Texte intégral
Quelques mots pour compléter ce qu'a dit Günter Gloser, quoique son compte-rendu des entretiens ait été parfait. Pour ne pas être trop longue, je vais commencer par l'essentiel et l'essentiel consiste à lui dire merci. Merci de son invitation et merci également des conversations que nous avons eues et que nous poursuivrons tout à l'heure. Nous nous voyons régulièrement et je tenais vraiment à venir chez lui. Je crois d'ailleurs que c'est un message particulier que d'avoir pu avoir ces entretiens de rentrée, ici, chez lui, à Nuremberg.
Pour nous, Nuremberg n'est pas seulement un centre historique, économique et culturel important, c'est aussi, à bien des égards, un modèle de la coopération franco-allemande. Cette ville est jumelée avec Nice depuis 1954. La région a aussi des coopérations avec quatre régions françaises. Il y a aussi des associations franco-allemandes que je rencontrerai tout à l'heure, sans oublier de mentionner les liens historiques entre la France et la Bavière qui sont anciens et qui se développent aujourd'hui dans les domaines économique, scolaire et culturel.
Je remercie Günter Gloser d'avoir souligné l'importance que j'accorde à nos relations avec les Länder. Ils sont des interlocuteurs de premier plan pour nous, en particulier dans le domaine de la culture et de l'audiovisuel, et nous en avons parlé. J'essaie donc de me déplacer autant que je le peux dans ces Länder. C'est le cas aujourd'hui et je l'avais fait au mois de juillet en allant à Stuttgart ou encore, il y a quelques jours, en étant à Dresde à l'occasion de l'inauguration de la Voûte Verte.
De quoi avons-nous parlé aujourd'hui ? Günter vous l'a dit. Nous avons essentiellement parlé, en tant que secrétaires généraux pour la coopération franco-allemande, de la préparation du prochain Conseil des ministres franco-allemand qui se tiendra à Paris le 12 octobre et puis des grands sujets européens d'actualité.
Au moment où l'Allemagne prépare activement sa prochaine présidence de l'Union européenne au premier semestre 2007, je veux redire que nous souhaitons le meilleur à la présidence, bien sûr un grand succès, cela va de soi, mais aussi que nous sommes convaincus que le couple franco-allemand reste le moteur du projet européen, reste en tête du projet européen.
C'est ensemble que nous avons toujours fait progresser l'Europe. Nous l'avons fait récemment sur des sujets aussi importants que le budget pour les années 2007-2013, ou sur la négociation complexe de la directive services ou pour mettre les questions d'énergie, Günter vous l'a bien dit, au premier plan des questions européennes d'avenir, mais aussi pour augmenter les bourses pour les jeunes, Erasmus et Leonardo. Nous souhaitons continuer à travailler ainsi, avec ce rendez-vous qu'est ce Conseil du 12 octobre et ensuite lors de la présidence allemande.
Pour ce Conseil, je voudrais vous rappeler qu'il y aura deux grands thèmes transversaux en plus du travail que chaque ministère aura pu effectuer avec son partenaire. Le premier, c'est un thème économique avec notamment l'énergie, l'espace et le moteur de recherche Quaero. Le deuxième - qui est très important pour nos sociétés et auquel la chancelière fédérale et le président de la République avaient souhaité donner une importance particulière au mois d'octobre - c'est le thème de l'intégration et de l'égalité des chances.
Q - (Question sur l'intégration)
R - Il faut aussi penser que le travail que nous ferons en commun s'inscrit dans le cadre de l'année 2007 qui sera consacrée aux questions de l'égalité des chances. Comme vous l'avez dit, Monsieur, nos deux sociétés sont différentes mais elles sont confrontées l'une et l'autre à des défis communs. Et nous pensons qu'il est utile de regarder ce qui se fait dans chaque pays pour s'inspirer des expériences qui ont des résultats positifs pour essayer de les reprendre dans notre société. Je vais prendre deux exemples : dans le domaine de l'apprentissage, nous avons certainement à apprendre de ce qui se fait en l'Allemagne. C'est une première piste. Et peut-être dans le sens inverse, pour ce qui concerne la lutte contre les discriminations à l'embauche dans les entreprises, avons-nous une expérience plus ancienne. Donc, la comparaison des bonnes pratiques, peut nous apporter beaucoup. Et puis, quand je parlais des discriminations, Günter Gloser a eu la bonne idée d'ajouter qu'il fallait aussi s'occuper de l'égalité des chances pour les femmes et je lui ai dit qu'il avait raison...
Q - (Question sur l'énergie)
R - Je vais répondre pour la partie allemande ! C'est une question, en effet, qui concerne avant tout l'Allemagne, mais il ne faut pas se tromper : lorsque nous pensons faire avancer une politique de l'énergie au plan européen, nous prenons tous la précaution de dire que chaque pays reste maître de ses choix en matière énergétique. Ce que peuvent faire les Européens, tous ensemble, c'est certainement progresser sur le marché intérieur, évidemment, mais pas seulement. C'est aussi regarder comment mieux assurer la sécurité de leurs approvisionnements, les discussions avec les partenaires, tout le volet extérieur, la question des interconnexions, la question des réserves, la question aussi, bien sûr, des énergies renouvelables. Nous espérons d'ailleurs, en franco-allemand, avancer un certain nombre d'idées dans le domaine des énergies renouvelables. Nous en parlerons au prochain Conseil des ministres franco-allemand.
Q - (Question sur les institutions)
R - Je crois que c'est avec beaucoup de sagesse que le Conseil européen du mois de juin dernier a défini une séquence qui doit commencer, en effet, avec la présidence allemande, qui aura la lourde charge de commencer à tracer quelques directions, et qui se terminera seulement fin 2008 avec la présidence française. Pourquoi est-ce que je vous dis que c'était une décision sage ? C'est parce que, sans doute, il nous faudra un peu de temps pour trouver ensemble des bonnes réponses. Il est indiscutable que l'Europe a besoin d'institutions rénovées pour continuer à bien fonctionner. Nous le savons depuis longtemps. Le projet de Traité constitutionnel a identifié des pistes de réponse pour cette réforme qui est nécessaire mais l'avenir du traité est incertain. En tous cas, il n'y a pas de solution à court terme et, en effet, nous comptons beaucoup sur la présidence allemande ainsi que sur les deux présidences qui suivront avant la nôtre, pour qu'ensemble, nous puissions identifier les éléments d'un nouveau consensus pour les Européens puisque, par définition, tout accord devra se faire sur la base d'un consensus entre tous. Alors faisons-le, pas à pas. Nous avons cette feuille de route et nous avons ce calendrier. Nous trouverons les réponses au fur et à mesure. Merci.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 septembre 2006