Interview de M. Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France, dans "Midi libre" du 24 septembre 2006, sur ses positions contre l'immigration, le mariage homosexuel et l'islamisation de la France et sur sa préparation de l'élection présidentielle.

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Média : Le Midi Libre - Midi libre

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Q - Pourquoi lancez-vous, dès aujourd'hui, un tour de France sur le terrain ?
R - J'ai choisi d'aller à la rencontre des Français dans tous les départements pendant trois mois. Pour les écouter et délivrer mon message : remettre la France en ordre. En tant que président du conseil général de la Vendée, je mesure tous les jours l'importance du contact direct avec les Français qui souffrent. La classe politique a glissé dans le people, la communication.
Q - Vous avez annoncé vouloir défendre la France rurale contre une certaine élite parisienne. Il y a deux France ?
R - Il y a une immense majorité de Français qui souffrent de la surconcentration urbaine et d'autres de la désertification rurale. Nous assistons à la déchirure de notre territoire. Il vaudrait mieux écouter les 30 000 communes rurales qui se sentent abandonnées pendant qu'on déverse des milliards sur les banlieues. La fracture territoriale est une question-clé de notre avenir avec la question de la famille.
Q - D'où votre opposition au mariage homosexuel ?
R - Je m'oppose farouchement au mariage homosexuel proposé par le PS ou au contrat d'union homosexuelle proposé par Nicolas Sarkozy. C'est exactement la même chose.
Q - Sur quoi appuierez-vous votre tour de France ?
R - Je suis tout autant opposé à l'immigration subie du PS qu'à l'immigration choisie de Sarkozy. Je veux l'immigration zéro. Je suis pour une Europe sans la Turquie et avec les patries. Enfin, je suis contre les 35 heures obligatoires qui ont appauvri les Français. La question-clé : est-ce que notre pays va survivre ? La France est menacée de perdre son identité, sa vitalité et sa souveraineté.
Q - On vous a beaucoup entendu sur l'islamisation du pays. Vous n'en parlez plus ?
R - Cela fait partie des questions importantes qui touchent à notre identité. Dans les 28 rapports envoyés au ministre de l'Intérieur par 28 préfets, la question de l'islamisation progressive de la société française est évoquée. Beaucoup parlent du contrôle des barbus sur les quartiers. Je suis en désaccord avec Nicolas Sarkozy sur le financement public des mosquées qu'il vient de proposer. Sarkozy est communautariste, mondialiste et atlantiste.
Q - A-t-il eu raison de critiquer le rôle de la justice dans la répression de la délinquance ?
R - C'était de la communication ! La justice est en faillite. Depuis mai 1968, il est interdit de sanctionner. Il faut rétablir la peine de mort pour les assassins d'enfants, rétablir une véritable peine de perpétuité, instituer des peines planchers et frapper particulièrement les récidivistes. Concernant les mineurs, il faut abolir l'ordonnance de 1945 et prévoir des peines de prison, y compris pour les mineurs dans certains cas.
Q - Vous avez dit : "Le Pen c'est fini". Mais il est loin devant vous dans les sondages ...
R - Je n'y crois pas du tout. Beaucoup de commentateurs préparent la guerre d'avant, comme les militaires. 2007 ne sera pas 2002. Je serai une des surprises de la présidentielle comme le non a été la surprise du référendum. J'ai été un des vainqueurs du référendum, je serai un des vainqueurs de la présidentielle. Source http://www.pourlafrance.fr, le 3 octobre 2006