Déclaration de M. Léon Bertrand, ministre délégué au tourisme, sur le développement régional de la Guyanne, Cayenne le 28 septembre 2006.

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Circonstance : Assemblée générale du MEDEF de Cayenne le 28 septembre 2006

Texte intégral

Monsieur le Président du MEDEF Guyane
(Adrien AUBIN),
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Je suis heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour l'ouverture de l'Assemblée générale du MEDEF de Guyane.
« L'entreprise, c'est la vie », « L'entreprise, c'est ma vie », ces deux thèmes de l'Assemblée générale du MEDEF national, qui se s'est tenue à ARC et SENAN début janvier, illustrent parfaitement la nouvelle ambition que s'est fixée votre nouvelle présidente : réconcilier les Français avec l'entreprise.
Une ambition qui me paraît légitime et qui prend, ici en Guyane, une dimension particulière.
Notre département représente en effet un véritable challenge pour les entrepreneurs car les contraintes -éloignement, isolement, enclavement, étroitesse du marché local - y sont nombreuses.
La situation économique guyanaise reflète ces conditions particulières : le taux de chômage reste très supérieur à celui de la métropole.
Parallèlement, de nombreuses offres d'emplois ne trouvent pas preneur en raison d'une faible adéquation entre les besoins des employeurs et les qualifications recherchées malgré le talent des jeunes guyanais, toujours plus nombreux sur le marché du travail.
Une autre évolution me préoccupe : alors que l'emploi public représente déjà 40% du total, on assiste, dans le même temps, à une diminution du nombre d'emplois marchands.
Or, la Guyane recherche toujours son autonomie de développement. Et nous devons malgré tout nous souvenir qu'à chaque opportunité tournée vers le secteur marchand, des voix, toujours les mêmes, se sont élevées pour condamner ces projets.
Quelques exemples : que serait aujourd'hui la Guyane sans le centre spatial ou sans les cultures maraîchères des M'hongs.
Ne reproduisons pas les mêmes erreurs avec CAMBIOR, qui pourrait générer près de 400 emplois directs.
Dans cette affaire, votre responsabilité est déterminante : vous ne devez pas vous contenter de votre rôle de chef d'entreprise.
Vous devez militer activement en faveur de l'emploi marchand, conformément à votre engagement au sein du mouvement patronal.
Car la Guyane recèle une source extraordinaire de richesses.
Richesse d'appartenir à une région en devenir avec l'émergence d'une grande puissance mondiale comme le Brésil tout proche.
Richesse issue de la formidable biodiversité, dont le potentiel est encore largement sous-exploité sur le plan technologique, médical, touristique.
Sans parler du secteur minier, forestier et agricole.
Richesse aussi que cette population composée à 53% de jeunes de moins de 25 ans, à condition de pouvoir les former et leur donner les voies d'accès à un avenir meilleur, à un avenir tout court.
Ce thème de la formation, de l'insertion des jeunes, je sais que vous y êtes, vous aussi, très attaché.
Dans mes fonctions de ministre depuis 4 ans, je me suis efforcé de saisir les plus petites opportunités pour faire progresser la Guyane sur ce plan.
C'est ainsi que nous avons mis sur pied à Saint Laurent du Maroni, avec l'aide de l'université Paris Dauphine, un diplôme de 3ème cycle sur le management de la culture et développement des activités touristiques durables.
Ce diplôme de niveau Master démarre le 16 octobre prochain avec une première promotion de 23 étudiants.
Il entend former des agents de développement du tourisme durable, un tourisme alternatif qui se fonde sur la découverte de la biodiversité et la valorisation du patrimoine culturel et architectural.
Cette expérience est au coeur de mon action ministérielle, guidée par ma vision d'élu local qui entend améliorer l'offre de formation supérieure et encourager la recherche en tourisme, une matière « noble » qui ne doit plus être considérée comme « marginale » au regard de son potentiel économique majeur dans notre pays et essentiel pour la Guyane.
Cette énergie d'entreprendre, de créer qui vous anime nous est indispensable pour donner à la Guyane les moyens de son avenir.
Pour cela, vous devez nous aider à sortir de cette fausse logique qui oppose préservation de l'environnement et développement économique.
Vous devez vous détourner de ceux qui usent de ce prétexte pour ne rien faire et amoindrissent chaque jour un peu plus les chances de notre département de sortir de l'ornière où il se trouve.
Nous devons sortir du complexe qui consiste à penser que chaque nouveau projet est un moyen de nous tromper.
Je vous souhaite donc, à toutes et à tous, une excellente assemblée générale, riche d'échanges et constructive.
Je vous remercie.
Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 16 octobre 2006