Déclaration de M. Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la culture et de la communication, sur les actions entreprises par la commune de Basse-terre en faveur de la mise en valeur de son patrimoine, Basse-terre le 25 septembre 2006.

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Circonstance : Signature de la Convention "Ville d'art et d'histoire" entre le ministère de la culture et la commune de Basse-Terre, à Basse-Terre le 25 septembre 2006

Texte intégral

Monsieur le Président du conseil régional,
Madame la Présidente de la commission des affaires culturelles du Conseil régional,
Monsieur le Maire,
Monsieur le Préfet de région,
Monsieur le directeur régional des affaires culturelles,
Madame la directrice de la maison du patrimoine de Basse-Terre,
Mesdames et Messieurs, Chers amis,
Je suis heureux et fier de vous rejoindre ici, à Basse-Terre, en Guadeloupe, où je ressens cette émotion, cette magie unique, la chaleur et l'enthousiasme de votre accueil et de votre amitié. Ici, avec vous toutes et tous, mon coeur bat plus vite et plus fort !
Je suis particulièrement heureux de vous saluer, Madame la Ministre, chère Lucette Michaux-Chevry, vous qui représentez avec tant de coeur, de fierté et de passion votre région. Je me souviens du ministre qui n'a cessé de défendre avec force son engagement républicain et avec une détermination sans relâche les intérêts de la Guadeloupe. Oui, je suis heureux de vous retrouver, avec votre fougue, votre dynamisme, votre enthousiasme !
Et je suis heureux de vous retrouver, vous tous les élus de Guadeloupe, et je tiens à vous remercier chaleureusement Monsieur le Maire de Basse-Terre, cher Guy Georges, pour votre accueil amical et républicain.
Je suis très heureux, grâce à la convention que nous nous apprêtons à signer dans un instant, de rendre hommage à la vitalité culturelle et à l'engagement de la ville de Basse-Terre en faveur du patrimoine.
Première ville habitée par les colons au XVIIe siècle, Basse-Terre déploie ses élégantes maisons de pierre, protégées de belles grilles ouvragées, ses ruelles sinueuses, ses ponts en pierre de taille, et ses " cales ", ouvertures dans les anciennes fortifications, sur les contreforts de la Soufrière. L'Eglise Notre-Dame du Mont Carmel, du XVIIe siècle, abrite, dit-on, une Vierge aux pouvoirs miraculeux.
Ce patrimoine, qui fait la fierté de vos habitants et suscitera encore davantage, grâce à cette convention, l'intérêt de vos visiteurs, s'est constitué lentement, au fil des siècles. Fils de l'Histoire, de la colonisation et des heures sombres de la Traite négrière, mais aussi fils de l'abolition de l'esclavage et de la reconquête de la ville par les Guadeloupéens, il en est aujourd'hui, le vibrant témoignage.
La beauté de votre ville et de votre île, la richesse de leur histoire, attirent de nombreux voyageurs, et il est essentiel de nourrir ce tourisme de culture, parce que la culture, source d'attractivité et de valorisation économique du tourisme, est aussi le ferment du dialogue, du respect, de l'ouverture et de la connaissance de l'autre. En intégrant, le 21 février 1995, le prestigieux réseau national des Villes et pays d'art et d'histoire, vous avez exprimé votre volonté de valoriser l'identité de votre patrimoine auprès de tous les publics, de tous ces visiteurs, mais aussi de ceux qui le font vivre, tous les jours.
Oui, l'importance des flux touristiques aujourd'hui est un fait sans précédent dans l'histoire : dans le monde, ils concernent 700 millions de personnes soit le double d'il y a dix ans. Il s'agit donc d'un enjeu, économique, mais aussi politique et culturel majeur au-delà de ces importantes retombées économiques directes, constatées en outre-mer comme en métropole, le tourisme culturel est un extraordinaire moyen de mieux faire connaître les atouts et le potentiel de la Guadeloupe.
Le label des villes et pays d'art et d'histoire, c'est avant tout celui de l'attachement de nos concitoyens à un patrimoine qui est à la fois notre héritage et notre projet commun. Parce que ce label, c'est celui de l'attractivité et du rayonnement de votre ville, de votre région.
Notre patrimoine, qu'il soit historique ou contemporain, emblématique de notre mémoire ou de nos créations, qu'il façonne notre environnement, notre cadre de vie ou fonde notre identité culturelle, est toujours une source de fierté, et une grande passion. La passion de notre histoire, qui est d'autant plus profonde que notre société, dans toute sa diversité, est en quête de mémoire, de repères, de sens. C'est sans doute ce qui explique le succès de ce label dont vous pouvez être fiers.
Parce que le patrimoine est l'affaire de tous, notre politique culturelle en faveur du patrimoine doit être le fruit des efforts de tous, de l'addition de toutes les énergies. Tel est le sens de la convention que nous allons signer tout à l'heure.
Vous portez une attention particulière à la qualité architecturale, urbaine et paysagère, à laquelle, en tant que ministre en charge de l'architecture, je suis très sensible. Je tiens à saluer la cohérence et la complémentarité de vos démarches de mise en valeur, démarches pédagogiques, de préservation, de restauration, mais aussi, bien sûr, d'aménagement et de développement.
La mise en place de la Maison du Patrimoine, où nous sommes réunis, en est l'emblème éclatant. Elle a contribué à la création et au développement d'ateliers d'architecture et du patrimoine, à la publication de brochures, à l'organisation d'expositions temporaires très diversifiées et enfin à l'organisation de visites guidées.
Vos actions concertées avec les différents milieux culturels de Guadeloupe ont permis la réalisation de l'inventaire général du patrimoine sur votre territoire communal, dont vous avez tiré le très bel ouvrage Basse-Terre, une ville antillaise. J'en félicite chaleureusement l'auteur principal, Mademoiselle Marie-Emmanuelle Desmoulins, chercheur, recrutée par le Conseil régional depuis la fin 2004. Je salue également la récente nomination de Madame Sylvie Tersen, comme conservatrice de l'Inventaire général.
Cette opération exemplaire a rassemblé les énergies de la Mairie, de l'Etat, à travers la DRAC, ainsi que le soutien du Conseil régional et de l'Union européenne.
Oui, le bilan de la convention que vous avez signée il y a plus de dix ans est très positif, et je suis très heureux d'en renforcer et d'en élargir les actions et les ambitions aujourd'hui, à d'autres domaines, tels que l'architecture, l'urbanisme ou encore l'élaboration du cadre de vie.
Je me réjouis à ce sujet de la création d'une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager, qui entre dans le cadre du projet d'aménagement prévu pour les cinq prochaines années, réalisé avec le soutien de l'Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU).
Enfin, je ne peux qu'encourager votre volonté d'agir de concert avec les villes d'art et d'histoire proches de Basse-Terre. Tel est l'esprit de ce réseau, telle est la raison d'être de ce label, que de provoquer la rencontre, d'attiser la curiosité, et le respect, par la culture.
Je vous remercie.
Source http://www.culture.gouv.fr, le 28 septembre 2006