Texte intégral
Madame la Ministre, chère Meglena, je veux commencer ce point de presse en remerciant les autorités bulgares de leur accueil : le président de la République, M. Parvanov, qui m'a fait l'honneur de me recevoir il y a quelques instants, le Premier ministre, M. Stanichev, et le ministre des Affaires étrangères, M. Kalfin, que je vais voir ce matin, et bien évidemment vous-même ma collègue pour encore quelques semaines, Madame Kouneva, première commissaire européenne de nationalité bulgare.
Nos deux pays ont un dialogue dense et de qualité. Nos deux présidents de la République se sont vus il y a deux mois à Bucarest et il y a deux jours à Riga. Votre Premier ministre est venu en France il y a quelques semaines. Nous nous voyons régulièrement à Bruxelles ou à Paris où je vous ai reçue au début de cette année. Les conseils européens permettent de mieux se connaître. C'est un de leurs charmes.
Et pourtant, ma visite n'est pas une visite de routine. Elle a une signification particulière parce qu'elle se déroule, volontairement, un mois jour pour jour avant l'adhésion de la Bulgarie à l'Union européenne. Cette visite a lieu alors que la Bulgarie a accompli un long chemin et que notre parlement a ratifié à l'unanimité le traité d'adhésion, et à quelques centaines d'heures de ce 1er janvier 2007, qui permettra d'accueillir la Bulgarie dans l'Union européenne.
Je suis venue vous apporter un message d'amitié, mais également de bienvenue et d'encouragement. Nous avons toujours été favorables à l'adhésion de la Bulgarie. Nous l'avons toujours soutenue dans sa préparation depuis de longues années. Cette adhésion récompense de longues années d'efforts, consentis en premier lieu par le peuple bulgare, mais aussi par ses dirigeants, qui ont su faire des choix judicieux : l'ouverture, le progrès, la démocratie, la modernité, c'est-à-dire l'Europe.
Il va de soi que tout n'est pas terminé. Comme vous le disiez, Madame la Ministre, le 1er janvier sera un jour historique pour la Bulgarie, ce sera une étape extrêmement importante, un accomplissement au regard de tous les efforts réalisés. Mais ce sera aussi le début d'une autre étape, celle de l'intégration pleine et entière à l'Union européenne et à ses politiques. J'ai dit à Madame Kouneva que, de même que nous avions été aux côtés de la Bulgarie dans son cheminement vers l'Union, nous resterions à ses côtés, disponibles pour l'aider à franchir les étapes restantes en vue d'être pleinement intégrée dans les politiques de l'Union européenne, au niveau que nous attendons de la part d'un Etat membre solide comme doit l'être la Bulgarie, pour construire l'Europe de demain.
Comme je le disais, j'ai rencontré le président de la République bulgare ce matin. Je lui ai fait part de la joie de la France d'avoir pu, à sa place, jouer son rôle aux côtés de la Bulgarie depuis le tout début de sa marche vers l'Union européenne. Je lui ai dit aussi, bien évidemment, que nous étions disponibles pour poursuivre notre coopération après le 1er janvier. Je crois qu'il l'a reçu comme un message d'amitié et comme un appel à faire encore du chemin ensemble.
Il y a encore un certain nombre d'actions qui devront être poursuivies, un certain nombre de pas qui devront être franchis. Tout n'est pas fini. Nous en avons parlé très ouvertement, comme nous le faisons toujours. Chacun sait que dans le domaine de la justice, de la lutte contre la corruption, contre un certain nombre de trafics et le blanchiment d'argent, il faudra poursuivre les efforts et parfois même les intensifier, de même que dans le domaine de la sécurité, et notamment de la sécurité alimentaire. Nous avons décidé de maintenir la date du 1er janvier 2007 comme date d'entrée dans l'Union européenne, avec toutefois, dans le cadre d'une démarche positive d'accompagnement, un dispositif d'accompagnement de la Bulgarie, pour qu'elle sache faire les derniers ajustements.
Il faudra aussi développer les capacités administratives du pays, concernant notamment la gestion des fonds qu'il reçoit. Dans ce domaine également, la France pourra offrir son expérience et son expertise.
Nous n'avons pas terminé nos entretiens avec Madame Kouneva. Nous aurons l'occasion de les poursuivre notamment ce midi. Nous devrons parler d'autres sujets européens comme l'avenir de l'Union face aux grands défis qui se présentent à elle. Meglena a abordé la question de l'énergie et nous souhaitons travailler ensemble pour que l'Union européenne puisse mettre sur pied, pas à pas, une politique véritablement européenne de l'énergie.
Concernant les relations bilatérales, dont je me suis entretenue avec le président Paravanov, et dont je m'entretiendrai également avec Madame Kouneva ainsi qu'avec le Premier ministre, nous avons une base solide mais il existe, de façon très claire, également des marges de progression. Nos relations politiques sont très bonnes. Elles se développent et continueront à se développer avec l'entrée de la Bulgarie dans l'Union européenne, notamment au niveau économique et culturel. D'ores et déjà, je constate avec beaucoup de satisfaction que le nombre d'étudiants bulgares en France est en progression. Il atteint désormais 3500. L'Institut français de Sofia va ouvrir dans un an, au début de l'année 2008, après des travaux de rénovation, dans l'immeuble historique mis à disposition par le gouvernement bulgare. La magnifique exposition "l'Or des Thraces", qui a été inaugurée à Paris en présence de votre Premier ministre connaît un succès fantastique, vraiment exceptionnel. Quant à nos échanges économiques, ils ont accusé un peu de retard mais je crois que nous progressons. Les investisseurs français qui ne s'étaient pas encore manifestés commencent à s'intéresser à la Bulgarie, apprennent à mieux la connaître, voient les perspectives de développement de votre pays. Carrefour s'installe. Areva a été retenu par la Bulgarie dans le cadre d'un appel d'offres pour participer, avec un partenaire russe, à la construction de la centrale nucléaire de Béléné. J'ai par ailleurs fait part à mes interlocuteurs de l'intérêt des grandes entreprises françaises pour tous les projets de développement de la Bulgarie, notamment dans le domaine des infrastructures et des transports. Je crois que nous avons un avenir de coopération devant nous, qui va nous permettre d'être davantage présents ici, désormais, que nous ne l'avons été.
Je terminerai cette brève présentation de la première partie de mes entretiens en vous disant que je me suis également entretenue avec Meglena Kouneva de son avenir proche et je lui ai souhaité toute la réussite qu'elle mérite dans ses futures fonctions de commissaire européenne.
Q - Quelles sont les relations de la France et de la Bulgarie concernant le marché du travail ? En d'autres termes, est-ce que, avec l'adhésion, le marché du travail français va s'ouvrir aux Bulgares ?
R - Nous avons pris une décision que je crois importante et qui est à la fois le choix de la confiance, de l'amitié mais aussi de la simplicité et de la cohérance. Quand tout va ensemble, c'est que les choses se passent bien. Le 1er janvier 2007, soit dès le premier jour de l'adhésion de la Bulgarie, le marché du travail français sera ouvert aux travailleurs bulgares dans un certain nombre de secteurs importants, dans lequel il existe de nombreuses offres d'emplois. Cette ouverture concerne soixante-deux métiers dans sept secteurs, dont l'agriculture, l'hôtellerie, le BTP, dans lesquels de nombreux emplois ne sont pas pourvus. Le choix du gouvernement français a été d'ouvrir notre marché du travail dans ces domaines, pour la Bulgarie comme pour la Roumanie dès le premier jour de leur adhésion, et non pas au bout de deux ans, comme nous l'avions fait pour les huit autres pays d'Europe centrale qui avaient rejoint l'Union en 2004, et pour lesquels nous avions utilisé un des dispositifs du traité d'adhésion, qui permettait d'attendre un certain nombre d'années. Je suis très heureuse du choix qui a été fait concernant la Bulgarie et la Roumanie. Je suis certaine qu'il correspond également aux voeux de votre pays. Il permettra à nos pays de se rapprocher de façon concrète les uns des autres par le travail et par les hommes, et pas seulement par les relations que nous établissons au téléphone ou dans la négociation. Cette forme de rapprochement nous permettra également de mieux nous connaître. C'est une bonne nouvelle, un choix dont je suis très heureuse et j'en ai déjà eu quelques échos favorables ici.
Q - Le jour de l'adhésion de la Bulgarie est également celui de la fermeture problématique des réacteurs 3 et 4 de la centrale atomique bulgare de Kozlodouï. Dans ce contexte, est-ce que la France peut aider la Bulgarie et quelle peut-être la place de la Bulgarie dans le cadre d'une politique énergétique européenne commune ?
R - Il y a deux aspects à votre question. D'une part, ce que l'adhésion à l'Union européenne suppose : la reprise de l'acquis communautaire, la mise aux normes, de façon à pouvoir être intégré pleinement et de plain-pied dans l'Union européenne. Il y avait donc des conditions à respecter, y compris pour ce qui concerne le volet énergétique et la sécurité de certaines centrales. La Bulgarie a su prendre les décisions qu'il fallait et je l'en félicite. Je crois que c'était le meilleur choix qu'elle pouvait faire. Ce choix fait partie de ceux qui lui permettent de nous rejoindre dans quelques semaines. D'autre part, concernant l'avenir : nous souhaitons coopérer et nous coopérerons. Je soulignais il y a un instant qu'une entreprise française avait été retenue dans le cadre de la construction d'une nouvelle centrale. Il s'agit d'un leader mondial dans ce domaine, l'un de ceux qui a la meilleure technicité et les meilleurs conditions de sécurité à offrir à ses partenaires.
La question du nucléaire est très importante car elle concerne de près nos capacités de production et notre contribution au développement durable, puisque le nucléaire ne produit pas de gaz à effet de serre.
Mais au-delà, nos deux pays font partie de ceux qui savent que l'Union européenne doit mettre sur pied une véritable politique de l'énergie, qui touche à la fois la sécurité des approvisionnements, la gestion des stocks et le développement des interconnexions et aussi l'échange d'informations. Nous avons constaté récemment, en France, en Allemagne et dans plusieurs pays européens, lors d'un incident, que nous n'avions pas suffisamment développé les interconnexions dans ce domaine. Nous ne devons pas non plus oublier l'aspect environnemental. Nous devons être des vecteurs au plan international pour inciter au plein respect du Protocole de Kyoto, avancer dans les négociations sur l'après-Kyoto et, pour ce qui nous concerne, donner l'exemple au sein de l'Europe. Nous devons encourager autant que possible par nos politiques nationales et nos politiques européennes le développement des économies d'énergie et des énergies renouvelables. La Politique agricole commune aura son rôle à jouer. Il y a déjà une prise en compte favorable des bio-carburants et de la bio-masse. Il s'agit d'un domaine de coopération où la France et la Bulgarie se retrouveront sur des approches tout à fait communes.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 décembre 2006
Nos deux pays ont un dialogue dense et de qualité. Nos deux présidents de la République se sont vus il y a deux mois à Bucarest et il y a deux jours à Riga. Votre Premier ministre est venu en France il y a quelques semaines. Nous nous voyons régulièrement à Bruxelles ou à Paris où je vous ai reçue au début de cette année. Les conseils européens permettent de mieux se connaître. C'est un de leurs charmes.
Et pourtant, ma visite n'est pas une visite de routine. Elle a une signification particulière parce qu'elle se déroule, volontairement, un mois jour pour jour avant l'adhésion de la Bulgarie à l'Union européenne. Cette visite a lieu alors que la Bulgarie a accompli un long chemin et que notre parlement a ratifié à l'unanimité le traité d'adhésion, et à quelques centaines d'heures de ce 1er janvier 2007, qui permettra d'accueillir la Bulgarie dans l'Union européenne.
Je suis venue vous apporter un message d'amitié, mais également de bienvenue et d'encouragement. Nous avons toujours été favorables à l'adhésion de la Bulgarie. Nous l'avons toujours soutenue dans sa préparation depuis de longues années. Cette adhésion récompense de longues années d'efforts, consentis en premier lieu par le peuple bulgare, mais aussi par ses dirigeants, qui ont su faire des choix judicieux : l'ouverture, le progrès, la démocratie, la modernité, c'est-à-dire l'Europe.
Il va de soi que tout n'est pas terminé. Comme vous le disiez, Madame la Ministre, le 1er janvier sera un jour historique pour la Bulgarie, ce sera une étape extrêmement importante, un accomplissement au regard de tous les efforts réalisés. Mais ce sera aussi le début d'une autre étape, celle de l'intégration pleine et entière à l'Union européenne et à ses politiques. J'ai dit à Madame Kouneva que, de même que nous avions été aux côtés de la Bulgarie dans son cheminement vers l'Union, nous resterions à ses côtés, disponibles pour l'aider à franchir les étapes restantes en vue d'être pleinement intégrée dans les politiques de l'Union européenne, au niveau que nous attendons de la part d'un Etat membre solide comme doit l'être la Bulgarie, pour construire l'Europe de demain.
Comme je le disais, j'ai rencontré le président de la République bulgare ce matin. Je lui ai fait part de la joie de la France d'avoir pu, à sa place, jouer son rôle aux côtés de la Bulgarie depuis le tout début de sa marche vers l'Union européenne. Je lui ai dit aussi, bien évidemment, que nous étions disponibles pour poursuivre notre coopération après le 1er janvier. Je crois qu'il l'a reçu comme un message d'amitié et comme un appel à faire encore du chemin ensemble.
Il y a encore un certain nombre d'actions qui devront être poursuivies, un certain nombre de pas qui devront être franchis. Tout n'est pas fini. Nous en avons parlé très ouvertement, comme nous le faisons toujours. Chacun sait que dans le domaine de la justice, de la lutte contre la corruption, contre un certain nombre de trafics et le blanchiment d'argent, il faudra poursuivre les efforts et parfois même les intensifier, de même que dans le domaine de la sécurité, et notamment de la sécurité alimentaire. Nous avons décidé de maintenir la date du 1er janvier 2007 comme date d'entrée dans l'Union européenne, avec toutefois, dans le cadre d'une démarche positive d'accompagnement, un dispositif d'accompagnement de la Bulgarie, pour qu'elle sache faire les derniers ajustements.
Il faudra aussi développer les capacités administratives du pays, concernant notamment la gestion des fonds qu'il reçoit. Dans ce domaine également, la France pourra offrir son expérience et son expertise.
Nous n'avons pas terminé nos entretiens avec Madame Kouneva. Nous aurons l'occasion de les poursuivre notamment ce midi. Nous devrons parler d'autres sujets européens comme l'avenir de l'Union face aux grands défis qui se présentent à elle. Meglena a abordé la question de l'énergie et nous souhaitons travailler ensemble pour que l'Union européenne puisse mettre sur pied, pas à pas, une politique véritablement européenne de l'énergie.
Concernant les relations bilatérales, dont je me suis entretenue avec le président Paravanov, et dont je m'entretiendrai également avec Madame Kouneva ainsi qu'avec le Premier ministre, nous avons une base solide mais il existe, de façon très claire, également des marges de progression. Nos relations politiques sont très bonnes. Elles se développent et continueront à se développer avec l'entrée de la Bulgarie dans l'Union européenne, notamment au niveau économique et culturel. D'ores et déjà, je constate avec beaucoup de satisfaction que le nombre d'étudiants bulgares en France est en progression. Il atteint désormais 3500. L'Institut français de Sofia va ouvrir dans un an, au début de l'année 2008, après des travaux de rénovation, dans l'immeuble historique mis à disposition par le gouvernement bulgare. La magnifique exposition "l'Or des Thraces", qui a été inaugurée à Paris en présence de votre Premier ministre connaît un succès fantastique, vraiment exceptionnel. Quant à nos échanges économiques, ils ont accusé un peu de retard mais je crois que nous progressons. Les investisseurs français qui ne s'étaient pas encore manifestés commencent à s'intéresser à la Bulgarie, apprennent à mieux la connaître, voient les perspectives de développement de votre pays. Carrefour s'installe. Areva a été retenu par la Bulgarie dans le cadre d'un appel d'offres pour participer, avec un partenaire russe, à la construction de la centrale nucléaire de Béléné. J'ai par ailleurs fait part à mes interlocuteurs de l'intérêt des grandes entreprises françaises pour tous les projets de développement de la Bulgarie, notamment dans le domaine des infrastructures et des transports. Je crois que nous avons un avenir de coopération devant nous, qui va nous permettre d'être davantage présents ici, désormais, que nous ne l'avons été.
Je terminerai cette brève présentation de la première partie de mes entretiens en vous disant que je me suis également entretenue avec Meglena Kouneva de son avenir proche et je lui ai souhaité toute la réussite qu'elle mérite dans ses futures fonctions de commissaire européenne.
Q - Quelles sont les relations de la France et de la Bulgarie concernant le marché du travail ? En d'autres termes, est-ce que, avec l'adhésion, le marché du travail français va s'ouvrir aux Bulgares ?
R - Nous avons pris une décision que je crois importante et qui est à la fois le choix de la confiance, de l'amitié mais aussi de la simplicité et de la cohérance. Quand tout va ensemble, c'est que les choses se passent bien. Le 1er janvier 2007, soit dès le premier jour de l'adhésion de la Bulgarie, le marché du travail français sera ouvert aux travailleurs bulgares dans un certain nombre de secteurs importants, dans lequel il existe de nombreuses offres d'emplois. Cette ouverture concerne soixante-deux métiers dans sept secteurs, dont l'agriculture, l'hôtellerie, le BTP, dans lesquels de nombreux emplois ne sont pas pourvus. Le choix du gouvernement français a été d'ouvrir notre marché du travail dans ces domaines, pour la Bulgarie comme pour la Roumanie dès le premier jour de leur adhésion, et non pas au bout de deux ans, comme nous l'avions fait pour les huit autres pays d'Europe centrale qui avaient rejoint l'Union en 2004, et pour lesquels nous avions utilisé un des dispositifs du traité d'adhésion, qui permettait d'attendre un certain nombre d'années. Je suis très heureuse du choix qui a été fait concernant la Bulgarie et la Roumanie. Je suis certaine qu'il correspond également aux voeux de votre pays. Il permettra à nos pays de se rapprocher de façon concrète les uns des autres par le travail et par les hommes, et pas seulement par les relations que nous établissons au téléphone ou dans la négociation. Cette forme de rapprochement nous permettra également de mieux nous connaître. C'est une bonne nouvelle, un choix dont je suis très heureuse et j'en ai déjà eu quelques échos favorables ici.
Q - Le jour de l'adhésion de la Bulgarie est également celui de la fermeture problématique des réacteurs 3 et 4 de la centrale atomique bulgare de Kozlodouï. Dans ce contexte, est-ce que la France peut aider la Bulgarie et quelle peut-être la place de la Bulgarie dans le cadre d'une politique énergétique européenne commune ?
R - Il y a deux aspects à votre question. D'une part, ce que l'adhésion à l'Union européenne suppose : la reprise de l'acquis communautaire, la mise aux normes, de façon à pouvoir être intégré pleinement et de plain-pied dans l'Union européenne. Il y avait donc des conditions à respecter, y compris pour ce qui concerne le volet énergétique et la sécurité de certaines centrales. La Bulgarie a su prendre les décisions qu'il fallait et je l'en félicite. Je crois que c'était le meilleur choix qu'elle pouvait faire. Ce choix fait partie de ceux qui lui permettent de nous rejoindre dans quelques semaines. D'autre part, concernant l'avenir : nous souhaitons coopérer et nous coopérerons. Je soulignais il y a un instant qu'une entreprise française avait été retenue dans le cadre de la construction d'une nouvelle centrale. Il s'agit d'un leader mondial dans ce domaine, l'un de ceux qui a la meilleure technicité et les meilleurs conditions de sécurité à offrir à ses partenaires.
La question du nucléaire est très importante car elle concerne de près nos capacités de production et notre contribution au développement durable, puisque le nucléaire ne produit pas de gaz à effet de serre.
Mais au-delà, nos deux pays font partie de ceux qui savent que l'Union européenne doit mettre sur pied une véritable politique de l'énergie, qui touche à la fois la sécurité des approvisionnements, la gestion des stocks et le développement des interconnexions et aussi l'échange d'informations. Nous avons constaté récemment, en France, en Allemagne et dans plusieurs pays européens, lors d'un incident, que nous n'avions pas suffisamment développé les interconnexions dans ce domaine. Nous ne devons pas non plus oublier l'aspect environnemental. Nous devons être des vecteurs au plan international pour inciter au plein respect du Protocole de Kyoto, avancer dans les négociations sur l'après-Kyoto et, pour ce qui nous concerne, donner l'exemple au sein de l'Europe. Nous devons encourager autant que possible par nos politiques nationales et nos politiques européennes le développement des économies d'énergie et des énergies renouvelables. La Politique agricole commune aura son rôle à jouer. Il y a déjà une prise en compte favorable des bio-carburants et de la bio-masse. Il s'agit d'un domaine de coopération où la France et la Bulgarie se retrouveront sur des approches tout à fait communes.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 décembre 2006