Point presse de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, sur les relations franco-roumaines, la situations dans les pays voisins de la Roumanie, la candidature de la Roumanie à l'OTAN et la circulation de Roumains dans l'espace Schengen, Paris, le 28 février 2001.

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Circonstance : Visite de M. Mircea Geoana, ministre roumain des affaires étrangères, à Paris, le 28 février 2001

Texte intégral

Nous avons commencé d'emblée à discuter, très franchement et directement, en même temps sans perdre de temps car M. Geoana parle un merveilleux Français. Nous avons fait le point des relations bilatérales qui sont tout à fait particulières, comme chacun le sait, entre la France et la Roumanie. Je lui ai dit que nous étions en France tout à fait disposés à entretenir cette relation, à la nourrir, à la développer de façon très concrète. Nous avons fait le point de la situation par rapport à la candidature de la Roumanie à l'Union européenne mais c'est une question qui sera traitée de façon plus détaillée et plus complète par le ministre roumain de l'Intégration européenne qui viendra le 14 février rencontrer Pierre Moscovici.
Nous avons aussi fait le point de la situation régionale, avec les pays voisins de la Roumanie qui préside actuellement l'OSCE. Nous avons fait le point de l'ensemble des conflits que traite l'OSCE. La France est très attentive au travail qui peut être fait par cet organisme qui a une responsabilité très importante par rapport à des conflits qui sont tous délicats, dont on parle certaines fois beaucoup et dans d'autres cas pas du tout. Dans tous les cas, ce sont des conflits préoccupants et graves qui peuvent avoir un potentiel de contagion dangereux dans certaines zones européennes aux confins de l'Europe.
Nous avons traité tous ces sujets et j'ai écouté avec beaucoup d'intérêts les indications qui m'ont été données par mon homologue roumain sur la politique de son gouvernement, la façon dont il s'organise, par rapport aux réformes, par rapport à l'Europe et comment il veut aller de l'avant. Tout cela a été très instructif et très intéressant pour moi en tout cas et je suis sûr que cela prélude à une relation riche et intense.
Q - Le Premier ministre français devait aller en Roumanie mais il a du reporter son déplacement. Une nouvelle date est-elle fixée ?
R - Pour le moment, il n'a pas fixé la date exacte. Il fait peu de déplacements. Il a prévu au printemps d'aller en Afrique du sud mais c'est un promesse qui remonte déjà à plusieurs années et comme chacun peut le constater, il fait donc très peu de voyages. J'ai dit au ministre roumain que M. Jospin avait toujours l'intention d'aller en Roumanie, qu'il irait certainement avec plaisir, mais que je ne pouvais pas lui indiquer, pour le moment, à quelle date il irait. Cela n'empêche pas que nous souhaitons que les relations se développent entre nous.
Q - La France soutient la Roumanie. Que comptez-vous faire lors du sommet de l'OTAN de 2002 s'agissant de son entrée dans cette alliance ?
R - Nous avons déjà été l'avocat de la Roumanie, il n'y a pas de raisons que cela change.
Q - Que doivent faire les Roumains pour voyager en France et dans l'espace Schengen ?
R - Ce n'est pas un problème posé par la France, c'est un problème Schengen. Les conditions ont été exprimées, il y a un certain nombre de mesures techniques à prendre et qui sont très connues. Je ne souhaite pas rentrer dans le détail, mais il faut être capable de maîtriser véritablement les flux aux différentes frontières et c'est une demande Schengen, ce n'est pas spécialement une demande française. Je souhaite simplement que la Roumanie puisse faire rapidement ce qui est attendu d'elle, et ce qui est, de plus, dans l'intérêt de tout le monde, compte tenu de la position géographique de la Roumanie.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 février 2001)