interview de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, dans "Le bien public" du 10 novembre 2006, notamment sur la coopération européenne en matière d'énergie et les fonds européens en faveur de l'emploi.

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Circonstance : Déplacement en Bourgogne, le 10 novembre 2006

Média : Le Bien Public

Texte intégral

Q - Que répondez-vous à ceux, comme Nicolas Dupont-Aignan par exemple, qui ont estimé que "la récente panne d'électricité géante, provoquée par la défaillance du réseau allemand, démontre grandeur nature la folie de la politique européenne de l'énergie, visant à créer un marché unique et dérégulé" ?

R - Cela montre au contraire que la solidarité européenne joue déjà. Grâce aux capacités d'interconnexion, et au professionnalisme des équipes d'EDF et de RTE, nous avons réussi à mettre en route 5 000 mégawatts de capacité supplémentaire en une heure et demie et à éviter un black-out total en Europe. Cet incident a été provoqué, semble-t-il, en Allemagne par l'interruption de deux lignes de 400 000 volts pour laisser passer un navire sur l'Elbe. Nous avons demandé qu'une commission d'enquête explique en détail ce qui s'est passé. Mais l'essentiel est que, grâce au professionnalisme du personnel et à la solidarité européenne, nous ayons fait face à cette défaillance.

Q - Lundi, le comité interministériel consacré à l'Europe a été retransmis en direct sur la chaîne Public Sénat. Comment avez-vous jugé cette première ?

R - Ce fut une très bonne initiative car il est essentiel de montrer comment les choses se passent, comment les décisions se prennent. C'est particulièrement vrai en matière européenne où, parfois, les gens ont le sentiment que le fonctionnement est opaque.
Par ailleurs, cela rend l'Europe plus concrète ce qui est une de mes préoccupations essentielles. Cela s'est très bien passé à tel point que nous avons vite oublié que les caméras étaient là !

Q - Dans une tribune publiée mardi par nos confrères du Monde, vous demandez aux candidats à la présidentielle de préciser leurs ambitions pour l'Europe. Pour votre part, qu'attendez-vous, dans ce domaine, du candidat de votre parti ?

R - Tout candidat devra avoir de l'ambition et de la crédibilité. L'Europe doit occuper la place qu'elle mérite dans les débats de la campagne : nos concitoyens ont le droit de savoir ce qu'on leur propose sur tous les sujets importants pour leur avenir et les questions européennes en font partie. Elles touchent tous les secteurs, la croissance, l'environnement, le social, etc. L'Europe est présente dans la vie quotidienne de tous les Français.

Q - Vous visiterez deux sociétés à Dijon vendredi qui bénéficient de l'aide européenne. Pouvez-vous nous détailler, en quelques mots, l'action des fonds européens, sur 2007-2013, en faveur de l'emploi ?

R - A l'invitation de Louis de Broissia, je visiterai la société Oncodesign, qui a reçu 775 000 euros de l'Europe pour la formation et la recherche, et la coopérative l'Envol qui accompagne des chômeurs de longue durée et des RMistes dans leur parcours d'entrepreneurs qui a bénéficié de 45 000 euros de fonds européens. Exemples parmi beaucoup d'autres de l'action de l'Europe pour l'emploi et la réinsertion partout en France. Notre pays recevra près de 13 milliards d'euros entre 2007 et 2013 pour co-financer des projets de toute nature qui auront un impact favorable sur l'emploi.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 novembre 2006