Texte intégral
Tout d'abord, je voudrais remercier le ministre algérien des Participations et de la Promotion des investissements d'être ici aujourd'hui. Par sa présence, sa compétence et son expérience, il a su parfaitement répondre à toutes les questions que se posaient nos chefs d'entreprise. Je voudrais également remercier, du fond du coeur, l'ambassadeur d'Algérie en France parce que c'est avec lui que j'ai co-présidé ce séminaire, et c'est grâce à lui que nous avons pu le tenir.
Quand je me suis rendu à Alger, les 9 et 10 avril dernier, j'avais pu me rendre compte à la fois de l'intérêt manifesté par les entreprises françaises pour l'Algérie, mais aussi combien cet intérêt restait en deçà des potentialités économiques. A mon retour, à l'occasion d'un dîner amical, j'avais convenu, avec M. l'Ambassadeur, que nous organiserions au Quai d'Orsay un séminaire dédié à la question de la promotion de l'investissement français en Algérie.
Je vous le dis très sincèrement, le séminaire que nous venons de tenir s'inscrit dans la continuité des efforts faits par nos deux gouvernements sur cette question essentielle du partenariat franco-algérien. Je pense, en particulier, à la visite, la semaine dernière, à Alger, du ministre français de l'Economie des Finances et de l'Industrie, M. Thierry Breton, et à l'accord de partenariat économique et financier qui a été signé à l'occasion de sa visite.
Comme vous le savez, cet accord contient un important volet sur la promotion des investissements en identifiant trois secteurs essentiels : l'agro-alimentaire, la filière automobile, la filière pharmaceutique. Ces secteurs étaient au coeur de nos discussions aujourd'hui avec, bien sûr, le secteur bancaire. Vous savez combien la France est présente dans le secteur bancaire dans le monde, et en Algérie en particulier.
Comme vous le savez, l'Algérie bénéficie depuis plusieurs années d'une croissance exceptionnelle avec un taux de 5%. Cette croissance est portée par une conjoncture favorable sur le marché des hydrocarbures et par la mise en oeuvre du plan complémentaire de soutien à la croissance d'un montant de 120 milliards de dollars sur la période 2005-2009, dans un contexte d'inflation maîtrisée, de dette extérieure réduite et de réserves de change s'élevant à plus de 70 milliards de dollars. Le ministre me disait tout à l'heure : "quel est l'autre pays de la région qui a des chiffres comme cela : aucun en réalité".
Parmi les efforts faits par nos deux gouvernements, je pense encore aux nouveaux axes de développement de notre coopération, tournée vers la promotion de pôles d'excellence, afin de répondre aux besoins identifiés par l'Algérie de former des cadres de haut niveau pour mener à bien la réforme de grande ampleur actuellement en cours en Algérie.
Tous ses efforts s'inscrivent, bien sûr, dans la perspective du partenariat d'exception pensé par le président Chirac et le président Bouteflika. Je voudrais, pour terminer, remercier encore une fois M. Abdelhamid Temmar, ministre algérien des Participations et de la Promotion des investissements et M. Missoum Sbih, ambassadeur d'Algérie en France, ainsi que tous les chefs d'entreprise qui sont venus s'entretenir, de manière informelle et très directement, avec M. le Ministre et M. l'Ambassadeur.
(...)
Q - (A propos des relations franco-algériennes)
R - Il n'y a pas de frilosité ou de silences. Comprenez que lorsqu'on a la chance d'avoir, près de nous, un pays qui peut se prévaloir des chiffres que j'ai tout à l'heure indiqués en termes d'investissements, de dette, d'inflation et de croissance, un pays avec lequel nous partageons les même valeurs démocratiques, et dont une grande partie de la population parle notre langue, ce serait une grave faute que de ne pas tout faire pour investir et participer à ce développement et à cette "success-story".
Lorsque j'ai rencontré le président de la République algérien, j'ai eu l'occasion de parler avec lui de ces dossiers économiques. Il est important d'expliquer aux entreprises françaises, qui le savent d'ailleurs mieux que personne, puisque la France est le premier partenaire économique de l'Algérie, qu'il faut aller encore plus loin.
Alors, vous me dites "traité d'amitié", les relations franco-algériennes ne se résument pas au traité d'amitié, elles s'inscrivent dans le contexte de la construction très ambitieuse d'un partenariat d'exception qui est prévu par la Déclaration d'Alger signée en 2003. Je peux vraiment le dire, nos rapports sont excellents et, d'ailleurs, les récentes visites du ministre de l'Economie et des Finances ou du ministre de l'Intérieur, ministre d'Etat, l'attestent.
(...)
Q - (A propos de la condamnation à mort des infirmières bulgares et du médecin palestinien en Libye)
R - J'ai eu l'occasion ce matin de dire que la France déplore ce verdict. La France, ainsi que l'ensemble de l'Union européenne condamne la peine de mort. Nous souhaitons que ces infirmières bulgares et ce médecin palestinien puissent interjeter appel le plus rapidement possible et que le droit libyen puisse s'imposer rapidement. J'étais le seul ministre des Affaires étrangères occidental à aller leur rendre visite en prison et j'espère que tout cela pourra avoir un dénouement positif.
D'autre part, je voudrais vous dire que nous nous sommes beaucoup occupés des enfants contaminés par le virus du sida, soit à Benghazi par des activités de formation, soit en France en recevant plus de 100 enfants dans nos hôpitaux, sur des fonds libyens.
Merci à tous.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 décembre 2006