Texte intégral
Madame la Ministre d'Etat,
Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs les parlementaires et les élus,
Monsieur le Président, Madame la directrice, Madame la Déléguée générale,
Mesdames, Messieurs,
Inaugurer la maison « Coeur des femmes », c'est, tout d'abord, saluer la personnalité exceptionnelle de Mona Chasserio, et le parcours, hors normes lui aussi, de Danielle Huèges, qui l'a rejointe dans sa démarche.
Nous avons là deux destinées hors du commun, celles de femmes qui ont décidé de tout quitter, de tout donner, de se mettre pleinement et totalement au service des autres.
Par vos engagements, vous illustrez, Mesdames, ce qu'est la fraternité au quotidien, une fraternité absolue, exigeante, sans répit.
C'est une empathie profonde pour le sort de femmes meurtries, exclues, jetées à la rue, une même indignation, intime, profonde, face à leur situation qui vous ont réunies.
Vous racontez dans votre livre, Madame Chasserio, votre « cri de révolte et d'indignation ». Vous n'avez pas pu passer votre chemin, vous n'avez pas pu feindre l'indifférence.
Vous êtes partie à leur rencontre, vous vous êtes dépouillée de tout, vous êtes descendue au fond de vous-même « pour comprendre, sentir, vivre la souffrance universelle de ces femmes ».
« On ne voit bien qu'avec le coeur... l'essentiel est invisible pour les yeux », dit Saint-Exupéry. « Voir avec le coeur » : telle est la vocation que vous avez embrassée.
Depuis 15 ans, vous consacrez votre vie à faire passer les femmes que vous recueillez du dénuement le plus complet à la confiance en soi retrouvée, « de l'inexistence à l'existence », pour reprendre le titre de votre livre.
Avec Danielle Huèges, vous avez réussi, à force d'engagement et de persuasion, à faire partager votre indignation et à obtenir les soutiens nécessaires pour créer cette maison d'accueil et développer votre association « Coeur de femmes ».
Cette Maison, vous la définissez comme « un microcosme pour réapprendre les valeurs du féminin, où les femmes reprennent vie et peuvent une fois leur histoire dénouée trouver leur juste place dans notre société ».
C'est un lieu unique pour renouer avec le partage et l'échange, un lieu pour se retrouver. Chacune des femmes accueillies peut reprendre une place parmi les autres et mettre ses qualités au service de la communauté.
Je tiens à saluer Madame Simone Veil qui nous fait l'honneur d'être parmi nous.
Vous incarnez, Madame, le combat inlassable des femmes pour conquérir leur autonomie et leur liberté.
C'est vous qui, dès le début, avez répondu à l'appel de Madame Chasserio et soutenu son association.
Vous êtes venue en personne, le 13 décembre 1993, alors que vous étiez Ministre d'État, des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, inaugurer la première Maison, alors située rue Fulton.
Dans la lignée de l'action de Madame Veil, je tiens à vous assurer, Mona Chasserio, Danielle Huèges, ainsi que vos équipes et toutes les femmes que vous recevez, du soutien de mon Ministère pour votre action.
C'est d'ailleurs d'un soutien réciproque dont il faudrait parler car la force de votre témoignage, Madame Chasserio, et la pertinence de votre démarche ont contribué à la décision que j'ai prise cet été de créer un hébergement dit de stabilisation.
Vous avez créé « la maison » après avoir vu combien, malgré la souffrance de ces femmes, « on les ballottait dans tous les sens. Elles couraient d'un lieu à l'autre, des administrations aux hôpitaux, des associations aux hébergements, perpétuellement en mouvement. Ni leur tête ni leur corps ne suivait plus. »
La création de l'hébergement de stabilisation répond à un constat très simple : on ne passe pas directement de la rue à l'insertion. Entre l'hébergement d'urgence pour une nuit et l'hébergement plus durable dans un CHRS, il manquait une marche : un hébergement intermédiaire qui offre une stabilité suffisante pour favoriser l'autonomie des personnes.
Cette nouvelle marche apporte aux SDF une solution d'hébergement 24 heures sur 24 pendant la durée nécessaire à leur accompagnement dans tous les domaines.
Au 1er novembre, 763 places de ce type ont été ouvertes en Ile-de-France. D'ici la fin de l'hiver 2006-2007, 1 100 places d'hébergement « de stabilisation » seront installées, avant d'en prévoir la généralisation à l'ensemble du pays.
Je tiens, à ce titre, à vous témoigner tout l'intérêt que je porte à votre projet de Maison à Guérande.
L'ampleur de votre mobilisation et l'humanité profonde qui nourrit votre démarche se lisent dans ces locaux, réhabilités et sécurisés.
Elles se lisent aussi dans le succès de votre association, « Coeur des femmes », qui, après 15 ans d'existence, dispose :
- de près de 130 salariés, dont certaines femmes qui furent accueillies ici,
- d'une quarantaine de bénévoles,
- et d'une douzaine de structures.
15 ans après, c'est toujours la même vocation qui vous anime, le même respect de l'autre, le même souci de l'aider à se remettre debout pour reprendre son « envol ».
C'est dire si votre action est précieuse et combien elle continuera à interpeller les pouvoirs publics dans leur souci permanent de faire progresser la situation des femmes.Source http://www.femme-egalite.gouv.fr, le 20 décembre 2006
Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs les parlementaires et les élus,
Monsieur le Président, Madame la directrice, Madame la Déléguée générale,
Mesdames, Messieurs,
Inaugurer la maison « Coeur des femmes », c'est, tout d'abord, saluer la personnalité exceptionnelle de Mona Chasserio, et le parcours, hors normes lui aussi, de Danielle Huèges, qui l'a rejointe dans sa démarche.
Nous avons là deux destinées hors du commun, celles de femmes qui ont décidé de tout quitter, de tout donner, de se mettre pleinement et totalement au service des autres.
Par vos engagements, vous illustrez, Mesdames, ce qu'est la fraternité au quotidien, une fraternité absolue, exigeante, sans répit.
C'est une empathie profonde pour le sort de femmes meurtries, exclues, jetées à la rue, une même indignation, intime, profonde, face à leur situation qui vous ont réunies.
Vous racontez dans votre livre, Madame Chasserio, votre « cri de révolte et d'indignation ». Vous n'avez pas pu passer votre chemin, vous n'avez pas pu feindre l'indifférence.
Vous êtes partie à leur rencontre, vous vous êtes dépouillée de tout, vous êtes descendue au fond de vous-même « pour comprendre, sentir, vivre la souffrance universelle de ces femmes ».
« On ne voit bien qu'avec le coeur... l'essentiel est invisible pour les yeux », dit Saint-Exupéry. « Voir avec le coeur » : telle est la vocation que vous avez embrassée.
Depuis 15 ans, vous consacrez votre vie à faire passer les femmes que vous recueillez du dénuement le plus complet à la confiance en soi retrouvée, « de l'inexistence à l'existence », pour reprendre le titre de votre livre.
Avec Danielle Huèges, vous avez réussi, à force d'engagement et de persuasion, à faire partager votre indignation et à obtenir les soutiens nécessaires pour créer cette maison d'accueil et développer votre association « Coeur de femmes ».
Cette Maison, vous la définissez comme « un microcosme pour réapprendre les valeurs du féminin, où les femmes reprennent vie et peuvent une fois leur histoire dénouée trouver leur juste place dans notre société ».
C'est un lieu unique pour renouer avec le partage et l'échange, un lieu pour se retrouver. Chacune des femmes accueillies peut reprendre une place parmi les autres et mettre ses qualités au service de la communauté.
Je tiens à saluer Madame Simone Veil qui nous fait l'honneur d'être parmi nous.
Vous incarnez, Madame, le combat inlassable des femmes pour conquérir leur autonomie et leur liberté.
C'est vous qui, dès le début, avez répondu à l'appel de Madame Chasserio et soutenu son association.
Vous êtes venue en personne, le 13 décembre 1993, alors que vous étiez Ministre d'État, des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, inaugurer la première Maison, alors située rue Fulton.
Dans la lignée de l'action de Madame Veil, je tiens à vous assurer, Mona Chasserio, Danielle Huèges, ainsi que vos équipes et toutes les femmes que vous recevez, du soutien de mon Ministère pour votre action.
C'est d'ailleurs d'un soutien réciproque dont il faudrait parler car la force de votre témoignage, Madame Chasserio, et la pertinence de votre démarche ont contribué à la décision que j'ai prise cet été de créer un hébergement dit de stabilisation.
Vous avez créé « la maison » après avoir vu combien, malgré la souffrance de ces femmes, « on les ballottait dans tous les sens. Elles couraient d'un lieu à l'autre, des administrations aux hôpitaux, des associations aux hébergements, perpétuellement en mouvement. Ni leur tête ni leur corps ne suivait plus. »
La création de l'hébergement de stabilisation répond à un constat très simple : on ne passe pas directement de la rue à l'insertion. Entre l'hébergement d'urgence pour une nuit et l'hébergement plus durable dans un CHRS, il manquait une marche : un hébergement intermédiaire qui offre une stabilité suffisante pour favoriser l'autonomie des personnes.
Cette nouvelle marche apporte aux SDF une solution d'hébergement 24 heures sur 24 pendant la durée nécessaire à leur accompagnement dans tous les domaines.
Au 1er novembre, 763 places de ce type ont été ouvertes en Ile-de-France. D'ici la fin de l'hiver 2006-2007, 1 100 places d'hébergement « de stabilisation » seront installées, avant d'en prévoir la généralisation à l'ensemble du pays.
Je tiens, à ce titre, à vous témoigner tout l'intérêt que je porte à votre projet de Maison à Guérande.
L'ampleur de votre mobilisation et l'humanité profonde qui nourrit votre démarche se lisent dans ces locaux, réhabilités et sécurisés.
Elles se lisent aussi dans le succès de votre association, « Coeur des femmes », qui, après 15 ans d'existence, dispose :
- de près de 130 salariés, dont certaines femmes qui furent accueillies ici,
- d'une quarantaine de bénévoles,
- et d'une douzaine de structures.
15 ans après, c'est toujours la même vocation qui vous anime, le même respect de l'autre, le même souci de l'aider à se remettre debout pour reprendre son « envol ».
C'est dire si votre action est précieuse et combien elle continuera à interpeller les pouvoirs publics dans leur souci permanent de faire progresser la situation des femmes.Source http://www.femme-egalite.gouv.fr, le 20 décembre 2006