Point de presse de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, sur les fonds européens alloués aux régions françaises, notamment la Bourgogne, à Dijon le 10 novembre 2006.

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Circonstance : Déplacement en Bourgogne, le 10 novembre 2006

Texte intégral

Je tiens à remercier, avant même de commencer, le président Louis de Broissia, sénateur et président du Conseil général de la Côte d'Or, de son invitation. J'ai passé une journée très intéressante grâce à lui. Permettez-moi d'associer à ces remerciements la préfecture, vous-même, Monsieur le Secrétaire général, mais aussi M. le Préfet auquel je vous demande de transmettre mes salutations. Le Préfet est à Bruxelles pour la conférence des préfets de région. Merci à tous, je sais que toute visite ministérielle représente du travail, de l'organisation, du temps, et il faut donc que chacun en soit remercié.
De mon côté, vous le savez, je m'attache à me déplacer aussi souvent que je le peux dans nos régions pour voir l'action de l'Europe sur le terrain, voir ce qu'elle fait concrètement, écouter aussi ce que l'on en dit et être au contact des gens autant que cela est possible.
Je crois très profondément - je suis marquée par mon expérience - que nous gagnerions tous à parler de l'Europe autrement. C'est-à-dire non pas seulement par les négociations, par les directives comme je vous le disais tout à l'heure, par les règlements, même s'il en faut, comme dans tout organisme - même un conseil municipal doit délibérer - et c'est cela qui permet l'action. Mais ce qui compte, c'est l'action que cela permet plus que la délibération. Nous avons eu cette mauvaise habitude de ne parler de l'Europe que par la mécanique et non pas par l'action. Donc, je m'emploie dans mes fonctions à aller sur le terrain pour parler, justement, de ce dont on ne parle pas suffisamment : l'action concrète de l'Europe. Et puis, dans notre pays, malheureusement, nous ne savons pas suffisamment que l'Europe aide au développement économique et social de chacune de nos régions. Nous avons la chance de bénéficier de fonds européens, les fonds structurels. Toutes nos régions en bénéficient. Chaque région française reçoit plusieurs centaines de millions d'euros, non pas par an, mais sur la période du budget européen, qui est découpée en période de six ans. La prochaine est de 2007 à 2013. Dans toute la France, chaque année, ce sont des milliers de projets qui sont co-financés par les fonds européens et qui touchent à tous les domaines : l'insertion, la formation, l'emploi - nous en avons vu deux exemples aujourd'hui - mais aussi l'environnement, la culture, les quartiers, les pépinières d'entreprises, etc. Partout dans notre pays, cela touche l'ensemble des activités économiques et sociales.
La Bourgogne reçoit un soutien européen important. L'Europe vous aide à faire beaucoup en complément de l'action publique, en complément de l'action du gouvernement et de l'Etat, pour répondre au mieux aux premières préoccupations de nos concitoyens : l'emploi évidemment et la formation, l'activité économique, l'insertion voire la réinsertion. L'enveloppe dont bénéficie la région Bourgogne sur la période 2000/2006 - c'est la période budgétaire qui s'achève - était de 407 millions d'euros, comme quoi quand je vous disais que chaque région dispose de plusieurs centaines de millions d'euros, c'est bien le cas ici ! Il y aura une légère baisse à partir de 2007, pour la période 2007/2013, mais la région s'en sort très honorablement par rapport à d'autres régions françaises puisqu'on m'a indiqué que la répartition qui avait été faite donnait 392 millions d'euros à la région. 407, 392, nous sommes pratiquement dans la même enveloppe. Pour le département de la Côte-d'Or, je citerai quelques exemples tout à l'heure. Au total, il y a plus de 150 projets qui ont été aidés pour cette période 2000/2006. Ce matin, j'ai visité l'Envol, qui est lauréate du concours Talents 2005. Cette association a reçu des fonds européens pour 45 000 euros. Ceci permet d'accompagner des personnes en recherche d'emploi, de les aider à monter leur propre entreprise. Parfois même, j'en ai vu ce matin, ce sont des gens qui ont, dans leur parcours professionnel, des difficultés, qui se sont trouvés exclus du marché de l'emploi et qui reviennent grâce à cela dans une vie sociale et active et pour ce qui les concerne, dans de bonnes conditions et avec le sourire ! J'ai trouvé que tout le monde était très tonique et ça fait plaisir à voir ! Cet après-midi, vous l'avez vu comme moi, la société Oncodesign, spécialisée dans la recherche contre le cancer, en pointe dans les nouvelles technologies, attire des fonds européens sous différents programmes, à la fois le fonds social européen, pour les actions de formation et des programmes de recherche - ou PCRD "Programme Cadre de Recherche et Développement". Vous nous avez donné les chiffres, tout à l'heure, Madame. Au total, cela a représenté plus de 775 000 euros pour votre entreprise. Et c'est tant mieux ; je vous félicite d'avoir présenté un dossier d'une qualité telle que cela ait pu marcher ! J'avais choisi, dans cette visite, de mettre plutôt l'accent sur les actions d'emploi, de formation et d'activité économique. Mais, je veux vous citer d'autres exemples dans la région ou dans le département. Cette année, a été inaugurée la première chaufferie-paille en France de 5 mégawatts, ce qui n'est pas rien ! Cela permet de s'assurer la couverture de la majeure partie des besoins en énergie du site de Valduc, à quelques dizaines de kilomètres d'ici. Le projet a bénéficié de 415 000 euros de fonds européens. Dans un autre département, à Digoin, en Saône-et-Loire, un ancien bâtiment militaire a été réhabilité et sert maintenant de pôle de formation, d'information. Il a reçu 270 000 euros. En Côte D'or, et à Dijon même, tout le monde sait que la friche, enfin l'ancienne friche industrielle de la Seita, a été transformée en zone industrielle et commerciale. Je n'ai pas besoin de vous dire qu'avec "Ikea", qui a reçu 1,3 millions d'euros de fonds européens et qui s'y est implanté, plusieurs centaines d'emplois ont été créés. Autre exemple pour vous montrer la diversité des actions possibles : une action très classique de l'Europe, la réhabilitation de quartier. Le quartier des Grésilles, à Dijon, a reçu 1,8 millions du FEDER pour l'implantation d'activités structurantes, soit une médiathèque, une bibliothèque, des maisons de service, etc. L'Europe intervient toujours avec d'autres, en co-financement : 10, 15, 20 25 jusqu'à 50 %, vous voyez que c'est tout de même considérable.
Voilà mon principal message : c'est important de mieux expliquer ce que fait l'Europe pour nos concitoyens. Elle est présente en réalité dans nos vies quotidiennes, ce n'est pas quelque chose d'abstrait, de théorique, de mystérieux, de lointain. Elle nous aide tous les jours dans notre développement économique et social et cela n'est pas assez connu. Je crois, qu'en réalité, beaucoup de Français l'ignorent et même, parfois, parmi des bénéficiaires de ces fonds, certains l'ignorent. C'est une situation paradoxale, dira-t-on pour rester tout à fait modéré ! Alors, nous allons changer les choses : avec le ministère de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire, nous avons oeuvré, depuis quelques mois, pour tirer parti du fait que nous ouvrons une nouvelle période budgétaire à partir du 1er janvier. 2007/2013 sera la prochaine période du budget européen. Donc, à partir du 1er janvier 2007, un nouveau dispositif sera en place avec deux mesures. Une circulaire sera adressée aux préfets de régions pour que le nécessaire soit fait. Première nouveauté : des panneaux d'information seront apposés sur tout projet recevant au moins 500 000 euros de financements européens. Cela concernera ainsi le plus grand nombre de projets possible. Il y a, aujourd'hui, théoriquement, une obligation d'information pour la plupart des fonds européens mais cela n'est pas toujours respecté. Le résultat de tout cela est que, malheureusement, on voit très rarement ces panneaux. Les citoyens ne savent pas ce que l'Europe fait pour eux. Ce n'est pas bien, ce n'est pas normal et cela va changer.
Deuxième nouvelle mesure et je m'arrêterai là. Dans chaque préfecture de région, une partie du site Internet devra être dédiée à la présentation des projets qui sont aidés, dans la région, par des fonds européens. En allant naviguer sur le net, il faut pouvoir, tout simplement, savoir que ce sont des dizaines et des dizaines de projets qui sont aidés dans chaque département.
Je trouve que nous avons un pays beaucoup plus dynamique et positif que nous ne le laissons penser parfois. Donc, regardons de l'avant avec l'esprit tonique, c'est comme cela que nous nous en sortirons le mieux !
Merci de votre intérêt !Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 novembre 2006