Texte intégral
Q - Comment la France conçoit-elle la relance du dialogue 5+5 après 10 ans de rupture ?
R - Dès que le ministre portugais des Affaires étrangères, M. Jaime Gama, a proposé de réactiver le dialogue politique du 5+5, j'ai apporté mon soutien à son initiative parce que j'ai considéré qu'il y avait une spécificité de la Méditerranée occidentale, qui n'est pas contradictoire avec le grand intérêt, stratégique, évident, du processus euro-méditerranéen de Barcelone et qui par ailleurs regroupe tous les pays de la rive sud de la Méditerranée. C'est encore quelque chose de différent du Forum.
Je pense qu'il y a entre les pays de la rive sud de l'Europe et les pays du Maghreb - de l'Union du Maghreb arabe - un nombre de liens politiques et financiers et des liens humains. Il y a là une entité vraiment réelle et très particulière et il est dommage de l'avoir un peu perdue dans la grande aventure de Barcelone. J'ai soutenu cette proposition, je ne la regrette pas du tout puisque je trouve que nous avons eu hier et aujourd'hui, à Lisbonne, des débats vraiment intéressants.
Q - Les pays maghrébins évoluent-ils dans le même sens que le coté français ?
R - Lors de cette rencontre, les pays maghrébins nous ont expliqué qu'ils s'étaient concertés au préalable pour savoir s'il était intéressant ou non de participer à une relance de ce dialogue. La question se posait en effet d'un éventuel double emploi avec le forum, avec Barcelone, avec les relations bilatérales déjà très denses et avec les négociations que plusieurs d'entre eux ont pour l'établissement d'accords avec l'Union européenne. Ils ont conclu que cela valait le coup. Sur ce point, le raisonnement des Français, des Portugais, des Espagnols et des Italiens a rencontré le raisonnement des Maghrébins à une condition, c'est que dans cette réunion que je vois comme une sorte de club, nous nous parlions vraiment, que l'on aborde tous les sujets, même les préoccupations et que ce ne soit pas formaliste.
Ce dialogue existe avec la coopération de la Méditerranée occidentale, nous prenons des décisions et nous avons convenu que l'an prochain ce serait dans un pays du Maghreb qui n'est pas encore choisi et en 2003, cela se ferait en France. Mais il faut que les discussions soient aussi directes et faciles que dans les réunions que l'on appelle Gymnich, entre les Quinze des Affaires européennes lorsqu'ils se rencontrent sans ordre du jour trop précis, sans texte, sans obligation de conclusion, sauf un petit résumé général. A cette condition-là, nous pouvons avoir, dans cette entité 5+5, un dialogue politique très intéressant et qui n'a lieu nulle part ailleurs sous cette forme.
Q - Avez-vous dégagé des points communs entre les deux groupes ?
R - L'essentiel était dans le dialogue et lorsqu'on parle de questions de sécurité, nous en arrivons tout de suite à des interrogations des pays du sud sur la défense européenne. Ils souhaitent que l'on explique l'objet, à quoi cela sert-il, cela doit-il être une préoccupation pour nous ou non ? C'est un sujet intéressant.
Nous avons également parlé de la question de l'immigration ; peut-on réussir à obtenir une approche globale qui soit politique, humaine, et qui ne soit pas simplement une approche réglementaire en se référant aux lois et aux textes qui réglementent les mouvements de populations. Peut-on avoir une vision d'ensemble, une vision de complémentarité ?
Autre exemple, la discussion sur la réaction à la mondialisation était très intéressante car tout le monde sait que la mondialisation est un fait, elle va se développer mais il y a 36 formes de mondialisations et ce n'est pas parce que c'est un fait qu'elle est écrite à l'avance dans le moindre détail. Et la façon dont les pays du Maghreb s'adaptent à la mondialisation n'est pas la même que pour les pays de l'Union européenne. Il y a là une différence très grande et nous avons tous dit qu'il y a un risque de fracture. Il y a une différence déjà importante qui peut s'aggraver. Ou au contraire, grâce à nos efforts, à nos politiques et à nos contacts, cela peut fournir la démonstration inverse, c'est une zone qui peut redevenir une zone charnière.
Vous pouvez voir que nous avons parlé de sujets intéressants qui ne sont jamais devenus bureaucratiques.
Q - Comment peut-on, du côté européen, aider les pays du Maghreb à réaliser l'intégration ?
R - Il ne faut pas partir de l'aide d'abord, il faut partir de la volonté de la responsabilité de la politique des pays du Maghreb. L'UMA est un grand projet que nous avons toujours soutenu, qui s'est heurté depuis des années à de très nombreuses difficultés de mise en oeuvre et de concrétisation, mais ce n'est pas dû à l'Europe ni même aux pays qui la composent. C'est dû à des problèmes internes de relations que l'on connaît.
Nous souhaitons donc, en tant que partenaires européens dans cette affaire, que les pays maghrébins de L'UMA puissent vraiment concrétiser ce grand projet. Nous pensons que c'est dans leur intérêt, que cela permettrait de régler peut-être un certain nombre de problèmes qui peuvent peser aussi sur la sécurité. Ils pourraient élaborer plus efficacement des réponses à la mondialisation, nous le souhaitons mais personne ne peut se substituer à leurs décisions. Quant à l'aide, il y a toute la mécanique générale de l'Union européenne, il y a toutes les coopérations bilatérales qui sont très actives concernant les pays européens présents à Lisbonne, il y a toute la mécanique de MEDA, il y a les mécaniques des Accords d'Associations, il y a donc déjà tout un système qui existe. Il faut peut-être quelques impulsions politiques supplémentaires.
Q - (inaudible)
R - Elle revient par étape comme elle revient progressivement dans toutes les réunions internationales depuis que le Conseil de sécurité a suspendu les sanctions qui la concerne. Elle est traitée sur un pied de normalité par les participants à cette réunion. Ce processus de réintégration, est un processus par étapes, il peut encore se développer. La Libye était déjà présente à la rencontre Europe-Afrique du Caire. Comme invitée spéciale, elle était présente avant à une rencontre ministérielle à Stuttgart, on voit bien la tendance. J'ajoute que les autres pays maghrébins encouragent de toutes leurs forces cette tendance dont ils attendent une résolution progressive des problèmes qui pourraient encore se poser.
Q - Comment évolue la relation entre la France et la Libye ?
R - Elle évolue de façon parallèle à ce que je viens d'indiquer, c'est-à-dire que dès que le Conseil de sécurité a suspendu les sanctions la concernant suite à aux solutions trouvées sur l'affaire de Lockerby, la France a jugé normal de normaliser progressivement et par étape ses relations avec la Libye. De les redévelopper notamment dans les domaines économiques et techniques.
Q - Que pensez-vous de la proposition du Sahara occidental de devenir membre de l'OUA ?
R - Cela n'a pas été abordé dans cette réunion. Nous n'avons pas parlé de la question du Sahara occidentale, nous n'avons pas de position spécifique sur ce sujet. C'est une affaire traitée par l'ONU, nous l'abordons sur cette base. Et non pas par rapport à des propositions bilatérales de pays isolés.
Q - La Libye a proposé de faire partie de l'Union africaine ?
R - Il me semble qu'en termes de droit international, cela n'a pas de base.
Q - La France soutiendrait-elle cette cause ?
R - Il faudrait que je vérifie cette proposition que je ne connais pas en détail. Je ne peux pas vous répondre mais il ne me semble pas que cette proposition soit fondée sur le plan du droit international. Je ne pense pas que le problème se pose en ces termes.
Q - Qu'attendez-vous de votre visite à Alger ?
R - J'accorde un très grand intérêt à toutes mes relations avec l'Algérie. Je vais là-bas pour faire le point sur un certain nombre de dossiers que j'avais lancés ou débloqués ou annoncés lorsque j'y suis allé, peu de temps après l'accession à la présidence de M. Bouteflika.
Le temps a passé, il nous faut voir où nous en sommes, notamment sur le plan bilatéral pour peut-être intensifier nos rapports et aller vers la solution de ces problèmes. Je ferai le point de la situation en Algérie, j'aurai des entretiens très intéressants et nous parlerons de la situation dans la région.
Q - Pensez-vous que cette réunion de Lisbonne aura permis à l'Algérie et au Maroc d'évoluer dans leurs relations sur la question de la frontière terrestre. Cette question a-t-elle été abordée ?
R - Je ne peux pas dire que les problèmes bilatéraux sont réglés entre l'Algérie et le Maroc, ni l'affaire du Sahara ni d'autres problèmes de ce type. Cela dit, les pays maghrébins présents ont insisté sur la relance de L'UMA et ils ont parlé d'une éventuelle prochaine réunion au sommet, c'est plutôt de bon augure si cela se confirme. Ce n'est pas là que ces questions pouvaient être réglées, mais je crois que ce type de rencontre, - le fait qu'ils soient tous là pour parler avec nous, sur des sujets éventuellement sensibles et d'une manière très directe -, c'est une bonne chose. Cela ne peut que contribuer à renforcer au sein du Maghreb un esprit positif.
Q - (inaudible)
R - Je n'ai aucune opinion sur le procès, je n'ai jamais d'opinion sur les procès.
Lorsqu'il y a des procès, ce sont des affaires judiciaires et je n'ai pas à m'exprimer en tant que ministre sur ce sujet-là. Mais, les relations France-Afrique n'ont pas du tout été assombries par cela, les relations France-Afrique sont très fortes. Un sommet France-Afrique vient de se tenir à Yaoundé, et tous les dirigeants africains, aussi bien francophones que les autres, nous ont confirmé que pour eux, il était très important de maintenir ce rendez-vous parce que la France reste le grand pays occidental le plus engagé en Afrique même s'il y d'autres pays qui le sont également, le Portugal par exemple. Les pays africains n'ont pas du tout le sentiment que la relation soit sombre. Ils ont besoin de la coopération avec la France, ils ont besoin du soutien de la France au sein de l'Europe, du G7, de l'ONU etc.
Nous avons adapté complètement la politique africaine de la France, nous avons changé les méthodes, nous avons modifié les ministères, il y a eu beaucoup de réformes. C'est une politique qui ne comporte plus d'ingérence dans les affaires de ces pays indépendants. Nous avons tout changé, sauf l'engagement de la France qui reste profond par rapport aux pays africains. Je ne parle pas uniquement des pays qui ont des crises et des guerres, il ne faut pas penser qu'à cela. Il y a en Afrique bien sûr, un certain nombre de guerres et de pays en grandes tensions malheureusement, mais il y a aussi beaucoup d'autres pays qui poursuivent leur travail de démocratisation, de modernisation économique et nous sommes à leur côté. Je suis au contraire revenu avec une très bonne impression de Yaoundé.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 janvier 2001)
R - Dès que le ministre portugais des Affaires étrangères, M. Jaime Gama, a proposé de réactiver le dialogue politique du 5+5, j'ai apporté mon soutien à son initiative parce que j'ai considéré qu'il y avait une spécificité de la Méditerranée occidentale, qui n'est pas contradictoire avec le grand intérêt, stratégique, évident, du processus euro-méditerranéen de Barcelone et qui par ailleurs regroupe tous les pays de la rive sud de la Méditerranée. C'est encore quelque chose de différent du Forum.
Je pense qu'il y a entre les pays de la rive sud de l'Europe et les pays du Maghreb - de l'Union du Maghreb arabe - un nombre de liens politiques et financiers et des liens humains. Il y a là une entité vraiment réelle et très particulière et il est dommage de l'avoir un peu perdue dans la grande aventure de Barcelone. J'ai soutenu cette proposition, je ne la regrette pas du tout puisque je trouve que nous avons eu hier et aujourd'hui, à Lisbonne, des débats vraiment intéressants.
Q - Les pays maghrébins évoluent-ils dans le même sens que le coté français ?
R - Lors de cette rencontre, les pays maghrébins nous ont expliqué qu'ils s'étaient concertés au préalable pour savoir s'il était intéressant ou non de participer à une relance de ce dialogue. La question se posait en effet d'un éventuel double emploi avec le forum, avec Barcelone, avec les relations bilatérales déjà très denses et avec les négociations que plusieurs d'entre eux ont pour l'établissement d'accords avec l'Union européenne. Ils ont conclu que cela valait le coup. Sur ce point, le raisonnement des Français, des Portugais, des Espagnols et des Italiens a rencontré le raisonnement des Maghrébins à une condition, c'est que dans cette réunion que je vois comme une sorte de club, nous nous parlions vraiment, que l'on aborde tous les sujets, même les préoccupations et que ce ne soit pas formaliste.
Ce dialogue existe avec la coopération de la Méditerranée occidentale, nous prenons des décisions et nous avons convenu que l'an prochain ce serait dans un pays du Maghreb qui n'est pas encore choisi et en 2003, cela se ferait en France. Mais il faut que les discussions soient aussi directes et faciles que dans les réunions que l'on appelle Gymnich, entre les Quinze des Affaires européennes lorsqu'ils se rencontrent sans ordre du jour trop précis, sans texte, sans obligation de conclusion, sauf un petit résumé général. A cette condition-là, nous pouvons avoir, dans cette entité 5+5, un dialogue politique très intéressant et qui n'a lieu nulle part ailleurs sous cette forme.
Q - Avez-vous dégagé des points communs entre les deux groupes ?
R - L'essentiel était dans le dialogue et lorsqu'on parle de questions de sécurité, nous en arrivons tout de suite à des interrogations des pays du sud sur la défense européenne. Ils souhaitent que l'on explique l'objet, à quoi cela sert-il, cela doit-il être une préoccupation pour nous ou non ? C'est un sujet intéressant.
Nous avons également parlé de la question de l'immigration ; peut-on réussir à obtenir une approche globale qui soit politique, humaine, et qui ne soit pas simplement une approche réglementaire en se référant aux lois et aux textes qui réglementent les mouvements de populations. Peut-on avoir une vision d'ensemble, une vision de complémentarité ?
Autre exemple, la discussion sur la réaction à la mondialisation était très intéressante car tout le monde sait que la mondialisation est un fait, elle va se développer mais il y a 36 formes de mondialisations et ce n'est pas parce que c'est un fait qu'elle est écrite à l'avance dans le moindre détail. Et la façon dont les pays du Maghreb s'adaptent à la mondialisation n'est pas la même que pour les pays de l'Union européenne. Il y a là une différence très grande et nous avons tous dit qu'il y a un risque de fracture. Il y a une différence déjà importante qui peut s'aggraver. Ou au contraire, grâce à nos efforts, à nos politiques et à nos contacts, cela peut fournir la démonstration inverse, c'est une zone qui peut redevenir une zone charnière.
Vous pouvez voir que nous avons parlé de sujets intéressants qui ne sont jamais devenus bureaucratiques.
Q - Comment peut-on, du côté européen, aider les pays du Maghreb à réaliser l'intégration ?
R - Il ne faut pas partir de l'aide d'abord, il faut partir de la volonté de la responsabilité de la politique des pays du Maghreb. L'UMA est un grand projet que nous avons toujours soutenu, qui s'est heurté depuis des années à de très nombreuses difficultés de mise en oeuvre et de concrétisation, mais ce n'est pas dû à l'Europe ni même aux pays qui la composent. C'est dû à des problèmes internes de relations que l'on connaît.
Nous souhaitons donc, en tant que partenaires européens dans cette affaire, que les pays maghrébins de L'UMA puissent vraiment concrétiser ce grand projet. Nous pensons que c'est dans leur intérêt, que cela permettrait de régler peut-être un certain nombre de problèmes qui peuvent peser aussi sur la sécurité. Ils pourraient élaborer plus efficacement des réponses à la mondialisation, nous le souhaitons mais personne ne peut se substituer à leurs décisions. Quant à l'aide, il y a toute la mécanique générale de l'Union européenne, il y a toutes les coopérations bilatérales qui sont très actives concernant les pays européens présents à Lisbonne, il y a toute la mécanique de MEDA, il y a les mécaniques des Accords d'Associations, il y a donc déjà tout un système qui existe. Il faut peut-être quelques impulsions politiques supplémentaires.
Q - (inaudible)
R - Elle revient par étape comme elle revient progressivement dans toutes les réunions internationales depuis que le Conseil de sécurité a suspendu les sanctions qui la concerne. Elle est traitée sur un pied de normalité par les participants à cette réunion. Ce processus de réintégration, est un processus par étapes, il peut encore se développer. La Libye était déjà présente à la rencontre Europe-Afrique du Caire. Comme invitée spéciale, elle était présente avant à une rencontre ministérielle à Stuttgart, on voit bien la tendance. J'ajoute que les autres pays maghrébins encouragent de toutes leurs forces cette tendance dont ils attendent une résolution progressive des problèmes qui pourraient encore se poser.
Q - Comment évolue la relation entre la France et la Libye ?
R - Elle évolue de façon parallèle à ce que je viens d'indiquer, c'est-à-dire que dès que le Conseil de sécurité a suspendu les sanctions la concernant suite à aux solutions trouvées sur l'affaire de Lockerby, la France a jugé normal de normaliser progressivement et par étape ses relations avec la Libye. De les redévelopper notamment dans les domaines économiques et techniques.
Q - Que pensez-vous de la proposition du Sahara occidental de devenir membre de l'OUA ?
R - Cela n'a pas été abordé dans cette réunion. Nous n'avons pas parlé de la question du Sahara occidentale, nous n'avons pas de position spécifique sur ce sujet. C'est une affaire traitée par l'ONU, nous l'abordons sur cette base. Et non pas par rapport à des propositions bilatérales de pays isolés.
Q - La Libye a proposé de faire partie de l'Union africaine ?
R - Il me semble qu'en termes de droit international, cela n'a pas de base.
Q - La France soutiendrait-elle cette cause ?
R - Il faudrait que je vérifie cette proposition que je ne connais pas en détail. Je ne peux pas vous répondre mais il ne me semble pas que cette proposition soit fondée sur le plan du droit international. Je ne pense pas que le problème se pose en ces termes.
Q - Qu'attendez-vous de votre visite à Alger ?
R - J'accorde un très grand intérêt à toutes mes relations avec l'Algérie. Je vais là-bas pour faire le point sur un certain nombre de dossiers que j'avais lancés ou débloqués ou annoncés lorsque j'y suis allé, peu de temps après l'accession à la présidence de M. Bouteflika.
Le temps a passé, il nous faut voir où nous en sommes, notamment sur le plan bilatéral pour peut-être intensifier nos rapports et aller vers la solution de ces problèmes. Je ferai le point de la situation en Algérie, j'aurai des entretiens très intéressants et nous parlerons de la situation dans la région.
Q - Pensez-vous que cette réunion de Lisbonne aura permis à l'Algérie et au Maroc d'évoluer dans leurs relations sur la question de la frontière terrestre. Cette question a-t-elle été abordée ?
R - Je ne peux pas dire que les problèmes bilatéraux sont réglés entre l'Algérie et le Maroc, ni l'affaire du Sahara ni d'autres problèmes de ce type. Cela dit, les pays maghrébins présents ont insisté sur la relance de L'UMA et ils ont parlé d'une éventuelle prochaine réunion au sommet, c'est plutôt de bon augure si cela se confirme. Ce n'est pas là que ces questions pouvaient être réglées, mais je crois que ce type de rencontre, - le fait qu'ils soient tous là pour parler avec nous, sur des sujets éventuellement sensibles et d'une manière très directe -, c'est une bonne chose. Cela ne peut que contribuer à renforcer au sein du Maghreb un esprit positif.
Q - (inaudible)
R - Je n'ai aucune opinion sur le procès, je n'ai jamais d'opinion sur les procès.
Lorsqu'il y a des procès, ce sont des affaires judiciaires et je n'ai pas à m'exprimer en tant que ministre sur ce sujet-là. Mais, les relations France-Afrique n'ont pas du tout été assombries par cela, les relations France-Afrique sont très fortes. Un sommet France-Afrique vient de se tenir à Yaoundé, et tous les dirigeants africains, aussi bien francophones que les autres, nous ont confirmé que pour eux, il était très important de maintenir ce rendez-vous parce que la France reste le grand pays occidental le plus engagé en Afrique même s'il y d'autres pays qui le sont également, le Portugal par exemple. Les pays africains n'ont pas du tout le sentiment que la relation soit sombre. Ils ont besoin de la coopération avec la France, ils ont besoin du soutien de la France au sein de l'Europe, du G7, de l'ONU etc.
Nous avons adapté complètement la politique africaine de la France, nous avons changé les méthodes, nous avons modifié les ministères, il y a eu beaucoup de réformes. C'est une politique qui ne comporte plus d'ingérence dans les affaires de ces pays indépendants. Nous avons tout changé, sauf l'engagement de la France qui reste profond par rapport aux pays africains. Je ne parle pas uniquement des pays qui ont des crises et des guerres, il ne faut pas penser qu'à cela. Il y a en Afrique bien sûr, un certain nombre de guerres et de pays en grandes tensions malheureusement, mais il y a aussi beaucoup d'autres pays qui poursuivent leur travail de démocratisation, de modernisation économique et nous sommes à leur côté. Je suis au contraire revenu avec une très bonne impression de Yaoundé.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 janvier 2001)