Déclaration de M. Léon Bertrand, ministre délégué au tourisme, sur le développement du tourisme de qualité dans la presqu'île du Cotentin, le 30 octobre 2006.

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Circonstance : Première édition des Virées Francophones dans le Cotentin (Manche) le 30 octobre 2006

Texte intégral

Monsieur le Préfet,
Monsieur le Sous-Préfet
Monsieur le député, Cher Jean LEMIERE
Mesdames et Messieurs les élus,
Chers Amis,


Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour inaugurer cette première édition des Virées Francophones, avec, comme invité d'honneur, l'ACADIE.

Cette manifestation, qui rend hommage à la créativité, au dynamisme mais aussi aux souffrances endurées par la première communauté française d'Amérique, me touche particulièrement car je suis, moi aussi, pour des raisons historiques, un « français d'Amérique ».

Nous avons parfois tendance à l'oublier mais la Guyane, dont je suis originaire, est aujourd'hui le seul territoire français et européen au sein du continent américain.

Au-delà de cette satisfaction d'ordre personnel, l'organisation de cette manifestation constitue une excellente initiative en matière de tourisme culturel.

C'est là, d'ailleurs, l'une des grandes forces de notre destination : notre capacité à combiner atouts naturels et patrimoniaux avec une offre d'animations particulièrement dynamique.

D'autres régions, comme celle de Bretagne et de PACA, ont fait de ces festivals un vecteur d'attractivité touristique majeur et je souhaite aux virées francophones le même « fabuleux » destin que d'autres rendez-vous de notoriété internationale comme, par exemple, le festival Interceltique de Lorient, qui a accueilli plus de 115 000 visiteurs en 2005.
Ces virées sont, en tout cas, un atout de plus pour un territoire qui me semble déjà bien pourvu.

Grâce à l'amélioration considérable de son infrastructure routière, la presqu'île du Cotentin peut aujourd'hui drainer les vastes bassins de clientèles du Bassin Parisien et des régions fortement urbanisées du nord de l'Europe.

Mais elle est également attractive pour les clientèles du sud de l'Angleterre avec Cherbourg, second port du trafic Transmanche après Calais.

Elle bénéficie d'un "phare touristique avec la cité de la Mer et profite largement de la mise en réseau des sites majeurs que sont le Moulin Marie RAVENEL à Rhétoville, le manoir du Tourp à Omonville la Rogue et le magnifique jardin du château de Vauville, que j'ai eu grand plaisir à découvrir aujourd'hui.

Vous possédez, en outre, des sites de tourisme de mémoire exceptionnels : Utah-Beach, Sainte-Mère-l'Eglise, qui sont inscrits dans l'opération Grand Site Normandie 44.

J'ai participé jeudi dernier aux « Premières Rencontres Internationales sur la Mémoire Partagée » qui ont réuni 25 pays, soucieux de défendre la mémoire combattante.

Et j'ai pu y exprimer les enseignements issus de l'expérience française qui favorise notamment l'accès de tous à cette formidable source d'information et de réflexion que sont les sites de mémoire, en particulier pour les jeunes générations.
La presqu'île bénéficie, enfin, d'un littoral très préservé qui associe des stations balnéaires et nautiques et des espaces naturels remarquables (Nez-de-Jobourg, dunes de Biville) propices aux randonnées pédestres.

Sans oublier le Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin qui offre des espaces ruraux et un patrimoine architectural de caractère, parfaits supports du tourisme de nature et de découverte de l'arrière pays.

J'ai conscience de tous les efforts qui ont été nécessaires pour parvenir à ce résultat, en particulier pour la protection des espaces naturels.

Et je souhaite rappeler à cet égard les mots prononcés par le Premier ministre au Mont Saint Michel :

« Notre pays possède des paysages exceptionnels qui font la fierté de nos compatriotes.

Ce patrimoine naturel, il nous faut le préserver et le valoriser [...]. C'est important pour renforcer l'attractivité touristique et économique de notre pays ».

Il convient en effet que le tourisme est essentiel pour notre économie car c'est un secteur dynamique et fortement créateur d'emplois.

A titre d'exemple, l'activité touristique représente 7,5 % de l'emploi salarié du bassin d'emploi de Cherbourg soit 3 900 emplois, directs et indirects, une part supérieure à la moyenne régionale (6,4 %).

Afin de booster cette filière majeure de l'économie régionale, de nombreux outils ont d'ores et déjà été mis en place, sur le plan régional ou départemental.
Une étude est en cours, sous maîtrise d'ouvrage de la Communauté Urbaine de Cherbourg : elle est destinée à la mise en oeuvre d'un schéma territorial de développement touristique sur le territoire.

Mais parmi les réalisations les plus notables, il y a bien sûr la démarche « Normandie Qualité Tourisme », mise en oeuvre dans la région dès 2001 et qui a donc devancé le Plan Qualité Tourisme, que j'ai initié en 2003.

Cette initiative a mobilisé l'ensemble des acteurs, professionnels et institutionnels, des deux régions.

Elle a permis de démontrer la capacité de votre région à dépasser ses frontières administratives pour favoriser le rayonnement touristique, ce qui est tout à fait remarquables.

Je sais que cette volonté de réunir les énergies tient à coeur à Jean LEMIERE et je crois que ce CRT commun montre à quel point la réussite peut être au rendez-vous quand il y a une volonté politique forte.
Aujourd'hui ce dispositif atteint de formidables résultats avec plus de 350 établissements labellisés et un taux de couverture de 25% des hôtels et des hôtels-restaurants de la région et de 44% des sites et lieux de visite accueillant plus de 10 000 visiteurs par an.

Mes services suivent de très prêt votre dispositif et je suis persuadé que nous en reparlerons ensemble bientôt.
Mesdames et Messieurs, Chers Amis,

Le tourisme dans le Cotentin a choisi et a su jouer la carte de la qualité et du
développement durable.

C'est un choix qui me paraît avisé car on constate une sensibilité grandissante de nos clientèles touristiques, françaises et étrangères, aux valeurs de solidarité, de citoyenneté et d'éthique.

Cela se traduit, pour le touriste, par le passage progressif d'un tourisme de consommation à un tourisme de participation, d'action, où la qualité de l'environnement devient un véritable critère de choix et où la recherche d'un tourisme respectueux des cultures et des lieux rend attractifs des sites plus confidentiels.

Ce respect des cultures est d'ailleurs au coeur des virées francophones et je souhaite à ces organisateurs autant qu'au public qui prendra plaisir à y participer une formidable réussite pour cette première édition.
Je vous remercie.


source http://www.tourisme.gouv.fr, le 6 novembre 2006