Interview de M. Bernard Van Craeynest, président de la CFE CGC, dans "La Nouvelle République des Pyrénées" du 13 février 2007, sur le climat social, l'élection présidentielle et les classes moyennes, ainsi que sur le syndicalisme.

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1/ Comment qualifieriez-vous le climat social actuel (Don Quichotte, mouvement chez les fonctionnaires...) dans le contexte d'une campagne présidentielle en plein lancement ?
Bernard Van Craeynest : Il est volcanique ! La somme des problèmes - peu ou mal traités - d'emploi, de logement, de pouvoir d'achat et l'incertitude face à l'avenir constituent autant de foyers potentiellement éruptifs.
2/ Comment la CFE-CGC se situe-t-elle dans le débat présidentiel ? Quelles sont les propositions des candidats qui retiennent votre attention ? Quelles sont les priorités pour la CFE-CGC ?
Bernard Van Craeynest : La CFE-CGC leur adresse cette semaine ses questions. Nous voulons connaître précisément, au-delà des slogans et des idées générales, comment les prétendants envisagent de nous faire adhérer à un véritable projet d'avenir enthousiasmant. De quelle manière vont-ils relancer la croissance ? La fiscalité va-t-elle être reconstruite pour être moins confiscatoire ? La politique menée va-t-elle redonner confiance aux classes moyennes afin que celles-ci continuent à avoir envie de se battre, [...] pour la réussite de nos entreprises et de notre économie ? L'ascenseur social va-t-il redémarrer et comment ? La formation et la politique de recherche et développement sont aussi au coeur des priorités de la CFE-CGC.
3/ Pourquoi les salariés français sont-ils si peu syndiqués ? Faut-il revoir le système de représentativité ?
Bernard Van Craeynest : Il y a peu de syndiqués car, que l'on soit adhérent ou non [...], on bénéficie des mêmes droits et des mêmes avantages. S'il faut revoir le système de représentativité en adaptant les critères (expérience, capacité à agir, audiences, nombre d'adhérents...) [...], il faut avant tout montrer à nos collègues salariés notre vrai rôle, nos actions quotidiennes à leur service dans tous les domaines économiques et sociaux. L'image du syndicalisme doit être restaurée ! Le fait de prendre un mandat syndical doit être valorisé [...]. La CFE-CGC préconise également de réserver le bénéfice des accords d'entreprise aux seuls adhérents d'organisations syndicales.
4/ Vous arrivez dans un département en plein questionnement sur son avenir économique avec des restructurations industrielles difficiles. Quel doit être le rôle d'une organisation syndicale dans ce contexte ?
Bernard Van Craeynest : Le rôle d'une organisation syndicale dans un tel contexte est de participer au dialogue permanent avec les employeurs et les pouvoirs publics pour anticiper les évolutions et gérer les mutations. Les lois et accords doivent être respectés, en particulier celles et ceux relatifs à la formation professionnelle, à la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences et à la revitalisation des bassins d'emploi. La CFE-CGC est une fervente partisane de la formation tout au long de la vie pour élargir et compléter les compétences du salarié afin qu'il ait toujours un emploi et qu'il progresse. Il appartient aux pouvoirs publics de favoriser le développement économique. [...] Les difficultés rencontrées par les principales entreprises industrielles du département (GIAT, Nexter, Socata, Alstom, Pechiney, Alcan...) montrent la nécessité de nous mobiliser pour que l'emploi industriel ne décline pas. Sans industrie solide, il n'y a pas de société développée.Source http://www.cfecgc.org, le 15 février 2007