Déclaration de Mme Brigitte Girardin, ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie, sur l'aide française pour le développement du Niger, à Niamey le 14 décembre 2006.

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Circonstance : Déplacement au Niger-signature de trois conventions de financement entre la France et le Niger, à Niamey le 14 décembre 2006

Texte intégral

Monsieur le Ministre d'Etat,
Monsieur le Ministre,
Chers Amis,
Il y a quelques minutes, je signais avec Mme la Ministre Mindaoudou le document-cadre de partenariat (DCP) qui régit les relations de coopération entre la France et le Niger.
C'est avec grand plaisir que je signe maintenant trois conventions qui en constituent une première traduction concrète.
La convention d'aide budgétaire, tout d'abord, s'élève à 8,5 millions d'euros, soit environ 5,5 milliards de FCFA, qui seront affectés en fonction des priorités retenues par notre document-cadre de partenariat :
- d'abord pour venir en aide aux plus démunis, avec une dotation au fonds commun des donateurs pour l'aide alimentaire, et avec la prise en charge du coût des soins que le gouvernement du Niger a souhaité rendre gratuits : consultations prénatales, césariennes, soins aux enfants de moins de 5 ans.
Cette aide budgétaire est également destinée à soutenir le Niger dans ses efforts d'assainissement financier, en contribuant à l'apurement des arriérés.
Les deux autres conventions que nous venons de signer sont quant à elles destinées au financement de projets de l'AFD :
- la première concerne le secteur eau-assainissement qui constitue l'un des trois axes de concentration du DCP. Il s'agit du projet d'hydraulique villageoise dans la région de Tahoua, financé à hauteur de 11 millions d'euros, soit 7,2 milliards de FCFA. Ce projet vise à améliorer la desserte en eau potable dans une région à forte densité humaine et ayant le plus faible taux d'accès du Niger (47 %), en raison notamment de ses spécificités géologiques pénalisantes. Il permettra d'alimenter et d'assainir 26 villages et 85.000 habitants, par la mise en place de réseaux partagés et de systèmes simples d'assainissement.
Le projet inclura la mise en place d'un assistant technique, qui apportera son expertise pour préciser le rôle dévolu aux Communes en matière d'eau et d'assainissement.
La seconde convention de financement vise à la mise en oeuvre du projet ESAMIS (eau, environnement et santé en milieu scolaire) qui est l'une des premières réalisations du Groupement d'intérêt public (GIP) "Alliance pour le développement". Constitué entre l'Etat français, Véolia environnement, Sanofi Aventis, l'Institut Pasteur et l'AFD, ce GIP finance des actions de développement en Partenariat Public Privé. D'un coût de 436 500 euros (286 MFCFA), le projet ESAMIS permettra de raccorder les écoles aux réseaux d'eau dans 20 villages qui ont été préalablement équipés de mini-adductions dans le cadre du projet d'hydraulique villageoise réalisé par l'AFD dans la région de Maradi.
Je tiens à saluer particulièrement l'implication de Véolia environnement, actionnaire principal de la Société d'Exploitation des Eaux du Niger (SEEN), qui contribue au projet financièrement mais aussi par un apport de compétences, tandis que la maîtrise d'ouvrage des travaux a été déléguée par le gouvernement à la SEEN.
Pour conclure, je souhaiterais me livrer à deux constats :
- d'abord, pour relever la forte augmentation de l'activité de l'AFD au Niger. Ainsi, les décaissements de l'Agence dans votre pays ont été multiplié par quatre entre 2003 et 2005, passant de 3 milliards à plus de 12 milliards de FCFA, plaçant le Niger à la seconde place des pays bénéficiaires de l'aide française en Afrique de l'Ouest.
Mon deuxième constat tient au caractère novateur des projets soutenus par la France dans votre pays :
- innovation avec la mise en place des premiers financements en Partenariat public-privé, au titre du projet ESAMIS ;
- innovation encore, avec le soutien direct aux ONG, au titre du projet de récupération de terres de 1,4 millions d'euros, soit 918 MFCFA, qui sera très prochainement signé en faveur du groupement constitué par l'ONG nigérienne Karkara et l'ONG française VSF.
Innovation, enfin, avec Agroniger, projet productif d'excellence financé par un investisseur privé nigérien et garanti par PROPARCO, que j'irai visiter demain. Cette dernière collaboration illustre bien le souci de la France d'accorder un soutien renouvelé au développement du secteur productif, créateur de richesses pour votre pays et d'emplois pour la population, particulièrement pour les jeunes.
C'est pourquoi je me réjouis que cette deuxième visite que j'effectue dans votre pays me permette à la fois, de poser le cadre renouvelé de notre coopération à moyen terme et en même temps, au travers de la signature de ces trois conventions, d'engager des actions concrètes qui, sous des formes variées mais complémentaires, visent à réduire la pauvreté et à améliorer le bien-être des populations.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 décembre 2006