Texte intégral
Q- Troisième journée de grève, hier, à l'Education nationale à laquelle ont participé des enseignants qui protestent contre votre décret, le décret Robien, publié le 12 février qui instaure la bivalence, c'est-à-dire l'enseignement de deux matières par un même professeur dans les collèges ou les lycées, et qui modifie les modalités de dispense de cours. Une telle grogne dans l'éducation nationale, en pleine campagne électorale, c'est quand même perturbant. Vous ne pouvez rien faire pour calmer tout ça ?
R- Perturbant pour qui ? Pour les candidats ?
Q- Pour la campagne. Oui, pour les candidats, on va en parler, mais pour la campagne électorale...
R- Je crois que vous l'avez très bien dit : c'est une grève en pleine campagne électorale, donc, c'est vraiment un but de politique. En tout cas, c'est une grève qui a été un échec parce que les motifs de cette grève sont vraiment de mauvais motifs, et que la population soutient plutôt les textes que j'ai pris, même s'il y a des candidats aux élections présidentielles qui voudraient les abroger. Pourquoi les textes sont-ils bons ? D'abord parce que pour les décharges, je rappelle que ce sont les inspections générales des Finances et de l'Education nationale qui ont repéré 28.000 postes que l'on peut mettre devant les enfants et qui n'y sont pas. Et donc, je privilégie les enfants à la colère de quelques milliers d'enseignants. Je rappelle qu'il y a 880.000 enseignants et qu'il y avait moins de 20 % des enseignants, hier, qui ont fait grève. La grande majorité des enseignants approuve ces textes. Deuxièmement, quand on parle de la bivalence, il y a une vraie désinformation. Qu'est-ce que c'est la bivalence ? C'est proposer à de futurs professeurs de pouvoir enseigner dans deux disciplines à l'école des Professeurs, qu'on appelle l'IUFM, de façon à ce qu'ils puissent enseigner deux matières à la sortie. C'est bien meilleur pour les enfants car un élève de 6ème qui arrive de l'école primaire avec un seul professeur, en 6ème va en avoir que six ou sept, sinon il en aurait douze. Donc, c'est meilleur pour les enfants, c'est une bonne mesure. Il n'y a donc aucune raison de supprimer ce texte.
Q- Vous êtes soutenu par la population, dites-vous G. de Robien, pas par les candidats. F. Bayrou a dit ceci, hier : "Je ne conserverai pas le décret Robien, c'est un décret qui a été pris sans discussion avec les personnels".
R- Eh bien, il se trompe.
Q- ...Comme tacle, là, c'est pas mal !
R- C'est peut-être une attaque...
Q- Comme "tacle" !
R- ...Mais cela veut dire qu'il ne connaît pas le dossier car il y a eu des dizaines d'heures de concertation avec les responsables syndicaux. Mais quand les responsables syndicaux ne sont pas d'accord avec le ministre, ils disent qu'il n'y a pas concertation, que le ministre n'a pas voulu les écouter. Je promets, je peux certifier qu'il y a eu des dizaines d'heures de concertation, y compris avec l'Intersyndicale...
Q- F. Bayrou ne le sait pas, alors ?
R- Non, F. Bayrou ne le sait pas. Alors, moi je pose une question très simple...
Q- A qui ?
R- A tout le monde, et aux électeurs, aux citoyens, c'est intéressant : il y a deux candidats, aujourd'hui, S. Royal et F. Bayrou qui disent qu'ils vont supprimer le décret et qui disent, par ailleurs...
Q- Et X. Darcos, qui conseille N. Sarkozy, dit aussi qu'il faut le retirer.
R- Je crois que Xavier Darcos n'est pas candidat à l'élection présidentielle...
Q- Non, mais il conseille N. Sarkozy sur les questions de l'éducation.
R- Il conseille mais N. Sarkozy ne s'est pas prononcé. Voilà deux candidats à l'élection présidentielle qui disent : "la France va mal, il faut tout changer, il faut réformer, nous sommes les vrais réformateurs". Et il y a un décret en faveur des élèves, qui va améliorer l'éducation des jeunes, qui met 15 % à 20 % d'enseignants en grève, mais c'est beaucoup moins qu'il y a deux mois, c'est encore beaucoup moins qu'il y a six mois et c'est encore beaucoup moins qu'il y a cinq ans. Et le premier réflexe de ces deux candidats, c'est de dire "on va abroger le décret". Alors où est la réforme ? Où est vraiment la sincérité dans le désir de réforme de notre pays ?
Q- Si vous citez deux candidats, S. Royal et F. Bayrou. Cela veut dire que vous avez le sentiment d'être soutenu par N. Sarkozy, membre du Gouvernement, avec lequel vous siégez depuis plusieurs années ?
R- Du tout. Je constate que N. Sarkozy, sur ce sujet-là, ne s'est pas encore prononcé.
Q- Et vous redoutez qu'il se prononce contre vous ? Il va parler la semaine prochaine sur l'école.
R- Je ne redoute rien du tout, je constate.
Q- Vous en avez parlé avec lui ?
R- Non, je n'en ai pas parlé avec lui.
Q- Ce n'est quand même pas rien dans une campagne électorale d'avoir cette agitation dans l'Education nationale.
R- Ce n'est pas l'agitation. D'abord, je vous dis qu'elle est très, très faible cette agitation. C'est un véritable échec de la part des syndicats. Pourquoi ? Parce que les syndicats ont fait tellement de désinformation que la majorité des enseignants, qui sont évidemment la quasi-totalité des gens de bon sens, savent que pour les décharges, c'est une mesure de justice sociale. Deux enseignants qui enseignent la même matière dans deux classes voisines, il est normal qu'ils enseignent autant de nombre d'heures dans la semaine, c'est-à-dire 18 heures. Je ne vois pas pourquoi l'un enseignerait 17 heures et que l'autre enseignerait 18 heures. Donc, c'est une mesure de justice sociale. La très grande majorité des enseignants ont compris cela. C'est pour cela qu'ils n'ont pas été en grève hier.
Q- Vous êtes l'un des rares ministres, à ne pas encore avoir fait connaître votre choix pour cette élection présidentielle. Vous avez dit, à un moment : que vous hésitiez, et le sentiment que l'on a, ce matin, - je vais être désagréable, je suis désolé...
R- Soyez désagréable, c'est votre habitude !
Q- ...C'est que vous êtes devenu infréquentable.
R- Non, pas du tout. Je vais vous dire. J'ai un calendrier dans la tête et je trouve qu'il faut savoir le respecter. Ce calendrier, c'est d'abord savoir si le président de la République se représente ou ne se représente pas. C'est la moindre des choses quand on est dans un gouvernement.
Q- Ca, c'est fait, cela ne vous a pas échappé.
R- C'est fait. Ensuite, la deuxième raison, c'est que je voudrais présenter mon bilan avant de rentrer dans l'arène politique. Et mon bilan, je le présente ces jours-ci, demain, à la Sorbonne. La troisième raison, c'est qu'il s'ouvre une période qu'on appelle "la période de réserve", où l'activité ministérielle baisse au profit de l'activité politique. Ca, c'est à partir de la fin du mois de mars, donc la fin de cette semaine. A partir de ce moment-là, eh bien je pourrais donner mon choix, le suivre
et soutenir.
Q- Et vous allez soutenir quelqu'un ?
R- On verra si je soutiens quelqu'un, et en tout cas, je vous le dirais.
Q- Le Canard enchaîné de ce matin, (...) à la Une, une caricature où N. Sarkozy vous dit : "Ca m'arrangerait, Gilles, que tu soutiennes le Béarnais !"
R- Ah d'accord !
Q- Ce n'est pas sympa, ça ?
R- Non, mais ça, c'est le Canard Enchaîné, ça me fait très rire. Mais Sarkozy ne me l'a pas dit comme ça directement, il ne me l'a pas dit du tout d'ailleurs, et je serai très heureux d'avoir son avis là-dessus. En tout cas...
Q- Vous pourriez soutenir N. Sarkozy ?
R- Moi, je soutiens le candidat, évidemment, qui m'inspire le plus au niveau de son action, au niveau de ses valeurs...
Q- Et lequel vous inspire le plus ?
R- Comme je vous l'ai dit, j'ai un calendrier dans la tête et je n'en démordrai pas.
Q- Il y a des échos de presse qui ont dit que vous avez vu F. Bayrou ces derniers jours, c'est vrai ou pas ?
R- Non, pas ces derniers jours, ces dernières semaines, on va dire.
Q- Vous vous êtes rapproché un peu de lui ? Vous vous êtes réconciliés un peu parce que vous avez eu des mots très durs l'un envers l'autre ?
R- Il n'y a pas de questions de réconciliation, il y a des questions de débat. Et s'il n'y a pas de débat, cela veut dire que, vraiment, on n'est plus dans une démocratie. Et même à l'intérieur d'un parti, si l'on ne peut pas penser des choses différentes sans se voir exclu, cela veut dire qu'il n'y a pas de débat interne et il n'y a pas de démocratie interne dans un parti politique. Alors moi, je suis pour la pluralité, je suis pour le pluralisme, je suis pour le débat interne. Je crois que c'est cela qui fait avancer la démocratie, ce n'est pas la pensée unique.
Q- Vous avez dit récemment : "Je ne peux pas cautionner cette propension qu'a F. Bayrou à suivre la posture tactique du Front national". Vous n'êtes pas prêt de le soutenir !
R- Oui, parce pendant cinq ans, j'allais dire - ça, c'est le passé...
Q- Ah, c'est le passé ?
R- Oui.
Q- Ce n'est pas aujourd'hui ?
R- Les cinq ans de législature, c'est bien le passé, on arrive maintenant dans une période qui est présidentielle. Pendant cinq ans, il n'a fait que critiquer le Gouvernement alors qu'il était élu par les mêmes électeurs, y compris en votant une motion de censure. Et donc, j'ai trouvé que pour un homme politique, ne faire que de la critique sans guère de propositions... Enfin, est venu le temps des propositions : c'est la campagne présidentielle.
Q- Mais ça, c'est le passé. Donc, F. Bayrou aujourd'hui, ce n'est plus le F. Bayrou de cette période-là ?
R- Je remarque simplement que le F. Bayrou d'aujourd'hui fait des propositions présidentielles alors que le F. Bayrou d'hier, et pendant cinq ans, cela a été celui qui a passé son temps à critiquer l'action gouvernementale, à critiquer la France et à dire que la France était en déclin, ce qui m'apparaît être complètement excessif.
Q- F.-O. Giesbert disait que la campagne de F. Bayrou patinait, c'est votre sentiment ?
R- Non. Patiner à plus de 20 %, c'est du patinage artistique.
Q- C'est du patinage qui vous plaît bien ?
R- (silence de G. de Robien)
Q- Ce n'est pas facile d'être ministre ! Poser les questions, c'est facile.
R- Ce n'est pas confortable d'être ministre. Voyez, quand on dit : il veut être ministre parce que c'est formidable, etc.
Q- On se demande pourquoi des fois !
R- C'est pour servir, tout simplement.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 21 mars 2007
R- Perturbant pour qui ? Pour les candidats ?
Q- Pour la campagne. Oui, pour les candidats, on va en parler, mais pour la campagne électorale...
R- Je crois que vous l'avez très bien dit : c'est une grève en pleine campagne électorale, donc, c'est vraiment un but de politique. En tout cas, c'est une grève qui a été un échec parce que les motifs de cette grève sont vraiment de mauvais motifs, et que la population soutient plutôt les textes que j'ai pris, même s'il y a des candidats aux élections présidentielles qui voudraient les abroger. Pourquoi les textes sont-ils bons ? D'abord parce que pour les décharges, je rappelle que ce sont les inspections générales des Finances et de l'Education nationale qui ont repéré 28.000 postes que l'on peut mettre devant les enfants et qui n'y sont pas. Et donc, je privilégie les enfants à la colère de quelques milliers d'enseignants. Je rappelle qu'il y a 880.000 enseignants et qu'il y avait moins de 20 % des enseignants, hier, qui ont fait grève. La grande majorité des enseignants approuve ces textes. Deuxièmement, quand on parle de la bivalence, il y a une vraie désinformation. Qu'est-ce que c'est la bivalence ? C'est proposer à de futurs professeurs de pouvoir enseigner dans deux disciplines à l'école des Professeurs, qu'on appelle l'IUFM, de façon à ce qu'ils puissent enseigner deux matières à la sortie. C'est bien meilleur pour les enfants car un élève de 6ème qui arrive de l'école primaire avec un seul professeur, en 6ème va en avoir que six ou sept, sinon il en aurait douze. Donc, c'est meilleur pour les enfants, c'est une bonne mesure. Il n'y a donc aucune raison de supprimer ce texte.
Q- Vous êtes soutenu par la population, dites-vous G. de Robien, pas par les candidats. F. Bayrou a dit ceci, hier : "Je ne conserverai pas le décret Robien, c'est un décret qui a été pris sans discussion avec les personnels".
R- Eh bien, il se trompe.
Q- ...Comme tacle, là, c'est pas mal !
R- C'est peut-être une attaque...
Q- Comme "tacle" !
R- ...Mais cela veut dire qu'il ne connaît pas le dossier car il y a eu des dizaines d'heures de concertation avec les responsables syndicaux. Mais quand les responsables syndicaux ne sont pas d'accord avec le ministre, ils disent qu'il n'y a pas concertation, que le ministre n'a pas voulu les écouter. Je promets, je peux certifier qu'il y a eu des dizaines d'heures de concertation, y compris avec l'Intersyndicale...
Q- F. Bayrou ne le sait pas, alors ?
R- Non, F. Bayrou ne le sait pas. Alors, moi je pose une question très simple...
Q- A qui ?
R- A tout le monde, et aux électeurs, aux citoyens, c'est intéressant : il y a deux candidats, aujourd'hui, S. Royal et F. Bayrou qui disent qu'ils vont supprimer le décret et qui disent, par ailleurs...
Q- Et X. Darcos, qui conseille N. Sarkozy, dit aussi qu'il faut le retirer.
R- Je crois que Xavier Darcos n'est pas candidat à l'élection présidentielle...
Q- Non, mais il conseille N. Sarkozy sur les questions de l'éducation.
R- Il conseille mais N. Sarkozy ne s'est pas prononcé. Voilà deux candidats à l'élection présidentielle qui disent : "la France va mal, il faut tout changer, il faut réformer, nous sommes les vrais réformateurs". Et il y a un décret en faveur des élèves, qui va améliorer l'éducation des jeunes, qui met 15 % à 20 % d'enseignants en grève, mais c'est beaucoup moins qu'il y a deux mois, c'est encore beaucoup moins qu'il y a six mois et c'est encore beaucoup moins qu'il y a cinq ans. Et le premier réflexe de ces deux candidats, c'est de dire "on va abroger le décret". Alors où est la réforme ? Où est vraiment la sincérité dans le désir de réforme de notre pays ?
Q- Si vous citez deux candidats, S. Royal et F. Bayrou. Cela veut dire que vous avez le sentiment d'être soutenu par N. Sarkozy, membre du Gouvernement, avec lequel vous siégez depuis plusieurs années ?
R- Du tout. Je constate que N. Sarkozy, sur ce sujet-là, ne s'est pas encore prononcé.
Q- Et vous redoutez qu'il se prononce contre vous ? Il va parler la semaine prochaine sur l'école.
R- Je ne redoute rien du tout, je constate.
Q- Vous en avez parlé avec lui ?
R- Non, je n'en ai pas parlé avec lui.
Q- Ce n'est quand même pas rien dans une campagne électorale d'avoir cette agitation dans l'Education nationale.
R- Ce n'est pas l'agitation. D'abord, je vous dis qu'elle est très, très faible cette agitation. C'est un véritable échec de la part des syndicats. Pourquoi ? Parce que les syndicats ont fait tellement de désinformation que la majorité des enseignants, qui sont évidemment la quasi-totalité des gens de bon sens, savent que pour les décharges, c'est une mesure de justice sociale. Deux enseignants qui enseignent la même matière dans deux classes voisines, il est normal qu'ils enseignent autant de nombre d'heures dans la semaine, c'est-à-dire 18 heures. Je ne vois pas pourquoi l'un enseignerait 17 heures et que l'autre enseignerait 18 heures. Donc, c'est une mesure de justice sociale. La très grande majorité des enseignants ont compris cela. C'est pour cela qu'ils n'ont pas été en grève hier.
Q- Vous êtes l'un des rares ministres, à ne pas encore avoir fait connaître votre choix pour cette élection présidentielle. Vous avez dit, à un moment : que vous hésitiez, et le sentiment que l'on a, ce matin, - je vais être désagréable, je suis désolé...
R- Soyez désagréable, c'est votre habitude !
Q- ...C'est que vous êtes devenu infréquentable.
R- Non, pas du tout. Je vais vous dire. J'ai un calendrier dans la tête et je trouve qu'il faut savoir le respecter. Ce calendrier, c'est d'abord savoir si le président de la République se représente ou ne se représente pas. C'est la moindre des choses quand on est dans un gouvernement.
Q- Ca, c'est fait, cela ne vous a pas échappé.
R- C'est fait. Ensuite, la deuxième raison, c'est que je voudrais présenter mon bilan avant de rentrer dans l'arène politique. Et mon bilan, je le présente ces jours-ci, demain, à la Sorbonne. La troisième raison, c'est qu'il s'ouvre une période qu'on appelle "la période de réserve", où l'activité ministérielle baisse au profit de l'activité politique. Ca, c'est à partir de la fin du mois de mars, donc la fin de cette semaine. A partir de ce moment-là, eh bien je pourrais donner mon choix, le suivre
et soutenir.
Q- Et vous allez soutenir quelqu'un ?
R- On verra si je soutiens quelqu'un, et en tout cas, je vous le dirais.
Q- Le Canard enchaîné de ce matin, (...) à la Une, une caricature où N. Sarkozy vous dit : "Ca m'arrangerait, Gilles, que tu soutiennes le Béarnais !"
R- Ah d'accord !
Q- Ce n'est pas sympa, ça ?
R- Non, mais ça, c'est le Canard Enchaîné, ça me fait très rire. Mais Sarkozy ne me l'a pas dit comme ça directement, il ne me l'a pas dit du tout d'ailleurs, et je serai très heureux d'avoir son avis là-dessus. En tout cas...
Q- Vous pourriez soutenir N. Sarkozy ?
R- Moi, je soutiens le candidat, évidemment, qui m'inspire le plus au niveau de son action, au niveau de ses valeurs...
Q- Et lequel vous inspire le plus ?
R- Comme je vous l'ai dit, j'ai un calendrier dans la tête et je n'en démordrai pas.
Q- Il y a des échos de presse qui ont dit que vous avez vu F. Bayrou ces derniers jours, c'est vrai ou pas ?
R- Non, pas ces derniers jours, ces dernières semaines, on va dire.
Q- Vous vous êtes rapproché un peu de lui ? Vous vous êtes réconciliés un peu parce que vous avez eu des mots très durs l'un envers l'autre ?
R- Il n'y a pas de questions de réconciliation, il y a des questions de débat. Et s'il n'y a pas de débat, cela veut dire que, vraiment, on n'est plus dans une démocratie. Et même à l'intérieur d'un parti, si l'on ne peut pas penser des choses différentes sans se voir exclu, cela veut dire qu'il n'y a pas de débat interne et il n'y a pas de démocratie interne dans un parti politique. Alors moi, je suis pour la pluralité, je suis pour le pluralisme, je suis pour le débat interne. Je crois que c'est cela qui fait avancer la démocratie, ce n'est pas la pensée unique.
Q- Vous avez dit récemment : "Je ne peux pas cautionner cette propension qu'a F. Bayrou à suivre la posture tactique du Front national". Vous n'êtes pas prêt de le soutenir !
R- Oui, parce pendant cinq ans, j'allais dire - ça, c'est le passé...
Q- Ah, c'est le passé ?
R- Oui.
Q- Ce n'est pas aujourd'hui ?
R- Les cinq ans de législature, c'est bien le passé, on arrive maintenant dans une période qui est présidentielle. Pendant cinq ans, il n'a fait que critiquer le Gouvernement alors qu'il était élu par les mêmes électeurs, y compris en votant une motion de censure. Et donc, j'ai trouvé que pour un homme politique, ne faire que de la critique sans guère de propositions... Enfin, est venu le temps des propositions : c'est la campagne présidentielle.
Q- Mais ça, c'est le passé. Donc, F. Bayrou aujourd'hui, ce n'est plus le F. Bayrou de cette période-là ?
R- Je remarque simplement que le F. Bayrou d'aujourd'hui fait des propositions présidentielles alors que le F. Bayrou d'hier, et pendant cinq ans, cela a été celui qui a passé son temps à critiquer l'action gouvernementale, à critiquer la France et à dire que la France était en déclin, ce qui m'apparaît être complètement excessif.
Q- F.-O. Giesbert disait que la campagne de F. Bayrou patinait, c'est votre sentiment ?
R- Non. Patiner à plus de 20 %, c'est du patinage artistique.
Q- C'est du patinage qui vous plaît bien ?
R- (silence de G. de Robien)
Q- Ce n'est pas facile d'être ministre ! Poser les questions, c'est facile.
R- Ce n'est pas confortable d'être ministre. Voyez, quand on dit : il veut être ministre parce que c'est formidable, etc.
Q- On se demande pourquoi des fois !
R- C'est pour servir, tout simplement.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 21 mars 2007