Texte intégral
Je suis venu dire ici au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas combien nous le soutenons dans les efforts qu'il fait pour la mise en place prochaine d'un gouvernement d'union nationale. Si un tel gouvernement voyait le jour, prenant en considération les demandes de la communauté internationale, il me paraît important de dire, très solennellement, que l'attitude la communauté internationale devrait être alors réévaluée, révisée, en ce qui concerne les contacts que nous aurions avec ce gouvernement d'union nationale, et aussi les aides que nous pourrions lui apporter.
N'oublions pas qu'il y a près d'un million de personnes qui dépendent des fonctionnaires qui n'ont pas été payés depuis près de 6 mois. Il faut savoir que la situation humanitaire est très difficile et que le mécanisme d'aide internationale temporaire n'a malheureusement pas été totalement mis en place.
L'Union européenne, et la France en particulier, demandent à la communauté internationale de tout faire pour qu'intervienne très rapidement une relance du Processus de paix via le Quartet, afin que M. Olmert et M. Abbas puissent enfin se parler et relancer le processus politique qui est la seule solution pour la stabilité de la région.
Q - Les aides financières doivent-elles redevenir ce qu'elles étaient avant les élections législatives palestiniennes ?
R - Concernant les aides financières, il faut comprendre que la situation humanitaire dans les Territoires palestiniens, et en particulier à Gaza, est absolument catastrophique. Le taux de mortalité infantile est très élevé et les salaires des agents de l'administration n'ont pas été payés depuis près de 6 mois.
A cet égard, il me paraît très important aujourd'hui de demander à Israël de rouvrir ses deux postes frontières - en particulier à Rafah qui est couvert par l'Union européenne - et de reverser à l'Autorité palestinienne les taxes qui sont prélevées par Israël sur tous les produits qui entrent dans les Territoires palestiniens. Je crois que c'est important et que cela permettra d'être au rendez-vous de la dignité de la population des Territoires palestiniens et de reprendre un processus politique. Car sinon, on sait très bien où conduisent les humiliations et la pauvreté : à la radicalisation des peuples.
Q - Vous avez dit que le programme du gouvernement d'union nationale est une évolution majeure ; Qu'est-ce qui manque ? Et comment allez vous convaincre les Etats-Unis que c'est un programme avec lequel on peut collaborer ?
R - Effectivement, la perspective de la mise en place d'un gouvernement d'union nationale dans les Territoires palestiniens, sous la présidence de Mahmoud Abbas, existe. Si ce gouvernement d'union nationale prend en considération les demandes de la communauté internationale, alors oui, c'est une avancée majeure. C'est peut-être une occasion historique de sortir de l'impasse dans laquelle nous sommes tous. C'est la raison pour laquelle je pense qu'il faudra, le cas échéant, que la communauté internationale réévalue, révise sa position concernant les contacts politiques et le soutien financier.
Des discussions auront lieu au sein de l'Assemblée générale des Nations unies. Deux réunions sont prévues. D'abord cette réunion, vendredi, avec les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne - et là, je suis sûr qu'il y aura l'unanimité de l'Union européenne pour soutenir les efforts de Mahmoud Abbas pour constituer enfin ce gouvernement d'union nationale. Ensuite, il y aura la réunion de l'Assemblée générale des Nations unies ; j'y accompagnerai le président Chirac ; lundi, à New York.
Il est majeur qu'il y ait une impulsion du Quartet pour relancer le Processus de paix, seule solution pour la stabilité de la région. On a vu avec le conflit israélo-libanais qu'une solution militaire n'était pas possible pour désarmer le Hezbollah. On voit ici qu'il n'y a pas de solution militaire non plus. C'est la raison pour laquelle il faut plus que jamais croire au dialogue et au processus politique.
Q - Est-ce que la France pourrait se satisfaire d'une reconnaissance plus implicite (d'Israël) que clairement annoncée pour une reprise de l'aide ? Le document d'entente est-il suffisant ?
R - Le document qui vient de m'être remis par le président Mahmoud Abbas va être étudié maintenant de manière très détaillée. Il est évident que nous restons très attachés aux trois principes qui ont été édictés par le Quartet : reconnaissance d'Israël, reconnaissance des Accords d'Oslo et renoncement explicite et public à la violence. Il est évident aussi que ce gouvernement d'union nationale, s'il était mis en place, devrait être composé de représentants du Hamas, de l'OLP, mais aussi de la société civile. Il est important d'observer l'attribution des postes, le programme, la question de la libération du caporal Shalit, ainsi que l'évolution de la violence au niveau de la région.
Il est un peu tôt pour en parler, je suis venu simplement apporter notre soutien aux efforts que fait le président Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, pour la mise en place prochaine d'un gouvernement d'union nationale qui prendrait en compte les demandes de la communauté internationale. Cela changerait beaucoup de choses et permettrait de réévaluer notre position à l'égard des contacts politiques et du soutien financier.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 septembre 2006
N'oublions pas qu'il y a près d'un million de personnes qui dépendent des fonctionnaires qui n'ont pas été payés depuis près de 6 mois. Il faut savoir que la situation humanitaire est très difficile et que le mécanisme d'aide internationale temporaire n'a malheureusement pas été totalement mis en place.
L'Union européenne, et la France en particulier, demandent à la communauté internationale de tout faire pour qu'intervienne très rapidement une relance du Processus de paix via le Quartet, afin que M. Olmert et M. Abbas puissent enfin se parler et relancer le processus politique qui est la seule solution pour la stabilité de la région.
Q - Les aides financières doivent-elles redevenir ce qu'elles étaient avant les élections législatives palestiniennes ?
R - Concernant les aides financières, il faut comprendre que la situation humanitaire dans les Territoires palestiniens, et en particulier à Gaza, est absolument catastrophique. Le taux de mortalité infantile est très élevé et les salaires des agents de l'administration n'ont pas été payés depuis près de 6 mois.
A cet égard, il me paraît très important aujourd'hui de demander à Israël de rouvrir ses deux postes frontières - en particulier à Rafah qui est couvert par l'Union européenne - et de reverser à l'Autorité palestinienne les taxes qui sont prélevées par Israël sur tous les produits qui entrent dans les Territoires palestiniens. Je crois que c'est important et que cela permettra d'être au rendez-vous de la dignité de la population des Territoires palestiniens et de reprendre un processus politique. Car sinon, on sait très bien où conduisent les humiliations et la pauvreté : à la radicalisation des peuples.
Q - Vous avez dit que le programme du gouvernement d'union nationale est une évolution majeure ; Qu'est-ce qui manque ? Et comment allez vous convaincre les Etats-Unis que c'est un programme avec lequel on peut collaborer ?
R - Effectivement, la perspective de la mise en place d'un gouvernement d'union nationale dans les Territoires palestiniens, sous la présidence de Mahmoud Abbas, existe. Si ce gouvernement d'union nationale prend en considération les demandes de la communauté internationale, alors oui, c'est une avancée majeure. C'est peut-être une occasion historique de sortir de l'impasse dans laquelle nous sommes tous. C'est la raison pour laquelle je pense qu'il faudra, le cas échéant, que la communauté internationale réévalue, révise sa position concernant les contacts politiques et le soutien financier.
Des discussions auront lieu au sein de l'Assemblée générale des Nations unies. Deux réunions sont prévues. D'abord cette réunion, vendredi, avec les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne - et là, je suis sûr qu'il y aura l'unanimité de l'Union européenne pour soutenir les efforts de Mahmoud Abbas pour constituer enfin ce gouvernement d'union nationale. Ensuite, il y aura la réunion de l'Assemblée générale des Nations unies ; j'y accompagnerai le président Chirac ; lundi, à New York.
Il est majeur qu'il y ait une impulsion du Quartet pour relancer le Processus de paix, seule solution pour la stabilité de la région. On a vu avec le conflit israélo-libanais qu'une solution militaire n'était pas possible pour désarmer le Hezbollah. On voit ici qu'il n'y a pas de solution militaire non plus. C'est la raison pour laquelle il faut plus que jamais croire au dialogue et au processus politique.
Q - Est-ce que la France pourrait se satisfaire d'une reconnaissance plus implicite (d'Israël) que clairement annoncée pour une reprise de l'aide ? Le document d'entente est-il suffisant ?
R - Le document qui vient de m'être remis par le président Mahmoud Abbas va être étudié maintenant de manière très détaillée. Il est évident que nous restons très attachés aux trois principes qui ont été édictés par le Quartet : reconnaissance d'Israël, reconnaissance des Accords d'Oslo et renoncement explicite et public à la violence. Il est évident aussi que ce gouvernement d'union nationale, s'il était mis en place, devrait être composé de représentants du Hamas, de l'OLP, mais aussi de la société civile. Il est important d'observer l'attribution des postes, le programme, la question de la libération du caporal Shalit, ainsi que l'évolution de la violence au niveau de la région.
Il est un peu tôt pour en parler, je suis venu simplement apporter notre soutien aux efforts que fait le président Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, pour la mise en place prochaine d'un gouvernement d'union nationale qui prendrait en compte les demandes de la communauté internationale. Cela changerait beaucoup de choses et permettrait de réévaluer notre position à l'égard des contacts politiques et du soutien financier.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 septembre 2006