Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Je suis venu au Liban, à la demande de M. le président de la République, représenter la France aux obsèques de Pierre Gemayel. Je voudrais avant toute chose rappeler notre consternation et notre immense émotion, celle du président, la mienne, celle du peuple français, après cet odieux attentat. En ces heures tragiques pour le Liban, c'est d'abord à sa famille, à ses proches, à ses amis, que vont notre sympathie et notre solidarité.
A travers Pierre Gemayel, c'est une grande famille libanaise, qui a travaillé depuis longtemps au sein même de la vie politique libanaise pour défendre la souveraineté, la liberté, l'Etat de droit, l'indépendance du Liban, qui est atteinte.
La France a condamné dans les termes les plus fermes ce qui apparaît manifestement comme une nouvelle tentative de déstabilisation du Liban par la violence, par l'intimidation, par l'assassinat. Et face à ces méthodes que je qualifierais d'un autre âge, notre conviction est que le devoir de la communauté internationale est, plus que jamais, d'aider le Liban à obtenir et faire triompher ses valeurs, sa volonté d'indépendance, de souveraineté, de liberté, de démocratie.
La France y est pour sa part déterminée. La France qui a joué un rôle important pour la mise en place de la résolution 1701, au moins dans sa première phase, continue à travailler pour que cette résolution 1701 soit totalement respectée. La France continue à être aux côtés du gouvernement de Fouad Siniora pour l'aider à combattre pour la souveraineté et l'indépendance du Liban. Comme vous le savez, le président de la République a souhaité qu'une conférence internationale de reconstruction du Liban, sur le moyen et le long terme, se tienne à la fin du mois de janvier 2007. Je me suis entretenu avec le Premier ministre libanais également de ce sujet.
Je suis à votre disposition pour répondre à vos questions.
Q - (Inaudible)
R - Il faut parfaitement comprendre les propos que j'ai tenus. La France est l'amie du Liban, et de tous les Libanais, vous le savez encore plus, vous qui êtes à Beyrouth, et vous qui avez vu au quotidien les efforts que nous avons déployés pendant cette terrible guerre de l'été dernier. Je l'ai dit ici, dans cette même pièce, durant l'été. Comme membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, nous sommes profondément attachés, à la mise en oeuvre des résolutions des Nations unies, en particulier de la résolution 1701. Nous souhaitons que toutes, oui toutes les parties libanaises, contribuent à la mise en oeuvre de cette résolution 1701.
Vous parlez du Hezbollah. Concernant le désarmement des milices, c'est l'objectif de la communauté internationale, mais c'est aussi avant tout l'objectif que les Libanais se sont eux-mêmes fixés, dans le cadre des Accords de Taëf. Et c'est donc bien un objectif qui doit être recherché dans le cadre du dialogue inter-libanais. Il n'y a pas ici de changement dans la position française. Permettez-moi d'ajouter que dans le contexte de crise que traverse le Liban et que l'assassinat de Pierre Gemayel risque d'ailleurs d'exacerber, nous sommes conscients de la nécessité de faire prévaloir avant tout le rassemblement de tous les Libanais sur les divisions, en appelant chacun à respecter les règles de la démocratie.
Q - (Inaudible)
R - Il y a le Conseil de sécurité et les résolutions, comme la résolution 1559 qui est extrêmement importante pour les voisins du Liban. On peut aussi mentionner les résolutions 1595 et 1680, c'est à dire tout ce qui a trait à l'enquête et au tribunal spécial pour le Liban. On peut aussi évidemment et surtout parler de la résolution 1701, qui a permis de voir un cessez le feu. La première phase de la mise en place de la résolution 1701 s'est faite correctement avec le retrait israélien, le déploiement de l'armée libanaise, celui de la FINUL, avec un commandement allemand de la composante maritime de la FINUL. Cela, c'est la première phase, je crois qu'elle est réussie. Restent quelques points qui posent problème. On a parlé des survols israéliens, on peut parler également de l'embargo sur les armes, et puis il y a surtout l'accord politique qui est nécessaire. Voilà pour ce qui est du Conseil de sécurité.
Maintenant, concernant l'aide que nous pouvons apporter au Liban. Je crois que le président français, qui est l'ami du Liban, est peut-être le meilleur avocat sur la planète aujourd'hui du Liban pour faire en sorte que la souveraineté et l'indépendance de ce pays soient respectées. Sur le fond, ce sont les valeurs de la France qui s'implique au Liban, comme ailleurs. Et par ailleurs, nous pouvons être à même en effet de plaider les causes libanaises, à condition, aussi, bien sûr, que les Libanais, de leurs côtés, fassent des réformes, en particulier sur le plan économique. Cela a été le sens du message que j'ai transmis au Premier ministre libanais. C'est le sens du message que mes homologues, le ministre des Finances, et le ministre du Budget, Thierry Breton et Jean-François Copé, ont délivré à leur homologue, le ministre de l'Economie qui est venu la semaine dernière à Paris.
Q - (Inaudible)
R - Nous n'avons pas abordé particulièrement ce sujet. Vous vous doutez que pour ce deuil, il y a une commission d'enquête, commission d'enquête internationale. Vous avez remarqué également que le juge Brammertz aura six mois de plus pour continuer son travail. Je me garderais bien de désigner des coupables à ce stade même si, après ce nouvel attentat qui fait suite à tant d'autres, dans le contexte que l'on sait, chacun peut se faire une opinion. Ce qui est sûr, c'est qu'il est plus urgent et indispensable que jamais, que ceux qui ont perpétré ou commandité tous ces assassinats, répondent de leurs crimes. Après le gouvernement libanais la semaine dernière, comme vous le savez, le Conseil de sécurité a unanimement apporté son soutien à la création du tribunal spécial pour le Liban pour juger ces criminels. Il faut aujourd'hui ne pas céder à l'intimidation par la terreur, comme l'a dit le Secrétaire général des Nations unies, il y a quelques jours. Il n'y aura jamais de paix au Liban s'il n'y a pas de justice et donc de justice internationale aussi.
Q - (Inaudible)
R - Le sujet que vous soulevez est évidemment important. Je crois qu'il est important de comprendre deux choses. La première c'est la nécessité de ne pas céder à l'intimidation. Il faut donc répondre par le courage. Le courage, c'est la fermeté. La fermeté, c'est d'aller de l'avant concernant le tribunal spécial. Le Conseil de sécurité a tracé le chemin dans sa décision unanime. Au gouvernement libanais de continuer à exprimer sa fermeté, sa volonté. Au parlement libanais, aussi, d'exprimer sa fermeté et sa volonté, autrement dit son souhait de faire la vérité, son souhait de transparence. Vous me dites, si cela n'était pas le cas, est-ce que le Conseil de sécurité peut le faire sous le chapitre 7 ? Je me permets là de dire qu'il est absolument fondamental que les Libanais montrent leur volonté.
Q - (Inaudible)
R - Sur le plan du Conseil de sécurité, certainement pas. Maintenant vous me permettrez de ne pas rentrer dans les discussions juridiques intra-libanaises. Il y a une constitution, il y a un Droit. C'est au Droit libanais de s'exprimer. Je souhaite pour ma part, et c'est vraiment extrêmement important, que toute la vérité, que toute la transparence puissent être faites sur ce type d'assassinat, sur les assassinats en général d'ailleurs. Parce que cela s'appelle tout simplement l'Etat de droit. Et quant il n'y a pas d'Etat de droit, il n'y a pas de démocratie véritable.
Q - (Inaudible)
R - La France reste tout à fait fidèle à ses valeurs. La France ne souhaite pas d'ingérence de qui que ce soit dans la vie démocratique, politique, militaire du Liban. Mais comme d'ailleurs dans notre pays, nous l'avons prouvé récemment, au sujet d'autres pays. Donc voilà la Syrie comme les autres pays, ni plus ni moins. Plutôt que d'avoir des suspicions, ou des phrases plus ou moins alambiquées, le mieux dans ces cas là, je le répète, c'est de répondre par le courage, par une volonté de transparence et de vérité c'est à dire le tribunal spécial pour le Liban. Merci.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 novembre 2006
Je suis venu au Liban, à la demande de M. le président de la République, représenter la France aux obsèques de Pierre Gemayel. Je voudrais avant toute chose rappeler notre consternation et notre immense émotion, celle du président, la mienne, celle du peuple français, après cet odieux attentat. En ces heures tragiques pour le Liban, c'est d'abord à sa famille, à ses proches, à ses amis, que vont notre sympathie et notre solidarité.
A travers Pierre Gemayel, c'est une grande famille libanaise, qui a travaillé depuis longtemps au sein même de la vie politique libanaise pour défendre la souveraineté, la liberté, l'Etat de droit, l'indépendance du Liban, qui est atteinte.
La France a condamné dans les termes les plus fermes ce qui apparaît manifestement comme une nouvelle tentative de déstabilisation du Liban par la violence, par l'intimidation, par l'assassinat. Et face à ces méthodes que je qualifierais d'un autre âge, notre conviction est que le devoir de la communauté internationale est, plus que jamais, d'aider le Liban à obtenir et faire triompher ses valeurs, sa volonté d'indépendance, de souveraineté, de liberté, de démocratie.
La France y est pour sa part déterminée. La France qui a joué un rôle important pour la mise en place de la résolution 1701, au moins dans sa première phase, continue à travailler pour que cette résolution 1701 soit totalement respectée. La France continue à être aux côtés du gouvernement de Fouad Siniora pour l'aider à combattre pour la souveraineté et l'indépendance du Liban. Comme vous le savez, le président de la République a souhaité qu'une conférence internationale de reconstruction du Liban, sur le moyen et le long terme, se tienne à la fin du mois de janvier 2007. Je me suis entretenu avec le Premier ministre libanais également de ce sujet.
Je suis à votre disposition pour répondre à vos questions.
Q - (Inaudible)
R - Il faut parfaitement comprendre les propos que j'ai tenus. La France est l'amie du Liban, et de tous les Libanais, vous le savez encore plus, vous qui êtes à Beyrouth, et vous qui avez vu au quotidien les efforts que nous avons déployés pendant cette terrible guerre de l'été dernier. Je l'ai dit ici, dans cette même pièce, durant l'été. Comme membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, nous sommes profondément attachés, à la mise en oeuvre des résolutions des Nations unies, en particulier de la résolution 1701. Nous souhaitons que toutes, oui toutes les parties libanaises, contribuent à la mise en oeuvre de cette résolution 1701.
Vous parlez du Hezbollah. Concernant le désarmement des milices, c'est l'objectif de la communauté internationale, mais c'est aussi avant tout l'objectif que les Libanais se sont eux-mêmes fixés, dans le cadre des Accords de Taëf. Et c'est donc bien un objectif qui doit être recherché dans le cadre du dialogue inter-libanais. Il n'y a pas ici de changement dans la position française. Permettez-moi d'ajouter que dans le contexte de crise que traverse le Liban et que l'assassinat de Pierre Gemayel risque d'ailleurs d'exacerber, nous sommes conscients de la nécessité de faire prévaloir avant tout le rassemblement de tous les Libanais sur les divisions, en appelant chacun à respecter les règles de la démocratie.
Q - (Inaudible)
R - Il y a le Conseil de sécurité et les résolutions, comme la résolution 1559 qui est extrêmement importante pour les voisins du Liban. On peut aussi mentionner les résolutions 1595 et 1680, c'est à dire tout ce qui a trait à l'enquête et au tribunal spécial pour le Liban. On peut aussi évidemment et surtout parler de la résolution 1701, qui a permis de voir un cessez le feu. La première phase de la mise en place de la résolution 1701 s'est faite correctement avec le retrait israélien, le déploiement de l'armée libanaise, celui de la FINUL, avec un commandement allemand de la composante maritime de la FINUL. Cela, c'est la première phase, je crois qu'elle est réussie. Restent quelques points qui posent problème. On a parlé des survols israéliens, on peut parler également de l'embargo sur les armes, et puis il y a surtout l'accord politique qui est nécessaire. Voilà pour ce qui est du Conseil de sécurité.
Maintenant, concernant l'aide que nous pouvons apporter au Liban. Je crois que le président français, qui est l'ami du Liban, est peut-être le meilleur avocat sur la planète aujourd'hui du Liban pour faire en sorte que la souveraineté et l'indépendance de ce pays soient respectées. Sur le fond, ce sont les valeurs de la France qui s'implique au Liban, comme ailleurs. Et par ailleurs, nous pouvons être à même en effet de plaider les causes libanaises, à condition, aussi, bien sûr, que les Libanais, de leurs côtés, fassent des réformes, en particulier sur le plan économique. Cela a été le sens du message que j'ai transmis au Premier ministre libanais. C'est le sens du message que mes homologues, le ministre des Finances, et le ministre du Budget, Thierry Breton et Jean-François Copé, ont délivré à leur homologue, le ministre de l'Economie qui est venu la semaine dernière à Paris.
Q - (Inaudible)
R - Nous n'avons pas abordé particulièrement ce sujet. Vous vous doutez que pour ce deuil, il y a une commission d'enquête, commission d'enquête internationale. Vous avez remarqué également que le juge Brammertz aura six mois de plus pour continuer son travail. Je me garderais bien de désigner des coupables à ce stade même si, après ce nouvel attentat qui fait suite à tant d'autres, dans le contexte que l'on sait, chacun peut se faire une opinion. Ce qui est sûr, c'est qu'il est plus urgent et indispensable que jamais, que ceux qui ont perpétré ou commandité tous ces assassinats, répondent de leurs crimes. Après le gouvernement libanais la semaine dernière, comme vous le savez, le Conseil de sécurité a unanimement apporté son soutien à la création du tribunal spécial pour le Liban pour juger ces criminels. Il faut aujourd'hui ne pas céder à l'intimidation par la terreur, comme l'a dit le Secrétaire général des Nations unies, il y a quelques jours. Il n'y aura jamais de paix au Liban s'il n'y a pas de justice et donc de justice internationale aussi.
Q - (Inaudible)
R - Le sujet que vous soulevez est évidemment important. Je crois qu'il est important de comprendre deux choses. La première c'est la nécessité de ne pas céder à l'intimidation. Il faut donc répondre par le courage. Le courage, c'est la fermeté. La fermeté, c'est d'aller de l'avant concernant le tribunal spécial. Le Conseil de sécurité a tracé le chemin dans sa décision unanime. Au gouvernement libanais de continuer à exprimer sa fermeté, sa volonté. Au parlement libanais, aussi, d'exprimer sa fermeté et sa volonté, autrement dit son souhait de faire la vérité, son souhait de transparence. Vous me dites, si cela n'était pas le cas, est-ce que le Conseil de sécurité peut le faire sous le chapitre 7 ? Je me permets là de dire qu'il est absolument fondamental que les Libanais montrent leur volonté.
Q - (Inaudible)
R - Sur le plan du Conseil de sécurité, certainement pas. Maintenant vous me permettrez de ne pas rentrer dans les discussions juridiques intra-libanaises. Il y a une constitution, il y a un Droit. C'est au Droit libanais de s'exprimer. Je souhaite pour ma part, et c'est vraiment extrêmement important, que toute la vérité, que toute la transparence puissent être faites sur ce type d'assassinat, sur les assassinats en général d'ailleurs. Parce que cela s'appelle tout simplement l'Etat de droit. Et quant il n'y a pas d'Etat de droit, il n'y a pas de démocratie véritable.
Q - (Inaudible)
R - La France reste tout à fait fidèle à ses valeurs. La France ne souhaite pas d'ingérence de qui que ce soit dans la vie démocratique, politique, militaire du Liban. Mais comme d'ailleurs dans notre pays, nous l'avons prouvé récemment, au sujet d'autres pays. Donc voilà la Syrie comme les autres pays, ni plus ni moins. Plutôt que d'avoir des suspicions, ou des phrases plus ou moins alambiquées, le mieux dans ces cas là, je le répète, c'est de répondre par le courage, par une volonté de transparence et de vérité c'est à dire le tribunal spécial pour le Liban. Merci.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 novembre 2006