Texte intégral
Monsieur le Maire,
Monsieur le Président du Centre d'étude du Cancer du Grand Pékin (Grand Capital Cancer Union Center)
Monsieur le Directeur du Centre pour les Bio-Pharma-technologies de Pékin (Beijing Pharma and Biotech Center)
Chers Amis Toulousains
Mesdames et Messieurs,
Monsieur le Maire, permettez-moi d'abord de vous remercier chaleureusement pour votre invitation.
En temps que président de la Communauté d'Agglomération du Grand Toulouse, je me réjouis, aujourd'hui, d'assister à la signature d'un accord de coopération qui, je le souhaite, inaugure de nombreuses autres occasions de collaborer au bénéfice mutuel de nos deux agglomérations.
Le grand Toulouse, ce sont 25 villes réparties sur un territoire, bien sûr beaucoup plus petit que celui de Pékin, mais de renommée internationale à travers ses compétences économiques, scientifiques et culturelles. Au plan scientifique, Toulouse et sa région constituent le second Pôle en France après Paris et l'Ile de France. Trois secteurs d'activité scientifiques et économiques sont particulièrement actifs et sans doute prometteurs pour la coopération franco-chinoise.
Le premier est dédié à l'Aéronautique, à l'Espace et aux systèmes embarqués. Vous connaissez bien sûr les avions Airbus ! Notre pôle s'appuie sur cette force industrielle, historique, Airbus, mais aussi Latécoère, EADS, THALES, Turbomeca et bien d'autres.
Ce pôle connu dans le monde entier renforce actuellement ses activités de recherche et de formation afin de devenir la plus grande zone européenne d'activités entièrement dédiée à l'Aéronautique et à l'Espace, notamment autour du Centre national des Etudes spatiales (CNES), dont les directions opérationnelles sont installées à Toulouse.
Le second projet, lui aussi lié aux activités spatiales, est Galiléo. Toulouse a été choisie pour être le siège central de la concession Galiléo dans le cadre de l'accord global liant les industriels qui interviendront dans ce grand projet. Projet emblématique pour l'Europe et pour son autonomie dans le domaine spatial, Galiléo est aussi, nous le savons, un projet majeur pour la Chine, dont la France continue à défendre activement la place au sein du dispositif opérationnel.
Le troisième est celui pour lequel nous sommes réunis aujourd'hui. La lutte contre le cancer est un engagement prioritaire de la France depuis l'annonce faite par le président de la République française, Jacques Chirac, en 2003, du lancement d'un grand plan national de mobilisation contre cette maladie. Lors de mon mandat de ministre de la Santé, j'ai oeuvré dans cette direction en favorisant, en particulier, l'émergence et la structuration de pôles de compétitivité dans ce domaine.
Le Pôle Cancer-Bio-Santé de Toulouse, et en son sein le Cancéropôle, est un de ces pôles d'excellence. Il regroupe de façon unique des compétences académiques, scientifiques, technologiques, médicales, cliniques, pharmaceutiques, publiques et privées qui partagent les objectifs suivants : induire des transferts et des échanges entre la recherche fondamentale et les soins aux patients et produire de l'innovation thérapeutique.
Défi à l'intelligence humaine, le cancer est une maladie particulière, au point de rencontre de l'hérédité et de l'environnement. Son incidence est en augmentation à mesure que la population vieillit et il est à l'origine du plus haut taux de morbidité dans le monde développé. L'espoir de vaincre ce mal s'appuie sur notre capacité à révolutionner en permanence les techniques d'investigation et de soin grâce à une interdisciplinarité institutionnelle et industrielle, allant de la recherche fondamentale au lit du malade.
Afin d'affiner le diagnostic et l'évaluation-pronostic, il est indispensable d'accroître notre batterie de marqueurs et de tests moléculaires. La protéomique, les puces à ADN, sont autant de moyens pour identifier des biomarqueurs. Pour imaginer les thérapeutiques de demain, la connaissance intime et donc fondamentale des mécanismes moléculaires et cellulaires du cancer, le criblage à moyen et haut débit de molécules, en particulier au sein des substances naturelles, sera essentiel.
L'échange de compétences est toujours profitable en soi. Mais l'intérêt majeur du programme de coopération franco-chinois qui est inauguré aujourd'hui, résulte de la biodiversité génétique et environnementale que donneront des études faites de concert depuis deux continents. Savoir tirer parti de ces différences afin de dégager des marqueurs biologiques, facteurs de prédisposition ou de protection au cancer, et/ou de résistance au traitement, me paraît une excellente piste de recherche. Etendre les essais cliniques à de grandes cohortes de patients sera aussi, je n'en doute pas, une valeur ajoutée à ce programme de coopération.
Je souhaite bonne chance à ce programme. Les échanges et la valorisation des recherches qui y seront conduites avec une démarche volontariste de transfert vers la pratique médicale et l'exploitation industrielle bénéficieront, bien entendu, à nos deux villes, mais surtout à la santé de tous. A travers cet accord nous contribuerons ainsi à améliorer la qualité de la vie de nos concitoyens et à leur aspiration à un avenir paisible et sûr.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 mars 2007