Déclaration de Mme Brigitte Girardin, ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie, sur l'aide française en faveur du développement de l'Afrique du Sud, à Paris le 11 septembre 2006.

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Circonstance : Signature du document-cadre de partenariat avec l'Afrique du Sud, à Paris le 11 septembre 2006

Texte intégral


Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureuse de recevoir à Paris le vice-ministre des Finances sud-africain, Jabulani Moleketi. Nous nous sommes déjà rencontrés à Pretoria en avril dernier, et je vous avais alors remis notre projet de Document-cadre de Partenariat que nous nous apprêtons à signer aujourd'hui.
Ce DCP, qui a fait l'objet de discussions approfondies entre nos deux pays, constitue un acte politique majeur pour la relation bilatérale entre la France et l'Afrique du Sud, puisqu'il définit les grands axes de notre coopération pour les années 2006-2010.
A travers ce nouvel instrument clef de la coopération française, il s'agit pour nous de placer l'exercice de notre solidarité dans une logique de contrat et de partenariat, c'est à dire de dialogue et d'écoute mutuelle sur nos intérêts et nos objectifs communs.
C'est particulièrement le cas avec l'Afrique du Sud. Votre pays, Monsieur le Ministre, poursuit depuis 1994 une politique économique rigoureuse qui a produit d'excellents résultats : le déficit budgétaire est proche de zéro, l'inflation maîtrisée, la croissance est de 5 %, et pourrait être rapidement encore supérieure.
Ces caractéristiques nous ont conduit à faire avec vous, pour notre coopération, le choix d'un instrument et d'une méthode :
- l'instrument, c'est l'AFD, l'Agence française de Développement, qui, vous le savez, fonctionne comme une banque publique et qui est devenu l'opérateur pivot de notre coopération ;
- quant à la méthode, il s'agit principalement du recours à des prêts à des taux avantageux qui permettront aux acteurs de terrain d'obtenir les ressources nécessaires à leurs projets.
A titre d'exemple, l'AFD a signé il y a une dizaine de jours avec la ville de Johannesburg un prêt de 40 millions d'euros pour la réfection du réseau de distribution d'eau à Soweto. Ce projet permettra d'améliorer directement la desserte en eau de plus de 170.000 foyers.
Dans quelques jours, l'AFD signera à nouveau avec la ville de Durban, un prêt destiné à financer un projet de transformation des déchets en gaz pour produire de l'électricité, ce qui répond à la fois à un souci écologique et à un impératif économique.
En préparant ce document avec nos amis sud-africains, nous avons choisi ensemble les secteurs des interventions françaises au plus près des priorités sud-africaines. Il s'agit en effet pour nous d'être plus efficaces, en concentrant désormais l'essentiel de notre effort de coopération sur trois grands secteurs prioritaires définis d'un commun accord avec le pays partenaire.
Le premier secteur prioritaire retenu pour notre coopération avec l'Afrique du Sud, et que nous financerons à hauteur de 200 millions d'euros, c'est celui de l'accès des populations défavorisées aux services de base que sont l'eau, l'électricité et le logement. Le gouvernement sud-africain a déjà beaucoup fait dans ce domaine, et nous souhaitons l'aider à achever les actions engagées.
La seconde priorité de notre coopération, c'est évidemment de permettre aux populations défavorisées de trouver du travail : nous allons donc apporter une aide de 120 millions d'euros au développement du secteur productif, et notamment au développement des petites entreprises.
Enfin, notre troisième priorité sera d'appuyer la politique énergétique du gouvernement sud-africain, qui partage avec nous la volonté de lutter contre le changement climatique en développant l'énergie propre, l'efficacité énergétique et les bio-carburants. Nous y consacrerons 90 millions d'euros entre maintenant et 2010.
Naturellement, ces trois grandes priorités s'accompagnent d'actions dites transversales, et visant notamment à intensifier les liens entre l'Afrique du Sud et l'Afrique francophone, par le renforcement de l'enseignement du français au profit des opérateurs économiques et des fonctionnaires sud-africains. Il s'agira aussi pour nous de continuer à promouvoir la diversité culturelle, mais aussi la formation, ou encore la science et la technologie, avec le concours des organismes de recherche que sont le CNRS, le CIRAD ou l'IRD.
Au total, ce sont donc environ 400 millions d'euros que la France entend consacrer au développement de l'Afrique du Sud pour la période 2006-2010.
Pour conclure, et avant de laisser la parole à M. Moleketi, je voudrais souligner la signification politique du document que nous signons aujourd'hui.
Si la France investit en Afrique du Sud, si nos entreprises le font aussi, c'est parce que nous croyons dans ce pays. La transformation qu'il a menée en moins de quinze ans en fait d'ores et déjà la principale puissance économique au sud du Sahara : c'est une vraie réussite africaine, une vraie raison d'espérer pour l'Afrique, et un puissant moteur de développement pour le continent tout entier.
Mais si la France investit en Afrique du Sud, c'est aussi parce que ce pays a la capacité et la volonté politique de jouer ce rôle, notamment en contribuant avec nous au règlement des crises africaines, et qu'il est pour nous, véritablement, un partenaire stratégique.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 septembre 2006