Texte intégral
Madame la Ministre, chère Catherine,
Monsieur le Ministre, cher Azouz,
Monsieur le président de la Haute Autorité de lutte contre la discrimination et pour l'égalité,
Mesdames et Messieurs les préfets délégués à l'égalité des chances,
Mesdames et Messieurs les présidents d'associations,
Chers amis,
Je me réjouis de vous accueillir tous ici, à Matignon, pour lancer avec vous l'Année européenne de l'égalité des chances.
Cette journée, c'est d'abord l'aboutissement d'un combat que nous menons depuis plusieurs mois, un combat républicain profondément ancré dans l'identité de notre pays.
C'est le combat que vous menez jour après jour avec vos associations partout en France.
C'est le combat qu'Azouz Begag mène avec courage et détermination, notamment auprès des entreprises.
C'est le combat que mène, sous l'impulsion de Louis Schweitzer, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité, voulue par le président de la République.
L'égalité des chances, ce n'est pas une idée qui va de soi. C'est une conception exigeante de la justice sociale et du rôle de l'Etat que beaucoup d'autres pays ne partagent pas. Nous pouvons donc nous réjouir que l'Europe se soit engagée dans ce combat. C'est un signe d'autant plus fort que nous célébrons cette année le cinquantenaire du traité de Rome et que l'Europe a plus que jamais besoin de causes capables de rassembler les peuples. Je profite d'ailleurs de cette occasion pour saluer le travail de Catherine Colonna qui s'engage sans relâche au service d'une Europe unie autour des valeurs et des principes qui font sa force. La France n'est pas la France lorsque l'égalité entre les citoyens est bafouée chaque jour par des discriminations intolérables. De même l'Europe n'est pas l'Europe si elle n'est pas guidée par une aspiration à la justice qui dépasse les simples logiques économiques et marchandes.
1. Comme la plupart des pays d'Europe, la France est une terre d'ouverture et de diversité. Mais aujourd'hui notre pays ne parvient pas suffisamment à regarder cette diversité en face.
Notre société a du mal à faire de la place aux différences, à les considérer comme une richesse, comme une chance.
Nous ne pouvons pas continuer à tolérer qu'un jeune couple se voie refuser un appartement qu'il est parfaitement en mesure de payer, simplement à cause de son nom. Nous ne pouvons pas accepter que de jeunes diplômés, motivés et qualifiés, n'arrivent pas à décrocher un emploi à cause de la couleur de leur peau.
Cette réalité n'est pas seulement une injure à notre pacte républicain et aux valeurs humaines les plus fondamentales. C'est un obstacle pour la société tout entière : une société où les discriminations ne sont pas combattues, c'est une société dans laquelle la peur et le repli risquent d'avoir le dernier mot. Une société dans laquelle les femmes n'ont pas les mêmes droits que les hommes, une société qui écarte les seniors du monde du travail, une société qui n'est pas capable de faire une place aux personnes handicapées, c'est une société qui perd sa vitalité et son dynamisme.
Faire changer les regards, les mentalités, les comportements : voilà l'objectif de la lutte contre les discriminations.
Un combat que la Halde mène avec détermination. Je suis convaincu que la création de la Haute Autorité constitue l'une des grandes avancées de ces dernières décennies pour notre société. Je sais qu'elle travaille efficacement et que chaque dossier est traité avec la même attention. Je souhaite qu'elle dispose de moyens de plus en plus importants pour mettre en évidence et sanctionner tous les cas de discrimination.
Dans ce combat nous avons besoin de chacun d'entre vous.
Avec vos associations, vous réalisez un travail indispensable, un travail au plus près du terrain, à l'écoute de nos concitoyens. Je sais combien cela exige de dévouement, de temps et d'énergie. Je sais aussi que malgré les difficultés vous ne baissez jamais les bras.
Tout au long des derniers mois, vous m'avez accueilli lors de mes déplacements, vous avez accepté de m'apporter vos témoignages, et de partager votre expérience avec les membres de mon gouvernement afin que nous tirions des leçons efficaces.
Nous avons besoin de vous pour que personne ne songe à relâcher les efforts dans la lutte contre les discriminations et en faveur de l'égalité des chances. Car vous le savez mieux que quiconque, rien n'est jamais acquis dans ce domaine.
La crise des banlieues a permis une véritable prise de conscience dans notre pays. La conscience que notre pays ne peut pas continuer à avancer et à construire son avenir alors qu'un grand nombre de nos concitoyens sont laissés aux marges de la République. Aux marges, cela ne veut pas forcément dire qu'on n'a pas de travail, ou pas de logement. Cela veut dire qu'on n'a pas de perspectives pour soi et pour ses enfants. Cela veut dire qu'on n'arrive plus à faire face à toutes les contraintes de la vie quotidienne. Cela veut dire qu'on se sent oublié par l'Etat, oublié par l'action politique.
2. Tout ce que nous avons engagé ensemble au cours de l'année 2006 a permis de faire bouger les choses.
Grâce à votre travail de médiation, les liens se sont renforcés entre les habitants des quartiers, entre les jeunes et la police, entre les générations.
Grâce au travail d'Azouz Begag, les choses sont aussi en train de changer dans les entreprises, qui font de plus en plus de place à la diversité dans leurs recrutements. Elles savent que c'est un atout pour elles. Elles sont de plus en plus nombreuses à vouloir s'appuyer sur la diversité des talents, des expériences, des tempéraments et de l'enthousiasme qui ne demandent qu'à s'exprimer. J'en veux pour preuve le nombre croissant des signataires de la charte de la diversité dont Azouz Begag fait une inlassable promotion.
Les choses changent pour les jeunes issus des quartiers populaires, parce que des grandes écoles, des écoles de service public, des entreprises, des universités, des étudiants, s'engagent pour soutenir leurs efforts, encourager leur ambition, et pour les convaincre que les formations d'excellence leur sont ouvertes.
Avec ces changements, obtenus jour après jour là où ils sont le plus nécessaires, c'est l'égalité des chances qui progresse. C'est la priorité que j'ai fixée à mon Gouvernement tout au long de l'année 2006.
C'est pour cela que nous avons consacré des moyens sans précédent aux missions des associations.
C'est pour cela que nous avons créé de nouveaux outils dans la loi pour l'égalité des chances :
- l'agence nationale pour l'égalité des chances, créée pour mieux coordonner les politiques publiques ;
- les six premiers préfets délégués pour l'égalité des chances, qui, auprès des préfets des départements les plus sensibles, pilotent les politiques de la ville, de l'emploi, de l'accompagnement éducatif ;
- le service civil volontaire, qui donne aux jeunes de tous milieux et de toutes origines l'occasion de consacrer un moment de leur vie à l'intérêt général, tout en préparant leur insertion professionnelle.
C'est aussi pour renforcer l'égalité des chances que nous avons lancé tant d'initiatives pour améliorer sans cesse l'éducation des jeunes :
- je pense à la réforme de l'éducation prioritaire avec les établissements "ambition réussite", et les équipes de réussite éducative pour prévenir l'échec scolaire des enfants qui rencontrent le plus de difficultés ;
- je pense aux centres "Défense deuxième chance", qui donnent aux jeunes en difficulté une seconde chance de trouver leur place dans la société et de réussir leur vie ;
- je pense aussi à la multiplication du nombre de bourses au mérite pour les étudiants et à la relance des bourses de service public que nous engageons avec Christian Jacob.
Enfin, l'égalité des chances a progressé avec la loi sur l'égalité salariale entre les hommes et les femmes et avec la loi tendant à promouvoir l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives, qui fait avancer la parité en politique.
Chers amis,
L'énergie que vous avez mise au service de ce combat de l'égalité des chances, notre pays en aura besoin tout au long de l'année 2007 et des années à venir. Les projets qui ont été retenus par le jury pour mettre en oeuvre l'année européenne de l'égalité des chances vont jouer un rôle essentiel. Je veux dès à présent vous féliciter pour leur qualité, leur variété et leur originalité. Ils bénéficieront du soutien de l'Etat et de l'Union européenne. Ils contribueront, j'en suis convaincu, à fédérer de plus en plus de citoyens autour de cette cause si importante pour la France et pour l'Europe. Ils montreront à nos concitoyens que nous pouvons changer les choses lorsque nous sommes capables de travailler ensemble dans une même direction. Ils montreront que notre pays a du courage, de la détermination, de l'imagination et de la générosité à revendre.
Je vous remercie.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 28 février 2007
Monsieur le Ministre, cher Azouz,
Monsieur le président de la Haute Autorité de lutte contre la discrimination et pour l'égalité,
Mesdames et Messieurs les préfets délégués à l'égalité des chances,
Mesdames et Messieurs les présidents d'associations,
Chers amis,
Je me réjouis de vous accueillir tous ici, à Matignon, pour lancer avec vous l'Année européenne de l'égalité des chances.
Cette journée, c'est d'abord l'aboutissement d'un combat que nous menons depuis plusieurs mois, un combat républicain profondément ancré dans l'identité de notre pays.
C'est le combat que vous menez jour après jour avec vos associations partout en France.
C'est le combat qu'Azouz Begag mène avec courage et détermination, notamment auprès des entreprises.
C'est le combat que mène, sous l'impulsion de Louis Schweitzer, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité, voulue par le président de la République.
L'égalité des chances, ce n'est pas une idée qui va de soi. C'est une conception exigeante de la justice sociale et du rôle de l'Etat que beaucoup d'autres pays ne partagent pas. Nous pouvons donc nous réjouir que l'Europe se soit engagée dans ce combat. C'est un signe d'autant plus fort que nous célébrons cette année le cinquantenaire du traité de Rome et que l'Europe a plus que jamais besoin de causes capables de rassembler les peuples. Je profite d'ailleurs de cette occasion pour saluer le travail de Catherine Colonna qui s'engage sans relâche au service d'une Europe unie autour des valeurs et des principes qui font sa force. La France n'est pas la France lorsque l'égalité entre les citoyens est bafouée chaque jour par des discriminations intolérables. De même l'Europe n'est pas l'Europe si elle n'est pas guidée par une aspiration à la justice qui dépasse les simples logiques économiques et marchandes.
1. Comme la plupart des pays d'Europe, la France est une terre d'ouverture et de diversité. Mais aujourd'hui notre pays ne parvient pas suffisamment à regarder cette diversité en face.
Notre société a du mal à faire de la place aux différences, à les considérer comme une richesse, comme une chance.
Nous ne pouvons pas continuer à tolérer qu'un jeune couple se voie refuser un appartement qu'il est parfaitement en mesure de payer, simplement à cause de son nom. Nous ne pouvons pas accepter que de jeunes diplômés, motivés et qualifiés, n'arrivent pas à décrocher un emploi à cause de la couleur de leur peau.
Cette réalité n'est pas seulement une injure à notre pacte républicain et aux valeurs humaines les plus fondamentales. C'est un obstacle pour la société tout entière : une société où les discriminations ne sont pas combattues, c'est une société dans laquelle la peur et le repli risquent d'avoir le dernier mot. Une société dans laquelle les femmes n'ont pas les mêmes droits que les hommes, une société qui écarte les seniors du monde du travail, une société qui n'est pas capable de faire une place aux personnes handicapées, c'est une société qui perd sa vitalité et son dynamisme.
Faire changer les regards, les mentalités, les comportements : voilà l'objectif de la lutte contre les discriminations.
Un combat que la Halde mène avec détermination. Je suis convaincu que la création de la Haute Autorité constitue l'une des grandes avancées de ces dernières décennies pour notre société. Je sais qu'elle travaille efficacement et que chaque dossier est traité avec la même attention. Je souhaite qu'elle dispose de moyens de plus en plus importants pour mettre en évidence et sanctionner tous les cas de discrimination.
Dans ce combat nous avons besoin de chacun d'entre vous.
Avec vos associations, vous réalisez un travail indispensable, un travail au plus près du terrain, à l'écoute de nos concitoyens. Je sais combien cela exige de dévouement, de temps et d'énergie. Je sais aussi que malgré les difficultés vous ne baissez jamais les bras.
Tout au long des derniers mois, vous m'avez accueilli lors de mes déplacements, vous avez accepté de m'apporter vos témoignages, et de partager votre expérience avec les membres de mon gouvernement afin que nous tirions des leçons efficaces.
Nous avons besoin de vous pour que personne ne songe à relâcher les efforts dans la lutte contre les discriminations et en faveur de l'égalité des chances. Car vous le savez mieux que quiconque, rien n'est jamais acquis dans ce domaine.
La crise des banlieues a permis une véritable prise de conscience dans notre pays. La conscience que notre pays ne peut pas continuer à avancer et à construire son avenir alors qu'un grand nombre de nos concitoyens sont laissés aux marges de la République. Aux marges, cela ne veut pas forcément dire qu'on n'a pas de travail, ou pas de logement. Cela veut dire qu'on n'a pas de perspectives pour soi et pour ses enfants. Cela veut dire qu'on n'arrive plus à faire face à toutes les contraintes de la vie quotidienne. Cela veut dire qu'on se sent oublié par l'Etat, oublié par l'action politique.
2. Tout ce que nous avons engagé ensemble au cours de l'année 2006 a permis de faire bouger les choses.
Grâce à votre travail de médiation, les liens se sont renforcés entre les habitants des quartiers, entre les jeunes et la police, entre les générations.
Grâce au travail d'Azouz Begag, les choses sont aussi en train de changer dans les entreprises, qui font de plus en plus de place à la diversité dans leurs recrutements. Elles savent que c'est un atout pour elles. Elles sont de plus en plus nombreuses à vouloir s'appuyer sur la diversité des talents, des expériences, des tempéraments et de l'enthousiasme qui ne demandent qu'à s'exprimer. J'en veux pour preuve le nombre croissant des signataires de la charte de la diversité dont Azouz Begag fait une inlassable promotion.
Les choses changent pour les jeunes issus des quartiers populaires, parce que des grandes écoles, des écoles de service public, des entreprises, des universités, des étudiants, s'engagent pour soutenir leurs efforts, encourager leur ambition, et pour les convaincre que les formations d'excellence leur sont ouvertes.
Avec ces changements, obtenus jour après jour là où ils sont le plus nécessaires, c'est l'égalité des chances qui progresse. C'est la priorité que j'ai fixée à mon Gouvernement tout au long de l'année 2006.
C'est pour cela que nous avons consacré des moyens sans précédent aux missions des associations.
C'est pour cela que nous avons créé de nouveaux outils dans la loi pour l'égalité des chances :
- l'agence nationale pour l'égalité des chances, créée pour mieux coordonner les politiques publiques ;
- les six premiers préfets délégués pour l'égalité des chances, qui, auprès des préfets des départements les plus sensibles, pilotent les politiques de la ville, de l'emploi, de l'accompagnement éducatif ;
- le service civil volontaire, qui donne aux jeunes de tous milieux et de toutes origines l'occasion de consacrer un moment de leur vie à l'intérêt général, tout en préparant leur insertion professionnelle.
C'est aussi pour renforcer l'égalité des chances que nous avons lancé tant d'initiatives pour améliorer sans cesse l'éducation des jeunes :
- je pense à la réforme de l'éducation prioritaire avec les établissements "ambition réussite", et les équipes de réussite éducative pour prévenir l'échec scolaire des enfants qui rencontrent le plus de difficultés ;
- je pense aux centres "Défense deuxième chance", qui donnent aux jeunes en difficulté une seconde chance de trouver leur place dans la société et de réussir leur vie ;
- je pense aussi à la multiplication du nombre de bourses au mérite pour les étudiants et à la relance des bourses de service public que nous engageons avec Christian Jacob.
Enfin, l'égalité des chances a progressé avec la loi sur l'égalité salariale entre les hommes et les femmes et avec la loi tendant à promouvoir l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives, qui fait avancer la parité en politique.
Chers amis,
L'énergie que vous avez mise au service de ce combat de l'égalité des chances, notre pays en aura besoin tout au long de l'année 2007 et des années à venir. Les projets qui ont été retenus par le jury pour mettre en oeuvre l'année européenne de l'égalité des chances vont jouer un rôle essentiel. Je veux dès à présent vous féliciter pour leur qualité, leur variété et leur originalité. Ils bénéficieront du soutien de l'Etat et de l'Union européenne. Ils contribueront, j'en suis convaincu, à fédérer de plus en plus de citoyens autour de cette cause si importante pour la France et pour l'Europe. Ils montreront à nos concitoyens que nous pouvons changer les choses lorsque nous sommes capables de travailler ensemble dans une même direction. Ils montreront que notre pays a du courage, de la détermination, de l'imagination et de la générosité à revendre.
Je vous remercie.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 28 février 2007