Texte intégral
C'est avec grand plaisir que je vous accueille aujourd'hui et que je vous souhaite la bienvenue. Pour la seconde fois, j'ai décidé d'organiser une conférence de presse avec des journalistes lycéens.
Votre présence s'impose naturellement puisque nous allons parler d'éducation aux médias. Et vous représentez l'exemple le plus concret, le plus vivant, de ce que peut être la découverte des médias.
Je souhaite également saluer la présence
. de Madame Françoise Sampermans, présidente de l'association Graines de Citoyens, qui nous présentera tout à l'heure la 4 ème édition des Assises de la presse écrite et de la jeunesse ;
. je salue également Madame France Renucci, directrice du CLEMI, qui nous présentera la 18 ème Semaine de la Presse et des Médias dans l'école.
Mais avant, je tiens à vous faire partager deux sujets de réflexion.
Le premier, c'est l'importance de l'éducation aux médias des jeunes Français.
C'est pour moi un sujet de première importance. Nous vivons aujourd'hui dans un monde façonné par les médias. Ils ont leurs propres codes, leur langage, que tous les élèves doivent apprendre à connaître, à analyser, et éventuellement à critiquer.
C'est pourquoi j'ai voulu que l'éducation aux médias soit inscrite dans le socle commun de connaissances et de compétences .
Je cite : « les élèves devront être capables de jugement et d'esprit critique, ce qui suppose d'être éduqué aux médias et avoir conscience de leur place, et de leur influence dans la société » (p. 51).
Voilà ce que dit le texte du socle commun, au chapitre des compétences sociales et civiques que chaque élève doit acquérir.
Et je tiens immédiatement à vous féliciter, car les journaux que vous éditez sont l'expression de votre maîtrise de ces compétences.
Le deuxième sujet que je souhaite évoquer devant vous, c'est la prochaine élection présidentielle.
J'entends dire parfois que les jeunes ne s'intéressent pas à la vie sociale, économique ou politique de leur pays.
Je suis convaincu du contraire ! Et j'en veux pour preuve tous les jeunes que je croise, et qui m'expriment leur intérêt pour le monde dans lequel ils vivent, pour l'actualité et pour la politique.
Et c'est cette curiosité et cette sensibilité qui leur permettent de développer leur conscience de citoyen , leur conscience politique.
- Je vous fais confiance pour participer activement au débat, pour réfléchir à la société de demain et pour la rendre meilleure . Vous allez bientôt voter, vous allez participer très concrètement à la vie démocratique de notre pays et à l'avenir de notre société !
L'élection Présidentielle, au-delà de l'enjeu qu'elle représente pour notre pays, doit être pour vous un formidable exercice d'éveil intellectuel et politique.
Vous allez pouvoir mettre à l'épreuve votre sens de l'analyse, votre esprit critique . C'est aussi l'occasion d' utiliser concrètement les savoirs que vous enseignent vos professeurs.
Je pense notamment aux programmes d'histoire de collège et de lycée qui traitent de l'histoire de la République française, de sa naissance à nos jours.
Je pense également à l'histoire des idées politiques, à celle des grands partis politiques.
Tous ces éléments vous permettront de comprendre et d'apprécier le discours de chacun des candidats et le sens de leurs propositions respectives.
Vous allez également pouvoir utiliser la liberté qui vous a été donnée, celle de diffuser vos publications dans les établissements scolaires. Cette liberté est un bien précieux que nous devons tous protéger. Elle garantit le pluralisme, la tolérance et l'esprit d'ouverture sans lesquels, il n'est pas de "société démocratique".
Vous le savez : la liberté d'expression est bien souvent la première des libertés éliminées dans les régimes totalitaires, qui mettent les médias sous une étroite tutelle. Vous comprendrez pourquoi je suis particulièrement sensible la liberté de la presse, à laquelle tous les démocrates que nous sommes sont très vivement attachés.
Mais l'exercice d'un droit entraîne toujours l'application et le respect d'un certain nombre de règles : c'est aussi cela la démocratie ! Dans ce cadre, il est donc aussi de mon devoir de vous rappeler les quelques règles qui s'imposent à vous . Des règles qui s'inspirent de celles de la presse professionnelle, de sa déontologie, et qui dépassent souvent le seul cadre de l'Education nationale.
Quel que soit le type de publication que vous adoptez, votre responsabilité personnelle est pleinement engagée . Vous devez en particulier veiller au respect des autres : ni injures, ni diffamation, ni atteinte à la vie privée ou à l'ordre public, ni racisme, ni discrimination...
Et vous devez un droit de réponse à tous ceux qui le souhaitent !
Une autre règle me semble particulièrement importante dans le contexte que nous venons d'évoquer : vous devez vous interdire tout prosélytisme politique, religieux ou commercial, sans pour autant vous interdire d'exprimer des opinions.
C'est un beau défi qui vous attend !
En tout cas, soyez-en assurés, je serai un lecteur fidèle et attentif à vos écrits. Et pour reprendre une citation de Condorcet qui a donné son nom à la salle où nous sommes réunis : « La vérité appartient à ceux qui la cherchent et non point à ceux qui prétendent la détenir. »
Sans plus attendre , je passe la parole à Madame France Renucci qui va nous présenter, la prochaine « Semaine de la presse et des médias dans l'Ecole », qu'organise le Ministère et que le CLEMI coordonne parfaitement depuis maintenant 18 ans.Source http://www.education.gouv.fr, le 14 décembre 2006