Texte intégral
Q- Un mot tout de suite l'abandon de L. Jospin, votre ancien prédécesseur à l'Education nationale ; est-ce une bonne nouvelle pour la droite ?
R- Ce n'est pas une nouvelle pour la droite, ce n'est pas un évènement. Finalement, monsieur Jospin ne fait que tenir un engagement qu'il avait pris il y a quatre ans et demi.
Q- C'est tout de même la fin d'une époque de la vie politique française, la fin d'une génération ?
R- Je crois qu'il a aussi dit qu'il continuerait à être actif en politique. Etre actif en politique, ce n'est pas forcément toujours être candidat, cela peut-être tout simplement aider à la réflexion du PS qui a bien besoin, effectivement, de la réflexion de tout le monde pour évoluer.
Q- Avez-vous déjà eu une estimation du nombre de professeurs en grève ?
R- Non, nous l'aurons au milieu de la journée, environ vers midi ou 13 heures. Je ne sais pas si cette mobilisation sera importante ou pas. En tout cas, la grève est reconnue par le droit français, par la Constitution, là je n'ai rien à dire. Simplement, j'attire l'attention des uns et des autres sur leur sens des responsabilités. On ne peut pas, à la fois, dire qu'on manque de moyens et ne pas être devant les élèves.
Q- Alors les professeurs protestent contre la suppression de 8.500 postes sur le budget de l'année prochaine, ont-ils tort ?
R- Oui, sur le chiffre, ils ont tort et largement tort. Ce que je peux affirmer aujourd'hui, et je suis prêt à prendre le pari - comme je l'ai fait d'ailleurs l'année dernière, en préparant la rentrée 2006, où certains représentants syndicaux m'avaient fait exactement les mêmes remarques -que la rentrée 2007 sera d'excellente qualité. Elle sera même de meilleure qualité encore, au niveau de la ressource pédagogique, au niveau de la qualité éducative que la rentrée 2006. Parce qu'il y a encore plus de moyens qui sont mis au niveau pédagogique notamment, au niveau assistant pédagogique par exemple, pour les études accompagnées et autres. En même temps, elle marque aussi un profond respect des contribuables français, qui n'ont pas à payer pour des professeurs qui n'enseignent pas.
Q- Mais ces 8.500 postes, ils vont bien disparaître tout de même ?
R- Sur le papier, ils disparaissent. Mais par exemple, sur les 8.500 postes, il y a 3.600 postes qui étaient inscrits en 2006, qui n'ont pas été recrutés parce qu'ils n'avaient pas de besoin ou dans des matières pour lesquels il n'y a pas d'élèves. Donc ces 3.600 postes n'étaient pas représentées par des personnes qui enseignaient. Donc si on retire déjà ces 3.600, vous voyez qu'on arrive à 4.000, et sur les 4.000, il y a une ressource au sein de l'Education nationale ; je vais vous donner des exemples, les décharges : là, on a une ressource potentielle à mobiliser qui est de l'ordre de 28.000 enseignants. Dans les28.000 enseignants aux ressources potentielles, nous allons en mobiliser déjà 3.000, ce qui fait qu'on arrive pratiquement à l'équilibre. Et non seulement, on a une baisse de la démographie dans le secondaire, mais on va recruter 500 postes de professeurs des écoles dans le premier degré, parce que là on a des effectifs d'élèves supplémentaires. On va recruter des postes d'enseignants du second degré dans les unités pédagogiques d'intégration pour les élèves handicapés. On va recruter 300 postes d'enseignants dans les classes relais, donc pour les élèves qui ont des difficultés...
Q- On est un peu noyés par les chiffres...
R- Mais justement, mais c'est vous qui avez mis le sujet sur les chiffres, alors je continue...
Q- Il y a les chiffres bruts et puis, il y a la réalité du terrain. Je ne sais pas si vous avez entendu le reportage de tout à l'heure. Dans un collège, deux suppressions de postes, cela pose de sérieux problèmes d'organisation, de fonctionnement.
R- Oui, mais il y a beaucoup de collèges aussi où il y a trois, quatre ou cinq professeurs supplémentaires. Je pense par exemple aux collèges "Ambition réussite", où l'on a mobilisé 1.000 professeurs référents supplémentaires pour 249 collèges, alors on pourrait aussi en parler de ceux-là. En fait, nous cherchons à faire de la bonne gestion et de la bonne gestion, c'est aussi, je pense, à l'Education nationale, de la pédagogie. Il n'y a aucune raison de gaspiller l'argent du contribuable français qui sue sang et eau pour payer de la TVA quand il consomme, pour payer de l'impôt sur le revenu, pour payer des taxes diverses. Ce qui fait un budget de 80 milliards d'euros, c'est-à-dire, pour le secondaire et le primaire, le premier budget du monde ! Ce budget, il doit être utilisé à l'euro près. Et moi, je n'accepte pas de payer 28.000 professeurs qui n'enseignent pas. Là, je demande sur ces 28.000, d'en mettre 3.000 devant les élèves. D'ailleurs, ils ne demandent que ça. Je pense que c'est de la bonne gestion.
Q- Un mot sur la rentrée universitaire : la grande nouveauté, l'année prochaine, va être l'inscription dès le mois de février. Si j'ai bien compris, les élèves vont arriver à l'université, ils peuvent s'inscrire où ils veulent, l'administration leur donnera son avis, mais ensuite, ils font ce qu'ils veulent. Est-ce que, finalement, il n'y a pas une forme de lâcheté de l'administration ?
R- La grande nouveauté de l'année 2007, c'est d'avoir 2.000 emplois supplémentaires dans les universités. Et ce qui fera 6.000 emplois depuis 103 ans ; c'est vraiment quelque chose de fort, il faut aussi le souligner. Et c'est vrai que l'autre nouveauté annoncée par F. Goulard, il y a quelques jours, c'est de dire qu'un élève pourra s'inscrire dès le mois de février dans sa faculté, il sera beaucoup mieux renseigné sur les débouchés de sa faculté, grâce au site Internet qui vient d'être ouvert pour permettre à chacun de savoir quels sont les débouchés, quelles sont les filières, à quel emploi celapeut mener... Et progressivement aussi, que sont devenus les étudiants qui sont sortis des licences, des masters, des doctorats...
Q- Mais vous ne l'empêcherez pas de s'inscrire ?
R- Ils pourront s'inscrire.
Q- Vous ne l'empêcherez pas de s'inscrire, s'il veut s'inscrire ?
R- Mais pourquoi voulez-vous les empêcher de s'inscrire ?
Q- S'il y a une filière qui est bouchée, si...
R- Mais vous savez très bien qu'en France, l'inscription à l'université est de droit à partir du moment où il y a le baccalauréat. Nous gardons effectivement cette possibilité, cette liberté ; on a un enseignement supérieur qui est extrêmement ouvert. Cet enseignement supérieur accueille toutes celles et tous ceux qui veulent s'y inscrire et on leur demande simplement d'un peu mieux se renseigner sur les débouchés professionnalisant de chacune des disciplines.
Q- Je voudrais qu'on évoque le livre de V. Giscard d'Estaing qui sort aujourd'hui.
R- Je ne l'ai pas lu.
Q- Je vais vous le raconter : il raconte comment J. Chirac a fait voter F. Mitterrand en 1981 ; est-ce cela vous choque ?
R- Cela me choque que ce soit écrit et cela me choque : je pense que cette information est contestable.
Q- Vous voulez dire que V. Giscard d'Estaing serait un menteur ?
R- Il écrit ce qu'il veut, il peut croire que, il peut penser que, il peut avoir entendu quelqu'un qui lui dit que. Moi, je n'ai jamais entendu cela. J'ai entendu des gens qui disaient que dans l'entourage de J. Chirac, tel ou tel gaulliste de gauche avait plutôt voté F. Mitterrand que voté Giscard en 1981. Ça je l'ai entendu, mais franchement dire que J. Chirac a fait voter...
Q- C'est ce que raconte V. Giscard d'Estaing...
R- Il raconte ce qu'il veut, si ça fait vendre.
Q- Cela serait grave, si c'était vrai, faire voter contre son camp ?
R- Ça serait grave, parce que ce n'était pas du tout les déclarations officielles de J. Chirac.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 2 octobre 2006
R- Ce n'est pas une nouvelle pour la droite, ce n'est pas un évènement. Finalement, monsieur Jospin ne fait que tenir un engagement qu'il avait pris il y a quatre ans et demi.
Q- C'est tout de même la fin d'une époque de la vie politique française, la fin d'une génération ?
R- Je crois qu'il a aussi dit qu'il continuerait à être actif en politique. Etre actif en politique, ce n'est pas forcément toujours être candidat, cela peut-être tout simplement aider à la réflexion du PS qui a bien besoin, effectivement, de la réflexion de tout le monde pour évoluer.
Q- Avez-vous déjà eu une estimation du nombre de professeurs en grève ?
R- Non, nous l'aurons au milieu de la journée, environ vers midi ou 13 heures. Je ne sais pas si cette mobilisation sera importante ou pas. En tout cas, la grève est reconnue par le droit français, par la Constitution, là je n'ai rien à dire. Simplement, j'attire l'attention des uns et des autres sur leur sens des responsabilités. On ne peut pas, à la fois, dire qu'on manque de moyens et ne pas être devant les élèves.
Q- Alors les professeurs protestent contre la suppression de 8.500 postes sur le budget de l'année prochaine, ont-ils tort ?
R- Oui, sur le chiffre, ils ont tort et largement tort. Ce que je peux affirmer aujourd'hui, et je suis prêt à prendre le pari - comme je l'ai fait d'ailleurs l'année dernière, en préparant la rentrée 2006, où certains représentants syndicaux m'avaient fait exactement les mêmes remarques -que la rentrée 2007 sera d'excellente qualité. Elle sera même de meilleure qualité encore, au niveau de la ressource pédagogique, au niveau de la qualité éducative que la rentrée 2006. Parce qu'il y a encore plus de moyens qui sont mis au niveau pédagogique notamment, au niveau assistant pédagogique par exemple, pour les études accompagnées et autres. En même temps, elle marque aussi un profond respect des contribuables français, qui n'ont pas à payer pour des professeurs qui n'enseignent pas.
Q- Mais ces 8.500 postes, ils vont bien disparaître tout de même ?
R- Sur le papier, ils disparaissent. Mais par exemple, sur les 8.500 postes, il y a 3.600 postes qui étaient inscrits en 2006, qui n'ont pas été recrutés parce qu'ils n'avaient pas de besoin ou dans des matières pour lesquels il n'y a pas d'élèves. Donc ces 3.600 postes n'étaient pas représentées par des personnes qui enseignaient. Donc si on retire déjà ces 3.600, vous voyez qu'on arrive à 4.000, et sur les 4.000, il y a une ressource au sein de l'Education nationale ; je vais vous donner des exemples, les décharges : là, on a une ressource potentielle à mobiliser qui est de l'ordre de 28.000 enseignants. Dans les28.000 enseignants aux ressources potentielles, nous allons en mobiliser déjà 3.000, ce qui fait qu'on arrive pratiquement à l'équilibre. Et non seulement, on a une baisse de la démographie dans le secondaire, mais on va recruter 500 postes de professeurs des écoles dans le premier degré, parce que là on a des effectifs d'élèves supplémentaires. On va recruter des postes d'enseignants du second degré dans les unités pédagogiques d'intégration pour les élèves handicapés. On va recruter 300 postes d'enseignants dans les classes relais, donc pour les élèves qui ont des difficultés...
Q- On est un peu noyés par les chiffres...
R- Mais justement, mais c'est vous qui avez mis le sujet sur les chiffres, alors je continue...
Q- Il y a les chiffres bruts et puis, il y a la réalité du terrain. Je ne sais pas si vous avez entendu le reportage de tout à l'heure. Dans un collège, deux suppressions de postes, cela pose de sérieux problèmes d'organisation, de fonctionnement.
R- Oui, mais il y a beaucoup de collèges aussi où il y a trois, quatre ou cinq professeurs supplémentaires. Je pense par exemple aux collèges "Ambition réussite", où l'on a mobilisé 1.000 professeurs référents supplémentaires pour 249 collèges, alors on pourrait aussi en parler de ceux-là. En fait, nous cherchons à faire de la bonne gestion et de la bonne gestion, c'est aussi, je pense, à l'Education nationale, de la pédagogie. Il n'y a aucune raison de gaspiller l'argent du contribuable français qui sue sang et eau pour payer de la TVA quand il consomme, pour payer de l'impôt sur le revenu, pour payer des taxes diverses. Ce qui fait un budget de 80 milliards d'euros, c'est-à-dire, pour le secondaire et le primaire, le premier budget du monde ! Ce budget, il doit être utilisé à l'euro près. Et moi, je n'accepte pas de payer 28.000 professeurs qui n'enseignent pas. Là, je demande sur ces 28.000, d'en mettre 3.000 devant les élèves. D'ailleurs, ils ne demandent que ça. Je pense que c'est de la bonne gestion.
Q- Un mot sur la rentrée universitaire : la grande nouveauté, l'année prochaine, va être l'inscription dès le mois de février. Si j'ai bien compris, les élèves vont arriver à l'université, ils peuvent s'inscrire où ils veulent, l'administration leur donnera son avis, mais ensuite, ils font ce qu'ils veulent. Est-ce que, finalement, il n'y a pas une forme de lâcheté de l'administration ?
R- La grande nouveauté de l'année 2007, c'est d'avoir 2.000 emplois supplémentaires dans les universités. Et ce qui fera 6.000 emplois depuis 103 ans ; c'est vraiment quelque chose de fort, il faut aussi le souligner. Et c'est vrai que l'autre nouveauté annoncée par F. Goulard, il y a quelques jours, c'est de dire qu'un élève pourra s'inscrire dès le mois de février dans sa faculté, il sera beaucoup mieux renseigné sur les débouchés de sa faculté, grâce au site Internet qui vient d'être ouvert pour permettre à chacun de savoir quels sont les débouchés, quelles sont les filières, à quel emploi celapeut mener... Et progressivement aussi, que sont devenus les étudiants qui sont sortis des licences, des masters, des doctorats...
Q- Mais vous ne l'empêcherez pas de s'inscrire ?
R- Ils pourront s'inscrire.
Q- Vous ne l'empêcherez pas de s'inscrire, s'il veut s'inscrire ?
R- Mais pourquoi voulez-vous les empêcher de s'inscrire ?
Q- S'il y a une filière qui est bouchée, si...
R- Mais vous savez très bien qu'en France, l'inscription à l'université est de droit à partir du moment où il y a le baccalauréat. Nous gardons effectivement cette possibilité, cette liberté ; on a un enseignement supérieur qui est extrêmement ouvert. Cet enseignement supérieur accueille toutes celles et tous ceux qui veulent s'y inscrire et on leur demande simplement d'un peu mieux se renseigner sur les débouchés professionnalisant de chacune des disciplines.
Q- Je voudrais qu'on évoque le livre de V. Giscard d'Estaing qui sort aujourd'hui.
R- Je ne l'ai pas lu.
Q- Je vais vous le raconter : il raconte comment J. Chirac a fait voter F. Mitterrand en 1981 ; est-ce cela vous choque ?
R- Cela me choque que ce soit écrit et cela me choque : je pense que cette information est contestable.
Q- Vous voulez dire que V. Giscard d'Estaing serait un menteur ?
R- Il écrit ce qu'il veut, il peut croire que, il peut penser que, il peut avoir entendu quelqu'un qui lui dit que. Moi, je n'ai jamais entendu cela. J'ai entendu des gens qui disaient que dans l'entourage de J. Chirac, tel ou tel gaulliste de gauche avait plutôt voté F. Mitterrand que voté Giscard en 1981. Ça je l'ai entendu, mais franchement dire que J. Chirac a fait voter...
Q- C'est ce que raconte V. Giscard d'Estaing...
R- Il raconte ce qu'il veut, si ça fait vendre.
Q- Cela serait grave, si c'était vrai, faire voter contre son camp ?
R- Ça serait grave, parce que ce n'était pas du tout les déclarations officielles de J. Chirac.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 2 octobre 2006