Texte intégral
Chers Camarades,
Comme Premier secrétaire, je veux saluer la belle réussite de ce débat. Elle est due d'abord à ceux qui l'ont organisé (les Premiers secrétaires des Fédérations de la région Midi-Pyrénées) ; elle est aussi due aux candidats qui ont donné leurs choix, marqué leur démarche, précisé leur méthode, avancé leurs priorités. Et ce succès, c'est le vôtre et plus largement celui du Parti socialiste qui donne, ce soir, la plus belle image qui soit d'un parti démocratique.
Comme toujours, c'est à Toulouse que nous tenons notre dernière réunion de campagne. Ce qui est vrai aujourd'hui sera vrai demain : ce sera à Toulouse que nous clôturerons la campagne de notre candidat ou de notre candidate pour la victoire en 2007. Je ne le dis pas parce que je suis à Toulouse ; je le dis tout simplement parce que c'est toujours ici, à Toulouse, que nos rassemblements donnent le souffle nécessaire qui permet d'arracher la victoire.
Mais, nous n'en sommes pas là. Nous sommes à une semaine du vote du 16 novembre et à 6 mois du scrutin décisif de l'élection présidentielle.
Nous venons de vivre collectivement une procédure inédite. Une primaire au sein du PS, avec pas moins de 6 débats (3 à la télévision, 3 devant les militants). Cette procédure qui aurait pu nous déchirer, nous séparer, nous a permis -au contraire- de nous unir sur l'essentiel. Cela n'a été possible que parce que les candidats eux-mêmes ont respecté et le débat et le sens même de cette procédure : non pas simplement être meilleur que l'autre, mais faire gagner le Parti socialiste et la gauche en 2007. Cette procédure et ces candidats donc ont fait honneur à nos idées, à notre Parti, y compris dans toute sa diversité.
C'est un exercice de démocratie interne dont nous devons être collectivement fiers.
OUI je suis fier, en tant que Premier secrétaire du Parti socialiste, d'avoir pu accueillir 70 000 nouveaux adhérents, venus pour décider avec nous du choix de notre candidat(e) et qui, de gré et non de force, devront rester avec nous. À nous de leur montrer que d'être militant, ce n'est pas simplement voter à un moment, mais de participer à des choix, de réfléchir ensemble et de permettre la victoire le moment venu. Et, au lendemain de la victoire -si elle vient, il faut rester au Parti socialiste car le plus dur commencera : la bataille contre les groupes de pression, les milieux d'argent
OUI, je suis fier d'avoir pu faire apparaître les convergences sur l'essentiel, c'est-à-dire sur le projet socialiste car il nous unit tous et nous engage tous. Et le candidat(e) que nous choisirons sera le candidat(e) du projet socialiste.
OUI, je suis fier aussi d'avoir pu regarder les différences qui ne tiennent pas simplement aux personnes ou au style, mais aux démarches politiques et à l'affirmation de priorités ou d'urgences, à l'engagement sur le calendrier qui sera le nôtre. Il est normal qu'il y ait des différences ; nous ne sommes pas dans un parti de supporters, portant des pancartes. Nous ne sommes pas ici des partisans de l'un ou de l'autre ; nous sommes des militants éclairés pour faire le choix qui doit nous permettre de nous rassembler, de gagner, mais aussi de réussir et nous ne réussirons pas seuls.
OUI, je suis fier d'avoir pu mettre en discussion nos idées au grand jour devant non seulement les militants socialistes, mais devant les Français, à travers ces débats télévisés. Rien n'aura donc été occulté, écarté, caché ; aucun sujet n'aura été mis de côté.
Le débat n'a pas dégénéré en combat, la différence en division, la compétition en confrontation. Nous y avons tous veillé : candidats, militants, responsables du Parti. Et les débordements ont été rares et l'essentiel a été maîtrisé.
Soyez fiers, anciens ou nouveaux adhérents, d'appartenir à un tel parti qui a pris ce risque et qui l'a dominé. Le choix que nous avons fait appelle d'autres évolutions démocratiques ; il servira d'exemple à d'autres.
Mais, il leur reste du chemin à faire. L'UMP n'est qu'une machine personnelle qui se confond aujourd'hui avec un ministère et dont le siège est Place Beauvau ; un parti qui ne tolère pas d'autres débats que celui entre le Président de l'UMP et le candidat déclaré de l'UMP, entre le Président du Conseil général des Hauts-de-Seine et le Ministre de l'Intérieur ; entre Nicolas et SARKOZY... Bref, entre le « je » et le « moi ».
Au PS, ce sont les militants qui décident de leur avenir. C'est un parti qui n'appartient à personne, qui n'est confisqué par personne parce que c'est vous et seulement vous qui allez décider.
C'est pourquoi, je veux saluer l'ensemble des militants qui peuvent aujourd'hui voter : près de 220 000 vont le faire. Jamais, dans l'histoire du Parti socialiste, nous n'avons été si nombreux à pouvoir participer à une décision de cette importance.
Tout dépend désormais de nous.
Et c'est pourquoi je veux lancer un appel à tous les adhérents du Parti socialiste. Il est simple :
VOTEZ MASSIVEMENT le 16 novembre et le 23 si c'est nécessaire ; vous allez en effet décider non pas simplement pour vous-mêmes ou pour votre parti, mais pour la gauche qui se rassemblera derrière nous au premier ou au second tour et pour le pays car vous allez décider de la personne qui sera -si les Français nous suivent- le prochain Président de la République. Vous avez ce droit de décider ; vous avez aujourd'hui le devoir de voter le 16 novembre. Il faut donner de la force à celui ou celle qui sera ainsi choisie ; il faut que le 16 ou le 23, le candidat(e) qui sera élu par les militants soit porté par la force de ce vote, par l'ampleur de la participation, par la mobilisation de toutes et de tous.
VOTEZ LIBREMENT. Au Parti socialiste, chacun est libre. Ce qui n'empêche pas que certaines « éminences » donnent leur préférence. Mais chacun au fond de lui-même, en conscience et en responsabilité, décidera. En Conscience pour comprendre les enjeux d'aujourd'hui : répondre aux urgences sociales, à la perte de confiance, à la crise démocratique, à la panne de l'Europe, aux déséquilibres de la planète, à tous les risques qui menacent notre propre démocratie, notre propre République. Nous aurons tant à faire. En responsabilité: le choix que nous devons faire est celui de la victoire ; le danger est trop grand d'une reconduction de la droite pour cinq ans, d'une dilution de notre pacte social et républicain, d'une désespérance sociale, d'une violence qui monte. L'attente est forte vers nous pour que nous soyons négligents, indifférents ou insouciants en ne pensant qu'à nous-mêmes. Vous avez le devoir de victoire ; mais vous avez plus que cela : vous avez le devoir de réussir au lendemain des élections présidentielle et législatives du printemps prochain. Il faut réussir, durer, transformer, travailler pour le pays. Nous ne sommes pas là simplement dans une banale alternance, pour une revanche de 2002 ; nous sommes là pour porter l'espoir du socialisme en France, en Europe et dans le monde. Voilà notre responsabilité.
VOTEZ SEREINEMENT, chacun peut avoir ici ses préférences, mais nous avons tous une obligation : nous rassembler, quel qu'ait été notre choix, derrière celui ou celle qui sera désigné. C'est l'obligation qui pèse sur chacun d'entre nous. Mais, il y a presque une obligation supérieure qui pèsera sur celui ou celle qui aura été désigné : c'est de travailler avec tous et avec toutes ; c'est d'appeler tous ceux qui ont fait un autre choix que lui ou qu'elle à participer à la campagne des socialistes et, demain, au travail commun. Il n'y a pas de réussite possible s'il n'y a pas l'unité des socialistes. C'est parfois pour avoir abandonné cette règle simple d'être tous ensemble que nous avons connu le chagrin des défaites. Et, au-delà de la personne qui sera choisie, il ne doit y avoir qu'un vainqueur à l'issue du vote : le Parti socialiste avec le projet qu'il porte et l'idéal qu'il sert.
Notre parti jouera à côté de notre candidat ou de notre candidate le premier rôle dans la campagne. De la mobilisation militante, de la participation de nos élus, de l'implication de nos principaux responsables dépendra la capacité pour nous de convaincre une majorité de Français à voter pour le Parti socialiste. Ce que nous sommes constitue une force unie, présente, solidaire qui doit se mettre en mouvement dès le lendemain de la désignation de notre candidat ou de notre candidate pour entraîner une dynamique bien au-delà de nous-mêmes. Et c'est pour avoir, parfois, laissé de côté le Parti socialiste dans des campagnes électorales que nous avons connu des défaites alors que nous méritions des victoires.
Qu'est-ce que cela veut dire ?Cela veut dire que nos instances joueront tout leur rôle, que nos fédérations prendront toute leur place et que notre candidat, en liberté, disposera des relais indispensables, nécessaires, sur le territoire, comptera sur les élus, les militants, les experts et toutes celles et tous ceux qui, sur le terrain (dans leur commune, sur leur lieu de travail) démultiplieront la parole pour reconquérir un à un les suffrages. Je ne connais pas de meilleure stratégie de communication, pas de plus belle émission de télévision que le contact direct entre un militant et un citoyen. C'est vous qui avez la réponse de la victoire pour 2007.
Nous lancerons une campagne d'adhésion au Parti socialiste dès le lendemain de notre congrès de désignation du candidat ou de la candidate. Nous avons besoin, une fois encore, de faire participer à notre démarche les Françaises et les Français de gauche qui veulent contribuer au changement et qui doivent trouver leur place dans notre parti pour faire élire notre candidat ou notre candidate. N'ayons rien à craindre de ces mouvements, de ces adhésions peut-être fugaces, de ces solidarités d'un instant ; accueillons toutes ces énergies dans notre parti si nous voulons, demain, être plus forts.
Nous préparerons avec la candidate ou le candidat les grandes priorités, les grandes propositions de la campagne, sur la base de notre projet et dans la perspective des prochaines élections législatives. Car, il faudra tout engager : campagne présidentielle, campagne des législatives pour que nous puissions avoir, au lendemain de notre victoire pour la présidentielle, la majorité qui conviendra pour soutenir celui ou celle que nous aurons choisie.
La dernière tâche qui nous revient, c'est celle de rassembler la gauche. Nous l'avons déjà fait avec le parti radical de gauche -et je veux saluer cette démarche. Parti qui a accepté de s'associer à nous pour gagner et nous qui avons accepté de présenter des candidats communs avec le PRG pour les élections législatives. Ce n'est, je le sais, pas facile. Mais, nous l'avons fait car, pour nous, il était important de ne pas répéter les erreurs d'hier et de faire qu'il y ait un candidat non pas simplement socialiste, mais commun de la gauche dès le premier tour de l'élection présidentielle.
Nous proposerons cette méthode-là à d'autres, y compris à ceux qui ont déjà annoncé leur candidature... Comme une espèce de manie qui les reprend tous les cinq ans... Comme une espèce d'obligation pour exister. Il faut que l'on dise à nos amis que l'on peut faire de la politique, que l'on peut servir son pays, on peut être utile à la gauche sans être candidat à l'élection présidentielle !
Aujourd'hui, me semble-t-il, dans le paysage de la gauche, nous avons moins besoin de candidatures et plus besoin d'électeurs... Que chacun en tire la leçon utile.
Pour autant, nous ne ménagerons pas notre peine pour convaincre de l'union et pour rassembler. Nous ferons tout pour que le rassemblement se fasse et, par exemple, je confirme que nos élus n'accorderont pas d'autres parrainages qu'aux candidats socialistes... Ce qui est tout de même la moindre des choses quand on est porteur d'un idéal comme le nôtre ! Si nous pouvons rassembler la gauche dès le premier tour, tant mieux ; mais, nous ferons en sorte d'avoir le score le plus élevé possible dès le premier tour. Nous voulons avoir le meilleur résultat dès le premier tour. Pourquoi ? Pas simplement pour être présent au second tour... encore que ! Mais parce que la dynamique de la victoire se fait d'abord au premier tour. Et c'est en ayant le niveau le plus élevé au premier tour que nous ferons, dans l'intérêt même de la gauche, la victoire au second.
C'est pourquoi nous devons engager cette dynamique avec toute la gauche, y compris avec celle qui ne veut pas gouverner avec nous. Elle en a bien le droit ; mais à la condition qu'elle veuille aussi battre la droite. Que cela peut-il signifier d'être plus à gauche que nous, si c'est pour laisser 5 ans de plus à la droite encore plus à droite ?
Voilà, Chers Camarades, ce qui nous attend au lendemain de notre procédure de désignation.
Soyez fiers, camarades du Parti socialiste. Ayez confiance en vous, en votre décision. Votez massivement dès le 16 novembre. Rassemblez vous derrière celui ou celle qui sera choisie. Préparez vous à cette grande bataille qu'est l'élection présidentielle, elle sera âpre, dure, difficile.
Nous avons devant nous une droite qui ne renoncera à rien, qui engagera tous les moyens de l'Etat, toutes les forces de l'argent, qui utilisera toutes les méthodes, tous les procédés -y compris de faire campagne aujourd'hui encore aux frais du contribuable ; une droite qui fera aussi toutes les confusions -Nicolas SARKOZY vient de dire qu'il voulait faire rendre gorge aux patrons voyous... Peut-être les connaît-il mieux que nous ! Je l'entendais demander le remboursement des aides aux entreprises qui délocalisent ! Demander la sécurité sociale professionnelle ! Le droit opposable au logement... Je me suis demandé s'il avait confondu dans ses papiers le projet du Parti socialiste avec celui de l'UMP... Mais, si je puis dire, je me suis rassuré car il annonçait tout de go la suppression de tous les droits de succession, y compris pour les plus grandes fortunes : Ah ! il reste sur l'essentiel.
Mais c'est cette confusion-là, celle qui en 1995 nous parlait de la fracture sociale, en 2002 nous parlant de la sécurité pour ne pas parler du reste, qui est encore aujourd'hui à l'oeuvre. Et que dire de ce discours qui utilise les thèmes, les rhétoriques, les figures de l'extrême droite, au prétexte d'en avoir les suffrages au second tour en accordant les parrainages dès le premier. Que dire de cette façon de faire de la politique où l'on utilise les peurs, les craintes -elles sont légitimes- de notre société pour capter des suffrages, tout en refusant de comprendre qu'à chaque fois que l'on tient le discours de l'extrême droite on fait d'abord des voix pour l'extrême droite.
Il faudra donc livrer bataille et je sais que ce sera la bataille de tous. Je sais que vous voulez, nous le voulons, participer à une belle victoire pour la France, pour l'Europe et pour l'idéal qui est le nôtre : celui du socialisme. On a parlé de François Mitterrand et l'on a eu raison. Mais, finalement, la tâche qui nous incombe après 12 ans de chiraquisme, c'est de donner un successeur à François Mitterrand.
Ce qui est sûr, ce que je veux croire, c'est que le successeur de François Mitterrand était là ce soir.
Source http://www.parti-socialiste.fr, le 15 novembre 2006
Comme Premier secrétaire, je veux saluer la belle réussite de ce débat. Elle est due d'abord à ceux qui l'ont organisé (les Premiers secrétaires des Fédérations de la région Midi-Pyrénées) ; elle est aussi due aux candidats qui ont donné leurs choix, marqué leur démarche, précisé leur méthode, avancé leurs priorités. Et ce succès, c'est le vôtre et plus largement celui du Parti socialiste qui donne, ce soir, la plus belle image qui soit d'un parti démocratique.
Comme toujours, c'est à Toulouse que nous tenons notre dernière réunion de campagne. Ce qui est vrai aujourd'hui sera vrai demain : ce sera à Toulouse que nous clôturerons la campagne de notre candidat ou de notre candidate pour la victoire en 2007. Je ne le dis pas parce que je suis à Toulouse ; je le dis tout simplement parce que c'est toujours ici, à Toulouse, que nos rassemblements donnent le souffle nécessaire qui permet d'arracher la victoire.
Mais, nous n'en sommes pas là. Nous sommes à une semaine du vote du 16 novembre et à 6 mois du scrutin décisif de l'élection présidentielle.
Nous venons de vivre collectivement une procédure inédite. Une primaire au sein du PS, avec pas moins de 6 débats (3 à la télévision, 3 devant les militants). Cette procédure qui aurait pu nous déchirer, nous séparer, nous a permis -au contraire- de nous unir sur l'essentiel. Cela n'a été possible que parce que les candidats eux-mêmes ont respecté et le débat et le sens même de cette procédure : non pas simplement être meilleur que l'autre, mais faire gagner le Parti socialiste et la gauche en 2007. Cette procédure et ces candidats donc ont fait honneur à nos idées, à notre Parti, y compris dans toute sa diversité.
C'est un exercice de démocratie interne dont nous devons être collectivement fiers.
OUI je suis fier, en tant que Premier secrétaire du Parti socialiste, d'avoir pu accueillir 70 000 nouveaux adhérents, venus pour décider avec nous du choix de notre candidat(e) et qui, de gré et non de force, devront rester avec nous. À nous de leur montrer que d'être militant, ce n'est pas simplement voter à un moment, mais de participer à des choix, de réfléchir ensemble et de permettre la victoire le moment venu. Et, au lendemain de la victoire -si elle vient, il faut rester au Parti socialiste car le plus dur commencera : la bataille contre les groupes de pression, les milieux d'argent
OUI, je suis fier d'avoir pu faire apparaître les convergences sur l'essentiel, c'est-à-dire sur le projet socialiste car il nous unit tous et nous engage tous. Et le candidat(e) que nous choisirons sera le candidat(e) du projet socialiste.
OUI, je suis fier aussi d'avoir pu regarder les différences qui ne tiennent pas simplement aux personnes ou au style, mais aux démarches politiques et à l'affirmation de priorités ou d'urgences, à l'engagement sur le calendrier qui sera le nôtre. Il est normal qu'il y ait des différences ; nous ne sommes pas dans un parti de supporters, portant des pancartes. Nous ne sommes pas ici des partisans de l'un ou de l'autre ; nous sommes des militants éclairés pour faire le choix qui doit nous permettre de nous rassembler, de gagner, mais aussi de réussir et nous ne réussirons pas seuls.
OUI, je suis fier d'avoir pu mettre en discussion nos idées au grand jour devant non seulement les militants socialistes, mais devant les Français, à travers ces débats télévisés. Rien n'aura donc été occulté, écarté, caché ; aucun sujet n'aura été mis de côté.
Le débat n'a pas dégénéré en combat, la différence en division, la compétition en confrontation. Nous y avons tous veillé : candidats, militants, responsables du Parti. Et les débordements ont été rares et l'essentiel a été maîtrisé.
Soyez fiers, anciens ou nouveaux adhérents, d'appartenir à un tel parti qui a pris ce risque et qui l'a dominé. Le choix que nous avons fait appelle d'autres évolutions démocratiques ; il servira d'exemple à d'autres.
Mais, il leur reste du chemin à faire. L'UMP n'est qu'une machine personnelle qui se confond aujourd'hui avec un ministère et dont le siège est Place Beauvau ; un parti qui ne tolère pas d'autres débats que celui entre le Président de l'UMP et le candidat déclaré de l'UMP, entre le Président du Conseil général des Hauts-de-Seine et le Ministre de l'Intérieur ; entre Nicolas et SARKOZY... Bref, entre le « je » et le « moi ».
Au PS, ce sont les militants qui décident de leur avenir. C'est un parti qui n'appartient à personne, qui n'est confisqué par personne parce que c'est vous et seulement vous qui allez décider.
C'est pourquoi, je veux saluer l'ensemble des militants qui peuvent aujourd'hui voter : près de 220 000 vont le faire. Jamais, dans l'histoire du Parti socialiste, nous n'avons été si nombreux à pouvoir participer à une décision de cette importance.
Tout dépend désormais de nous.
Et c'est pourquoi je veux lancer un appel à tous les adhérents du Parti socialiste. Il est simple :
VOTEZ MASSIVEMENT le 16 novembre et le 23 si c'est nécessaire ; vous allez en effet décider non pas simplement pour vous-mêmes ou pour votre parti, mais pour la gauche qui se rassemblera derrière nous au premier ou au second tour et pour le pays car vous allez décider de la personne qui sera -si les Français nous suivent- le prochain Président de la République. Vous avez ce droit de décider ; vous avez aujourd'hui le devoir de voter le 16 novembre. Il faut donner de la force à celui ou celle qui sera ainsi choisie ; il faut que le 16 ou le 23, le candidat(e) qui sera élu par les militants soit porté par la force de ce vote, par l'ampleur de la participation, par la mobilisation de toutes et de tous.
VOTEZ LIBREMENT. Au Parti socialiste, chacun est libre. Ce qui n'empêche pas que certaines « éminences » donnent leur préférence. Mais chacun au fond de lui-même, en conscience et en responsabilité, décidera. En Conscience pour comprendre les enjeux d'aujourd'hui : répondre aux urgences sociales, à la perte de confiance, à la crise démocratique, à la panne de l'Europe, aux déséquilibres de la planète, à tous les risques qui menacent notre propre démocratie, notre propre République. Nous aurons tant à faire. En responsabilité: le choix que nous devons faire est celui de la victoire ; le danger est trop grand d'une reconduction de la droite pour cinq ans, d'une dilution de notre pacte social et républicain, d'une désespérance sociale, d'une violence qui monte. L'attente est forte vers nous pour que nous soyons négligents, indifférents ou insouciants en ne pensant qu'à nous-mêmes. Vous avez le devoir de victoire ; mais vous avez plus que cela : vous avez le devoir de réussir au lendemain des élections présidentielle et législatives du printemps prochain. Il faut réussir, durer, transformer, travailler pour le pays. Nous ne sommes pas là simplement dans une banale alternance, pour une revanche de 2002 ; nous sommes là pour porter l'espoir du socialisme en France, en Europe et dans le monde. Voilà notre responsabilité.
VOTEZ SEREINEMENT, chacun peut avoir ici ses préférences, mais nous avons tous une obligation : nous rassembler, quel qu'ait été notre choix, derrière celui ou celle qui sera désigné. C'est l'obligation qui pèse sur chacun d'entre nous. Mais, il y a presque une obligation supérieure qui pèsera sur celui ou celle qui aura été désigné : c'est de travailler avec tous et avec toutes ; c'est d'appeler tous ceux qui ont fait un autre choix que lui ou qu'elle à participer à la campagne des socialistes et, demain, au travail commun. Il n'y a pas de réussite possible s'il n'y a pas l'unité des socialistes. C'est parfois pour avoir abandonné cette règle simple d'être tous ensemble que nous avons connu le chagrin des défaites. Et, au-delà de la personne qui sera choisie, il ne doit y avoir qu'un vainqueur à l'issue du vote : le Parti socialiste avec le projet qu'il porte et l'idéal qu'il sert.
Notre parti jouera à côté de notre candidat ou de notre candidate le premier rôle dans la campagne. De la mobilisation militante, de la participation de nos élus, de l'implication de nos principaux responsables dépendra la capacité pour nous de convaincre une majorité de Français à voter pour le Parti socialiste. Ce que nous sommes constitue une force unie, présente, solidaire qui doit se mettre en mouvement dès le lendemain de la désignation de notre candidat ou de notre candidate pour entraîner une dynamique bien au-delà de nous-mêmes. Et c'est pour avoir, parfois, laissé de côté le Parti socialiste dans des campagnes électorales que nous avons connu des défaites alors que nous méritions des victoires.
Qu'est-ce que cela veut dire ?Cela veut dire que nos instances joueront tout leur rôle, que nos fédérations prendront toute leur place et que notre candidat, en liberté, disposera des relais indispensables, nécessaires, sur le territoire, comptera sur les élus, les militants, les experts et toutes celles et tous ceux qui, sur le terrain (dans leur commune, sur leur lieu de travail) démultiplieront la parole pour reconquérir un à un les suffrages. Je ne connais pas de meilleure stratégie de communication, pas de plus belle émission de télévision que le contact direct entre un militant et un citoyen. C'est vous qui avez la réponse de la victoire pour 2007.
Nous lancerons une campagne d'adhésion au Parti socialiste dès le lendemain de notre congrès de désignation du candidat ou de la candidate. Nous avons besoin, une fois encore, de faire participer à notre démarche les Françaises et les Français de gauche qui veulent contribuer au changement et qui doivent trouver leur place dans notre parti pour faire élire notre candidat ou notre candidate. N'ayons rien à craindre de ces mouvements, de ces adhésions peut-être fugaces, de ces solidarités d'un instant ; accueillons toutes ces énergies dans notre parti si nous voulons, demain, être plus forts.
Nous préparerons avec la candidate ou le candidat les grandes priorités, les grandes propositions de la campagne, sur la base de notre projet et dans la perspective des prochaines élections législatives. Car, il faudra tout engager : campagne présidentielle, campagne des législatives pour que nous puissions avoir, au lendemain de notre victoire pour la présidentielle, la majorité qui conviendra pour soutenir celui ou celle que nous aurons choisie.
La dernière tâche qui nous revient, c'est celle de rassembler la gauche. Nous l'avons déjà fait avec le parti radical de gauche -et je veux saluer cette démarche. Parti qui a accepté de s'associer à nous pour gagner et nous qui avons accepté de présenter des candidats communs avec le PRG pour les élections législatives. Ce n'est, je le sais, pas facile. Mais, nous l'avons fait car, pour nous, il était important de ne pas répéter les erreurs d'hier et de faire qu'il y ait un candidat non pas simplement socialiste, mais commun de la gauche dès le premier tour de l'élection présidentielle.
Nous proposerons cette méthode-là à d'autres, y compris à ceux qui ont déjà annoncé leur candidature... Comme une espèce de manie qui les reprend tous les cinq ans... Comme une espèce d'obligation pour exister. Il faut que l'on dise à nos amis que l'on peut faire de la politique, que l'on peut servir son pays, on peut être utile à la gauche sans être candidat à l'élection présidentielle !
Aujourd'hui, me semble-t-il, dans le paysage de la gauche, nous avons moins besoin de candidatures et plus besoin d'électeurs... Que chacun en tire la leçon utile.
Pour autant, nous ne ménagerons pas notre peine pour convaincre de l'union et pour rassembler. Nous ferons tout pour que le rassemblement se fasse et, par exemple, je confirme que nos élus n'accorderont pas d'autres parrainages qu'aux candidats socialistes... Ce qui est tout de même la moindre des choses quand on est porteur d'un idéal comme le nôtre ! Si nous pouvons rassembler la gauche dès le premier tour, tant mieux ; mais, nous ferons en sorte d'avoir le score le plus élevé possible dès le premier tour. Nous voulons avoir le meilleur résultat dès le premier tour. Pourquoi ? Pas simplement pour être présent au second tour... encore que ! Mais parce que la dynamique de la victoire se fait d'abord au premier tour. Et c'est en ayant le niveau le plus élevé au premier tour que nous ferons, dans l'intérêt même de la gauche, la victoire au second.
C'est pourquoi nous devons engager cette dynamique avec toute la gauche, y compris avec celle qui ne veut pas gouverner avec nous. Elle en a bien le droit ; mais à la condition qu'elle veuille aussi battre la droite. Que cela peut-il signifier d'être plus à gauche que nous, si c'est pour laisser 5 ans de plus à la droite encore plus à droite ?
Voilà, Chers Camarades, ce qui nous attend au lendemain de notre procédure de désignation.
Soyez fiers, camarades du Parti socialiste. Ayez confiance en vous, en votre décision. Votez massivement dès le 16 novembre. Rassemblez vous derrière celui ou celle qui sera choisie. Préparez vous à cette grande bataille qu'est l'élection présidentielle, elle sera âpre, dure, difficile.
Nous avons devant nous une droite qui ne renoncera à rien, qui engagera tous les moyens de l'Etat, toutes les forces de l'argent, qui utilisera toutes les méthodes, tous les procédés -y compris de faire campagne aujourd'hui encore aux frais du contribuable ; une droite qui fera aussi toutes les confusions -Nicolas SARKOZY vient de dire qu'il voulait faire rendre gorge aux patrons voyous... Peut-être les connaît-il mieux que nous ! Je l'entendais demander le remboursement des aides aux entreprises qui délocalisent ! Demander la sécurité sociale professionnelle ! Le droit opposable au logement... Je me suis demandé s'il avait confondu dans ses papiers le projet du Parti socialiste avec celui de l'UMP... Mais, si je puis dire, je me suis rassuré car il annonçait tout de go la suppression de tous les droits de succession, y compris pour les plus grandes fortunes : Ah ! il reste sur l'essentiel.
Mais c'est cette confusion-là, celle qui en 1995 nous parlait de la fracture sociale, en 2002 nous parlant de la sécurité pour ne pas parler du reste, qui est encore aujourd'hui à l'oeuvre. Et que dire de ce discours qui utilise les thèmes, les rhétoriques, les figures de l'extrême droite, au prétexte d'en avoir les suffrages au second tour en accordant les parrainages dès le premier. Que dire de cette façon de faire de la politique où l'on utilise les peurs, les craintes -elles sont légitimes- de notre société pour capter des suffrages, tout en refusant de comprendre qu'à chaque fois que l'on tient le discours de l'extrême droite on fait d'abord des voix pour l'extrême droite.
Il faudra donc livrer bataille et je sais que ce sera la bataille de tous. Je sais que vous voulez, nous le voulons, participer à une belle victoire pour la France, pour l'Europe et pour l'idéal qui est le nôtre : celui du socialisme. On a parlé de François Mitterrand et l'on a eu raison. Mais, finalement, la tâche qui nous incombe après 12 ans de chiraquisme, c'est de donner un successeur à François Mitterrand.
Ce qui est sûr, ce que je veux croire, c'est que le successeur de François Mitterrand était là ce soir.
Source http://www.parti-socialiste.fr, le 15 novembre 2006