Texte intégral
«Je ne suis pas chasseur mais je connais de l'intérieur le monde de la chasse. Et je voudrais profiter de la présence des médias pour dire ce que les bobos parisiens ne veulent pas entendre et que nous, nous savons, nous, dans nos campagnes. Que le monde de la chasse, qui m'a beaucoup appris sur la nature, sur la campagne, sur les animaux, sur la faune, sur la flore, n'est pas le monde qu'on décrit de l'extérieur quand on ne le connaît pas. Le monde de la chasse porte un loisir utile, une activité économique et aussi une culture. C'est cette culture que j'ai découverte au fil du temps, à travers de nombreux partenariats que j'ai liés avec la fédération départementale des chasseurs de mon département, la Vendée.
J'ai ainsi découvert les personnalités du chasseur. Derrière l'homme ou la femme qui court après un petit ou un grand gibier, il y a, il faut le dire parce que je l'ai vu, et que je le sais, il y a le protecteur de la nature.
Quand j'ai voulu faire un travail de pédagogie de la replantation et du paysagement alors que, dans mon département comme ailleurs, on arrachait les haies au nom du remembrement, eh bien les premiers à participer, c'était les chasseurs. Les chasseurs de mon département ont planté 5 millions d'arbres en dix ans.
Le chasseur-protecteur. Allons plus loin : le chasseur gestionnaire des espaces naturels sensibles. Moi, j'ai confié la gestion des espaces naturels sensibles en cogestion en partenariat avec la fédération départementale des chasseurs, comme la cité des oiseaux, qui est un gîte d'étape des animaux d'eau. Et j'ai vu, de mes yeux vu, que le chasseur est l'ami des oiseaux, l'ami des animaux.
Et puis, derrière le protecteur, le gestionnaire des espaces naturels sensibles, il y a, il peut y avoir aussi, il devrait y avoir plus souvent, à condition qu'on leur fasse appel, le pédagogue, le chasseur pédagogue de l'environnement.
Ce n'est pas depuis Paris, avec des chartes, qu'on va faire la pédagogie de l'environnement. C'est au plus près des habitants, et notamment des enfants. Je citerai simplement un exemple : nous avons lancé une opération en Vendée avec quatre DVD sur la faune, la flore, la forêt, le marais, les animaux en partenariat avec la fédération départementale des chasseurs et l'inspection académique pour que ces DVD soient transmis dans toutes les écoles et soient à la disposition de tous les jeunes élèves pour qu'ils découvrent, grâce aux chasseurs, la grandeur, la beauté, la dignité, la fragilité de la nature.
Je suis un rural qui connaît le monde de la chasse et qui croit, dans un moment difficile pour le pays, qui croit que la ruralité vivante est une chance pour la France.
La ruralité vivante, c'est ce que j'ai essayé de faire dans ma Vendée, une terre de réussites sur le plan économique, sur le plan social, sur le plan écologique, sur le plan culturel, la ruralité vivante alors que nous sommes en train de gâcher une chance historique formidable, l'équilibre de notre territoire. Nous sommes un des rares pays au monde qui avaient un territoire équilibré, mais aujourd'hui, on le voit bien, les chassés-croisés avec, d'un côté, sur la surconcentration urbaine, des villes parfois invivables, irrespirables d'où les citadins veulent partir, et, de l'autre côté, la désertification rurale, des territoires tuméfiés, abandonnés, dont les élus sont découragés.
Alors, je propose quatre principes pour la ruralité vivante. Certains diront : « Ah, vous vous éloignez de la chasse. » C'est pour mieux m'en rapprocher, parce que le chasseur tient le territoire, comme l'agriculteur, comme l'artisan, comme le commerçant, comme celui qui vit, qui apporte de la valeur ou de la valeur ajoutée.
Le premier principe que je défends devant les Français, qui est le fruit de mon expérience, c'est la liberté communale. Nous sommes engagés dans une intercommunalité galopante où ce n'est plus l'élu qui commande mais l'administration.
Quand il y a un litige, une difficulté, il vaut mieux travailler avec les élus à proximité. Défendons nos petites communes, si petites soient-elles, c'est une chance inouïe que nous avons. Nous ne sommes pas l'Angleterre, nous ne sommes pas l'Allemagne, nous ne sommes pas l'Italie, nous sommes la France.
Il y a plus de vie, notamment de vie associative, dans une petite commune de 300 habitants bien souvent que dans une commune de 3 000 habitants où l'urbanisation s'étend avec la fabrication de cette espèce hybride qui nous guette
partout, le solidaire solitaire.
Le deuxième principe, c'est le service public. Je ne comprends pas que les ministres successifs de l'Environnement préfèrent réintroduire plutôt que des postiers catalans des ours slovènes ou des loups de Sibérie. Il faut aujourd'hui maintenir nos services publics parce qu'ils sont la condition de la vie.
Le troisième principe, c'est la PME enracinée. Je préférerais toujours l'artisanat à l'assistanat, et la PME enracinée au CAC 40 parce que dans la PME, il y a de la vie, la vie qui crée de la richesse, du travail et du bonheur. Or tout est fait pour le CAC 40 et bien peu pour les PME.
Et puis il y a un autre principe qui me tient à coeur, qui nous tient à coeur : c'est le rapatriement des libertés perdues dans nos campagnes. La liberté de chasser, la liberté de pêcher, la liberté de tauréer, la liberté de nos traditions, de nos coutumes, de nos modes de vie. Je n'ai pas besoin de rappeler ici les difficultés que nous avons, nous, les êtres libres sur le territoire français, les derniers citoyens libres, face aux commissaires de Bruxelles, qui d'un trait de plume décident un jour de gommer, de piétiner une activité. La commissaire Fischer Boel, il y a quelques heures, vient de déclarer qu'à partir de 2013 il fallait que les agriculteurs se préparent à changer de métier.
C'est fini : on raye d'un trait de plume l'agriculture. Moi, je suis pour mettre à plat les directives dinosaures, Natura 2000, etc.
Et je fais au monde de la chasse quatre propositions, et à l'ensemble des Français à travers les chasseurs et leurs représentants. La première proposition, c'est l'application au monde de la chasse du principe de subsidiarité pour tout ce qui concerne les dates et les calendriers de la chasse. Peut-être certains d'entre vous seront choqués de mon manque d'enthousiasme pour l'Europe de Bruxelles. Moi, je dis à Bruxelles : «Vous laissez les chasseurs décider avec le peuple français les dates de la chasse, ce n'est pas à vous de le faire. »
Donc, si je suis élu président de la République, je prends l'engagement que les dates de la chasse seront nationales et non plus européennes, même si naturellement il faut une coordination européenne, pourquoi pas, mais une coordination positive et non pas négative. Je vais plus loin, elles seront régionalisées pour certaines chasses parce que la chasse à la grive dans le Sud-Est n'est pas la même qu'en Alsace, vous le savez bien, vous le savez mieux que moi.
La deuxième proposition vise le problème de la coordination nationale administrative de la chasse.
Je connais le ministère de l'Environnement, j'ai eu affaire à lui. C'est un ministère spécialiste de l'enlisement des dossiers.
Je conçois qu'il y ait une dimension écologique dans chaque ministère et qu'il y ait un ministère chargé de veiller à la santé publique en matière d'environnement et de lutte contre les grandes pollutions, encore que, au moment de l'Erika, je n'ai pas vu, pour ma part, le ministre de l'Environnement venir à mon secours sur le terrain. Je préfère un grand ministère de la Ruralité, dans lequel on retrouverait l'agriculture, dans lequel on retrouverait la gestion des eaux, des forêts, et la protection, la promotion, le développement de toutes les activités liées à la nature. Un grand ministère de la Ruralité, où les chasseurs seront accueillis, entendus, écoutés.
La troisième proposition va dans le sens de la seconde, il faut absolument pour la chasse une pause législative et réglementaire.
Ne touchons à l'avenir, aux lois, que d'une main tremblante, comme disait Montesquieu, et en particulier aux lois sur la chasse. Il faut maintenant pour les pratiques de la chasse, pour le système des armes, pour toutes les traditions, faire une pause et prendre l'engagement à l'avenir que les chasseurs seront consultés le plus en amont possible des décisions qui doivent être prises.
Enfin, il faut qu'on règle le problème difficile de la police de l'environnement. Là aussi, je récuse l'idée formellement remarquable mais pratiquement inapplicable d'un ministre de l'Écologie qui serait le grand policier de France et qui, à coups de réglementations et de sanctions, viendrait coordonner les garde-chasse, les garde-pêche, les agents forestiers et les gardes des pars nationaux. Non. Je connais bien le territoire rural : il y a un corps d'élite en France, c'est la gendarmerie. Je propose qu'on crée dans chaque groupement départemental de gendarmerie un pôle environnement. La mission de police ne peut pas être déléguée autrement qu'à ce qui est proche de l'État régalien, la gendarmerie.
Et c'est à l'État d'assumer financièrement, et non pas à vous par des cotisations, cette mission.
Cela étant, il faudra que l'argent ainsi économisé soit réinjecté dans un autre circuit, celui de la biodiversité avec un office de la chasse qui devra voir ses missions élargies pour tout ce qui concerne l'amélioration des connaissances scientifiques.
Je conclus d'un mot. Je traverse en ce moment les campagnes de France, celles que je connais et celles que je ne connaissais pas.
Je me rends dans quelques instants dans les Alpes-Maritimes. Partout, j'entends le même cri, un cri de détresse. On voit bien que nos agriculteurs sont abandonnés parce qu'en réalité à Paris, à Bruxelles, à Genève et à Francfort, le compte est bon : on ira chercher le blé ukrainien, les pommes chinoises, les pruneaux du Chili. On propose même aux viticulteurs, mais c'est retardé à cause de l'élection présidentielle, d'arracher 400 000 hectares de vignes.
C'est-à-dire que l'on a fait le choix du mondialisme pour le secteur primaire. Et on nous a dit en le faisant, il y a quelques années : « Attendez, on va se rattraper, il y a l'industrie ! » On voit bien aujourd'hui que notre industrie aussi est frappée par les délocalisations.
Même Airbus s'en va ! Et, aujourd'hui, on a le culot de nous dire : « Oui mais attendez, on va installer des laboratoires dans nos campagnes, des centres d'appels, des centres de recherche, des laboratoires, parce que les Indiens, les Chinois, eux, travaillent avec leurs mains. » Mais il y a plus d'ingénieurs et d'informaticiens en Inde que chez nous. Et pendant ce temps-là, il y a 150 millions d'enfants qui travaillent en situation d'esclavage, et on ne trouve plus aucune autorité spirituelle, culturelle, morale, économique, politique parmi les élites mondialisées, on ne trouve aucune autorité morale qui s'en inquiète.
Alors, moi, je soutiens la chose suivante : un pays qui tient debout, c'est un pays qui ose se protéger, qui ose protéger l'outil de travail et qui ose réparer les tissus fragiles. Un pays qui tient debout, c'est un pays qui considère que l'arme alimentaire est l'arme du XXIe siècle. Alors, on ne lâche rien. On ne lâche rien sur le secteur primaire. On ne lâche rien pour nos arboriculteurs, pour nos viticulteurs, pour nos agriculteurs, pour nos campagnes. Parce que lorsque les paysans auront quitté la terre, ce ne seront pas les écolos qui les remplaceront mais les friches.
Et puis, un pays qui tient debout, c'est un pays qui a une industrie. Et où est-elle, l'industrie, aujourd'hui ?
Elle est dans nos PME qui créent les quatre cinquièmes des emplois.
Et un pays qui tient debout, c'est un pays qui considère que le tertiaire est le prolongement naturel de l'industrie parce que quand l'usine fout le camp, le restaurant s'en va à son tour. Oui, je crois profondément qu'aujourd'hui nous avons un grand travail à faire pour que les citadins retrouvent des villes qui soient respirables et qui soient vivables.
Et je crois profondément que la campagne française est une des clés de l'avenir et de l'espérance française.
Source http://www.p2v.fr, le 8 mars 2007
J'ai ainsi découvert les personnalités du chasseur. Derrière l'homme ou la femme qui court après un petit ou un grand gibier, il y a, il faut le dire parce que je l'ai vu, et que je le sais, il y a le protecteur de la nature.
Quand j'ai voulu faire un travail de pédagogie de la replantation et du paysagement alors que, dans mon département comme ailleurs, on arrachait les haies au nom du remembrement, eh bien les premiers à participer, c'était les chasseurs. Les chasseurs de mon département ont planté 5 millions d'arbres en dix ans.
Le chasseur-protecteur. Allons plus loin : le chasseur gestionnaire des espaces naturels sensibles. Moi, j'ai confié la gestion des espaces naturels sensibles en cogestion en partenariat avec la fédération départementale des chasseurs, comme la cité des oiseaux, qui est un gîte d'étape des animaux d'eau. Et j'ai vu, de mes yeux vu, que le chasseur est l'ami des oiseaux, l'ami des animaux.
Et puis, derrière le protecteur, le gestionnaire des espaces naturels sensibles, il y a, il peut y avoir aussi, il devrait y avoir plus souvent, à condition qu'on leur fasse appel, le pédagogue, le chasseur pédagogue de l'environnement.
Ce n'est pas depuis Paris, avec des chartes, qu'on va faire la pédagogie de l'environnement. C'est au plus près des habitants, et notamment des enfants. Je citerai simplement un exemple : nous avons lancé une opération en Vendée avec quatre DVD sur la faune, la flore, la forêt, le marais, les animaux en partenariat avec la fédération départementale des chasseurs et l'inspection académique pour que ces DVD soient transmis dans toutes les écoles et soient à la disposition de tous les jeunes élèves pour qu'ils découvrent, grâce aux chasseurs, la grandeur, la beauté, la dignité, la fragilité de la nature.
Je suis un rural qui connaît le monde de la chasse et qui croit, dans un moment difficile pour le pays, qui croit que la ruralité vivante est une chance pour la France.
La ruralité vivante, c'est ce que j'ai essayé de faire dans ma Vendée, une terre de réussites sur le plan économique, sur le plan social, sur le plan écologique, sur le plan culturel, la ruralité vivante alors que nous sommes en train de gâcher une chance historique formidable, l'équilibre de notre territoire. Nous sommes un des rares pays au monde qui avaient un territoire équilibré, mais aujourd'hui, on le voit bien, les chassés-croisés avec, d'un côté, sur la surconcentration urbaine, des villes parfois invivables, irrespirables d'où les citadins veulent partir, et, de l'autre côté, la désertification rurale, des territoires tuméfiés, abandonnés, dont les élus sont découragés.
Alors, je propose quatre principes pour la ruralité vivante. Certains diront : « Ah, vous vous éloignez de la chasse. » C'est pour mieux m'en rapprocher, parce que le chasseur tient le territoire, comme l'agriculteur, comme l'artisan, comme le commerçant, comme celui qui vit, qui apporte de la valeur ou de la valeur ajoutée.
Le premier principe que je défends devant les Français, qui est le fruit de mon expérience, c'est la liberté communale. Nous sommes engagés dans une intercommunalité galopante où ce n'est plus l'élu qui commande mais l'administration.
Quand il y a un litige, une difficulté, il vaut mieux travailler avec les élus à proximité. Défendons nos petites communes, si petites soient-elles, c'est une chance inouïe que nous avons. Nous ne sommes pas l'Angleterre, nous ne sommes pas l'Allemagne, nous ne sommes pas l'Italie, nous sommes la France.
Il y a plus de vie, notamment de vie associative, dans une petite commune de 300 habitants bien souvent que dans une commune de 3 000 habitants où l'urbanisation s'étend avec la fabrication de cette espèce hybride qui nous guette
partout, le solidaire solitaire.
Le deuxième principe, c'est le service public. Je ne comprends pas que les ministres successifs de l'Environnement préfèrent réintroduire plutôt que des postiers catalans des ours slovènes ou des loups de Sibérie. Il faut aujourd'hui maintenir nos services publics parce qu'ils sont la condition de la vie.
Le troisième principe, c'est la PME enracinée. Je préférerais toujours l'artisanat à l'assistanat, et la PME enracinée au CAC 40 parce que dans la PME, il y a de la vie, la vie qui crée de la richesse, du travail et du bonheur. Or tout est fait pour le CAC 40 et bien peu pour les PME.
Et puis il y a un autre principe qui me tient à coeur, qui nous tient à coeur : c'est le rapatriement des libertés perdues dans nos campagnes. La liberté de chasser, la liberté de pêcher, la liberté de tauréer, la liberté de nos traditions, de nos coutumes, de nos modes de vie. Je n'ai pas besoin de rappeler ici les difficultés que nous avons, nous, les êtres libres sur le territoire français, les derniers citoyens libres, face aux commissaires de Bruxelles, qui d'un trait de plume décident un jour de gommer, de piétiner une activité. La commissaire Fischer Boel, il y a quelques heures, vient de déclarer qu'à partir de 2013 il fallait que les agriculteurs se préparent à changer de métier.
C'est fini : on raye d'un trait de plume l'agriculture. Moi, je suis pour mettre à plat les directives dinosaures, Natura 2000, etc.
Et je fais au monde de la chasse quatre propositions, et à l'ensemble des Français à travers les chasseurs et leurs représentants. La première proposition, c'est l'application au monde de la chasse du principe de subsidiarité pour tout ce qui concerne les dates et les calendriers de la chasse. Peut-être certains d'entre vous seront choqués de mon manque d'enthousiasme pour l'Europe de Bruxelles. Moi, je dis à Bruxelles : «Vous laissez les chasseurs décider avec le peuple français les dates de la chasse, ce n'est pas à vous de le faire. »
Donc, si je suis élu président de la République, je prends l'engagement que les dates de la chasse seront nationales et non plus européennes, même si naturellement il faut une coordination européenne, pourquoi pas, mais une coordination positive et non pas négative. Je vais plus loin, elles seront régionalisées pour certaines chasses parce que la chasse à la grive dans le Sud-Est n'est pas la même qu'en Alsace, vous le savez bien, vous le savez mieux que moi.
La deuxième proposition vise le problème de la coordination nationale administrative de la chasse.
Je connais le ministère de l'Environnement, j'ai eu affaire à lui. C'est un ministère spécialiste de l'enlisement des dossiers.
Je conçois qu'il y ait une dimension écologique dans chaque ministère et qu'il y ait un ministère chargé de veiller à la santé publique en matière d'environnement et de lutte contre les grandes pollutions, encore que, au moment de l'Erika, je n'ai pas vu, pour ma part, le ministre de l'Environnement venir à mon secours sur le terrain. Je préfère un grand ministère de la Ruralité, dans lequel on retrouverait l'agriculture, dans lequel on retrouverait la gestion des eaux, des forêts, et la protection, la promotion, le développement de toutes les activités liées à la nature. Un grand ministère de la Ruralité, où les chasseurs seront accueillis, entendus, écoutés.
La troisième proposition va dans le sens de la seconde, il faut absolument pour la chasse une pause législative et réglementaire.
Ne touchons à l'avenir, aux lois, que d'une main tremblante, comme disait Montesquieu, et en particulier aux lois sur la chasse. Il faut maintenant pour les pratiques de la chasse, pour le système des armes, pour toutes les traditions, faire une pause et prendre l'engagement à l'avenir que les chasseurs seront consultés le plus en amont possible des décisions qui doivent être prises.
Enfin, il faut qu'on règle le problème difficile de la police de l'environnement. Là aussi, je récuse l'idée formellement remarquable mais pratiquement inapplicable d'un ministre de l'Écologie qui serait le grand policier de France et qui, à coups de réglementations et de sanctions, viendrait coordonner les garde-chasse, les garde-pêche, les agents forestiers et les gardes des pars nationaux. Non. Je connais bien le territoire rural : il y a un corps d'élite en France, c'est la gendarmerie. Je propose qu'on crée dans chaque groupement départemental de gendarmerie un pôle environnement. La mission de police ne peut pas être déléguée autrement qu'à ce qui est proche de l'État régalien, la gendarmerie.
Et c'est à l'État d'assumer financièrement, et non pas à vous par des cotisations, cette mission.
Cela étant, il faudra que l'argent ainsi économisé soit réinjecté dans un autre circuit, celui de la biodiversité avec un office de la chasse qui devra voir ses missions élargies pour tout ce qui concerne l'amélioration des connaissances scientifiques.
Je conclus d'un mot. Je traverse en ce moment les campagnes de France, celles que je connais et celles que je ne connaissais pas.
Je me rends dans quelques instants dans les Alpes-Maritimes. Partout, j'entends le même cri, un cri de détresse. On voit bien que nos agriculteurs sont abandonnés parce qu'en réalité à Paris, à Bruxelles, à Genève et à Francfort, le compte est bon : on ira chercher le blé ukrainien, les pommes chinoises, les pruneaux du Chili. On propose même aux viticulteurs, mais c'est retardé à cause de l'élection présidentielle, d'arracher 400 000 hectares de vignes.
C'est-à-dire que l'on a fait le choix du mondialisme pour le secteur primaire. Et on nous a dit en le faisant, il y a quelques années : « Attendez, on va se rattraper, il y a l'industrie ! » On voit bien aujourd'hui que notre industrie aussi est frappée par les délocalisations.
Même Airbus s'en va ! Et, aujourd'hui, on a le culot de nous dire : « Oui mais attendez, on va installer des laboratoires dans nos campagnes, des centres d'appels, des centres de recherche, des laboratoires, parce que les Indiens, les Chinois, eux, travaillent avec leurs mains. » Mais il y a plus d'ingénieurs et d'informaticiens en Inde que chez nous. Et pendant ce temps-là, il y a 150 millions d'enfants qui travaillent en situation d'esclavage, et on ne trouve plus aucune autorité spirituelle, culturelle, morale, économique, politique parmi les élites mondialisées, on ne trouve aucune autorité morale qui s'en inquiète.
Alors, moi, je soutiens la chose suivante : un pays qui tient debout, c'est un pays qui ose se protéger, qui ose protéger l'outil de travail et qui ose réparer les tissus fragiles. Un pays qui tient debout, c'est un pays qui considère que l'arme alimentaire est l'arme du XXIe siècle. Alors, on ne lâche rien. On ne lâche rien sur le secteur primaire. On ne lâche rien pour nos arboriculteurs, pour nos viticulteurs, pour nos agriculteurs, pour nos campagnes. Parce que lorsque les paysans auront quitté la terre, ce ne seront pas les écolos qui les remplaceront mais les friches.
Et puis, un pays qui tient debout, c'est un pays qui a une industrie. Et où est-elle, l'industrie, aujourd'hui ?
Elle est dans nos PME qui créent les quatre cinquièmes des emplois.
Et un pays qui tient debout, c'est un pays qui considère que le tertiaire est le prolongement naturel de l'industrie parce que quand l'usine fout le camp, le restaurant s'en va à son tour. Oui, je crois profondément qu'aujourd'hui nous avons un grand travail à faire pour que les citadins retrouvent des villes qui soient respirables et qui soient vivables.
Et je crois profondément que la campagne française est une des clés de l'avenir et de l'espérance française.
Source http://www.p2v.fr, le 8 mars 2007