Texte intégral
Q- N. Demorand : G. Carlier ici présent annonçait tout à l'heure que vous ne diriez rien ce matin, langue de bois oblige. Donc à vous de le démentir.
R- Je n'ai pas encore commencé de parler, donc on va voir.
Q- N. Demorand : C'est la vigie, il va surveiller ce qui se dit à ce micro. Est-ce facile en ce moment ou un peu compliqué, justement, d'être premier secrétaire du PS ?
R- Ce n'a jamais été facile depuis 2002 et en même temps, c'est tout à fait essentiel de l'être aujourd'hui, parce qu'on doit préparer une victoire, celle de 2007. Moi, mon rôle c'est de faire gagner la gauche.
Q- N. Demorand : Ce n'est pas facile en ce moment...
R- Si, je pense que les conditions d'une victoire de la gauche sont réunies et que tout dépend des socialistes. S'ils sont à la hauteur de l'évènement, s'ils font des propositions - je crois qu'il y a matière à travers le projet socialiste - qui mobilisent, s'ils désignent de bonne façon un candidat ou une candidate, s'ils arrivent à rassembler toute la gauche.
Q- N. Demorand : Cela fait beaucoup de "si", F. Hollande !
R- Non, je crois que l'on doit mesurer le danger. Le danger, il existe, c'est la droite. Mais on ne peut pas simplement être dans le rejet, dans l'attente que les Françaises et les Français repoussent N. Sarkozy. Il faut donc être capable de nous mobiliser collectivement. Si les socialistes ne sont pas eux-mêmes dignes de la responsabilité qui peut être la leur, une nouvelle fois, ils passeront leur tour.
Q- N. Demorand : Mais est-ce le cas aujourd'hui, quand on voit l'ensemble de ces querelles de personnes, de ces jeux de petites phrases, de ces ambitions personnelles, on ne voit pas l'ombre d'une idée pour l'instant, on ne parle que des ambitions.
R- Non, ce n'est pas vrai, il y a un projet socialiste, nous l'avons adopté à une quasi unanimité l'été dernier. De ce point de vue là, nous partons de ce socle. Ensuite, il faut désigner quelqu'un. On n'est pas dans une conception de la politique où il y aurait simplement des projets qui marcheraient et qui se présenteraient tous seuls à l'élection présidentielle. A un moment, il faut qu'il y ait une personne qui incarne ce qui va être notre démarche. A partir de là, nous avons fait une procédure qui est simple, qui est le voté des militants. Nous avons même demandé à beaucoup de nous rejoindre pour participer à cette décision. Nous en sommes là. A chacun, maintenant, de prendre sa responsabilité.
Q- N. Demorand : Le débat est-il pipé au sein du PS, comme le dit L. Fabius, qui vous accuse de partialité ?
R- Je ne vois pas très bien pourquoi peut-il dire cela. Peut-être parce qu'il pense qu'il ne va pas gagner mais avant de jouer, il faut quand même que les règles soient posées, elles vont être posées, elles sont posées. Nous avons voulu qu'il y ait un parti ouvert, donc il y a 80.000 nouveaux adhérents qui nous ont rejoints. Mon rôle et celui de tous les socialistes, c'est de la accueillir de la meilleure des manières, de façon à ce qu'ils puissent voter ; c'est ce que nous allons faire. Ensuite, il faut qu'il y ait des débats ; bien sûr qu'il faut qu'il y ait des débats ! Il y en aura au moins trois, et devant les Français. Ensuite, il faut qu'il y ait, dans les fédérations, une équité, une égalité. Je crois que chacun y veillera parce que nous avons besoin, L. Fabius comme tous les autres, que le vote des militants soit suffisamment clair, pour que le rassemblement puisse se faire, et autour de ce rassemblement, la mobilisation des Français.
Q- N. Demorand : Mais L. Fabius dit que F. Hollande a déjà choisi parmi les candidatures et il en a choisi une. On imagine que c'est S. Royal...
R- Pourquoi "on imagine" ? Quel est le présupposé ? On voit bien quel est l'a priori. Je suis premier secrétaire du PS. Mon rôle, c'est de faire en sorte que, d'abord, on puisse se rassembler, qu'on puisse choisir la meilleure candidature. Donc je ne suis pas dans le socialisme familial, comme d'autres ont été dans le socialisme hôtelier. Je suis dans le socialisme qui permet de faire victoire. Je ne suis pas dans la relation personnelle ou dans l'avantage individuel, je suis là pour qu'à travers un vote clair, à travers l'exposition des conceptions de chacun, il puisse y avoir un rassemblement qui se fasse.
Q- N. Demorand : Mais est-ce que vous tenez votre troupe ?
R- Je n'ai pas d'inquiétude sur les troupes ; là, vous ne me parlez pas des troupes, vous me parlez de tel ou tel.
Q- N. Demorand : Oui, enfin, on peut parler des généraux.
R- Ce n'est pas la même chose.
Q- N. Demorand : Vous êtes l'amiral et il y a une troupe de généraux.
R- "Amiral", "général", on n'est ni dans la marine ni dans l'armée de terre. On est dans un parti démocratique.
Q- N. Demorand : Mais est-ce que vous le tenez ?
R- Quelle est la règle dans un parti démocratique ? Ce n'est pas de tenir, c'est d'être capable de fixer des règles, de faire voter et de rassembler l'ensemble du parti. Je ne suis pas là pour... On me ferait le reproche d'ailleurs, si je tenais ici telle ou telle fédération, si je tenais tel ou tel vote. Je suis là pour que les choses s'organisent normalement, dignement et que les militants puissent choisir. Et puis, surtout, je suis là pour rappeler l'enjeu. Moi j'en ai assez que l'on me fasse ici reproche par rapport à telle ou telle ambition, je suis là pour que les Françaises et les Français se disent : "ça y est, une solution est possible, un changement est crédible, il va y avoir une victoire, une victoire de la gauche !".
Q- N. Demorand : Ils se le disent, ça selon vous ?
R- J'espère qu'ils se le disent parce que pour moi, c'est ça la politique. Ce n'est pas de savoir qui aujourd'hui va être candidat, ça a une certaine importance mais...
Q- N. Demorand : On a l'impression que vous êtes toujours un coup en retard par rapport à l'adversaire. Quand on voit où en est l'UMP aujourd'hui et N. Sarkozy, que l'on aime ou que l'on aime pas, que l'on accepte ou que l'on accepte pas, on parle de rupture, il a déjà des propositions sur les valeurs, sur la religion, sur la laïcité, on voit se dessiner des lignes politiques, ensuite on peut en débattre, on peut être contre, on peut être pour. Vous, vous êtes toujours un coup après à réagir : sur la carte scolaire, sur la laïcité, sur tel et tel point.
R- Mais de quoi me parlez vous, là ? Il y a un candidat à l'UMP, il n'y en a qu'un ! Alors vous allez me dire qu'ils ont un coup d'avance, ils ont pris un seul candidat et encore on verra bien comment ça se passera. Sur le projet des socialistes on a - sur le pouvoir d'achat, sur l'emploi, sur l'éducation - fait nos propositions. Et vous venez me parler d'un coup d'avance mais vous savez, le vrai coup c'est le mois d'avril 2007 pour le premier tour, c'est ce coup là qu'il ne faut pas rater. Donc il ne s'agit pas de faire campagne avant l'heure, il s'agit d'abord d'avoir un projet, nous l'avons, il s'agit ensuite de désigner notre candidat, nous allons le faire le 16 et puis si ce n'est pas possible le 16, le 23 novembre au deuxième tour. Ensuite nous allons rassembler la gauche, et puis après nous allons faire campagne. Je vous rappelle que l'élection c'est au mois d'avril et le deuxième tour au mois de mai. Je pense qu'il faut être toujours dans le bon rythme. Ceux qui ont toujours un coup d'avance arrivent toujours un coup après.
Q- N. Demorand : Bon, et vous vous y allez ou pas ? H. Emmanuelli vous demande de "renverser la table" et de vous déclarer candidat !
R- Moi je suis premier secrétaire du Parti socialiste, mon rôle c'est de rassembler les socialistes, ma candidature n'aurait de sens que si tous les socialistes se rassemblaient autour d'elle, si c'est une candidature de plus, cela n'a pas d'intérêt. Donc chacun doit prendre sa responsabilité maintenant. Moi la mienne c'est de dire : "si il y a une possibilité aujourd'hui de se rassembler, je suis le premier secrétaire, s'il y a d'autres candidatures, et c'est légitime, qui doivent se présenter, alors que chacun donne le fondement de sa candidature".
Q- N. Demorand : Excusez moi, c'est oui ou c'est non ?
R- Mais vous avez parfaitement compris....
Q- N. Demorand : Ah non, je n'ai parfaitement pas compris !
R- Moi, je ne serai pas candidat pour être une candidature de plus. Soit il y a un rassemblement et c'est le premier secrétaire, soit il n'y a pas de rassemblement et c'est le vote des militants, chacun choisira.
Q- N. Demorand : Donc c'est peut-être ?
R- Je l'ai déjà dit, moi je vous donnerai ma réponse le 3 octobre.
Q- N. Demorand : Pourquoi entretenir le suspense ?
R- Je n'entretiens pas le suspense, il y a des règles, on me demande de les respecter, je les respecte.
Q- N. Demorand : Donc vous allez attendre le dernier moment pour vous déclarer ?
R- Oui, si des candidatures se sont manifestées, s'il n'y a pas de rassemblement, moi je serai le garant de l'unité des socialistes.
Q- N. Demorand : Mais, comment expliquez vous que vous ne vous soyez pas imposé naturellement comme c'était le cas peut-être plus facilement par le passé en tant que premier secrétaire du Parti socialiste comme le candidat naturel qui porte les couleurs du parti ou de l'opposition en l'occurrence ?
R- D'abord parce que mon rôle, ça a été après 2002 de faire en sorte que les socialistes se retrouvent en bon ordre et j'ai fait en sorte que tous ceux qui prétendaient déjà à l'élection présidentielle puissent avoir toutes les chances de pouvoir déposer le moment venu leur candidature. Qu'on ne me fasse pas le reproche d'avoir voulu rassembler alors que c'était justement mon objectif et que l'on ne me fasse pas non plus le reproche de ne pas avoir mis ma candidature en avant. Qu'aurait on dit ? On aurait dit que j'organisais le parti autour de moi, cela n'a jamais été ma conception. Maintenant, il y a un choix qui doit se faire, soit on veut un rassemblement et c'est vrai que le candidat du rassemblement c'est le premier secrétaire, soit il y a un vote, des candidatures ont posées et les militants tranchent.
Q- G. Carlier est avec nous, c'est lui qui surveille la qualité de la langue de bois ce matin. Guy, vous êtes satisfait des réponses de F. Hollande ou pas ?
R- G. Carlier : Non, je ne voudrais surtout pas être érigé en juge. Juste une petite chose ; vous faites référence sans arrêt au programme socialiste et je crois que vous êtes le seul à y faire référence, les autres candidats sont dans la personnalisation uniquement et n'y font jamais référence. Moi je ne sais pas quel est le programme socialiste.
Q- N. Demorand : C'est quand même un problème de ne pas savoir.
R- Le problème c'est que depuis dix minutes vous m'interrogez sur les candidatures et pas sur le projet...
Q- N. Demorand : Non mais vous ne pouvez pas dire en même temps que
les personnes c'est important parce qu'elles incarnent le projet et dire
que l'on ne va pas parler des personnes et que du projet.
R- On peut parler des personnes...
Q- N. Demorand : Voilà, c'est pour ça que l'on en parle.
R- Mais si vous voulez que l'on parle du projet, à tout moment on peut le faire, les auditeurs d'ailleurs ont la parole.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 26 septembre 2006
R- Je n'ai pas encore commencé de parler, donc on va voir.
Q- N. Demorand : C'est la vigie, il va surveiller ce qui se dit à ce micro. Est-ce facile en ce moment ou un peu compliqué, justement, d'être premier secrétaire du PS ?
R- Ce n'a jamais été facile depuis 2002 et en même temps, c'est tout à fait essentiel de l'être aujourd'hui, parce qu'on doit préparer une victoire, celle de 2007. Moi, mon rôle c'est de faire gagner la gauche.
Q- N. Demorand : Ce n'est pas facile en ce moment...
R- Si, je pense que les conditions d'une victoire de la gauche sont réunies et que tout dépend des socialistes. S'ils sont à la hauteur de l'évènement, s'ils font des propositions - je crois qu'il y a matière à travers le projet socialiste - qui mobilisent, s'ils désignent de bonne façon un candidat ou une candidate, s'ils arrivent à rassembler toute la gauche.
Q- N. Demorand : Cela fait beaucoup de "si", F. Hollande !
R- Non, je crois que l'on doit mesurer le danger. Le danger, il existe, c'est la droite. Mais on ne peut pas simplement être dans le rejet, dans l'attente que les Françaises et les Français repoussent N. Sarkozy. Il faut donc être capable de nous mobiliser collectivement. Si les socialistes ne sont pas eux-mêmes dignes de la responsabilité qui peut être la leur, une nouvelle fois, ils passeront leur tour.
Q- N. Demorand : Mais est-ce le cas aujourd'hui, quand on voit l'ensemble de ces querelles de personnes, de ces jeux de petites phrases, de ces ambitions personnelles, on ne voit pas l'ombre d'une idée pour l'instant, on ne parle que des ambitions.
R- Non, ce n'est pas vrai, il y a un projet socialiste, nous l'avons adopté à une quasi unanimité l'été dernier. De ce point de vue là, nous partons de ce socle. Ensuite, il faut désigner quelqu'un. On n'est pas dans une conception de la politique où il y aurait simplement des projets qui marcheraient et qui se présenteraient tous seuls à l'élection présidentielle. A un moment, il faut qu'il y ait une personne qui incarne ce qui va être notre démarche. A partir de là, nous avons fait une procédure qui est simple, qui est le voté des militants. Nous avons même demandé à beaucoup de nous rejoindre pour participer à cette décision. Nous en sommes là. A chacun, maintenant, de prendre sa responsabilité.
Q- N. Demorand : Le débat est-il pipé au sein du PS, comme le dit L. Fabius, qui vous accuse de partialité ?
R- Je ne vois pas très bien pourquoi peut-il dire cela. Peut-être parce qu'il pense qu'il ne va pas gagner mais avant de jouer, il faut quand même que les règles soient posées, elles vont être posées, elles sont posées. Nous avons voulu qu'il y ait un parti ouvert, donc il y a 80.000 nouveaux adhérents qui nous ont rejoints. Mon rôle et celui de tous les socialistes, c'est de la accueillir de la meilleure des manières, de façon à ce qu'ils puissent voter ; c'est ce que nous allons faire. Ensuite, il faut qu'il y ait des débats ; bien sûr qu'il faut qu'il y ait des débats ! Il y en aura au moins trois, et devant les Français. Ensuite, il faut qu'il y ait, dans les fédérations, une équité, une égalité. Je crois que chacun y veillera parce que nous avons besoin, L. Fabius comme tous les autres, que le vote des militants soit suffisamment clair, pour que le rassemblement puisse se faire, et autour de ce rassemblement, la mobilisation des Français.
Q- N. Demorand : Mais L. Fabius dit que F. Hollande a déjà choisi parmi les candidatures et il en a choisi une. On imagine que c'est S. Royal...
R- Pourquoi "on imagine" ? Quel est le présupposé ? On voit bien quel est l'a priori. Je suis premier secrétaire du PS. Mon rôle, c'est de faire en sorte que, d'abord, on puisse se rassembler, qu'on puisse choisir la meilleure candidature. Donc je ne suis pas dans le socialisme familial, comme d'autres ont été dans le socialisme hôtelier. Je suis dans le socialisme qui permet de faire victoire. Je ne suis pas dans la relation personnelle ou dans l'avantage individuel, je suis là pour qu'à travers un vote clair, à travers l'exposition des conceptions de chacun, il puisse y avoir un rassemblement qui se fasse.
Q- N. Demorand : Mais est-ce que vous tenez votre troupe ?
R- Je n'ai pas d'inquiétude sur les troupes ; là, vous ne me parlez pas des troupes, vous me parlez de tel ou tel.
Q- N. Demorand : Oui, enfin, on peut parler des généraux.
R- Ce n'est pas la même chose.
Q- N. Demorand : Vous êtes l'amiral et il y a une troupe de généraux.
R- "Amiral", "général", on n'est ni dans la marine ni dans l'armée de terre. On est dans un parti démocratique.
Q- N. Demorand : Mais est-ce que vous le tenez ?
R- Quelle est la règle dans un parti démocratique ? Ce n'est pas de tenir, c'est d'être capable de fixer des règles, de faire voter et de rassembler l'ensemble du parti. Je ne suis pas là pour... On me ferait le reproche d'ailleurs, si je tenais ici telle ou telle fédération, si je tenais tel ou tel vote. Je suis là pour que les choses s'organisent normalement, dignement et que les militants puissent choisir. Et puis, surtout, je suis là pour rappeler l'enjeu. Moi j'en ai assez que l'on me fasse ici reproche par rapport à telle ou telle ambition, je suis là pour que les Françaises et les Français se disent : "ça y est, une solution est possible, un changement est crédible, il va y avoir une victoire, une victoire de la gauche !".
Q- N. Demorand : Ils se le disent, ça selon vous ?
R- J'espère qu'ils se le disent parce que pour moi, c'est ça la politique. Ce n'est pas de savoir qui aujourd'hui va être candidat, ça a une certaine importance mais...
Q- N. Demorand : On a l'impression que vous êtes toujours un coup en retard par rapport à l'adversaire. Quand on voit où en est l'UMP aujourd'hui et N. Sarkozy, que l'on aime ou que l'on aime pas, que l'on accepte ou que l'on accepte pas, on parle de rupture, il a déjà des propositions sur les valeurs, sur la religion, sur la laïcité, on voit se dessiner des lignes politiques, ensuite on peut en débattre, on peut être contre, on peut être pour. Vous, vous êtes toujours un coup après à réagir : sur la carte scolaire, sur la laïcité, sur tel et tel point.
R- Mais de quoi me parlez vous, là ? Il y a un candidat à l'UMP, il n'y en a qu'un ! Alors vous allez me dire qu'ils ont un coup d'avance, ils ont pris un seul candidat et encore on verra bien comment ça se passera. Sur le projet des socialistes on a - sur le pouvoir d'achat, sur l'emploi, sur l'éducation - fait nos propositions. Et vous venez me parler d'un coup d'avance mais vous savez, le vrai coup c'est le mois d'avril 2007 pour le premier tour, c'est ce coup là qu'il ne faut pas rater. Donc il ne s'agit pas de faire campagne avant l'heure, il s'agit d'abord d'avoir un projet, nous l'avons, il s'agit ensuite de désigner notre candidat, nous allons le faire le 16 et puis si ce n'est pas possible le 16, le 23 novembre au deuxième tour. Ensuite nous allons rassembler la gauche, et puis après nous allons faire campagne. Je vous rappelle que l'élection c'est au mois d'avril et le deuxième tour au mois de mai. Je pense qu'il faut être toujours dans le bon rythme. Ceux qui ont toujours un coup d'avance arrivent toujours un coup après.
Q- N. Demorand : Bon, et vous vous y allez ou pas ? H. Emmanuelli vous demande de "renverser la table" et de vous déclarer candidat !
R- Moi je suis premier secrétaire du Parti socialiste, mon rôle c'est de rassembler les socialistes, ma candidature n'aurait de sens que si tous les socialistes se rassemblaient autour d'elle, si c'est une candidature de plus, cela n'a pas d'intérêt. Donc chacun doit prendre sa responsabilité maintenant. Moi la mienne c'est de dire : "si il y a une possibilité aujourd'hui de se rassembler, je suis le premier secrétaire, s'il y a d'autres candidatures, et c'est légitime, qui doivent se présenter, alors que chacun donne le fondement de sa candidature".
Q- N. Demorand : Excusez moi, c'est oui ou c'est non ?
R- Mais vous avez parfaitement compris....
Q- N. Demorand : Ah non, je n'ai parfaitement pas compris !
R- Moi, je ne serai pas candidat pour être une candidature de plus. Soit il y a un rassemblement et c'est le premier secrétaire, soit il n'y a pas de rassemblement et c'est le vote des militants, chacun choisira.
Q- N. Demorand : Donc c'est peut-être ?
R- Je l'ai déjà dit, moi je vous donnerai ma réponse le 3 octobre.
Q- N. Demorand : Pourquoi entretenir le suspense ?
R- Je n'entretiens pas le suspense, il y a des règles, on me demande de les respecter, je les respecte.
Q- N. Demorand : Donc vous allez attendre le dernier moment pour vous déclarer ?
R- Oui, si des candidatures se sont manifestées, s'il n'y a pas de rassemblement, moi je serai le garant de l'unité des socialistes.
Q- N. Demorand : Mais, comment expliquez vous que vous ne vous soyez pas imposé naturellement comme c'était le cas peut-être plus facilement par le passé en tant que premier secrétaire du Parti socialiste comme le candidat naturel qui porte les couleurs du parti ou de l'opposition en l'occurrence ?
R- D'abord parce que mon rôle, ça a été après 2002 de faire en sorte que les socialistes se retrouvent en bon ordre et j'ai fait en sorte que tous ceux qui prétendaient déjà à l'élection présidentielle puissent avoir toutes les chances de pouvoir déposer le moment venu leur candidature. Qu'on ne me fasse pas le reproche d'avoir voulu rassembler alors que c'était justement mon objectif et que l'on ne me fasse pas non plus le reproche de ne pas avoir mis ma candidature en avant. Qu'aurait on dit ? On aurait dit que j'organisais le parti autour de moi, cela n'a jamais été ma conception. Maintenant, il y a un choix qui doit se faire, soit on veut un rassemblement et c'est vrai que le candidat du rassemblement c'est le premier secrétaire, soit il y a un vote, des candidatures ont posées et les militants tranchent.
Q- G. Carlier est avec nous, c'est lui qui surveille la qualité de la langue de bois ce matin. Guy, vous êtes satisfait des réponses de F. Hollande ou pas ?
R- G. Carlier : Non, je ne voudrais surtout pas être érigé en juge. Juste une petite chose ; vous faites référence sans arrêt au programme socialiste et je crois que vous êtes le seul à y faire référence, les autres candidats sont dans la personnalisation uniquement et n'y font jamais référence. Moi je ne sais pas quel est le programme socialiste.
Q- N. Demorand : C'est quand même un problème de ne pas savoir.
R- Le problème c'est que depuis dix minutes vous m'interrogez sur les candidatures et pas sur le projet...
Q- N. Demorand : Non mais vous ne pouvez pas dire en même temps que
les personnes c'est important parce qu'elles incarnent le projet et dire
que l'on ne va pas parler des personnes et que du projet.
R- On peut parler des personnes...
Q- N. Demorand : Voilà, c'est pour ça que l'on en parle.
R- Mais si vous voulez que l'on parle du projet, à tout moment on peut le faire, les auditeurs d'ailleurs ont la parole.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 26 septembre 2006