Texte intégral
Chers amis,
Avec B. Poignant et JP Bel, nous avons voulu ce bilan imagé de la législature pour rappeler quelques vérités trop souvent oubliées.
Aux Français nous voulons dire qu'il n'existe pas de démocratie sans Parlement. Combien de fois avons-nous entendu que nous ne servions à rien. Combien de fois avons-nous lu que le Sénat, l'Assemblée étaient devenues des chambres fantômes.
Eh bien les batailles que nous avons menées, les victoires que nous avons emportées sont les plus cinglants démentis à cette idée toute faite. Oui notre opposition a été utile. Nous avons réhabilité la fonction parlementaire. Nous avons changé le cours des lois. Nous avons obligé le pouvoir à composer et parfois à reculer. Nous avons défendu des principes essentiels : la laïcité, la cohésion sociale, la mixité urbaine, la liberté culturelle.
J'entends à propos de la privatisation de GDF, qu'on nous reproche d'ériger des murs d'amendements, d'attenter au fonctionnement démocratique. Stupéfiant retournement de sens venant d'un pouvoir omnipotent, adepte du 49/3, qui pendant quatre ans n'a cessé d'ignorer l'expression du peuple et du parlement.
Qu'aurions-nous dû faire ? Courber l'échine ? Laisser une majorité à bout de souffle, brader notre souveraineté énergétique, organiser la flambée des tarifs, défaire un service public ? Si nous avions écouté ces censeurs, le CPE serait en vigueur, la loi SRU n'existerait plus, la colonisation aurait un caractère " positif " dans les manuels d'histoire et M. Bolkestein serait la nouvelle référence de notre droit du travail. Notre bataille pour GDF est une bataille pour le pays. Tous les patriotes devraient nous y rejoindre.
Aux Français nous voulons dire que la politique n'est pas un astre mort. Les confrontations parlementaires que nous avons menées ont engagé des choix de société fondamentaux.
On le voit encore sur le pouvoir d'achat. En cinq exercices budgétaires, la majorité UMP a accordé 6 milliards d'allègements fiscaux aux 300 000 plus hauts revenus. Pour les autres, les coups de pouce au SMIC et à la prime pour l'emploi ont été depuis longtemps engloutis dans la hausse vertigineuses de l'essence, du gaz, de l'électricité et dans les multiples ponctions sociales via la CSG ou le forfait hospitalier. Comment s'étonner de l'atonie économique qui a accompagné cette législature ? La timide reprise dont se gargarise M. Breton, personne ne la voit sur les salaires et dans la création d'emplois.
Toutes les contre propositions que nous avons formulées - transfert des allègements fiscaux vers le doublement de la prime pour l'emploi, augmentation du SMIC à 1500 euros, reversement des surplus de taxe sur les carburants perçus par l'Etat- visent à stopper cette paupérisation salariale. La valeur du travail se mesure d'abord sur les fiches de paye.
Alors que cessent les faux semblants. Que chacun assument ses choix.
Aux Français nous voulons dire que l'élection présidentielle est un rendez-vous de vérité qui va bien au-delà d'un changement de main ou d'une simple alternance. La France est à un carrefour de son histoire. Il lui faut répondre à une crise globale. Il lui faut se redéfinir collectivement. Il lui faut tracer les voies d'une renaissance du pays.
Dans cette perspective, il ne peut y avoir aucune question taboue, aucun problème qu'on glisse sous le tapis. Nous devons passer tous les problèmes de la société au scanner. Et je veux en prendre trois exemples d'actualité.
Nous savons tous que la réforme des retraites est à reprendre. Nous savons tous qu'il nous faut assurer un financement durable de notre système par répartition, renouveler la solidarité entre les générations, définir le juste partage entre actifs et non actifs, rendre l'effort équitable entre les régimes, prendre en compte la pénibilité des métiers et l'espérance de vie. Mais l'équité ne s'impose pas à la hache. Elle doit être négociée, fondée sur l'engagement de tous. Ce que propose Sarkozy c'est la méthode Juppé et la méthode Villepin réunies : " je décide, le peuple exécute ". Eh bien Non ! La réforme des retraites doit être l'exemple de la justice. Et l'exemplarité commence en haut de la pyramide sociale.
Comment le peuple peut-il accepter des sacrifices quand il voit ses élites s'en exonérer ? Quand le gouvernement prévoit de piller le fond de garantie des retraites pour maquiller les déficits, quand des dirigeants s'octroient des retraites mirobolantes, des stocks options démesurées, des rémunérations défiant tout décence, c'est tout le système qu'il faut changer.
Dans le même esprit, que veut dire l'équité à l'UMP quand M. Sarkozy propose de régler la crise du logement en vendant le parc social. Quand sa politique migratoire consiste à jeter des familles de squatters à la rue et à se défausser des conséquences sur le maire de la ville. C'est une indignité d'Etat. Saluons tous le courage de notre ami Jean-Yves le Bouillonnec. Alors que l'Etat l'a abandonné, il a eu le mérite de répondre à la détresse et de chercher des solutions durables de relogement. Alors que certains poussent à la surenchère, il a eu le courage de rappeler que la régularisation automatique des sans papiers n'est pas la solution au problème migratoire. Oui il faut beaucoup d'humanité et d'esprit de responsabilité pour faire face à cette double démagogie.
Comme Jean-Yves Le Bouillonnec le fait à Cachan, nous voulons sortir la politique d'immigration des opportunismes électoraux. Nous voulons bâtir un consensus républicain qui permette de construire une politique de maîtrise migratoire et de co-développement sur le long terme. Cela demande humanité et fermeté, ouverture et sens des responsabilités.
Qu'est-ce enfin que l'égalité des chances quand un pouvoir oublie pendant cinq ans la priorité éducative. La République s'est fondée sur son école. Sur sa capacité à former, à brasser, à corriger les discriminations sociales. Là est le coeur de notre projet. Là est notre ambition de moderniser notre système éducatif. Repenser la carte scolaire, ce n'est pas la supprimer. C'est au contraire refuser la ghettoïsation des élèves. C'est vouloir favoriser une meilleure mixité scolaire. C'est permettre à des jeunes de quartiers défavorisés d'intégrer les meilleurs établissements. Mais la contrepartie incontournable est de donner aux établissements les plus en difficultés une priorité de moyens humains, budgétaires et pédagogiques pour les aider à combler leurs handicaps. La gauche a toujours réussi quand elle a pris les problèmes à bras le corps.
Aux Français nous voulons dire notre volonté de reconstruire un vivre ensemble, de ré-unir un pays fragmenté. C'est tout le sens des deux grandes réformes dont nous allons débattre aujourd'hui et que nous voulons mettre au centre du débat présidentiel.
N'ayons pas peur des mots. La couverture professionnelle universelle a la même importance que la création de la sécurité sociale en 1945. Comme la République a assuré les citoyens pour leur santé et leur retraite, nous voulons passer de la défense du poste de travail à la protection des salariés. Leur donner les moyens de faire face aux deux grands défis de l'économie moderne que sont la précarité du travail et la mobilité. Nous voulons leur octroyer des droits continus en matière de formation et de reclassement qui leur permettent d'évoluer dans leur carrière ou d'affronter les ruptures d'activité. C'est la pierre angulaire du nouveau contrat social que nous négocierons avec les partenaires sociaux.
Le bouclier logement s'inscrit dans la même démarche. Comment concevoir qu'un tiers des Français peinent à se loger alors que se construisent chaque année 400 000 logements ? Comment accepter que l'inflation des prix et des loyers accroisse la ségrégation urbaine et assèche le pouvoir d'achat ? Si le marché ne parvient pas à donner un toit à chacun, alors il est du devoir de l'Etat d'intervenir. C'est tout le sens de nos propositions sur le plafonnement des loyers dans le revenu des ménages, sur l'obligation d'introduire ¼ de logements sociaux dans les programmes immobiliers. Le logement est au centre de la vie des gens. Il doit être au coeur de la campagne présidentielle.
Aux Français nous voulons dire que la renaissance ne viendra pas de la droite. Ses cinq années d'omnipotence et d'impuissance ont abîmé notre pays. Elles ont altéré son prestige, sa cohésion, ses valeurs. Le pouvoir a cheminé de crise en crise, de contradictions en reniements, de velléités en échec. Tous ceux qui ont participé à cette présidence du déclin en portent la responsabilité. Non M. Sarkozy n'est pas la rupture c'est la perpétuation du chiraquisme. Il a été formé à son école, il en a gardé les travers, il en porte les stigmates: la soif du pouvoir, les promesses qui n'engagent jamais, les actes qui démentent les discours, les coups d'éclat sans suivi, les coups d'épate sans lendemain. Le danger de M. Sarkozy ce n'est pas la rupture. C'est la continuité dans le désordre. Un Chirac plus ultra.
Aux Français nous voulons dire de ne plus avoir peur. La solidarité donne le pouvoir d'oser, de prendre des risques, d'écrire un nouveau cycle. Notre pays est depuis trop longtemps bloqué par la hantise du déclin. Il subit depuis trop longtemps la tyrannie des extrêmes. Chassons ces fantômes qui nous empêchent de traiter les problèmes lucidement. Retrouvons le goût du progrès et de la transcendance. 2007 n'efface pas le passé. Il trace une renaissance.
Alors oui beaucoup d'espoir repose sur nous, sur celui ou celle que nous allons désigner. C'est l'honneur et la grandeur de notre parti de le faire démocratiquement et en toute transparence devant le pays. Voilà pourquoi vous me permettrez ce petit mot personnel à chacun de ceux qui vont poser leur candidature. Comme chaque militant, je vais devoir choisir et il m'en coûte. Pour moi, l'engagement envers l'un d'entre vous n'est pas et ne sera jamais le reniement des autres. Il n'est pas l'oubli de votre valeur, de votre stature. Quel que soit le résultat, vous avez chacun votre place. Vous nous mènerez chacun à la victoire. Il n'y aura jamais pour moi d'adversaire au Parti socialiste. Il n'y a que des compagnons des bons et des mauvais jours.
Ici à Nantes, c'est la dernière fois que je participe à ces journées parlementaires comme président du groupe à l'Assemblée, je veux vous dire l'honneur et la fierté d'avoir travaillé avec vous tous. Nous avons connu épreuves et succès, débats et confrontations. Jamais nous n'avons perdu ce qui fait notre essence : la solidarité, le respect. Nous avons été dignes du mandat que nous ont confié les Français. Merci de la confiance que vous m'avez toujours témoignée, de l'aide que vous m'avez apportée. Nous vivons ensemble, nous servons ensemble. Où que nous soyons.
Source http://www.deputessocialistes.fr, le 21 septembre 2006
Avec B. Poignant et JP Bel, nous avons voulu ce bilan imagé de la législature pour rappeler quelques vérités trop souvent oubliées.
Aux Français nous voulons dire qu'il n'existe pas de démocratie sans Parlement. Combien de fois avons-nous entendu que nous ne servions à rien. Combien de fois avons-nous lu que le Sénat, l'Assemblée étaient devenues des chambres fantômes.
Eh bien les batailles que nous avons menées, les victoires que nous avons emportées sont les plus cinglants démentis à cette idée toute faite. Oui notre opposition a été utile. Nous avons réhabilité la fonction parlementaire. Nous avons changé le cours des lois. Nous avons obligé le pouvoir à composer et parfois à reculer. Nous avons défendu des principes essentiels : la laïcité, la cohésion sociale, la mixité urbaine, la liberté culturelle.
J'entends à propos de la privatisation de GDF, qu'on nous reproche d'ériger des murs d'amendements, d'attenter au fonctionnement démocratique. Stupéfiant retournement de sens venant d'un pouvoir omnipotent, adepte du 49/3, qui pendant quatre ans n'a cessé d'ignorer l'expression du peuple et du parlement.
Qu'aurions-nous dû faire ? Courber l'échine ? Laisser une majorité à bout de souffle, brader notre souveraineté énergétique, organiser la flambée des tarifs, défaire un service public ? Si nous avions écouté ces censeurs, le CPE serait en vigueur, la loi SRU n'existerait plus, la colonisation aurait un caractère " positif " dans les manuels d'histoire et M. Bolkestein serait la nouvelle référence de notre droit du travail. Notre bataille pour GDF est une bataille pour le pays. Tous les patriotes devraient nous y rejoindre.
Aux Français nous voulons dire que la politique n'est pas un astre mort. Les confrontations parlementaires que nous avons menées ont engagé des choix de société fondamentaux.
On le voit encore sur le pouvoir d'achat. En cinq exercices budgétaires, la majorité UMP a accordé 6 milliards d'allègements fiscaux aux 300 000 plus hauts revenus. Pour les autres, les coups de pouce au SMIC et à la prime pour l'emploi ont été depuis longtemps engloutis dans la hausse vertigineuses de l'essence, du gaz, de l'électricité et dans les multiples ponctions sociales via la CSG ou le forfait hospitalier. Comment s'étonner de l'atonie économique qui a accompagné cette législature ? La timide reprise dont se gargarise M. Breton, personne ne la voit sur les salaires et dans la création d'emplois.
Toutes les contre propositions que nous avons formulées - transfert des allègements fiscaux vers le doublement de la prime pour l'emploi, augmentation du SMIC à 1500 euros, reversement des surplus de taxe sur les carburants perçus par l'Etat- visent à stopper cette paupérisation salariale. La valeur du travail se mesure d'abord sur les fiches de paye.
Alors que cessent les faux semblants. Que chacun assument ses choix.
Aux Français nous voulons dire que l'élection présidentielle est un rendez-vous de vérité qui va bien au-delà d'un changement de main ou d'une simple alternance. La France est à un carrefour de son histoire. Il lui faut répondre à une crise globale. Il lui faut se redéfinir collectivement. Il lui faut tracer les voies d'une renaissance du pays.
Dans cette perspective, il ne peut y avoir aucune question taboue, aucun problème qu'on glisse sous le tapis. Nous devons passer tous les problèmes de la société au scanner. Et je veux en prendre trois exemples d'actualité.
Nous savons tous que la réforme des retraites est à reprendre. Nous savons tous qu'il nous faut assurer un financement durable de notre système par répartition, renouveler la solidarité entre les générations, définir le juste partage entre actifs et non actifs, rendre l'effort équitable entre les régimes, prendre en compte la pénibilité des métiers et l'espérance de vie. Mais l'équité ne s'impose pas à la hache. Elle doit être négociée, fondée sur l'engagement de tous. Ce que propose Sarkozy c'est la méthode Juppé et la méthode Villepin réunies : " je décide, le peuple exécute ". Eh bien Non ! La réforme des retraites doit être l'exemple de la justice. Et l'exemplarité commence en haut de la pyramide sociale.
Comment le peuple peut-il accepter des sacrifices quand il voit ses élites s'en exonérer ? Quand le gouvernement prévoit de piller le fond de garantie des retraites pour maquiller les déficits, quand des dirigeants s'octroient des retraites mirobolantes, des stocks options démesurées, des rémunérations défiant tout décence, c'est tout le système qu'il faut changer.
Dans le même esprit, que veut dire l'équité à l'UMP quand M. Sarkozy propose de régler la crise du logement en vendant le parc social. Quand sa politique migratoire consiste à jeter des familles de squatters à la rue et à se défausser des conséquences sur le maire de la ville. C'est une indignité d'Etat. Saluons tous le courage de notre ami Jean-Yves le Bouillonnec. Alors que l'Etat l'a abandonné, il a eu le mérite de répondre à la détresse et de chercher des solutions durables de relogement. Alors que certains poussent à la surenchère, il a eu le courage de rappeler que la régularisation automatique des sans papiers n'est pas la solution au problème migratoire. Oui il faut beaucoup d'humanité et d'esprit de responsabilité pour faire face à cette double démagogie.
Comme Jean-Yves Le Bouillonnec le fait à Cachan, nous voulons sortir la politique d'immigration des opportunismes électoraux. Nous voulons bâtir un consensus républicain qui permette de construire une politique de maîtrise migratoire et de co-développement sur le long terme. Cela demande humanité et fermeté, ouverture et sens des responsabilités.
Qu'est-ce enfin que l'égalité des chances quand un pouvoir oublie pendant cinq ans la priorité éducative. La République s'est fondée sur son école. Sur sa capacité à former, à brasser, à corriger les discriminations sociales. Là est le coeur de notre projet. Là est notre ambition de moderniser notre système éducatif. Repenser la carte scolaire, ce n'est pas la supprimer. C'est au contraire refuser la ghettoïsation des élèves. C'est vouloir favoriser une meilleure mixité scolaire. C'est permettre à des jeunes de quartiers défavorisés d'intégrer les meilleurs établissements. Mais la contrepartie incontournable est de donner aux établissements les plus en difficultés une priorité de moyens humains, budgétaires et pédagogiques pour les aider à combler leurs handicaps. La gauche a toujours réussi quand elle a pris les problèmes à bras le corps.
Aux Français nous voulons dire notre volonté de reconstruire un vivre ensemble, de ré-unir un pays fragmenté. C'est tout le sens des deux grandes réformes dont nous allons débattre aujourd'hui et que nous voulons mettre au centre du débat présidentiel.
N'ayons pas peur des mots. La couverture professionnelle universelle a la même importance que la création de la sécurité sociale en 1945. Comme la République a assuré les citoyens pour leur santé et leur retraite, nous voulons passer de la défense du poste de travail à la protection des salariés. Leur donner les moyens de faire face aux deux grands défis de l'économie moderne que sont la précarité du travail et la mobilité. Nous voulons leur octroyer des droits continus en matière de formation et de reclassement qui leur permettent d'évoluer dans leur carrière ou d'affronter les ruptures d'activité. C'est la pierre angulaire du nouveau contrat social que nous négocierons avec les partenaires sociaux.
Le bouclier logement s'inscrit dans la même démarche. Comment concevoir qu'un tiers des Français peinent à se loger alors que se construisent chaque année 400 000 logements ? Comment accepter que l'inflation des prix et des loyers accroisse la ségrégation urbaine et assèche le pouvoir d'achat ? Si le marché ne parvient pas à donner un toit à chacun, alors il est du devoir de l'Etat d'intervenir. C'est tout le sens de nos propositions sur le plafonnement des loyers dans le revenu des ménages, sur l'obligation d'introduire ¼ de logements sociaux dans les programmes immobiliers. Le logement est au centre de la vie des gens. Il doit être au coeur de la campagne présidentielle.
Aux Français nous voulons dire que la renaissance ne viendra pas de la droite. Ses cinq années d'omnipotence et d'impuissance ont abîmé notre pays. Elles ont altéré son prestige, sa cohésion, ses valeurs. Le pouvoir a cheminé de crise en crise, de contradictions en reniements, de velléités en échec. Tous ceux qui ont participé à cette présidence du déclin en portent la responsabilité. Non M. Sarkozy n'est pas la rupture c'est la perpétuation du chiraquisme. Il a été formé à son école, il en a gardé les travers, il en porte les stigmates: la soif du pouvoir, les promesses qui n'engagent jamais, les actes qui démentent les discours, les coups d'éclat sans suivi, les coups d'épate sans lendemain. Le danger de M. Sarkozy ce n'est pas la rupture. C'est la continuité dans le désordre. Un Chirac plus ultra.
Aux Français nous voulons dire de ne plus avoir peur. La solidarité donne le pouvoir d'oser, de prendre des risques, d'écrire un nouveau cycle. Notre pays est depuis trop longtemps bloqué par la hantise du déclin. Il subit depuis trop longtemps la tyrannie des extrêmes. Chassons ces fantômes qui nous empêchent de traiter les problèmes lucidement. Retrouvons le goût du progrès et de la transcendance. 2007 n'efface pas le passé. Il trace une renaissance.
Alors oui beaucoup d'espoir repose sur nous, sur celui ou celle que nous allons désigner. C'est l'honneur et la grandeur de notre parti de le faire démocratiquement et en toute transparence devant le pays. Voilà pourquoi vous me permettrez ce petit mot personnel à chacun de ceux qui vont poser leur candidature. Comme chaque militant, je vais devoir choisir et il m'en coûte. Pour moi, l'engagement envers l'un d'entre vous n'est pas et ne sera jamais le reniement des autres. Il n'est pas l'oubli de votre valeur, de votre stature. Quel que soit le résultat, vous avez chacun votre place. Vous nous mènerez chacun à la victoire. Il n'y aura jamais pour moi d'adversaire au Parti socialiste. Il n'y a que des compagnons des bons et des mauvais jours.
Ici à Nantes, c'est la dernière fois que je participe à ces journées parlementaires comme président du groupe à l'Assemblée, je veux vous dire l'honneur et la fierté d'avoir travaillé avec vous tous. Nous avons connu épreuves et succès, débats et confrontations. Jamais nous n'avons perdu ce qui fait notre essence : la solidarité, le respect. Nous avons été dignes du mandat que nous ont confié les Français. Merci de la confiance que vous m'avez toujours témoignée, de l'aide que vous m'avez apportée. Nous vivons ensemble, nous servons ensemble. Où que nous soyons.
Source http://www.deputessocialistes.fr, le 21 septembre 2006