Texte intégral
Sire,
C'est un grand honneur et une grande joie de vous recevoir aujourd'hui.
Vous savez l'attachement de la République française pour le Cambodge et la monarchie khmère. C'est une longue amitié, qui remonte à la fin du dix-neuvième siècle, et qui ne s'est pas démentie au cours des ans, malgré les péripéties dramatiques de votre histoire et les épreuves de notre décolonisation.
Cette amitié est aujourd'hui plus vivante que jamais.
Elle est le fruit d'une histoire commune faite de pages glorieuses et de déchirements. Tout au long de cette histoire qui les a parfois séparés, la France et le Cambodge ont su se retrouver. La visite de Votre Majesté correspond elle-même à un triple anniversaire.
Le centenaire de la première visite officielle en France d'un roi du Cambodge, celle de Sa Majesté le roi SISOWATH en juillet 1906, dont le ballet royal a si justement inspiré Auguste Rodin. Le quarantième anniversaire, aussi, de la visite à Phnom Penh du général de GAULLE qui, aux côtés de Sa Majesté Votre Père, en appela à « la raison des peuples ».
Troisième anniversaire enfin, votre visite intervient dix ans exactement après celle qu'ont effectuée Leurs Majestés le Roi SIHANOUK et la Reine MONIQUE en avril 1996.
Cette amitié, c'est aussi le produit de la fascination qu'exerce la culture cambodgienne sur le public français.
Je pense bien entendu d'abord à la statuaire khmère. Si Angkor frappe d'admiration tous ses visiteurs, c'est parce que ce témoignage du génie humain exprime la grandeur du peuple khmer dans sa magnifique singularité. C'est pourquoi la France a répondu à l'appel lancé par Votre Père en 1994 pour la sauvegarde du patrimoine d'Angkor. C'est pourquoi, avec l'Ecole française d'Extrême-Orient, la France a participé à la restauration, aujourd'hui achevée, des terrasses du Roi Lépreux et des Eléphants et qu'elle poursuit celle du temple montagne du Baphuon.
Des artistes français contemporains se font aussi les médiateurs de la réalité cambodgienne contemporaine. Je pense notamment à Jean-Baptiste HUYNH et à Bertrand TAVERNIER qui sont ici.
Cette amitié, nous devons la mettre au service de la renaissance cambodgienne.
Sire, nous connaissons les immenses défis auxquels votre pays est confronté.
Après les années d'enfer et d'enfermement du régime Khmer rouge, après les terribles épreuves qu'il a connues, le Cambodge est sur la voie de la renaissance.
Depuis la signature, en 1991, des Accords de Paris, le Cambodge a retrouvé son unité, sa dignité et son rang dans la communauté internationale.
Ce relèvement n'est possible qu'à plusieurs conditions. Il faut tout d'abord que soient surmontés les déchirements du passé et qu'ils le soient non pas par l'oubli, mais par la justice. Sans lutte contre l'impunité, dans le respect de l'identité et de l'histoire cambodgiennes bien évidemment, il ne peut y avoir de réconciliation nationale durable.
Il faut ensuite que continuent à s'enraciner au Cambodge la démocratie et l'Etat de droit. Avec l'aide des Nations Unies et de la communauté internationale, beaucoup a déjà été fait. Cet effort doit être poursuivi.
Je n'oublie pas enfin que sans la poursuite du développement économique, le relèvement de la nation cambodgienne restera nécessairement incomplet.
Face à ces trois défis notamment, vous pouvez compter sur la France.
Dans le domaine de la justice, nous continuons d'apporter un important soutien, financier et humain, au tribunal mis en place sous l'égide des Nations Unies. Je sais que le Ministre des Affaires étrangères, Monsieur Philippe DOUSTE-BLAZY, et le Ministre de la Justice, Monsieur Pascal CLEMENT, suivent de très près ce dossier.
S'agissant de la consolidation de l'Etat de droit, la ministre déléguée à la Coopération, au Développement et à la Francophonie, Madame Brigitte GIRARDIN, veille à ce que notre assistance technique soit pleinement mobilisée pour accompagner les évolutions intérieures du Royaume. Des initiatives privées, comme le centre cardio-vasculaire fondé par le Professeur DELOCHE, apportent aussi des réponses concrètes aux attentes de la population cambodgienne.
Enfin, sur le plan économique, l'Agence française de développement finance de nombreux projets, en particulier l'aménagement de la région de Siem Reap. Mais, pour accompagner le décollage économique, les investisseurs privés ont tout leur rôle à jouer. Une vingtaine de grands groupes français, en particulier ACCOR, MERIEUX et VINCI, sont présents. Je souhaite que d'autres les rejoignent.
Sire,
Au terme de cette brève évocation de nos relations et de notre travail commun, je vous propose de porter un toast à la paix recouvrée du peuple cambodgien et à l'amitié qui unit nos deux pays et qui rend Votre Majesté si chère au peuple français.
Vive le Cambodge ! Vive la France ! Vive l'amitié franco-cambodgienne !
Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 22 novembre 2006
C'est un grand honneur et une grande joie de vous recevoir aujourd'hui.
Vous savez l'attachement de la République française pour le Cambodge et la monarchie khmère. C'est une longue amitié, qui remonte à la fin du dix-neuvième siècle, et qui ne s'est pas démentie au cours des ans, malgré les péripéties dramatiques de votre histoire et les épreuves de notre décolonisation.
Cette amitié est aujourd'hui plus vivante que jamais.
Elle est le fruit d'une histoire commune faite de pages glorieuses et de déchirements. Tout au long de cette histoire qui les a parfois séparés, la France et le Cambodge ont su se retrouver. La visite de Votre Majesté correspond elle-même à un triple anniversaire.
Le centenaire de la première visite officielle en France d'un roi du Cambodge, celle de Sa Majesté le roi SISOWATH en juillet 1906, dont le ballet royal a si justement inspiré Auguste Rodin. Le quarantième anniversaire, aussi, de la visite à Phnom Penh du général de GAULLE qui, aux côtés de Sa Majesté Votre Père, en appela à « la raison des peuples ».
Troisième anniversaire enfin, votre visite intervient dix ans exactement après celle qu'ont effectuée Leurs Majestés le Roi SIHANOUK et la Reine MONIQUE en avril 1996.
Cette amitié, c'est aussi le produit de la fascination qu'exerce la culture cambodgienne sur le public français.
Je pense bien entendu d'abord à la statuaire khmère. Si Angkor frappe d'admiration tous ses visiteurs, c'est parce que ce témoignage du génie humain exprime la grandeur du peuple khmer dans sa magnifique singularité. C'est pourquoi la France a répondu à l'appel lancé par Votre Père en 1994 pour la sauvegarde du patrimoine d'Angkor. C'est pourquoi, avec l'Ecole française d'Extrême-Orient, la France a participé à la restauration, aujourd'hui achevée, des terrasses du Roi Lépreux et des Eléphants et qu'elle poursuit celle du temple montagne du Baphuon.
Des artistes français contemporains se font aussi les médiateurs de la réalité cambodgienne contemporaine. Je pense notamment à Jean-Baptiste HUYNH et à Bertrand TAVERNIER qui sont ici.
Cette amitié, nous devons la mettre au service de la renaissance cambodgienne.
Sire, nous connaissons les immenses défis auxquels votre pays est confronté.
Après les années d'enfer et d'enfermement du régime Khmer rouge, après les terribles épreuves qu'il a connues, le Cambodge est sur la voie de la renaissance.
Depuis la signature, en 1991, des Accords de Paris, le Cambodge a retrouvé son unité, sa dignité et son rang dans la communauté internationale.
Ce relèvement n'est possible qu'à plusieurs conditions. Il faut tout d'abord que soient surmontés les déchirements du passé et qu'ils le soient non pas par l'oubli, mais par la justice. Sans lutte contre l'impunité, dans le respect de l'identité et de l'histoire cambodgiennes bien évidemment, il ne peut y avoir de réconciliation nationale durable.
Il faut ensuite que continuent à s'enraciner au Cambodge la démocratie et l'Etat de droit. Avec l'aide des Nations Unies et de la communauté internationale, beaucoup a déjà été fait. Cet effort doit être poursuivi.
Je n'oublie pas enfin que sans la poursuite du développement économique, le relèvement de la nation cambodgienne restera nécessairement incomplet.
Face à ces trois défis notamment, vous pouvez compter sur la France.
Dans le domaine de la justice, nous continuons d'apporter un important soutien, financier et humain, au tribunal mis en place sous l'égide des Nations Unies. Je sais que le Ministre des Affaires étrangères, Monsieur Philippe DOUSTE-BLAZY, et le Ministre de la Justice, Monsieur Pascal CLEMENT, suivent de très près ce dossier.
S'agissant de la consolidation de l'Etat de droit, la ministre déléguée à la Coopération, au Développement et à la Francophonie, Madame Brigitte GIRARDIN, veille à ce que notre assistance technique soit pleinement mobilisée pour accompagner les évolutions intérieures du Royaume. Des initiatives privées, comme le centre cardio-vasculaire fondé par le Professeur DELOCHE, apportent aussi des réponses concrètes aux attentes de la population cambodgienne.
Enfin, sur le plan économique, l'Agence française de développement finance de nombreux projets, en particulier l'aménagement de la région de Siem Reap. Mais, pour accompagner le décollage économique, les investisseurs privés ont tout leur rôle à jouer. Une vingtaine de grands groupes français, en particulier ACCOR, MERIEUX et VINCI, sont présents. Je souhaite que d'autres les rejoignent.
Sire,
Au terme de cette brève évocation de nos relations et de notre travail commun, je vous propose de porter un toast à la paix recouvrée du peuple cambodgien et à l'amitié qui unit nos deux pays et qui rend Votre Majesté si chère au peuple français.
Vive le Cambodge ! Vive la France ! Vive l'amitié franco-cambodgienne !
Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 22 novembre 2006