Texte intégral
Q- Le Medef était réuni hier pour présenter son Livre blanc, vous trouvez légitime que le patronat fasse des propositions aux candidats à la présidentielle ?
R- Je crois que c'est assez classique, peut-être que la posture du Medef à l'heure actuelle est en ce sens un peu différente, qu'il y a je crois un appel explicite de la part du Medef en direction des employeurs à ce qu'ils s'engagent, à ce qu'ils soient acteurs dans la campagne politique et d'ailleurs on en avait eu un petit peu les prémices. Rappelez vous des conditions d'accueil de Monsieur Sarkozy à l'occasion de l'université d'été du Medef. C'était déjà, je dirais, un positionnement explicite, voire un soutien à une candidature en particulier dans le paysage politique.
Q- Ce qu'a dit très explicitement L. Parisot, c'est qu'elle réclame un peu d'air pour les patrons, elle dénonce une législation trop rigide. Est-ce que vous pouvez comprendre le patronat ?
R- Réclamer un peu d'air, c'est peu dire ! Mme Parisot réclame une asphyxie pour les salariés, c'est un registre très complet qui n'est pas très original dans son approche mais qui est un peu plus violent dans l'ampleur des réformes qui sont attendues. C'est plus de durée légale du travail dans notre pays - je rappelle que c'est une des bases de la réglementation internationale du travail que d'avoir une durée légale du travail - ; c'est la revendication d'un abandon de la retraite à 60 ans ; c'est ne plus fixer de SMIC par des décisions politiques - autrement dit, plus de salaire minimum - ; c'est un appel à la réduction des dépenses publiques ; c'est un appel à la suppression des comités d'entreprise, des délégués du personnel pour les entreprises de moins de 250 salariés. Bref, il y a là un cahier revendicatif très libéral dans son approche alors qu'au contraire, il faudrait replacer un certain nombre de sécurités sociales pour avoir un pays en croissance et agir contre l'exclusion.
Q- En même temps, L. Parisot place l'emploi au coeur des préoccupations. Vous, vous êtes très hostile au contrat "nouvelles embauches" ; selon L. Parisot, ce contrat aurait permis d'embaucher 440.000 personnes avec 45.000 créations, ce n'est pas rien !
R- Non, les chiffres sont très divers, il y a une variante entre le Medef et les pouvoirs publics ; on parle de 5 à 600.000 contrats "nouvelles embauches" qui ont été procédés mais chacun voit bien qu'il n'y a pas eu 500 à 600.000 créations d'emplois. Les plus optimistes...
Q- Disent 45.000 !
R- 45.000, cela veut dire qu'on a dégradé la situation de 450.000 autres personnes, puisque je rappelle que ce contrat a pour caractéristique de permettre aux employeurs de pouvoir licencier un salarié pendant deux ans sans avoir aucun motif à justifier, c'est ce qui vaut d'ailleurs une procédure auprès des instances internationales de la part des organisations syndicales françaises. Malheureusement, la décision tarde un petit peu à venir. Nous avons déjà obtenu gain de cause sur l'exclusion des moins de 26 ans dans le calcul des effectifs pour un certain nombre d'obligations de la part des employeurs et je ne désespère pas, au contraire, de faire reconnaître que cette disposition est illégale au regard du droit international.
Q- Je voudrais qu'on dise un petit mot de la question de la représentativité syndicale parce que le Gouvernement vient de publier ses deux propositions : un, soit refonte des règles de la représentativité sas référence directe à une élection, soit une représentativité fondée directement sur l'élection. Vous penchez pour quelle option ?
R- Les salariés doivent avoir le moyen démocratique de donner du poids à leurs représentants lorsqu'ils siègent dans les négociations. Les syndicats siègent dans un certain nombre de lieux, soit face aux employeurs, soit face aux pouvoirs publics, au Gouvernement, aux collectivités locales, il est donc légitime, de notre point de vue, que l'on crée les conditions pour que les salariés aient partout des élections professionnelles. Il n'est pas normal aujourd'hui qu'un salarié sur deux n'ait pas le moyen de donner mandat à des représentants syndicaux, les représentant, siégeant, défendant leurs revendications dans un certain nombre d'instances. Et c'est la raison pour laquelle, nous avons fait des propositions pour une autre démocratie sociale, une autre représentativité syndicale. Ajoutons le fait qu'il serait légitime, de notre point de vue, que seuls les accords signés par des syndicats représentant une majorité des salariés soient mis en application et non pas de se voir imposer des réformes lorsque celles-ci ne sont approuvées que par des syndicats minoritaires dans notre pays.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 26 janvier 2007
R- Je crois que c'est assez classique, peut-être que la posture du Medef à l'heure actuelle est en ce sens un peu différente, qu'il y a je crois un appel explicite de la part du Medef en direction des employeurs à ce qu'ils s'engagent, à ce qu'ils soient acteurs dans la campagne politique et d'ailleurs on en avait eu un petit peu les prémices. Rappelez vous des conditions d'accueil de Monsieur Sarkozy à l'occasion de l'université d'été du Medef. C'était déjà, je dirais, un positionnement explicite, voire un soutien à une candidature en particulier dans le paysage politique.
Q- Ce qu'a dit très explicitement L. Parisot, c'est qu'elle réclame un peu d'air pour les patrons, elle dénonce une législation trop rigide. Est-ce que vous pouvez comprendre le patronat ?
R- Réclamer un peu d'air, c'est peu dire ! Mme Parisot réclame une asphyxie pour les salariés, c'est un registre très complet qui n'est pas très original dans son approche mais qui est un peu plus violent dans l'ampleur des réformes qui sont attendues. C'est plus de durée légale du travail dans notre pays - je rappelle que c'est une des bases de la réglementation internationale du travail que d'avoir une durée légale du travail - ; c'est la revendication d'un abandon de la retraite à 60 ans ; c'est ne plus fixer de SMIC par des décisions politiques - autrement dit, plus de salaire minimum - ; c'est un appel à la réduction des dépenses publiques ; c'est un appel à la suppression des comités d'entreprise, des délégués du personnel pour les entreprises de moins de 250 salariés. Bref, il y a là un cahier revendicatif très libéral dans son approche alors qu'au contraire, il faudrait replacer un certain nombre de sécurités sociales pour avoir un pays en croissance et agir contre l'exclusion.
Q- En même temps, L. Parisot place l'emploi au coeur des préoccupations. Vous, vous êtes très hostile au contrat "nouvelles embauches" ; selon L. Parisot, ce contrat aurait permis d'embaucher 440.000 personnes avec 45.000 créations, ce n'est pas rien !
R- Non, les chiffres sont très divers, il y a une variante entre le Medef et les pouvoirs publics ; on parle de 5 à 600.000 contrats "nouvelles embauches" qui ont été procédés mais chacun voit bien qu'il n'y a pas eu 500 à 600.000 créations d'emplois. Les plus optimistes...
Q- Disent 45.000 !
R- 45.000, cela veut dire qu'on a dégradé la situation de 450.000 autres personnes, puisque je rappelle que ce contrat a pour caractéristique de permettre aux employeurs de pouvoir licencier un salarié pendant deux ans sans avoir aucun motif à justifier, c'est ce qui vaut d'ailleurs une procédure auprès des instances internationales de la part des organisations syndicales françaises. Malheureusement, la décision tarde un petit peu à venir. Nous avons déjà obtenu gain de cause sur l'exclusion des moins de 26 ans dans le calcul des effectifs pour un certain nombre d'obligations de la part des employeurs et je ne désespère pas, au contraire, de faire reconnaître que cette disposition est illégale au regard du droit international.
Q- Je voudrais qu'on dise un petit mot de la question de la représentativité syndicale parce que le Gouvernement vient de publier ses deux propositions : un, soit refonte des règles de la représentativité sas référence directe à une élection, soit une représentativité fondée directement sur l'élection. Vous penchez pour quelle option ?
R- Les salariés doivent avoir le moyen démocratique de donner du poids à leurs représentants lorsqu'ils siègent dans les négociations. Les syndicats siègent dans un certain nombre de lieux, soit face aux employeurs, soit face aux pouvoirs publics, au Gouvernement, aux collectivités locales, il est donc légitime, de notre point de vue, que l'on crée les conditions pour que les salariés aient partout des élections professionnelles. Il n'est pas normal aujourd'hui qu'un salarié sur deux n'ait pas le moyen de donner mandat à des représentants syndicaux, les représentant, siégeant, défendant leurs revendications dans un certain nombre d'instances. Et c'est la raison pour laquelle, nous avons fait des propositions pour une autre démocratie sociale, une autre représentativité syndicale. Ajoutons le fait qu'il serait légitime, de notre point de vue, que seuls les accords signés par des syndicats représentant une majorité des salariés soient mis en application et non pas de se voir imposer des réformes lorsque celles-ci ne sont approuvées que par des syndicats minoritaires dans notre pays.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 26 janvier 2007