Interview de M. Philippe Meurs, président de Jeunes Agriculteurs le 9 juin 2006, sur les dossiers prioritaires de son syndicat.

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Q - Quels sont pour vous les dossiers à défendre en priorité ?
Philippe Meurs : - La priorité, c'est l'installation et la transmission. Il faut continuer à mettre la pression là-dessus sur les pouvoirs publics, à savoir le financement du SPI (ndlr : Stage préparatoire à l'installation) et du « Stage 6 mois ». La formation, c'est de l'emploi derrière. C'est 95 % de réussite pour ceux qui passent par le parcours à l'installation. Suite aux papy-boom, il faut anticiper pour installer des jeunes par rapport aux départs à la retraite, et donc créer les outils pour inciter les jeunes à venir, pour rendre les reprises viables et vivables. C'est-à-dire que les jeunes ne se sentent pas en marge de la société et que leur choix ne soit pas un sacerdoce ».
Q - Qu'attendez-vous des négociations OMC actuelles ?
Ph. M. : - Qu'on n'utilise pas l'agriculture comme monnaie d'échange dans ces négociations, et que l'Europe fasse un vrai choix de société. On voit aujourd'hui que les sociétés qui ont sacrifié leur agriculture, n'ont plus de racines. Il est important pour nous de maintenir le maximum d'agriculteurs sur tout le territoire. J'espère donc que le gouvernement français sera suffisamment fort dans ces négociations pour se faire entendre. Et si le commissaire au commerce extérieur Peter Mandelson veut choisir pour l'agriculture européenne ce que son pays [ndlr : l'Angleterre] a choisi pour la sienne, nous n'en voulons pas.
Q - Que vous inspire la proposition de réforme de l'OCM vin de la Commission européenne ?
Ph. M. : - On sait que la consommation mondiale de vin augmente. On ne peut donc pas avoir un discours qui prône de réduire la production, car on laisse alors la place aux autres ».
Q - Vous reprenez aussi le flambeau du combat contre l'amende de Bruxelles...
Ph. M. : - Le Tribunal de Première Instance des Communautés européennes semble avoir été sensible, dernièrement à Luxembourg, à nos arguments. Mais il faut continuer notre combat, notamment en encourageant à faire signer la pétition. Notre combat est noble car dans cette affaire, ce qui est en jeu, c'est l'exercice du droit syndical.
Q - Au lendemain de votre nomination, quel message souhaitez-vous adresser à tous les jeunes agriculteurs ?
Ph. M. : - Je suis fier de les représenter pour ces deux années à venir. Et malgré les bouleversements qui nous attendent, je suis confiant sur les opportunités qui se créeront pour s'adapter. Le rôle des JA est d'être une force de proposition. L'avenir de l'agriculture, c'est bien les JA qui la font.
source http://www.actuagri.fr, le 5 octobre 2006