Déclaration de MM. Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA et Philippe Meurs, président de Jeunes Agriculteurs, sur le 50ème anniversaire du Traité de Rome, Paris le 22 mars 2007.

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Le Traité de Rome, socle fondateur de l'Europe, a permis d'aboutir à un espace géopolitique de paix et de croissance économique. La construction de l'Europe s'est établie depuis 50 ans autour d'une seule politique intégrée : la Politique Agricole Commune. Dans l'article 39, les orientations de la PAC ont été précisées autour de 5 objectifs :
- accroître la productivité de l'agriculture ;
- assurer un niveau de vie équitable à la population agricole ;
- stabiliser les marchés ;
- garantir la sécurité des approvisionnements ;
- assurer des prix raisonnables dans les livraisons aux consommateurs.
Cette politique a reposé sur un trépied composé de la préférence communautaire, l'unicité des prix et des marchés et la solidarité financière.
Au moment où l'Union Européenne s'interroge sur les orientations à donner à la PAC et pourrait être amenée à prendre à l'OMC des décisions préjudiciables aux intérêts de l'agriculture européenne, nous voulons solennellement rappeler que ces objectifs restent inscrits dans les traités. C'est en poursuivant sur ces bases que l'Agriculture participera pleinement aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux qui se présentent.
L'agriculture européenne a permis le développement significatif des emplois de l'amont à l'aval des produits qu'elle élabore. Conformément aux objectifs de la stratégie de Lisbonne, nous demandons à ce que tout projet de réforme de la Politique Agricole Commune analyse l'impact sur l'emploi.
La préférence communautaire a permis d'assurer depuis 50 ans une souveraineté alimentaire, assortie d'une sécurité sanitaire qui répond aux attentes des citoyens ; c'est essentiel et cela doit se poursuivre. Aujourd'hui, nous affirmons que l'agriculture européenne doit également produire des biens non alimentaires et participer à la création de nouvelles énergies renouvelables, dans le cadre d'un développement durable. L'agriculture se voit confier de nouvelles missions qui la rendent indispensable pour l'avenir de notre planète.
L'agriculture est désormais au coeur de la ruralité et constitue le ferment de la cohésion sociale et territoriale française. Pour que l'activité agricole continue à irriguer la vie et l'organisation du monde rural, nous sommes prêts à relever les défis de l'aménagement du territoire par une gestion réfléchie de l'espace rural et un accès aux services pour tous les habitants : santé, éducation, transport, nouvelles technologies.
La PAC a contribué à la construction d'une Europe riche de sa diversité. Nous voulons perpétuer une PAC qui assure aux agriculteurs un revenu suffisant, seul à même de permettre le renouvellement des générations et d'assurer à chacun la visibilité nécessaire à la poursuite de l'activité et au développement des investissements. C'est bien d'une grande priorité européenne qu'il s'agit.
C'est pourquoi nous attendons du (de la) futur(e) président(e) de la République une initiative forte réaffirmant les grands enjeux pour l'agriculture européenne et les voies et moyens pour y répondre. L'agriculture et l'Europe ont un destin commun à réaliser dans le respect des personnes, de leur métier, des produits et des territoires.Source http://www.fnsea.fr, le 22 mars 2007