Déclaration de M. Christian Poncelet, président du Sénat, sur le bilan de la politique du gouvernement et sur la mobilisation de l'UMP pour l'élection présidentielle, Paris le 2 octobre 2006.

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Circonstance : Journée parlementaire de l'UMP à Paris le 2 octobre 2006

Texte intégral

Monsieur le Premier ministre, Cher Dominique,
Monsieur le Ministre d'Etat et Président de l'UMP, Cher Nicolas,
Monsieur le Président de l'Assemblée nationale, Cher Jean-Louis,
Mesdames et messieurs les ministres,
Messieurs les Présidents de groupe, Cher Josselin et cher Bernard,
Mes chers collègues,
Chers amis,
De l'alchimie dynamisante que nous attendions des rencontres de Strasbourg à la Maison de la Chimie, il n'y a finalement qu'une nuance, qui nous fait toutefois regretter de n'avoir pu répondre à l'invitation de nos collègues bas-rhinois et alsaciens.
Mais ce n'est sûrement que partie remise !
Je tiens à remercier mes voisins, sénateurs et députés alsaciens, d'avoir porté ce projet des journées parlementaires. Je veux aussi remercier nos excellents présidents de groupe, Josselin de ROHAN et Bernard ACCOYER, pour l'organisation de cette journée comme pour le travail titanesque, inlassable et irremplaçable qu'ils accomplissent, chaque jour, au service de nos idées et de nos collègues. Je sais pouvoir parler en votre nom à tous en leur exprimant notre reconnaissance et notre gratitude unanimes.
Mes chers amis,
Nous sommes à présent entrés dans la dernière ligne droite de ce premier quinquennat. Une ligne droite qui prend des allures de course de fond à sept mois des élections présidentielles et législatives.
Sept mois pour agir, sept mois pour réfléchir, sept mois pour conquérir.
Sept mois où nous devons tout faire pour gagner.
Cette période charnière constituera un moment clé de notre action politique, avant « l'heure de vérité », le grand rendez-vous avec les Françaises et les Français.
Pour nous qui avons gouverné efficacement la France depuis 2002, cette période pourrait être un piège si nous ne parvenions pas, tout à la fois -j'insiste sur ce terme-, à assumer notre gestion et à impulser une dynamique nouvelle.
Ce qui veut dire, d'abord, mettre en lumière et valoriser les résultats indiscutables des gouvernements conduits par Jean-Pierre RAFFARIN et Dominique de VILLEPIN sous l'autorité du Président de la République.
Ce qui veut dire également bâtir, sous la conduite de l'UMP et de Nicolas SARKOZY, le programme de législature le plus adapté pour notre candidat. Fort heureusement, nous ne sommes en manque ni d'idées ni de talents. C'est la richesse de notre parti. Et c'est une chance pour la France.
Loin d'opposer bilan et projet, ce qui serait, à coup sûr, contreproductif, il nous faut au contraire donner tout son sens, toute sa profondeur, toute sa dimension, au quinquennat de Jacques CHIRAC pour mettre en perspective notre projet, un projet offensif et réformateur, susceptible d'être approuvé par une majorité de Français.
Cette seule et même ambition pour la France exige, pour gagner en 2007, une forte discipline collective.
C'est pourquoi nous n'avons d'autre choix que de nous rassembler aujourd'hui pour mieux gagner et agir demain.
Le rassemblement, chacun entrevoit sa nécessité, aujourd'hui plus encore qu'hier. Et je m'en réjouis, non seulement pour nous-mêmes, mais plus encore pour les Françaises et les Français qui nous regardent et qui placent en nous leurs espoirs pour préparer l'avenir.
Je n'oublie pas que l'unité est un combat quotidien. Le rassemblement suppose, à mon sens, deux conditions.
La première tient -pardon de rappeler cette évidence- au respect de nos institutions et des calendriers qui rythment leur vie.
Le Président de la République, dont la légitimité politique ne saurait évidemment s'émousser avec le temps, a très clairement fixé le cap de l'action gouvernementale jusqu'au dernier jour de son mandat.
Dans le même temps, les tensions internationales sont venues rappeler combien la fonction présidentielle et la crédibilité de celui qui l'incarne restent la clé de voûte de nos institutions et du rayonnement de la France dans le monde.
Le Gouvernement, quant à lui, appuyé par une majorité parlementaire soudée, travaille à l'amélioration des conditions de vie de nos concitoyens et prépare efficacement l'avenir de notre pays.
C'est sa responsabilité. Il l'assume aujourd'hui avec détermination, courage et lucidité.
Le parti, enfin, notre parti, agit à la fois comme un animateur et un éclaireur, confortant la base idéologique et militante de nos idées. Relais et soutien du gouvernement lorsqu'il s'agit de convaincre l'opinion publique, avant-garde lorsqu'il s'agit de penser l'avenir de notre pays.
Du respect par CHACUN du rôle de L'AUTRE dépend le succès de TOUS.
Le calendrier, lui aussi, s'impose à tous. Le temps de l'action n'est pas clos. Bien sûr -et c'est logique- le temps de la réflexion s'est déjà structuré.
Mais prenons garde de ne pas brusquer la séquence des différentes échéances qui doivent respecter la logique des institutions et la lente et nécessaire maturation des esprits : respectons les rythmes de respiration démocratique de notre pays !
Rappelons-nous l'inusable morale de La Fontaine : « rien ne sert de courir, il faut partir à point ! ».
La seconde condition à une cohésion durable de notre famille, qui est le pendant de la première, c'est l'organisation du débat interne.
Débat entre le Gouvernement et le Parlement : vous savez combien je suis attaché au dialogue fécond entre la majorité sénatoriale et le Gouvernement. Notre soutien est d'autant plus solide et notre action commune d'autant plus efficace que les sénateurs sont écoutés et entendus.
Débat encore entre le Mouvement et le Gouvernement. Débat, enfin, au sein du Mouvement.
Mais, pour la bonne harmonie de ces échanges publics, il nous faut adopter une règle du jeu qui garantisse le débat dans l'unité, mais aussi l'unité après le débat.
Notre rassemblement, s'il est indispensable, n'a de sens que s'il est mis au service d'une action résolue.
Les Français nous ont fait confiance pour gouverner le pays durant cinq ans, alors gouvernons sans état d'âme jusqu'au dernier jour !
Cela me paraît d'ailleurs d'autant plus justifié que les résultats de l'action de nos gouvernements successifs sont au rendez-vous. Notre travail commun porte ses fruits. Chacun peut le constater :
- la croissance, avec un taux estimé entre 2 et 2,5 % pour 2006, connaît son niveau le plus élevé depuis fin 2000 ;
- le chômage, passé sous la barre des 9 %, a atteint son niveau le plus bas depuis plus de cinq ans ;
- le déficit public, qui ne cesse de se réduire depuis 2003, devrait s'établir à 2,5 points du PIB en 2007 ;
- l'endettement, enfin, recule pour la troisième année consécutive.
Je souhaite que la fin de la législature soit consacrée à l'examen de textes essentiels plus resserrés, directement utiles aux Français, et facilement compréhensibles par nos concitoyens.
L'action, c'est aussi, naturellement, celle de l'UMP, dans la préparation du projet, dans l'organisation et la mobilisation de nos soutiens.
Fort des résultats obtenus, nous pouvons capitaliser sur la crédibilité de notre action pour proposer une nouvelle étape dans l'oeuvre de modernisation que nous avons entreprise depuis 2002.
En matière de projet, vous ne vous étonnerez pas que le Président du Sénat soutienne l'idée d'une revitalisation de nos méthodes de gouvernance qui s'appuierait sur une revalorisation du Parlement, et singulièrement sur ses pouvoirs de contrôle.
C'est, en définitive, à une pratique parlementaire rénovée que j'en appelle dans le cadre de notre Constitution. Elle permettrait -c'est ma conviction profonde- de mieux légiférer, en résonance avec les aspirations de nos compatriotes, et de porter un regard plus exigeant sur l'action du Gouvernement.
Chers amis,
C'est dans le respect de nos valeurs, de nos idéaux, de notre philosophie politique, que nous puiserons l'énergie et le sens de l'action pour demain.
Pour éviter le poison mortel de la division, auquel -j'en suis convaincu- ne succombera pas demain le parti socialiste, une fois son candidat -ou sa candidate- désigné, l'antidote réside à mes yeux dans l'affirmation de notre patrimoine commun, c'est à dire les valeurs de liberté, de responsabilité, de solidarité, de travail, mises au service d'une certaine idée de la France, comme aimait à le rappeler le général de Gaulle.
Alors, mettons en avant ce qui unit. Forgeons un discours offensif, ouvert et réformateur. Rassemblons-nous et partons à l'assaut de la forteresse en conservant à l'esprit ce mot de Platon : « la plus belle victoire, c'est la victoire sur soi » !
Chers amis,
Soyons confiants, et maintenant toutes et tous en avant, unis dans l'UMP !
Demain, nous devons gagner !
Je vous remercie de votre aimable attention.Source http://www.senat.fr, le 5 octobre 2006