Texte intégral
Q - Mme Colonna, bonjour.
R - Bonjour.
Q - Vous êtes ministre déléguée aux Affaires européennes, vous êtes venue à Dijon, ici, pour visiter l'Envol qui aide des entrepreneurs à monter leurs projets. Pourquoi ? Quel est le rapport avec votre fonction ?
R - Je souhaite montrer que l'Europe n'est pas quelque chose d'abstrait, de théorique ou d'ennuyeux mais que ce sont des aides dans nos vies quotidiennes et le plus souvent pour l'emploi, pour l'insertion, pour la formation. L'Europe est donc quelque chose qui est présent sur le terrain, qui aide nos concitoyens, qui est concret et positif ! J'ai visité ce matin l'Envol qui bénéficie, entre autres, de fonds européens et qui a d'ailleurs la gentillesse de le dire et de l'expliquer. Tout le monde ne le fait pas. Grâce à cela, ils peuvent aider et accompagner un certain nombre de personnes à créer leur entreprise en les aidant, en les accueillant, en leur facilitant les activités de gestion ainsi qu'en leur offrant des formations et des services de conseil. Ils ont une très large gamme d'activités. Je crois que c'est formidable de voir tout le monde se tenir la main.
Q - Pourtant l'Union européenne et l'économie solidaire ou le tiers secteur comme on l'appelle là-bas ne sont pas forcément très compatibles, je ne me souviens pas de grands discours de M. Mac Creevy qui font l'éloge de ce secteur ?
R - Le Commissaire dont vous parlez, qui est un homme charmant d'ailleurs, a une fonction : il est commissaire au marché intérieur et, donc, sa responsabilité est de veiller à ce que, dans le marché commun, il n'y ait pas de distorsions de concurrence. Il aura donc un regard qui est orienté par sa fonction, c'est normal, mais le collège des commissaires fonctionne comme un collège : aucun des commissaires n'est ''propriétaire'' de son secteur. Ce qui est important dans votre question c'est qu'elle me donne l'occasion de rappeler que contrairement à ce que beaucoup de monde croit, l'Europe c'est aussi du social, de l'emploi, du développement économique et, croyez-moi, cela nous aide sacrément. Nous avons la chance de bénéficier de millions et de millions d'euros de fonds européens, c'est normal et tant mieux, mais il faut le faire savoir !
Q - Justement l'Europe a développé d'autres choses pour l'emploi. Il y a EURES, c'était l'année de la mobilité, c'est encore l'année de la mobilité des travailleurs. Comment cela se fait que personne ne le sache ?
R - Parce que nous sommes tous responsables, hélas, de cet état de fait. L'Europe est présente dans nos vies quotidiennes mais on ne le dit pas assez. Il arrive même que des personnes ou des entreprises, qui bénéficient de fonds européens, ne le savent pas elles-mêmes, ce qui est quand même le comble ! Mais il faudra apprendre à parler de l'Europe autrement : ne pas simplement en parler pour des négociations, des réglementations, des directives. Il en faut, c'est comme dans une ville : un conseil municipal doit prendre des décisions dans les délibérations du conseil municipal mais ce qui compte ce n'est pas cela ! Ce qui compte, c'est l'action que cela permet de mener : ce que fait la commune, le département et ce que fait l'Europe. Donc, peut-être, faut-il y réfléchir et, maintenant, il va falloir parler de l'Europe autrement !source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 novembre 2006