Texte intégral
Q- On apprend que ça y est,c'est plié : un accord a été trouvé hier à l'Assemblée nationale entre les groupe PS, PC, UMP sur le projet de fusion GDF/Suez ; la voie est libre maintenant. J'imagine que vous êtes content ce matin ?
R- Pas si vite ! On est encore en plein débat ! J'ai quitté l'Assemblée nationale hier soir à près d'une heure du matin. On ressiège (sic) encore pendant près de neuf jours. Non, nous sommes en plein débat.
Q- Mais c'est un débat pour la galerie ?
R- Pas du tout ! Venez, vous allez voir que ce n'est pas pour la galerie.
Q- Mais la fin est déjà connue...
R- Ce débat a été voulu par le président de la République, c'est lui qui a demandé, pour se faire, une session extraordinaire. Le Parlement siège depuis douze jours, on a encore donc neuf jours de débat. Hier, a été indiqué à l'issue de la conférence des présidents des groupes parlementaires que nous ferions tout pour faire en sorte qu'il y ait un vote solennel le 3 octobre. D'ici là, on travaille, on débat - je tiens à le dire - de façon républicaine, de façon digne ; certes les opinions diverses s'expriment, certes le Gouvernement se bat, certes la majorité est très mobilisée parce qu'il s'agit d'un texte qui doit défendre l'énergie, d'un texte qui défend les consommateurs français et d'un texte qui veut donner à Gaz de France la possibilité de nouer des alliances. Je rappelle qu'il n'y a plus aujourd'hui, parmi les grands pays, que la Bulgarie et la France qui n'ont pas permis à leur entreprise distributrice de gaz de nouer des alliances. J'espère que bientôt, il n'y aura plus que la Bulgarie.
Q- Il y avait des voix qui s'exprimaient à l'intérieur de la majorité contre ce projet. On a pu lire et on peut lire toujours ce matin dans la presse que l'objectif, maintenant, c'est 2007, et que les proches de N. Sarkozy vont voter ce texte comme un seul homme, parce qu'il ne faut pas faire étalage des divisions et que c'est la présidentielle qui est devant. Est-ce la présidentielle le débat, ou est-ce l'énergie en France ?
R- Premier point, vous avez raison : l'objectif, c'est 2007, et l'objectif, c'est même 1er juillet, parce qu'au 1er juillet 2007, la directive...
Q- Ce n'est pas la date que j'avais en tête, c'était la date de la présidentielle, on ne va pas jouer sur les mots...
R- Oui mais c'est ça l'objectif, c'est celle que j'ai en tête...
Q- Vous oui, mais pas les autres !
R- Parce que le 1er juillet 2007, c'est la transposition de la directive énergie qui fait que si l'on ne transpose pas, les Français ne peuvent plus bénéficier des tarifs régulés, donc oui, objectif : 1er juillet 2007.
Q- Et l'objectif de la présidentielle ? Parce que c'est cela qui fait voter les gens pour ce texte... Répondez-moi : l'objectif de la présidentielle ?
R- Deuxièmement, vous l'avez noté, la majorité est unie sur ce texte et je crois que c'est extrêmement important. C'est vrai qu'au début, il y avait différentes expressions ici et là. C'est vrai qu'il m'a fallu des semaines et des semaines de dialogue, non pas pour convaincre, mais de dialogue...
Q- Mais vous ne les avez pas convaincus !
R- J'ai rencontré plus de 240 parlementaires en tête à tête, ce qui fait qu'aujourd'hui, je vous dis très sereinement que nous avons une très grande majorité sur ce texte. J'allais presque dire "une écrasante" majorité sur ce texte. Oui, le président de ma famille politique, N. Sarkozy, a rappelé hier matin à l'unité sur ce texte. Alors vous savez, je vous prends le pari que la majorité sera totalement unie - je vous donne une information.
Q- "La vérité en politique est-elle bonne à dire ?" : c'est la question que pose La Croix ce matin. Donc je vous en ai posé une trois fois, je vais le faire une quatrième : la majorité, et notamment l'appel au vote de N. Sarkozy, s'est-il fait autour d'un projet que tout le monde finit par trouver génial ou se fait-il au nom du fait qu'il y a une présidentielle en 2007 et qu'il faut arrêter de montrer ses divisions ?
R- Je vous redis de la façon la plus claire qui soit, que cette majorité - vous m'avez entendu, du reste tout l'été ; je sais que vous êtes attentif, je sais que vous avez suivi ce qui se passait et vous avez vu progressivement que les uns et les autres se sont tous ralliés à ce projet parce qu'ils estiment que c'est un grand projet. Voilà la vérité ! Derrière, il y a des échéances politiques, c'est une évidence, mais je le dis avant même que ces échéances politiques prennent le pas, aujourd'hui, ce qui motive les députés et les parlementaires qui sont là - et croyez-moi, moi qui passe mes jours et mes nuits dans l'Hémicyclique -, c'est l'intérêt des Français. C'est peut-être ringard, c'est ce que vous me dites, c'est peut-être démodé...
Q- Non, je n'ai absolument pas dit cela ! Je vous pose un certain nombre de questions, c'est tout.
R- Mais j'assume, j'assume, ce n'est pas que politique.
Q- Autre question : le prix Nobel de l'économie, J. Stiglitz, était notre invité la semaine dernière...
R- Oui, c'est celui qui veut supprimer la Banque mondiale de l'économie. Vous vous rendez compte ! Quelqu'un qui veut supprimer la Banque mondiale ! C'est incroyable parce que la Banque mondiale c'est la banque faite pour les pays pauvres ! Enfin, écoutons ce qu'il va dire, mais je me méfie un peu de ce qu'il dit, quand même.
Q- Il dit quand même que partout dans le monde - c'est un Prix Nobel d'économie, on ne peut pas dire qu'il a fait de l'idéologie...
R- Oui, mais c'est celui qui veut supprimer la Banque mondiale !
Q- Partout dans le monde, tous les exemples de privatisation de ce type de secteur ont donné des résultats plus que mitigés et il disait cette phrase : "n'essayons pas de réparer ce qui marche parfaitement". Que dites-vous, monsieur le ministre de l'Economie, à monsieur le prix Nobel d'économie ?
R- Je dis que quand on voit que la Banque mondiale marche vraiment pas mal, je ne vois pas pourquoi il veut la casser.
Q- Et sur l'énergie ?
R- Il dit ce qu'il veut. Je crois qu'à partir du moment où on prend les thèses qu'il tient, il y a des originaux partout. Permettez-moi, à titre personnel, d'émettre des doutes sur le reste.
Q- Il y avait un certain nombre de questions qui étaient en débat dans ce projet de fusion Suez-GDF ; je vais les ramasser rapidement. La première question, c'était la taille du groupe : il faut faire une fusion pour avoir "un grand groupe qui puisse être un acteur sur le marché mondial". Il faut aussi faire "un groupe qui soit à l'abri des OPA" - patriotisme économique oblige. Une autre question a aussi été posée par les députés de la majorité : est-ce que "d'autres rapprochements sont possible, par exemple, avec EDF ?". Et dernière question : "les prix et la question du consommateur". Sur chacune de ces questions, il y a eu débat - enfin, il n'y a plus débat maintenant, puisqu'il y a eu un accord - mais est-ce que les doutes ont été levés ? Est-ce que le groupe sera à l'abri des OPA, par exemple ?
R- Vous avez mesuré la longueur de votre question, là ?
Q- Oui, bien sûr, mais je vais mesurer la longueur de votre réponse, et son
contenu surtout.
R- Vous me donnez autant de temps pour répondre ?
Q- Oui, bien sûr. J'ai pris trente secondes.
R- Formidable. Alors, je vais vous répondre. Ce texte, ce n'est pas la fusion Suez/Gaz de France ; regardez ce texte. Ce texte c'est deux choses : d'abord, la transposition de la directive Energie qui avait été initiée en 2002,lorsque Monsieur Jospin était Premier ministre ; la libéralisation du marché de l'énergie avait été décidée à Barcelone. Ensuite, il faut appliquer - ce qui est important pour nos compatriotes -, donc transposer cette directive, faire une loi, faute de quoi, c'est le libéralisme le plus sauvage qui va s'appliquer, qui sera la conséquence de cette décision qui avait été prise sous Monsieur Jospin. Cela, le Gouvernement ne le veut pas. C'est la raison pour laquelle il y a toute une partie du texte qui transpose cette directive de façon à permettre à nos compatriotes d'être protégés et de pouvoir maintenir les tarifs régulés pour l'électricité et pour le gaz, pour lesquels ils sont si attachés. Deuxième volet : Gaz de France c'est une entreprise, une entreprise que l'on l'aime beaucoup, une entreprise qui est faite de compétences mais qui est de taille moyenne voire petite, dans le monde qui vient. Donc, il faut permettre à Gaz de France de nouer des alliances. Comme en son temps, on a permis à Air France de nouer des alliances, comme en son temps, on a permis à Renault de nouer des alliances. Et, pour cela, il faut une loi comme pour Renault - il a fallu une loi pour permettre de privatiser Renault -, comme pour Air France - il a fallu une loi pour permettre de privatiser Air France. Derrière, Air France a fait la fusion avec KLM ; Renault a fait fusion avec Nissan...
Q- Et la solution EDF/GDF, est-ce qu'elle n'avait pas "de la gueule", pour le dire simplement ?
R- Eh bien, aujourd'hui, le débat parlementaire - revenons-en aux choses -c'est : oui ou non, sommes-nous d'accord pour donner et à quelles conditions, la possibilité à Gaz de France de nouer une alliance pour grandir, pour pouvoir permettre de sécuriser les approvisionnements énergétiques et pour pouvoir faire baisser les coûts d'approvisionnement dans l'intérêt des consommateurs. Voilà la question qui est posée. Alors, il y a un projet, qui est sous-jacent, mais ce sera le troisième temps, je ne cesse de le dire depuis neuf mois. Pour l'instant, on est dans le temps du Parlement, et puis viendra ensuite le temps des actionnaires, le temps des projets. Je suis convaincu que ce projet est un bon projet, mais il faut d'abord que le Parlement accepte, oui ou non, de donner la possibilité à Gaz de France, comme on l'a fait pour d'autres entreprises, la possibilité d'utiliser ses actions pour nouer un partenariat stratégique. Je me bats pour cela jour et nuit. Et je suis heureux de voir que, progressivement, la majorité est unie et que le Parlement est revenue à des débats sereins.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 20 septembre 2006
R- Pas si vite ! On est encore en plein débat ! J'ai quitté l'Assemblée nationale hier soir à près d'une heure du matin. On ressiège (sic) encore pendant près de neuf jours. Non, nous sommes en plein débat.
Q- Mais c'est un débat pour la galerie ?
R- Pas du tout ! Venez, vous allez voir que ce n'est pas pour la galerie.
Q- Mais la fin est déjà connue...
R- Ce débat a été voulu par le président de la République, c'est lui qui a demandé, pour se faire, une session extraordinaire. Le Parlement siège depuis douze jours, on a encore donc neuf jours de débat. Hier, a été indiqué à l'issue de la conférence des présidents des groupes parlementaires que nous ferions tout pour faire en sorte qu'il y ait un vote solennel le 3 octobre. D'ici là, on travaille, on débat - je tiens à le dire - de façon républicaine, de façon digne ; certes les opinions diverses s'expriment, certes le Gouvernement se bat, certes la majorité est très mobilisée parce qu'il s'agit d'un texte qui doit défendre l'énergie, d'un texte qui défend les consommateurs français et d'un texte qui veut donner à Gaz de France la possibilité de nouer des alliances. Je rappelle qu'il n'y a plus aujourd'hui, parmi les grands pays, que la Bulgarie et la France qui n'ont pas permis à leur entreprise distributrice de gaz de nouer des alliances. J'espère que bientôt, il n'y aura plus que la Bulgarie.
Q- Il y avait des voix qui s'exprimaient à l'intérieur de la majorité contre ce projet. On a pu lire et on peut lire toujours ce matin dans la presse que l'objectif, maintenant, c'est 2007, et que les proches de N. Sarkozy vont voter ce texte comme un seul homme, parce qu'il ne faut pas faire étalage des divisions et que c'est la présidentielle qui est devant. Est-ce la présidentielle le débat, ou est-ce l'énergie en France ?
R- Premier point, vous avez raison : l'objectif, c'est 2007, et l'objectif, c'est même 1er juillet, parce qu'au 1er juillet 2007, la directive...
Q- Ce n'est pas la date que j'avais en tête, c'était la date de la présidentielle, on ne va pas jouer sur les mots...
R- Oui mais c'est ça l'objectif, c'est celle que j'ai en tête...
Q- Vous oui, mais pas les autres !
R- Parce que le 1er juillet 2007, c'est la transposition de la directive énergie qui fait que si l'on ne transpose pas, les Français ne peuvent plus bénéficier des tarifs régulés, donc oui, objectif : 1er juillet 2007.
Q- Et l'objectif de la présidentielle ? Parce que c'est cela qui fait voter les gens pour ce texte... Répondez-moi : l'objectif de la présidentielle ?
R- Deuxièmement, vous l'avez noté, la majorité est unie sur ce texte et je crois que c'est extrêmement important. C'est vrai qu'au début, il y avait différentes expressions ici et là. C'est vrai qu'il m'a fallu des semaines et des semaines de dialogue, non pas pour convaincre, mais de dialogue...
Q- Mais vous ne les avez pas convaincus !
R- J'ai rencontré plus de 240 parlementaires en tête à tête, ce qui fait qu'aujourd'hui, je vous dis très sereinement que nous avons une très grande majorité sur ce texte. J'allais presque dire "une écrasante" majorité sur ce texte. Oui, le président de ma famille politique, N. Sarkozy, a rappelé hier matin à l'unité sur ce texte. Alors vous savez, je vous prends le pari que la majorité sera totalement unie - je vous donne une information.
Q- "La vérité en politique est-elle bonne à dire ?" : c'est la question que pose La Croix ce matin. Donc je vous en ai posé une trois fois, je vais le faire une quatrième : la majorité, et notamment l'appel au vote de N. Sarkozy, s'est-il fait autour d'un projet que tout le monde finit par trouver génial ou se fait-il au nom du fait qu'il y a une présidentielle en 2007 et qu'il faut arrêter de montrer ses divisions ?
R- Je vous redis de la façon la plus claire qui soit, que cette majorité - vous m'avez entendu, du reste tout l'été ; je sais que vous êtes attentif, je sais que vous avez suivi ce qui se passait et vous avez vu progressivement que les uns et les autres se sont tous ralliés à ce projet parce qu'ils estiment que c'est un grand projet. Voilà la vérité ! Derrière, il y a des échéances politiques, c'est une évidence, mais je le dis avant même que ces échéances politiques prennent le pas, aujourd'hui, ce qui motive les députés et les parlementaires qui sont là - et croyez-moi, moi qui passe mes jours et mes nuits dans l'Hémicyclique -, c'est l'intérêt des Français. C'est peut-être ringard, c'est ce que vous me dites, c'est peut-être démodé...
Q- Non, je n'ai absolument pas dit cela ! Je vous pose un certain nombre de questions, c'est tout.
R- Mais j'assume, j'assume, ce n'est pas que politique.
Q- Autre question : le prix Nobel de l'économie, J. Stiglitz, était notre invité la semaine dernière...
R- Oui, c'est celui qui veut supprimer la Banque mondiale de l'économie. Vous vous rendez compte ! Quelqu'un qui veut supprimer la Banque mondiale ! C'est incroyable parce que la Banque mondiale c'est la banque faite pour les pays pauvres ! Enfin, écoutons ce qu'il va dire, mais je me méfie un peu de ce qu'il dit, quand même.
Q- Il dit quand même que partout dans le monde - c'est un Prix Nobel d'économie, on ne peut pas dire qu'il a fait de l'idéologie...
R- Oui, mais c'est celui qui veut supprimer la Banque mondiale !
Q- Partout dans le monde, tous les exemples de privatisation de ce type de secteur ont donné des résultats plus que mitigés et il disait cette phrase : "n'essayons pas de réparer ce qui marche parfaitement". Que dites-vous, monsieur le ministre de l'Economie, à monsieur le prix Nobel d'économie ?
R- Je dis que quand on voit que la Banque mondiale marche vraiment pas mal, je ne vois pas pourquoi il veut la casser.
Q- Et sur l'énergie ?
R- Il dit ce qu'il veut. Je crois qu'à partir du moment où on prend les thèses qu'il tient, il y a des originaux partout. Permettez-moi, à titre personnel, d'émettre des doutes sur le reste.
Q- Il y avait un certain nombre de questions qui étaient en débat dans ce projet de fusion Suez-GDF ; je vais les ramasser rapidement. La première question, c'était la taille du groupe : il faut faire une fusion pour avoir "un grand groupe qui puisse être un acteur sur le marché mondial". Il faut aussi faire "un groupe qui soit à l'abri des OPA" - patriotisme économique oblige. Une autre question a aussi été posée par les députés de la majorité : est-ce que "d'autres rapprochements sont possible, par exemple, avec EDF ?". Et dernière question : "les prix et la question du consommateur". Sur chacune de ces questions, il y a eu débat - enfin, il n'y a plus débat maintenant, puisqu'il y a eu un accord - mais est-ce que les doutes ont été levés ? Est-ce que le groupe sera à l'abri des OPA, par exemple ?
R- Vous avez mesuré la longueur de votre question, là ?
Q- Oui, bien sûr, mais je vais mesurer la longueur de votre réponse, et son
contenu surtout.
R- Vous me donnez autant de temps pour répondre ?
Q- Oui, bien sûr. J'ai pris trente secondes.
R- Formidable. Alors, je vais vous répondre. Ce texte, ce n'est pas la fusion Suez/Gaz de France ; regardez ce texte. Ce texte c'est deux choses : d'abord, la transposition de la directive Energie qui avait été initiée en 2002,lorsque Monsieur Jospin était Premier ministre ; la libéralisation du marché de l'énergie avait été décidée à Barcelone. Ensuite, il faut appliquer - ce qui est important pour nos compatriotes -, donc transposer cette directive, faire une loi, faute de quoi, c'est le libéralisme le plus sauvage qui va s'appliquer, qui sera la conséquence de cette décision qui avait été prise sous Monsieur Jospin. Cela, le Gouvernement ne le veut pas. C'est la raison pour laquelle il y a toute une partie du texte qui transpose cette directive de façon à permettre à nos compatriotes d'être protégés et de pouvoir maintenir les tarifs régulés pour l'électricité et pour le gaz, pour lesquels ils sont si attachés. Deuxième volet : Gaz de France c'est une entreprise, une entreprise que l'on l'aime beaucoup, une entreprise qui est faite de compétences mais qui est de taille moyenne voire petite, dans le monde qui vient. Donc, il faut permettre à Gaz de France de nouer des alliances. Comme en son temps, on a permis à Air France de nouer des alliances, comme en son temps, on a permis à Renault de nouer des alliances. Et, pour cela, il faut une loi comme pour Renault - il a fallu une loi pour permettre de privatiser Renault -, comme pour Air France - il a fallu une loi pour permettre de privatiser Air France. Derrière, Air France a fait la fusion avec KLM ; Renault a fait fusion avec Nissan...
Q- Et la solution EDF/GDF, est-ce qu'elle n'avait pas "de la gueule", pour le dire simplement ?
R- Eh bien, aujourd'hui, le débat parlementaire - revenons-en aux choses -c'est : oui ou non, sommes-nous d'accord pour donner et à quelles conditions, la possibilité à Gaz de France de nouer une alliance pour grandir, pour pouvoir permettre de sécuriser les approvisionnements énergétiques et pour pouvoir faire baisser les coûts d'approvisionnement dans l'intérêt des consommateurs. Voilà la question qui est posée. Alors, il y a un projet, qui est sous-jacent, mais ce sera le troisième temps, je ne cesse de le dire depuis neuf mois. Pour l'instant, on est dans le temps du Parlement, et puis viendra ensuite le temps des actionnaires, le temps des projets. Je suis convaincu que ce projet est un bon projet, mais il faut d'abord que le Parlement accepte, oui ou non, de donner la possibilité à Gaz de France, comme on l'a fait pour d'autres entreprises, la possibilité d'utiliser ses actions pour nouer un partenariat stratégique. Je me bats pour cela jour et nuit. Et je suis heureux de voir que, progressivement, la majorité est unie et que le Parlement est revenue à des débats sereins.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 20 septembre 2006