Texte intégral
Q - Monsieur le Ministre, comment la France définit-elle aujourd'hui son soutien au Liban après ce qui s'est passé ?
R - Après ce lâche attentat, nous avons voulu être présents. Le président de la République m'a demandé de représenter la France aux obsèques de Pierre Gemayel. Plus que jamais, il faut répondre à la violence, à l'assassinat, à la lâcheté par le courage. D'où cette aide que nous devons apporter au Premier ministre, Fouad Siniora, à son gouvernement, pour affirmer plus que jamais, la souveraineté, l'indépendance, la liberté et l'Etat de droit au Liban.
Q - Les Libanais semblent demander encore davantage de choses, extrêmement précises. Par exemple, disent-ils, l'installation d'une force des Nations unies le long de la frontière avec la Syrie. Pour cela ils comptent sur l'aide de la France, est-ce que c'est réalisable ?
R - Nous devons être plus que jamais aux côtés du Liban, ce pays ami, aux côtés du peuple libanais, pour qu'il puisse exprimer sa volonté de souveraineté, d'indépendance et de liberté. Nous avons déjà sur le terrain 1.600 hommes auxquels je pense beaucoup actuellement. Il est nécessaire de faire respecter la résolution des Nations unies que nous avons fait voter, nous la France, le 12 août dernier et cela veut dire embargo sur les armes d'un côté, et bien évidemment cessez-le-feu, cessation des hostilités et cessation des survols israéliens, par ailleurs.
Q - On sent bien, plus que jamais, que le Liban c'est l'arène ou s'affrontent les uns et les autres pour le contrôle de questions géostratégiques. Alors concrètement, simplement, comment pourriez-vous expliquer aux Français qu'aujourd'hui finalement le Liban est le théâtre d'enjeux qui dépassent à la fois la France, les Etats-Unis, et avec cette rivalité dans la région par rapport à l'Iran ?
R - Aider le Liban aujourd'hui, c'est aider notre vision du monde, c'est à dire le respect de la souveraineté, le respect de l'indépendance, quels que soient les voisins. On ne peut pas accepter qu'il y ait une ingérence militaire, une ingérence politique dans un pays comme le Liban, parce que c'est notre ami et parce que ce sont nos valeurs qu'il incarne. Et donc il faut répondre à l'intimidation par le courage.
Q - Vous pensez à la Syrie mais à l'Iran aussi ?
R - Je pense à tous ceux qui seraient amenés à remettre en cause la souveraineté du Liban, tout comme son indépendance. Ce sont les valeurs de la France et il faut répondre à l'intimidation par la présence, par le courage et par le respect de nos valeurs.
Q - Vous avez déclaré que le Hezbollah, c'était l'ennemi de la France. Vous répèteriez ce propos ici ?
R - Ici nous sommes très clairs. Nous pensons qu'il ne doit y avoir à aucun moment de déstabilisation, ni de l'intérieur, ni de l'extérieur, du gouvernement libanais, de sa majorité qui a été d'ailleurs, je le répète, élue démocratiquement pour la souveraineté, le respect de l'indépendance, et de la liberté du Liban.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 novembre 2006