourd'hui, S. Royal : ça brille et ça fuit devant les réalités. Nous, on a réussi à réveiller l'économie française. Les gens, ils se réveillent dans leur maison, leur appartement ; aujourd'hui, tout le monde se réveille, c'est le matin, c'est la rentrée. On a réveillé l'économie française : le chômage baisse, les PME - je le vois bien dans mon secteur - redeviennent dynamiques. Elles vont sur les marchés étrangers. Cet énorme travail qui a été fait, il ne faut surtout pas qu'on l'éteigne avec une grande dose de bromure dans la soupe des Français en 2007. Donc attention, S. Royal, ce n'est pas uniquement un jeu et il faut, je crois, prendre très au sérieux le vide absolu des propositions qu'elle fait aujourd'hui. C'est très creux, ce sont les socialistes qui le disent...
Q - Et sur la sécurité, sur l'enseignement, vous dites que c'est creux ce qu'elle dit, pourtant ça fait réagir les socialistes, on le disait ?
R - Je trouve que c'est quand même très très creux, c'est-à-dire que c'est des bonnes intentions. C'est destiné à faire plaisir. S. Royal, on le voit bien, c'est une bourgeoise qui a vécu dans les beaux quartiers, qui paie l'ISF, qui a fait l'ENA...
Q - Elle est fille de militaire, on ne peut pas vraiment dire ça.
R - C'est une haute fonctionnaire, elle n'a jamais su, elle ne sait pas ce que vit le peuple aujourd'hui, elle ne sait pas ce qu'on vit dans les quartiers. Elle ne sait pas ce qu'on vit chez un artisan qui a du mal à boucler la fin du mois. N. Sarkozy est le candidat populaire aujourd'hui. Il est plus enraciné dans ...
Q - S. Royal est plus bourgeoise que N. Sarkozy ?
R - Moi, je trouve que c'est vraiment la bourgeoise socialiste classique qui essaie de faire croire qu'elle est proche des gens, par des symboles, des attitudes, des sourires et puis en réalité ses propositions sont totalement à côté de la plaque. La force de N. Sarkozy, c'est qu'il est en phase avec les vraies inquiétudes de l'électorat populaire français, un électorat qui, aujourd'hui, a à la fois peur de la mondialisation, qui a peur de l'insécurité, et qui est en même temps plein d'énergies. Ce sont des gens qu'il faut aider, qui ont du peps, du potentiel, et donc nous avons bien aujourd'hui une candidate bourgeoise de gauche et un candidat populaire capable de rassembler très largement.
Q - Je ne comprends pas pourquoi S. Royal serait plus bourgeoise que N. Sarkozy ?
R - Ses propositions, aujourd'hui, ne rencontrent pas les attentes d'un certain nombre de Français qui vivent dans la précarité, qui ont peur de l'insécurité, qui ont besoin d'une économie dynamique et c'est toujours les bonnes intentions de la gauche caviar. Et on voit bien ce que cela a donné pendant cinq ans. Ça endort l'économie, après nous, il faut qu'on redresse tout ça, il faut qu'on réveille tout le monde et ça nous prend beaucoup de temps. Ne perdons pas de temps, et continuons à réveiller une économie française qui est en train aujourd'hui d'être dynamique, beaucoup plus dynamique qu'avant. Et ne nous laissons pas embobiner par les bonnes mines de S. Royal.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 8 septembre 2006