Déclaration de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, sur l'engagement de la France au Proche-Orient, sa participation au déploiement de la Finul renforcée au Liban, à la relance du processus de paix israélo-palestinien, à la reprise du dialogue avec l'Iran sur le dossier nucléaire, Paris le 12 septembre 2006.

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Circonstance : Déclaration du gouvernement sur la situation au Proche-Orient et la participation de la France à la mise en oeuvre de la résolution 1701 de l'ONU et débat sur cette déclaration au Sénat le 12 septembre 2006

Texte intégral

Je remercie tous les orateurs, qui se sont exprimés au nom de l'amitié franco-libanaise. J'ai été sensible aux remerciements faits à nos personnels en poste à Beyrouth, Nicosie ou Tel-Aviv.
Notre premier objectif, c'est de consolider le cessez-le-feu de la résolution 1701. La diplomatie, qui s'est mobilisée pour la faire accepter, doit s'engager pour la faire respecter. Le blocus a été levé, mais la situation reste fragile. Il faut poursuivre le double mouvement : déploiement libanais et retrait israélien au sud de la Ligne bleue.
Au-delà, il y a le processus politique : règlement de la question des prisonniers en Israël, libération des soldats israéliens, fermes de Chebaa, désarmement du Hezbollah.
La reconstruction ensuite : 940 millions de dollars ont été annoncés, mais il faut participer à une conférence internationale pour voir les choses à long terme, évaluer les besoins du pays. La France, l'Europe seront présentes ; nous souhaitons que les pays du Golfe le soient aussi.
Le conflit au Liban a mis en relief l'imbrication des crises au Moyen-Orient et le rôle central du conflit israélo-palestinien. Les négociations doivent être relancées ; des initiatives ont été prises par la Ligue arabe, par l'Egypte aussi. Il faut être prudent car rien ne serait pire que la division de la communauté internationale au Conseil de sécurité. Le président de la République a proposé que l'impulsion vienne du Quartet. Le nouveau gouvernement d'union nationale en Palestine est un signe d'espoir pour la reconnaissance d'Israël et des Accords d'Oslo et le renoncement explicite à la violence. Je me rendrai prochainement dans les Territoires palestiniens.
Le désarmement du Hezbollah est prévu par la résolution 1701, c'est l'objectif de la communauté internationale mais aussi et surtout des Libanais eux-mêmes. Le gouvernement libanais a accepté la résolution 1701. Le dialogue national doit fonder la souveraineté du pays.
Nous attendons que les pays de la région contribuent à la bonne application de la résolution 1701 ; cela implique le respect de l'embargo sur les armes.
L'Iran aspire à se voir reconnaître un rôle régional de premier plan. Sachons l'encourager à assumer ses responsabilités en apaisant les tensions. Pour l'instant, il ne joue pas le jeu de l'AIEA. "Esprit de Munich", disent certains. Jusqu'au bout, la France doit croire au dialogue et refuser le choc des civilisations. Tendons la main à l'Iran tant qu'il est temps et sachons raison garder.
Je n'ai pas rencontré le président iranien mais le ministre des Affaires étrangères et il est paradoxal de rejeter le dialogue.
Damas doit respecter la résolution 1595 : pourquoi a-t-on tué le Premier ministre libanais ? Le retour de la Syrie dans le concert des nations ne sera possible que quand elle respectera ses obligations.
Le président de la République a vu clair parce qu'il s'agit des principes de notre pays et du Liban, ami de toujours de la France.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 septembre 2006