Texte intégral
Q - Monsieur le Ministre, quelle a été la teneur de vos entretiens avec le Premier ministre ?
R - Je suis venu ici à la demande du président de la République pour exprimer notre soutien au peuple libanais, au gouvernement, au Premier ministre pour défendre la souveraineté, l'indépendance, la liberté. Face à l'intimidation par la violence, par l'assassinat, il faut répondre par le courage, la présence et le respect de l'indépendance d'un pays.
Q - Il y a aussi un débat politique interne, les ministres du Hezbollah ont démissionné, vous avez dit que le Hezbollah était l'ennemi de la France, vous maintenez ces propos ?
R - Aujourd'hui plus que jamais il faut un dialogue intra-libanais. Et nous la France nous ne pouvons accepter, comme la communauté internationale, qu'il y ait de déstabilisation, de l'intérieur ou de l'extérieur, du Liban. C'est la raison pour laquelle la résolution 1701 des Nations unies doit être respectée. Qu'il y ait un désarmement des milices, qu'il y ait un embargo sur les armes en effet à destination du Hezbollah, tout comme il doit y avoir un arrêt des survols israéliens.
Q - Concrètement, sur le Hezbollah, c'est une des clés de la solution politique au Liban. Quelle est votre position sur le Hezbollah aujourd'hui ?
R - Notre position est très claire : respect de la souveraineté et soutien au gouvernement de Fouad Siniora. Nous pensons que la seule solution pour le Liban, aujourd'hui, c'est de répondre à l'intimidation par le courage. Il faut soutenir le gouvernement de Fouad Siniora. Je regrette que des ministres aient démissionné, parce que la seule solution pour le Liban ce n'est pas une ingérence militaire, une ingérence politique de quelque voisin que ce soit. La seule solution c'est la souveraineté, l'indépendance et la liberté du Liban.
Q - Vous allez rencontrer M. Nabih Berry, vous pensez qu'il détient la clé du problème ?
R - Je vais dire au président du Parlement que la seule solution c'est, en effet, de parler à toutes les parties, mais que c'est le Liban lui-même qui doit se prendre en charge. C'est le Liban qui doit défendre sa souveraineté, sa liberté, son indépendance et répondre à l'intimidation à la violence, à l'assassinat, par le courage.
Q - Donc vous allez lui demander de ratifier en tout cas de convoquer l'Assemblée nationale pour pouvoir ratifier le tribunal international ?
R - Bien sûr, plus que jamais il faut répondre à l'intimidation par le courage. Et le courage c'est le tribunal international. Ce tribunal spécial pour le Liban doit être décidé par le gouvernement libanais, par le parlement libanais, pour savoir et pour dire très clairement à ceux qui se cachent derrière ces crimes odieux et lâches qu'ils devront répondre devant la justice.
Q - Qui se cache derrière selon vous ?
R - C'est à la justice de le dire, c'est à la commission internationale d'enquête de le dire. C'est au tribunal international de le dire.
Q - Mais vous êtes ministre des Affaires étrangères, vous parlez d'ingérence, vous pensez à qui ?
R - C'est la raison pour laquelle nous voulons créer un tribunal spécial pour le Liban. C'est pour cela que, comme membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, nous avons été présents il y a 48 heures à New York pour voter à l'unanimité, avec le reste de la communauté internationale, ce tribunal international.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 novembre 2006