Déclaration de M. Jean-François Lamour, ministre de la jeunesse, des sports et de la vie associative, sur les grandes lignes d'action de ministère pour l'année 2007 : encourager la promotion de l'éthique dans le sport et les principes de responsabilité, de l'engagement et de l'égalité des chances, Paris le 18 janvier 2007.

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Circonstance : Voeux aux corps constitués à Paris le 19 janvier 2007

Texte intégral

Madame la Ministre,
Mesdames et Messieurs, les parlementaires,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Cher Henri,
Chers amis,
Merci à chacun d'entre vous d'avoir répondu à mon invitation pour ce qui est devenu, depuis 5 ans, un rendez-vous aussi traditionnel qu'amical qui, chaque année, me donne l'occasion de faire des propositions pour l'avenir.
Notre rendez-vous de ce soir n'échappera pas à cette tradition.
D'ailleurs, l'INSEP, qui nous accueille ce soir, symbolise avec force cette foi en l'avenir :
l'avenir des sportifs qui se préparent à remporter, demain à Pékin et après demain à Londres, de grandes victoires.
l'avenir d'une jeunesse que nous devons aider à se construire.
l'avenir des associations et de leur mission de service public.
Cette foi en l'avenir m'a conduit à aborder les problèmes et leurs solutions en ayant une vision globale, et non réductrice, des enjeux auxquels, vous et moi, étions confrontés.
Par exemple, le sport n'est pas seulement réductible à sa dimension culturelle, ludique, socio-éducative ou encore économique. Durant ces 5 dernières années, je n'ai cessé de prendre en compte cette pluralité.
Cette pluralité qui caractérise, aussi, une jeunesse riche de sa diversité, dont les problèmes sont multiples, problèmes auxquels une réponse unique serait certainement inique.
Ce constat vaut aussi pour la vie associative. Les différences entre les associations, en fonction de leur mission, de leur budget et de leur histoire, sont fortes. Sauf la volonté de créer plus de lien social, quoi de commun entre une petite association de quartier reposant sur le bénévolat et un grand réseau associatif comptant 1000 salariés ? Il nous a fallu faire preuve d'imagination pour respecter ces particularités dans un objectif d'intérêt général.
Cette diversité fait du ministère un point d'observation privilégié de la société française, tant le sport, la jeunesse et la vie associative sont les prismes de la France du 21ème siècle ; tant les servir conduit un ministre à agir efficacement comme ce fut le cas, en 2006, avec le vote de la loi contre le dopage, la mise en place du Programme National de Développement du Sport, la loi relative au volontariat associatif et à l'engagement éducatif...
Agir certes, mais agir autour de valeurs fondamentales. Durant 5 ans, pas une décision n'a été prise, pas une mesure n'a été arrêtée, pas une loi n'a été promulguée sans se référer à des principes essentiels.
Ces principes sont le fruit d'une subtile alchimie entre la charte de l'olympisme, reflet de l'ambition humaniste et universelle de notre pays, et l'idéal républicain qui est le coeur de notre projet, pour garantir le lien social en France et notre unité. Ils sont l'essence même de notre action : l'égalité, la solidarité, l'autorité, la laïcité et la tolérance.
Comme les cinq anneaux s'entrelaçant sur le drapeau olympique, pour symboliser la fraternité entre tous les continents, ces principes sont le socle commun des valeurs fondamentales pour nous faire comprendre le passé, apprivoiser le présent et nous projeter dans le futur.
Oui, chers Amis, en 2007, comme en 2002, au moment de ma prise de fonction, ce qui me passionne, c'est un futur, c'est le meilleur futur pour tous. Car l'essentiel de notre action c'est bien ce que nous ferons demain.
C'est animé de cet esprit que j'ai voulu que collectivement, nous réussissions, avec en permanence l'avenir en ligne de mire.
Cette volonté s'est articulée autour de trois axes indissociables les uns des autres :
La promotion de l'éthique ;
La volonté d'être en mouvement ;
Le choix de la confiance ;
La promotion de l'éthique est un combat permanent, qui doit être mené en exigeant la responsabilité de chacun, le respect de tous et l'égalité pour tous.
La responsabilité est, notamment, au coeur du dispositif mis en oeuvre pour lutter, avec efficacité et détermination, contre le dopage.
La loi du 5 avril 2006 permet à notre pays d'avoir une ambition internationale qui s'appuie sur l'Agence Mondiale antidopage, le Code Mondial Antidopage, et la Convention Internationale de Lutte contre le Dopage de l'UNESCO, déjà ratifiée par une quarantaine de pays et qui a été adoptée, à l'unanimité la semaine dernière, à l'Assemblée nationale.
Je rappelle que cette loi organise les compétences en matière de lutte contre le dopage entre, d'une part, l'Agence Française de Lutte contre le Dopage, autorité publique indépendante regroupant désormais l'ancien CPLD et le LNDD, et d'autre part, le ministre chargé des sports, pour ce qui relève des actions de prévention, de surveillance médicale, de recherche et d'éducation.
Mon engagement, au sein de l'AMA, est venu confirmer la place que, désormais, la France occupe dans le concert des Nations en matière d'éthique sportive.
Cet objectif, dans le domaine de la santé, conformément aux engagements pris lors des Etats généraux du sport, a conduit au partenariat scellé, en juillet 2006, entre l'INSERM, l'AP-HP, l'université René Descartes-Paris 5, l'INSEP, et le CNDS, en vue de la création de l'IRMES, institut de recherche biomédicale et d'épidémiologie du sport, inauguré le 2 novembre dernier, à l'INSEP. Dans le même temps, l'année 2006 a vu la création du Centre d'Investigation en médecine du sport (CIMS) au sein de l'hôpital de l'Hôtel Dieu.
Toujours dans le domaine de l'éthique, notre ministère s'est fait le premier défenseur du respect de tous.
Trois priorités dans ce domaine ont été définies :
La première priorité a consisté à renforcer les moyens de lutte contre la violence dans les stades, comme l'interdiction de stades aux supporters ayant un comportement violent ou xénophobe. La possibilité de dissoudre les associations de supporters qui commettent des violences, est aussi entrée dans notre arsenal juridique.
Il appartient, désormais, aux préfets et aux juges d'en appliquer les dispositions, pour que le sport, qui est un exceptionnel outil d'insertion sociale -notamment des jeunes- ne soit pas dévoyé.
C'est dans cet esprit qu'a été fixé notre deuxième priorité : celle de faire de l'arbitre un véritable collaborateur du service public, qui bénéficie désormais d'une protection pénale renforcée, avec la loi que nous devons au Sénateur Jean-François Humbert .
La troisième priorité fut d'agir contre l'inacceptable.
Face à la violence brutale, aux signaux de racisme, d'antisémitisme et de xénophobie dans le sport ou ailleurs, notre degré de tolérance doit être égal à zéro.
Parce que la force d'une chaîne est celle de chacun de ses maillons, la responsabilité individuelle est essentielle pour accompagner l'action de l'Etat et des collectivités locales, ainsi que les mesures prises par les instances sportives, notamment celle du football. Je citerai comme exemple, le partenariat instauré entre le ministère, la Fédération Française de Foot et la LICRA, qui vise à déployer une action de fond pérenne. Mais, au-delà, il est indispensable que chacun, individuellement, agisse à son niveau.
C'est pourquoi le ministère, dans le secteur de la jeunesse, soutient, avec le CRIPS, la campagne européenne « Tous différents, tous égaux », contre les discriminations.
Notre conception de l'éthique s'est également forgée sur un principe républicain fort : l'égalité pour tous. L'égalité entre les citoyens, l'égalité entre les quartiers, l'égalité entre les territoires.
L'égalité entre les citoyens passe, en particulier, par la prise en compte du handicap. Dans ce domaine notre mission a été, est, et sera, de promouvoir le sport et de favoriser la pratique des activités physiques et sportives sous toutes ses formes.
Le ministère conduit une politique sportive spécifique en direction des personnes handicapées, afin que le sport soit un outil de promotion individuelle, un moyen d'intégration sociale et professionnelle, un espace de convivialité, de solidarité et d'espoir.
Ainsi, suite aux conclusions des états généraux du sport :
un réseau de correspondants départementaux et régionaux, a été mis en place ;
un pôle national sport et handicap au CREPS de Bourges, a été créé ;
des formations, à l'attention des intervenants dans les milieux sportifs, ont été mises en oeuvre ;
les fédérations sportives, en charge du développement de la pratique sportive des personnes handicapées, ont été particulièrement accompagnées ;
les travaux d'accessibilité des équipements sportifs, par le biais du CNDS, ont connu un accroissement spectaculaire ;
les montants des primes pour les médaillés olympiques et paralympiques ont été alignés.
Je tiens à saluer le remarquable travail effectué par la Fédération Française Handisport (FFH), la Fédération Française du Sport Adapté (FFSA), la Fédération Sportive des Sourds de France (FSSF).
J'appelle toutes les fédérations sportives à signer de nouvelles conventions avec ces trois fédérations, en vue de développer la formation des cadres techniques aux spécificités du handisport. Déjà 55 % des fédérations olympiques ont désigné un référent « sport et handicap » au sein de leur équipe technique nationale. Nous devons atteindre 100 % d'ici la fin de l'année 2007.
Il faut, d'autre part, poursuivre nos actions communes avec le mouvement sportif pour promouvoir l'accès à la pratique sportive féminine, notamment là où elle est en recul, en particulier dans les quartiers sensibles.
Les projets associatifs locaux et la valorisation des bonnes pratiques, au travers du concours « femmes et sport », comme la création, au sein du CREPS PACA, du pôle ressources national « sport, famille et pratique féminine », ou bien encore la campagne nationale de communication « la vraie victoire dans le sport, c'est d'en faire », qui a été la plus importante des dix dernières années et qui visaient les femmes et les seniors, y contribuent.
Chers amis,
Notre ambition de promouvoir l'égalité entre tous ne serait pas totale si nous n' avions pas été actifs pour aider les jeunes des quartiers à mettre en valeur leurs talents et leur citoyenneté .
Sur ce point, trois actions particulièrement innovantes et structurantes peuvent être mises en évidence dans le cadre, notamment, de la mobilisation nationale pour l'emploi dans laquelle le ministère s'est pleinement engagé en 2006.
D'abord, avec les 140 000 recrutements effectués dans le champ associatif, en particulier dans les secteurs du sport et de l'animation, et les premiers accords-cadres, signés en octobre 2005, avec le CNOSF, le COSMOS et le CNEA (Conseil National des Employeurs Associatifs).
Ensuite, avec le dispositif « Parcours Animation Sport », qui vise à accompagner, de manière spécifique, 2 500 jeunes défavorisés vers une qualification et un emploi dans le champ du sport ou de l'animation.
Enfin, par la création de 1000 emplois, destinés notamment aux étudiants des filières universitaires STAPS visant, pour 650 d'entre eux, d'une part, à faciliter la pratique du sport par les personnes handicapées et, d'autre part, à renforcer l'offre sportive proposée aux jeunes en difficulté, dans le cadre de la coordination nationale initiée par le CNOSF et impulsée par Christian Bîmes.
Le solde des 350 autres emplois est destiné aux grands évènements qui seront accueillis cette année en France : la Coupe du monde de rugby et le Championnat du monde de handball féminin en 2007.
Cet objectif d'égalité pour l'emploi a été poursuivi avec l'opération « jobs d'été ». La prochaine édition sera lancée les 6 et 7 mars 2007 à Paris, puis partout en France, afin de proposer plus de 100 000 jobs en France et 15 000 en Europe, notamment aux jeunes en situation de handicap.
Cette quête d'égalité, nous l'avons également étendue aux vacances, en particulier pour les jeunes issus de familles modestes.
Dans le cadre de l'opération Solidar'été, depuis l'été 2004, 23.000 enfants et adolescents défavorisés ont pu partir en vacances, dans les établissements du ministère, et y découvrir des activités sportives et culturelles de qualité.
Mesdames, Messieurs, l'égalité entre les citoyens ne peut être une réalité sans l'assurance d'une égalité réelle entre les territoires.
C'est dans cette perspective que 2006 a été l'année de la création du Centre National pour le Développement du Sport (CNDS) et de l'achèvement du premier recensement des équipements et itinéraires de pratiques sportives, en France.
L'action du CNDS est essentielle pour le développement du sport dans notre pays, le développement de la pratique sportive en faveur de tous les publics, de l'aménagement sportif du territoire, ou de la promotion du rayonnement international du sport français.
Ce développement se fonde sur des principes de solidarité et d'égalité entre les territoires, grâce à l'exploitation du recensement national des équipements sportifs. Cette complémentarité va jouer un rôle déterminant pour accompagner le nouvel élan que le Gouvernement souhaite donner au développement du sport en France.
Tel est aussi l'objet de la mise en oeuvre du Programme national du Développement du Sport, qui mobilisera 120 Meuros supplémentaires sur 3 ans.
Cet effort exceptionnel bénéficiera, en premier lieu, à l'action des fédérations et des clubs sportifs, en renforçant la dotation de la part territoriale du Centre National pour le Développement du Sport. Cet apport contribue à l'objectif visant à accroître d'un million le nombre de licenciés sportifs d'ici 2012.
Il traduit, également, l'engagement du Président de la République et du Premier Ministre, de réaliser de grands équipements visant à préparer les équipes de France et à permettre l'accueil de grandes compétitions internationales. Ce programme comprend les 4 infrastructures sportives identifiées dans le dossier de candidature « Paris 2012 » complétée par l'extension de Roland Garros et la rénovation de la piste de bobsleigh de La Plagne.
Voilà, mes chers Amis, comment le sens de l'éthique républicaine, à travers le respect du principe d'égalité, m'a conduit à ce que le ministère refuse tout conservatisme dans son action.
Consciemment, volontairement, je vous ai invité à favoriser le mouvement, à faire le choix de l'action, tant il me paraissait utile de faire bouger les lignes pour changer parfois les mentalités, souvent les méthodes, toujours à l'écoute de nos partenaires et la recherche de l'intérêt général.
Cette évolution, je l'ai souhaitée avec vous pour l'excellence du monde sportif. Elle s'est traduite en quatre étapes législatives.
La première, fin décembre 2002, qui a permis des avancées importantes pour les cadres et entraîneurs du mouvement sportif.
Puis, la loi du 1er août 2003 qui a consacré la vision politique de la solidarité sportive, fondée sur son socle associatif et son unité entre sport amateur et professionnel. Ce texte a donné, aux fédérations, une plus grande souplesse, une plus grande liberté d'organisation et de choix, en leur permettant, de manière encadrée, de s'ouvrir à leur environnement économique. Ce texte mettait ainsi fin au statut unique.
La loi du 31 décembre 2004 est venue compléter la prise en compte de la réalité du sport professionnel, pour accroître sa compétitivité dans un contexte de concurrence internationale accrue.
Pour la première fois, l'existence d'un droit d'image collective pour les clubs professionnels était reconnue. Les nouvelles marges de développement, données aux clubs sportifs professionnels, ont été complétées par la toute dernière loi de 2006, relative à la participation et l'actionnariat encadrés.
L'ensemble de ces dispositions législatives a permis d'adapter le sport français aux réalités du 21eme siècle. Elles ont aussi assuré un co-développement équilibré entre le sport amateur et professionnel. Elles ont créé les synergies indispensables entre les différents acteurs.
Chers Amis, mon devoir est de vous inviter à pérenniser ce mouvement.
En effet, malgré ces évolutions notables, le sport français est désormais à la croisée des chemins et il doit faire face à deux problématiques majeures : celles du rôle de l'Etat et de la gouvernance du mouvement sportif français.
Concernant l'Etat, son rôle irremplaçable a été confirmé par les EGS. Il doit notamment assurer la préparation des sportifs de haut niveau, hors champ professionnel, et la formation des éducateurs sportifs.
Il doit, au-delà des activités essentielles de réglementation, garantir un double principe d'égalité : l'égalité géographique liée à l'aménagement du territoire et l'égalité entre les sports « aisés » et les sports « aidés ». Il doit être garant de l'unité du sport français.
Quant au mouvement sportif, il doit évoluer. Depuis les Etats généraux du sport, l'Etat n'a cessé d'accompagner le mouvement sportif pour qu'il acquiert plus d'autonomie.
Mon cher Henri, j'ai bien entendu vos propos lors de vos voeux, je ne peux que les approuver.
Oui, à l'instar d'autres réflexions déjà engagées au niveau européen, de nouvelles formes de partenariat doivent être recherchées pour privilégier le dialogue institutionnel avec la tutelle. Pour notre part, nous y avons contribué avec le CNDS qui rassemble l'Etat, le mouvement sportif et les collectivités locales, et en réaffirmant la culture de la relation conventionnelle dans le cadre dialogue équilibré et mature.
Oui, les fédérations gagneraient à se structurer autour d'un conseil de surveillance regroupant des membres bénévoles et d'un directoire constitué de professionnels, conciliant, ainsi, la légitimité élective et la disponibilité des dirigeants.
Ces évolutions imposent à l'Etat un devoir d'exigence. Exigence du respect de la règle, fondement de toute relation sociale, tant à l'égard de la vie sportive qu'associative en général.
Deux lois ont accompagné ce constat : les lois sur le mécénat de 2003 et de 2004, auxquelles s'ajoutent des mesures relatives :
à l'augmentation de la déduction fiscale des dons, soit plus de 2,5 milliards d'euros par an.
la signature de conventions pluriannuelles ;
et, dans ce cadre, à l'avance sur subvention à hauteur de 50% au 30 mars de l'année en cours.
En parallèle, l'impératif de transparence et de sécurisation du financement oblige les associations à publier, sur internet, les subventions versées par les personnes morales de droit public, ainsi que les 5 plus hauts salaires versés, et à faire appel, dès lors qu'elles perçoivent plus de 153 000 euros, à un commissaire aux comptes.
Vous le voyez, Mesdames, Messieurs, dans le domaine associatif nous avons également choisi le mouvement.
J'ai souhaité, pendant ces cinq années, donner à notre action une dimension européenne et internationale nécessaire, tant au monde sportif qu'à notre jeunesse.
Outre mon implication au sein de l'AMA, plusieurs actions ont symbolisé cet intérêt :
La volonté d'inscrire dans le projet de constitution européenne, un article relatif à l'approche régulée du sport. Volonté que devraient relayer à l'avenir les Présidences allemandes et portugaises .
Le Pacte européen pour la Jeunesse qui vise à améliorer l'éducation, la formation, la mobilité, l'insertion professionnelle, en conciliant « activité professionnelle et vie familiale ».
La réforme de l'OFAJ, prés de 40 ans après la signature du Traité de l'Elysée et la création de l'OFAJ en 1963, ce sont 8 millions de jeunes gens, qui ont eu, grâce au soutien de l'OFAJ, l'opportunité de participer à la réconciliation de la société civile et de la jeunesse franco-allemande.
L'espace international doit, également, être l'espace d'expression de l'ingénierie sportive française, qui représente un socle de compétences reconnues et exportables hors de nos frontières.
Je pense à nos savoir-faire en matière d'infrastructures, de formations, de biens d'équipements, en matière d'accueil de compétitions mondiales. La valorisation de ces savoir-faire est l'un des éléments de la politique internationale menée par le ministère, au travers de protocoles bi-latéraux.
Dans cet esprit, chacun comprendra que j'apporte, à J-9, mon total soutien à la candidature de Michel Platini pour la présidence de l'UEFA, non pas seulement parce qu'il est Français, mais parce que c'est un ancien grand champion qui souhaite donner à son sport tout ce que celui- ci lui a apporté. Et pour ne rien vous cacher, j'aime cet état d'esprit. Je le soutiens, enfin et surtout, parce qu'il a une vision « humaniste » du football.
Chers Amis, rien de ce que nous avons entrepris ensemble n'aurait pu voir le jour sans l'instauration de relations franches, transparentes et sincères.
Nous avons travaillé en confiance. « Sans la confiance, aucun projet n'aboutit » écrivait Eric Tabarly dans ses « mémoires du large ».
Cette confiance, entre vous et le ministère, doit être préservée et doit faire l'objet de toutes nos attentions. Elle est la première de nos exigences. Elle est la clef de voûte de notre édifice commun.
La confiance dans les acteurs est primordiale. A ce sujet, je remercie l'ensemble des personnels du ministère, qu'il s'agisse de l'administration centrale ou des services déconcentrés. Il n'est pas un déplacement en province, en effet, au cours duquel un préfet ne salue l'excellence du travail de nos services. J'ai pu observé la compétence, la loyauté et la volonté créative de notre administration. Je prendrai, pour exemple, l'engagement du ministère dans le « Développement durable », thème social, économique et environnemental majeur. Que ce soit dans le domaine de l'éco-responsabilité, touchant au mode de fonctionnement de notre administration, ou dans celui des programmes de promotion des activités de jeunesse, de sport ou encore de formation.
Cette confiance, nous l'avons renforcée dans le monde associatif en valorisant et facilitant l'action des bénévoles :
par la création des CRIB, en 2002, pour les associations sportives, puis par son extension, en 2007, à tout le secteur associatif ;
par la formation des bénévoles avec une enveloppe de 9 millions d'euros ;
par la création d'un label qualité des organismes qui assurent ces missions ;
par la protection renforcée de l'action des bénévoles ;
enfin par la prise en charge, par l'Etat, de l'assurance responsabilité-civile des bénévoles, avec près de 200 000 bénévoles couverts l'an passé et sans doute le double cette année...
Cette confiance éclaire nos échanges avec les cadres techniques auxquels j'exprime toute ma reconnaissance.
Les Etats généraux du Sport avaient révélé l'originalité et l'efficacité de ce dispositif précisé par la loi de 2003. Ce dispositif d'aide de l'Etat au mouvement sportif, avec près de 1 700 techniciens, bénéficie depuis 2005 d'un plan de formation. Avec eux, je regarde l'avenir avec sérénité.
Je le crois d'autant plus que nous préparons l'avenir du sport de haut niveau de manière concertée.
La réaffirmation d'une politique nationale volontariste, en faveur du sport de haut niveau, a été un des objectifs prioritaires depuis 2002.
La nouvelle Préparation Olympique et Paralympique (POP) installée en 2006, est pleinement opérationnelle sous la direction de Fabien CANU. Elle apporte au CNOSF et aux directions techniques des fédérations son expertise notamment dans le domaine de « l'intelligence sportive ».
L'INSEP, vaisseau amiral de l'excellence du sport de haut niveau, sera enfin doté, en 2008, des équipements adaptés aux exigences de notre temps. Après l'inauguration, en septembre 2006 de la halle MAIGROT, enceinte dans laquelle, ce soir, nous abordons la nouvelle année, le plan de rénovation a connu une étape décisive, avec la signature d'un contrat de partenariat pour la réhabilitation et l'entretien des bâtiments de la partie nord du site.
De même, des dispositions nouvelles et indispensables à la réussite du « double projet » des sportifs de haut niveau, sont en cours d'élaboration. Elles compléteront la convention qui renforce les possibilités d'aménagement des études des sportifs de haut niveau et des sportifs « espoirs », que j'ai signée avec G. de ROBIEN cet été.
Quant aux sportifs qui sont en phase d'insertion professionnelle, j'entends renforcer, d'ici le printemps, toujours dans la perspective des prochains jeux Olympiques et Paralympiques de Pékin, mais également de Londres, le dispositif des conventions d'insertion professionnelle (CIP). Ce dispositif reste l'outil le plus performant pour concilier l'entrée dans la vie active et la poursuite de la carrière sportive de nos athlètes. Près de 500 sportifs bénéficient, actuellement, de ce type de contrat avec des entreprises publiques ou privées, des administrations et des collectivités territoriales.
S'agissant, enfin, des sportifs de haut niveau en fin de carrière, il est du rôle de l'Etat de s'en préoccuper, afin de compenser leur entrée tardive dans la vie active, conséquence directe de leur préparation et de leur participation aux compétitions internationales.
A cette fin, des dispositions seront présentées dans les prochaines semaines, permettant ainsi à l'Etat de reconnaître leur engagement pour représenter la France.
Cette confiance en l'avenir, que je viens d'évoquer pour les sportifs de haut niveau, elle est également manifeste envers notre jeunesse.
Je sais celle-ci responsable, généreuse, participative. Je la ressens profondément civique. Le nombre d'inscription de jeunes sur les listes électorales conforte ce sentiment.
Oui, nous pouvons avoir pleine confiance en notre jeunesse.
Il y a plus de deux ans, le gouvernement a mis en place une politique ambitieuse en faveur des jeunes, afin de leur permettre d'être des acteurs du pacte républicain, et de les accompagner dans cette voie.
Cette politique conduit à encourager et accompagner les jeunes dans trois domaines :
Celui de l'engagement et l'initiative ;
Celui de l'expression et de l' accès à l'autonomie ;
Celui de l'accès à des loisirs de qualité en toute sécurité.
Plusieurs actions ont été menées, avec succès, à ce titre.
Un nouvel élan a été donné au soutien des projets de jeunes dans le cadre du programme « Envie d'agir ».
De 18.000 jeunes aidés en 2004, nous sommes passés à 42.000 jeunes, de 11 à 30 ans en 2006.
42.000 jeunes qui sont accompagnés pour réaliser leurs projets dans tous les domaines, depuis le premier engagement, jusqu'à la création d'entreprise, sans oublier, désormais, le volontariat. Le partenariat privilégié, scellé depuis 2006 avec le Crédit Agricole, a indéniablement contribué à ce succès.
En 2007, je souhaite donner encore davantage d'opportunités aux jeunes issus des quartiers en difficulté ou du monde rural, de trouver dans ce programme, la main tendue qu'ils attendent.
La loi, relative au volontariat associatif et à l'engagement éducatif, contribue à légitimer cette « envie d'agir ». Elle a créé le statut du volontaire associatif et a clarifié, par ailleurs, la situation, au regard du droit du travail, des personnels des centres de vacances et des centres d'hébergement.
L'adoption de l'ordonnance, réformant la législation applicable à l'accueil de mineurs hors du domicile parental, a permis de simplifier la réglementation, tout en maintenant un haut niveau de sécurité et de qualité éducative.
Mesurant pleinement les formidables opportunités offertes par la révolution numérique, j'ai décidé de lancer un « Plan national d'éducation au multimédia ». Expérimenté dès ce début d'année, dans cinq régions, il permettra de sensibiliser les animateurs et éducateurs à ces problématiques, mais aussi les familles, afin de mieux accompagner, les adultes comme les enfants, dans l'appropriation et le bon usage du numérique.
Voilà chers Amis, 2006 est derrière nous.
Elle fut une année heureuse pour le sport français avec de nombreuses victoires, à l'image de la médaille d'or d'Antoine DENERIAZ, en descente ski à Turin, des 7 médailles d'or de notre équipe paralympique aux JO d'hiver, du parcours exceptionnel des Bleus en Allemagne, de la victoire du xv de France au tournoi des six nations, des triomphes d'Amélie Mauresmo, du record de Lionel Lemonchois dans la route du rhum, de la domination de Sébastien Loeb, de notre relais 4 x 400 m hommes médaillé d'or à Göteborg, de notre duo d'aviron, champion du monde, de l'équipe de France féminine de judo championne du monde....
Je ne peux les citer toutes et tous...
Les plus attentifs d'entre vous auront même noté que j'allais presque oublier les escrimeurs qui ont réussi un parcours exceptionnel lors de la compétition, par équipe, des Championnats du Monde de Turin.
J'ai une pensée de rétablissement pour Sandra Laoura.
2006 fut malheureusement aussi douloureuse, avec la disparition d'amis de notre ministère. En disant cela, je pense, et pardon de ne pas être exhaustif, à mon ami Edouard Landrain, Député de Loire Atlantique, rapporteur du budget du ministère, de la proposition de loi relative au sport professionnel, passionné de sport, et ardent défenseur des bénévoles.
Je pense aussi, avec beaucoup d'émotion, à Alain Danet.
Je n'oublie pas Robert Pariente et Didier Romain, deux grandes figures du journalisme sportif.
J'ai une pensée pour Philippe Amaury, dont la personnalité si attachante et si entreprenante, nous manque.
Alors, 2007 sera l'année des grands rendez-vous ...
En disant cela je pense, bien évidemment, au centenaire du scoutisme, au 10ème anniversaire du service volontaire européen, à l'obtention des qualifications olympiques pour beaucoup de nos champions, à la coupe du monde de rugby, aux championnats du monde de handball féminin....
Certains d'entres vous ont sans doute à l'esprit d'autres rendez-vous plus politiques. Rassurez-vous, moi aussi. Je souhaite que les débats qui s'annoncent soient à la hauteur des défis que la France doit relever.
A mes yeux, trois doivent être surmontés : celui de la mondialisation, celui du vieillissement de la population et le troisième défi est celui de la protection de la planète.
Quel que soit le résultat des élections, je ne serai plus ministre. Je ne le serai plus parce que je l'ai doublement promis. Et comme je souhaite faire de la politique différemment, je vais donc tenir cette double promesse.
Je m'y suis engagé auprès de ceux dont je solliciterai le suffrage pour devenir représentant de la nation. Je m'y suis également engagé auprès des instances de l'AMA afin d'assurer librement mes responsabilités au sein de l'institution.
Pour ma part, je continuerai à faire de la promotion de l'éthique une exigence, du mouvement, un choix de vie, et de la confiance, une philosophie de l'action.
Je forme le voeu que cette conception de l'action publique soit partagée par le plus grand nombre.
A titre personnel, à chacun d'entre vous, ainsi qu'à vos proches, je souhaite pour 2007, du fond du coeur, un zeste de sérénité, une bonne dose d'enthousiasme et surtout beaucoup de succès. Excellente et heureuse année à tous. Source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 19 janvier 2009