Déclaration de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, en réponse à une question sur l'assassinat de Pierre Gemayel, ministre libanais de l'industrie, Assemblée nationale, 22 novembre 2006.

Prononcé le

Circonstance : Réponse de Ph. Douste-Blazy à une question d'actualité à l'Assemblée nationale le 22 novembre 2006

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Je voudrais d'abord vous faire part de mon immense émotion à la suite de ce lâche attentat qui a coûté la vie à Pierre Gemayel, le ministre de l'Industrie du gouvernement libanais. Je voudrais à mon tour, Monsieur Bayrou, présenter les condoléances du gouvernement à sa famille, à ses proches, à ses amis, au gouvernement du Liban et au-delà, à tout le peuple libanais.
Permettez-moi, Monsieur le Député, en ce moment tragique pour le Liban de faire deux observations.
La première, c'est évidemment la condamnation la plus ferme vis-à-vis de ce crime odieux, comme l'a d'ailleurs fait, dès hier soir, le président de la République. Mais, au-delà de ce crime odieux, de méthodes d'un autre âge qui consistent à se servir de la violence, de la lâcheté, de l'assassinat pour mieux menacer, déstabiliser, intimider tout le peuple libanais et son gouvernement démocratique.
La seconde observation, c'est que, face à cette lâcheté, à cette violence, à ces assassinats, il ne faut répondre que par le courage. D'abord, en soutenant, plus que jamais le gouvernement de M. Siniora, le Premier ministre libanais dans son combat pour la souveraineté, pour l'indépendance, pour l'Etat de droit et pour la liberté du Liban.
Vous l'avez dit, nous devons aider ce gouvernement à créer le tribunal international qui permettra de dire, à ceux qui se cachent derrière ces lâches attentats, qu'ils devront un jour répondre de leurs crimes face à la justice internationale. A cet égard, je vois avec satisfaction que cette nuit, à New York, au Conseil de sécurité des Nations unies, il y a eu une décision unanime pour créer ce tribunal international destiné à punir ces crimes. Demain, Monsieur le Député, j'irai représenter notre pays à Beyrouth, aux obsèques de Pierre Gemayel. Et je me souviendrai, à ce moment précis, plus que jamais, de la phrase que vient de prononcer Kofi Annan : "Au Liban il n'y aura jamais de paix s'il n'y a pas de justice".

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 novembre 2006