Déclaration de M. Dominique de Villepin, Premier ministre, sur le pouvoir d'achat des Français et les mesures gouvernementales en faveur de l'emploi, à l'Assemblée nationale le 3 octobre 2006.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Séance de questions au gouvernement posées à l'Assemblée nationale, le 3 octobre 2006

Texte intégral

Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
Avant de répondre à la première question, je voudrais vous dire combien je suis heureux d'ouvrir la première séance de cette session ordinaire, et je souhaiterais également remercier de façon très républicaine chacune et chacun, l'ensemble de la représentation nationale, qui a siégé et beaucoup travaillé durant le mois de septembre.
Alors, Monsieur le Député Jean LEONETTI, vous nous invitez de plain-pied dans la réalité quotidienne des Françaises et des Français, je veux vous en remercier. Le pouvoir d'achat n'est pas simplement mesurable de façon statistique, c'est un problème dans notre pays, c'est un problème économique, c'est un problème social, c'est un vrai problème politique.
Le passage à l'euro a été vécu difficilement. Le logement, le transport, toutes les dépenses obligatoires pèsent de plus en plus lourd dans le budget des ménages. Sans compter qu'il faut s'équiper de produits de haute technologie, ordinateurs, téléphones portables, accès à l'Internet à haut débit, tout cela dans un contexte - il faut s'en rappeler - où on a voulu faire croire aux Français qu'on pouvait travailler moins et gagner plus.
Il y avait des mesures urgentes à prendre pour répondre à cette inquiétude et nous les avons prises. Nous avons baissé l'impôt sur le revenu en faveur des classes moyennes, comme jamais depuis vingt ans dans notre pays. Nous avons augmenté le salaire minimum de manière continue depuis 2002. Il dépasse aujourd'hui 15.000 euros par an. Nous avons aidé ceux qui en ont le plus besoin : la Prime pour l'emploi que nous avons multipliée par deux en deux ans, l'allocation d'installation étudiant de 300 euros, et le chèque transport.
Mais nous avons besoin d'une politique plus ambitieuse encore en matière de pouvoir d'achat. Avec le projet de loi sur la participation et l'intéressement, nous allons franchir une nouvelle étape : lorsque les entreprises gagnent de l'argent, tous les salariés doivent en gagner aussi.
Nous avons également besoin d'indicateurs du pouvoir d'achat plus transparents et plus fiables. J'ai donc demandé au Conseil d'analyse économique présidé par Christian de BOISSIEU de me proposer de nouveaux instruments. Et surtout, pour avancer, je tiendrai en décembre, avec tous les partenaires sociaux, une Conférence sur les revenus et l'emploi, de façon à clarifier le diagnostic et à préciser les nouvelles pistes d'actions. Mais nous le savons, la garantie d'un pouvoir d'achat durable, c'est encore l'emploi, c'est encore la croissance, c'est encore le désendettement et c'est pour cela que nous menons une politique ambitieuse, déterminée et volontaire au service des Français.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 5 octobre 2006