Texte intégral
Madame, Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Permettez-moi, tout d'abord, de vous adresser à toutes et à tous mes souhaits de bienvenue dans le cadre de ces 14ème Entretiens Écologiques, initiés par « Valeurs Vertes », le magazine du Développement Durable auquel je tiens à rendre un hommage particulier à l'occasion de son douzième anniversaire.
Cette revue pionnière n'a pas attendu le temps des échéances électorales pour démontrer que le Développement Durable méritait mieux que de simples discours. Elle a toujours cherché à décloisonner les idées en donnant une vision transversale de la société. Ses colloques facilitent le débat entre dirigeants, élus ou experts sur des sujets que l'opinion apprivoise peu à peu et finit par adopter.
Le thème retenu à votre réflexion de cette matinée rejoint précisément les préoccupations du Ministère de l'écologie et du Développement Durable ainsi que celles de l'ADEME qui organisent conjointement, à partir de demain, une opération de communication autour du programme de Gestion Durable des Sols, le GESSOL.
Certes, le sol, ce patrimoine vulnérable et paradoxalement méconnu, est un gisement de matières et d'énergies qu'il convient de protéger et de valoriser à l'échelle mondiale.
Le sol, qui se trouve à la base de la production alimentaire, demeure, en effet, le grand oublié de l'environnement.
Socle de notre écosystème et producteur de biomasse, le sol permet avant toute chose d'apporter l'alimentation indispensable à la vie sur terre. Or il se trouve menacé par une multitude de facteurs fortement imputables aux activités humaines, qu'il s'agisse de l'agriculture, de la sylviculture, de l'industrie, de l'urbanisation, des transports ou des pollutions diverses. Non seulement ces causes de détérioration se combinent mais elles rendent simultanément complexe l'élaboration d'une réponse globale à sa préservation.
Le sol est aussi un fantastique réservoir de matières ou de combustibles renouvelables.
Alors que l'approvisionnement énergétique revient au coeur des préoccupations des États, la production d'énergie qu'il permet suscite un nouvel intérêt.
La raréfaction des ressources en combustibles fossiles ou la prise de conscience des impacts environnementaux liés à la production d'énergie sont autant de données qui plaident pour un développement rapide et exponentiel de la production d'énergie à partir de la biomasse.
Sur le long terme, c'est la production agricole qui représente le plus gros potentiel pour fournir une énergie alternative au pétrole, nécessaire à la fois au transport, à la production de chaleur et d'électricité. Dans la perspective du développement de sa filière-énergie, le bois suscite également un regain d'intérêt dans les pays développés dans la mesure où son utilisation préserve durablement le patrimoine qu'il représente.
Mais, à plus court terme, c'est l'utilisation raisonnée des déchets qui peut s'avérer la plus opérationnelle pour fournir de la bio-énergie parce qu'elle maintient la qualité des sols et entretient sa fertilité. La régénération par retour au sol de matière organique ayant subi des traitements garantissant son innocuité ouvre la voie à une économie circulaire et durable. Les agriculteurs sont donc l'un des maillons essentiels de ce cycle des matières organiques.
La matière vivante étant, par définition, recyclable et renouvelable, produire des biomatériaux est devenu un moyen de préserver les ressources naturelles.
Bien qu'il fasse l'objet de plusieurs réglementations en tant que bien et propriété foncière, il n'existe pas encore de cadre juridique dédié à sa protection. La panoplie d'approches nationales actuellement en place ne saurait tenir lieu de stratégie thématique cohérente à l'échelle communautaire ou internationale. Le cadre juridique du sol n'est, jusqu'à présent, abordé que de manière indirecte par le biais de mesures telles que la protection de l'air, de l'eau, de l'aménagement du territoire ou celui de politiques sectorielles. C'est pourquoi la Commission européenne a récemment proposé une directive en ce sens.
Des recherches en soutien aux politiques publiques sont donc nécessaires afin de garantir une utilisation durable du sol et de préserver ses multi-fontionnalités. Il s'agit d'un enjeu collectif de premier plan.
Interface entre la terre, l'air et l'eau, le sol se trouve aujourd'hui à la croisée de nombreuses problématiques. Il requiert une approche globale que la qualité de vos échanges saura - je n'en doute pas - enrichir.
A toutes et à tous, je souhaite une fructueuse journée de travail.Source http://www.senat.fr, le 22 novembre 2006
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Permettez-moi, tout d'abord, de vous adresser à toutes et à tous mes souhaits de bienvenue dans le cadre de ces 14ème Entretiens Écologiques, initiés par « Valeurs Vertes », le magazine du Développement Durable auquel je tiens à rendre un hommage particulier à l'occasion de son douzième anniversaire.
Cette revue pionnière n'a pas attendu le temps des échéances électorales pour démontrer que le Développement Durable méritait mieux que de simples discours. Elle a toujours cherché à décloisonner les idées en donnant une vision transversale de la société. Ses colloques facilitent le débat entre dirigeants, élus ou experts sur des sujets que l'opinion apprivoise peu à peu et finit par adopter.
Le thème retenu à votre réflexion de cette matinée rejoint précisément les préoccupations du Ministère de l'écologie et du Développement Durable ainsi que celles de l'ADEME qui organisent conjointement, à partir de demain, une opération de communication autour du programme de Gestion Durable des Sols, le GESSOL.
Certes, le sol, ce patrimoine vulnérable et paradoxalement méconnu, est un gisement de matières et d'énergies qu'il convient de protéger et de valoriser à l'échelle mondiale.
Le sol, qui se trouve à la base de la production alimentaire, demeure, en effet, le grand oublié de l'environnement.
Socle de notre écosystème et producteur de biomasse, le sol permet avant toute chose d'apporter l'alimentation indispensable à la vie sur terre. Or il se trouve menacé par une multitude de facteurs fortement imputables aux activités humaines, qu'il s'agisse de l'agriculture, de la sylviculture, de l'industrie, de l'urbanisation, des transports ou des pollutions diverses. Non seulement ces causes de détérioration se combinent mais elles rendent simultanément complexe l'élaboration d'une réponse globale à sa préservation.
Le sol est aussi un fantastique réservoir de matières ou de combustibles renouvelables.
Alors que l'approvisionnement énergétique revient au coeur des préoccupations des États, la production d'énergie qu'il permet suscite un nouvel intérêt.
La raréfaction des ressources en combustibles fossiles ou la prise de conscience des impacts environnementaux liés à la production d'énergie sont autant de données qui plaident pour un développement rapide et exponentiel de la production d'énergie à partir de la biomasse.
Sur le long terme, c'est la production agricole qui représente le plus gros potentiel pour fournir une énergie alternative au pétrole, nécessaire à la fois au transport, à la production de chaleur et d'électricité. Dans la perspective du développement de sa filière-énergie, le bois suscite également un regain d'intérêt dans les pays développés dans la mesure où son utilisation préserve durablement le patrimoine qu'il représente.
Mais, à plus court terme, c'est l'utilisation raisonnée des déchets qui peut s'avérer la plus opérationnelle pour fournir de la bio-énergie parce qu'elle maintient la qualité des sols et entretient sa fertilité. La régénération par retour au sol de matière organique ayant subi des traitements garantissant son innocuité ouvre la voie à une économie circulaire et durable. Les agriculteurs sont donc l'un des maillons essentiels de ce cycle des matières organiques.
La matière vivante étant, par définition, recyclable et renouvelable, produire des biomatériaux est devenu un moyen de préserver les ressources naturelles.
Bien qu'il fasse l'objet de plusieurs réglementations en tant que bien et propriété foncière, il n'existe pas encore de cadre juridique dédié à sa protection. La panoplie d'approches nationales actuellement en place ne saurait tenir lieu de stratégie thématique cohérente à l'échelle communautaire ou internationale. Le cadre juridique du sol n'est, jusqu'à présent, abordé que de manière indirecte par le biais de mesures telles que la protection de l'air, de l'eau, de l'aménagement du territoire ou celui de politiques sectorielles. C'est pourquoi la Commission européenne a récemment proposé une directive en ce sens.
Des recherches en soutien aux politiques publiques sont donc nécessaires afin de garantir une utilisation durable du sol et de préserver ses multi-fontionnalités. Il s'agit d'un enjeu collectif de premier plan.
Interface entre la terre, l'air et l'eau, le sol se trouve aujourd'hui à la croisée de nombreuses problématiques. Il requiert une approche globale que la qualité de vos échanges saura - je n'en doute pas - enrichir.
A toutes et à tous, je souhaite une fructueuse journée de travail.Source http://www.senat.fr, le 22 novembre 2006