Déclaration de M. François Loos, ministre délégué à l'industrie, sur la politique de Recherche et Développement du gouvernement, Paris le 18 septembre 2006.

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Circonstance : Remise du rapport Technologies Clés 2010 à Paris le 18 septembre 2006

Texte intégral

Mesdames, Messieurs,
Je voudrais commencer par remercier toutes les personnes qui ont contribué à l'établissement de ce document qui représente une somme de travail et une intelligence scientifique et économique considérables. Mes remerciements vont en tout premier lieu à André Lebeau, le Président du comité de pilotage de l'étude. Ils vont aussi aux industriels qui ont répondu présent à mon invitation pour participer à cette présentation, et ils vont plus largement à la centaine d'experts qui ont travaillé sur ce rapport.
Ces remerciements se justifient d'abord, parce que le rapport Technologies clés 2010 est traditionnellement un « best seller » du ministère de l'Industrie : tous les cinq ans un public très large marque son intérêt pour cet exercice prospectif exhaustif ; la présence nombreuse de la presse ce matin atteste de cet intérêt.
Recenser les Technologies clés à horizon 2010 est un exercice ambitieux. Dans la technologie comme dans l'économie, se projeter au-delà de quelques années est toujours difficile. Mais c'est un exercice utile, et il est d'autant plus utile au moment où le Gouvernement met en place une politique sans précédent de développement de la R&D.
1/ Je commencerais donc d'abord par une bonne nouvelle : une récente étude de la Commission européenne rapporte que le rythme d'augmentation des dépenses de R&D privée en Europe va connaître une accélération très sensible dans les 3 prochaines années, passant de + 0.7 % par an à +5 % par an.
La France est en bonne place dans ce mouvement, puisque la même étude la situe dans le tiercé de tête des pays les plus attractifs.
Cette anticipation de croissance des dépenses de R&D privée coïncide en France avec la mise en place opérationnelle d'une large palette d'outils de politique industrielle destinés à aider les entreprises à accélérer leur processus d'innovation. Vous comprendrez que je ne considère pas là qu'il s'agisse d'un hasard...
Il y a tout d'abord les outils transversaux, notamment le crédit d'impôt recherche qui a été doublé cette année et représente un effort fiscal de près d'1Md euros ; pour les jeunes entreprises, la Jeune entreprise innovante (JEI) permet un démarrage rapide aux start ups avec des exonérations de charges sociales. En parallèle, les pôles de compétitivité dopent notre effort de R&D en accélérant les collaborations entre grandes entreprises, laboratoires publics, PME.
Nous venons de dresser le premier bilan des un an de pôles de compétitivité : de toute évidence « la mayonnaise a pris » si vous me permettez l'expression : 540Meuros ont été dégagés par l'Etat et ses agences qui correspondent à des dépenses de R&D d' 1,8Mds euros.
Enfin, les agences ont connu une montée en régime rapide : l'AII a déjà décidé de financer 7 dossiers qui correspondent à un engagement public de 470Meuros et plus d' 1Mdeuros de dépenses de R&D. L'Agence Nationale de la Recherche (ANR) est également dotée d'un budget d'intervention annuel supérieur à 800Meuros
Donc, vous voyez, les moyens financiers sont là, l'Etat joue son rôle d'accélérateur et on voit qu'aujourd'hui les industriels répondent présents, d'où les chiffres avancés par la Commission.
2/ A partir de là, l'intérêt majeur d'un exercice comme technologies clés, c'est, à tous les niveaux, de fournir un cadre de réflexion prospectif permettant de guider cet effort vers les technologies que nous considérons comme stratégique.
Qu'est-ce qu'une technologie clé ?
C'est une technologie qui prépare les emplois de demain parce qu'elle s'adresse à un marché en émergence ou parce qu'elle sera déterminante pour la compétitivité de notre économie. C'est aussi une technologie qui permet de répondre aux grands enjeux sociétaux.
Des exemples seront présentés dans les interventions à venir ; on y retrouve les 8 thèmes clés de ce rapport :
- TIC
- Matériaux - chimie
- Bâtiment
- Énergie - environnement
- Technologies du vivant, santé, agroalimentaire
- Transports
- Distribution, consommation
- Technologies et méthodes de production
Concrètement, ce rapport sera diffusé chez tous les acteurs impliqués dans ce mouvement de préparation de l'avenir : pôles de compétitivité, agences finançant la R&D, acteurs du développement économique local, PME. Il servira de référence et de guide, c'est une forme d'intelligence économique, pour permettre à chacun de prendre un peu de recul sur ses activités quotidiennes pour réfléchir aux technologies prioritaires dans les prochains projets de R&D.
D'ores et déjà, grâce aux exercices précédents, grâce aux réflexions du même type qui ont précédé ce rapport, comme le rapport Beffa en 2005, on peut constater une grande concentration des moyens publics d'aides à la R&D consacrés aux technologies clés identifiées dans ce rapport : au total plus de 1, 3Mds euros par an provenant des aides de ce ministère de l'AII d'Oseo ou de l'ANR sont consacrées à ces technologies.
Source http://www.industrie.gouv.fr, le 19 septembre 2006