Texte intégral
Q - Philippe Douste-Blazy, est-ce que vous estimez que la France et les autres démocraties occidentales ont fait leur travail au Darfour ?
R - La France, en 2004, puis en 2005 et enfin en 2006, s'est associée aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies votées sur le sujet, en particulier la résolution 1706, qui a décidé de la plus grande opération de maintien de la paix jamais décidée par l'ONU. Celle-ci a été votée à l'unanimité, moins l'abstention de la Chine. Je crois que ce qu'a dit Bernard-Henri Lévy à propos des massacres du Darfour est très important. C'est inadmissible, c'est effrayant, c'est horrible. Une fois que l'on a dit cela, que fait-on ?
Q - Qu'est-ce qu'on fait ? On laisse faire ?
R - Il y a l'ONU et le droit international. Nous avons voté l'envoi de 20.000 casques bleus là-bas. 16.000 casques bleus, en réalité, et 4.000 gendarmes. Mais le président Béchir a déclaré : "je n'en veux pas". Je suis allé plusieurs fois au Darfour pour m'adresser directement au président Béchir et lui dire : "vous ne tiendrez pas comme cela. La communauté internationale veut mettre en place des casques bleus". Avec Kofi Annan, à Addis-Abeba, il y a quelques mois, nous avons demandé à M. Béchir d'accepter une force hybride de l'Union africaine et de l'ONU. Pour l'instant, il refuse toujours. La vraie question qu'il faut se poser au-delà du constat - on est tous les trois d'accord là-dessus et ce que vous faites l'un et l'autre pour sensibiliser l'opinion publique va dans le bon sens - est : que fait-on quand on est un homme politique, un responsable politique ? Est-ce qu'on décide l'ingérence humanitaire, ce que Bernard Kouchner avait proposé ?
Q - Est-ce qu'il faudrait susciter le droit ou le devoir d'ingérence ?
R - Le droit d'ingérence aujourd'hui, c'est la remise en question de la souveraineté du Soudan, mais le président Béchir ne veut pas de ces troupes chez lui. Alors, qui va décider d'y aller ? Est-ce que ce sont les Etats-Unis, seuls, ou bien toute la communauté internationale ? J'ai envie de dire toute la communauté internationale, mais pour y faire quoi ? Simplement pour distribuer des médicaments ? Cela ne marchera jamais. Car il s'agit en réalité d'une guerre dans un endroit du monde situé à la frontière entre le monde arabe et non arabe. Il faut donc accompagner le déploiement d'une force internationale d'un accord politique, comme on l'a fait au Liban. L'intervention d'une force internationale sans accord politique serait une énorme erreur, comme en Irak.
Je crois qu'il faut tout faire - on est tous les trois d'accord là-dessus -, pour sauver ces enfants. Il n'y a pas, d'un côté, des gens insensibles qui ne voudraient pas agir et, de l'autre, des gens très gentils qui voudraient arrêter les massacres. Nous voulons tous arrêter les massacres. Quelle est la meilleure solution ?
Q - Monsieur Douste-Blazy, un commentaire sur l'intervention de M. Fabius (à propos du rôle de la France sur la scène internationale) ?
R - C'est très important ce que vous avez dit Monsieur le Premier Ministre. En 2005, la France a soutenu auprès du Conseil de sécurité des Nations unies l'idée selon laquelle tous les responsables de massacres au Darfour pourraient être traduits devant la Cour pénale internationale. C'est la France, le pays des Droits de l'Homme, qui a fait cela. Vous nous dites qu'il ne faut pas parler à M. Béchir.
Q - Il ne faut pas le recevoir.
R - Vous nous dites qu'il ne faut pas le recevoir.
Q - Mais il a été reçu.
R - Et heureusement. C'est pour cela que ce débat entre nous est intéressant. Il n'y a que deux solutions. Ou nous croyons à un accord politique - et j'y crois - qui est l'accord politique d'Abuja plus...
Q - Il a du mal à arriver...
R - Cet accord politique ne peut se faire - et là vous avez raison -, qu'avec M. Béchir et les plus importants groupes rebelles. Si on ne croit pas à l'accord politique - et je comprends très bien que vous ne croyiez pas à l'accord politique -, alors il faut prendre ses responsabilités. Cela s'appelle sauver des gens. Pour sauver des gens, soit c'est l'accord politique, soit c'est l'envoi des troupes.
Q - Les trois grands candidats se sont engagés, s'ils étaient élus, à faire pression sur le général Béchir, à le faire d'une manière redoublée. Vous étiez là, avec beaucoup de courage et de panache dans une salle qui vous était hostile...
R - Mais on le fait déjà.
Q - La réponse de M. Philippe Douste-Blazy à M. Bernard-Henri Lévy (à propos de l'action jugée insuffisante de la communauté internationale) ?
R - La réponse est qu'on n'a pas le droit, quand on s'appelle Bernard-Henri Lévy, et j'ai la plus grande admiration pour lui, de faire croire à ceux qui nous écoutent que nous regardons de manière passive et que nous ne mettons pas la pression sur M. Béchir. Pourquoi ? Parce que la Cour pénale internationale, c'est nous qui l'avons mise en place. Or, il n'y a rien de plus efficace - M. Milosevic a été bien placé pour le savoir - qu'une Cour pénale internationale, et nous soutiendrons d'ailleurs cette idée pour d'autres responsables de massacres. Alors, où faut-il aller maintenant ? Il n'y a que deux solutions.
Q - Plus loin, plus fort, plus dur.
R - Mais non. Tout cela, ce sont des mots.
Vous avez dit : "comme en Bosnie", alors oui, très bien, aller jusqu'au bout, on fait comme en Bosnie et il y a une guerre. Soit, on est clair et on fait la guerre. Et on décide de faire la guerre comme on l'a fait à M. Milosevic. M. Clinton, M. Chirac étaient là-bas, vous vous en souvenez. Ou alors on préfère un accord politique.
Je dis qu'il faut un accord politique au Soudan parce que c'est le plus grand pays d'Afrique aujourd'hui, qu'il est entouré de neuf autres pays - le Tchad et la Centrafrique en particulier - et qu'il y a une régionalisation de ce conflit qui est en train de se dessiner, comme le disait à l'instant le Premier ministre. Il faut un accord politique parce que si l'on continue comme cela, on va remettre en question les accords du Sud Soudan qui ont mis fin à vingt ans de guerre civile. Enfin, il faut un accord politique parce qu'aujourd'hui le Soudan, c'est cette charnière entre le monde arabe et non arabe.
Je fais tout pour qu'il y ait des pressions et encore des pressions diplomatiques pour parvenir à une solution négociée. Et si dans quelques mois on ne peut pas y arriver, alors on fera la guerre ?
Q - On a l'impression que les négociations avec l'Iran, les sanctions qui sont prises par la communauté internationale à l'encontre de l'Iran ne servent à rien ?
R - Il faut que nous soyons très fermes. Quelles sont les caractéristiques de la fermeté ? Ce sont d'abord des sanctions. Pour la première fois depuis le 23 décembre 2006, il y a des sanctions économiques sérieuses à l'encontre des personnes physiques et des entités qui font à la fois le programme nucléaire et le programme balistique iranien à des fins non pacifiques, selon M. El Baradeï. Pour être fermes, il faut être unis. Or, les Russes et les Chinois veulent très peu de sanctions alors que les Américains et les Britanniques en veulent beaucoup.
Q - Ils ont un peu évolué.
R - La France a défendu ce point d'équilibre pour tenir sur l'unité. Parce que le jour où il y aura une résolution qui sera votée uniquement par les Américains, par les Britanniques et les Français, mais pas par les Russes et les Chinois, M. Ahmadinejad aura la voie libre devant lui.
Q - On a l'impression qu'elle est déjà ouverte, cette voie
R - Depuis que nous avons voté la résolution 1737, celle du 23 décembre dernier, je crois qu'un débat s'est ouvert en Iran. Il y a, en effet, un certain nombre de personnes, dont M. Khatami, l'ancien président iranien, le président Rafsandjani et son frère, ainsi que des proches du Guide suprême, qui commencent à se poser des questions. Les sanctions votées par le Conseil de sécurité des Nations unies ont ouvert un débat en Iran, pour la première fois. Dans le cas du nucléaire iranien, là aussi, il ne me paraît pas possible d'avoir une intervention militaire sans avoir de discussion diplomatique.
Je crains quand même qu'il y ait, chez M. Ahmadinejad, une envie de nous entraîner dans une guerre de civilisation et de religion. Ce qu'il a écrit sur Israël est tout à fait inacceptable. Le fait d'organiser une conférence négationniste et révisionniste sur l'Holocauste est inacceptable. Il faut aussi faire attention à ne pas être instrumentalisé par des gens qui aujourd'hui veulent nous entraîner dans une guerre de civilisation.
Q - En conclusion, nous sommes à quelques semaines de l'élection présidentielle. Est-ce que, pour les cinq ans à venir, avec un président ou une présidente qui ne sera pas issu(e) d'une génération qui a connu la guerre, la diplomatie française et le rôle de la France vont changer ? Faut-il une rupture dans la diplomatie française?
R - Je pense que le président Mitterrand, et le président Chirac ensuite, ont mis la barre assez haut pour ce qui est du respect de notre pays dans le monde entier. Parce qu'ils ont fait le choix de l'équilibre entre le monde arabe et le monde occidental. C'est le choix de l'équilibre s'agissant du respect des civilisations et des religions, c'est le choix du respect de l'autre, de l'écoute de l'autre.
(...)source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 avril 2007
R - La France, en 2004, puis en 2005 et enfin en 2006, s'est associée aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies votées sur le sujet, en particulier la résolution 1706, qui a décidé de la plus grande opération de maintien de la paix jamais décidée par l'ONU. Celle-ci a été votée à l'unanimité, moins l'abstention de la Chine. Je crois que ce qu'a dit Bernard-Henri Lévy à propos des massacres du Darfour est très important. C'est inadmissible, c'est effrayant, c'est horrible. Une fois que l'on a dit cela, que fait-on ?
Q - Qu'est-ce qu'on fait ? On laisse faire ?
R - Il y a l'ONU et le droit international. Nous avons voté l'envoi de 20.000 casques bleus là-bas. 16.000 casques bleus, en réalité, et 4.000 gendarmes. Mais le président Béchir a déclaré : "je n'en veux pas". Je suis allé plusieurs fois au Darfour pour m'adresser directement au président Béchir et lui dire : "vous ne tiendrez pas comme cela. La communauté internationale veut mettre en place des casques bleus". Avec Kofi Annan, à Addis-Abeba, il y a quelques mois, nous avons demandé à M. Béchir d'accepter une force hybride de l'Union africaine et de l'ONU. Pour l'instant, il refuse toujours. La vraie question qu'il faut se poser au-delà du constat - on est tous les trois d'accord là-dessus et ce que vous faites l'un et l'autre pour sensibiliser l'opinion publique va dans le bon sens - est : que fait-on quand on est un homme politique, un responsable politique ? Est-ce qu'on décide l'ingérence humanitaire, ce que Bernard Kouchner avait proposé ?
Q - Est-ce qu'il faudrait susciter le droit ou le devoir d'ingérence ?
R - Le droit d'ingérence aujourd'hui, c'est la remise en question de la souveraineté du Soudan, mais le président Béchir ne veut pas de ces troupes chez lui. Alors, qui va décider d'y aller ? Est-ce que ce sont les Etats-Unis, seuls, ou bien toute la communauté internationale ? J'ai envie de dire toute la communauté internationale, mais pour y faire quoi ? Simplement pour distribuer des médicaments ? Cela ne marchera jamais. Car il s'agit en réalité d'une guerre dans un endroit du monde situé à la frontière entre le monde arabe et non arabe. Il faut donc accompagner le déploiement d'une force internationale d'un accord politique, comme on l'a fait au Liban. L'intervention d'une force internationale sans accord politique serait une énorme erreur, comme en Irak.
Je crois qu'il faut tout faire - on est tous les trois d'accord là-dessus -, pour sauver ces enfants. Il n'y a pas, d'un côté, des gens insensibles qui ne voudraient pas agir et, de l'autre, des gens très gentils qui voudraient arrêter les massacres. Nous voulons tous arrêter les massacres. Quelle est la meilleure solution ?
Q - Monsieur Douste-Blazy, un commentaire sur l'intervention de M. Fabius (à propos du rôle de la France sur la scène internationale) ?
R - C'est très important ce que vous avez dit Monsieur le Premier Ministre. En 2005, la France a soutenu auprès du Conseil de sécurité des Nations unies l'idée selon laquelle tous les responsables de massacres au Darfour pourraient être traduits devant la Cour pénale internationale. C'est la France, le pays des Droits de l'Homme, qui a fait cela. Vous nous dites qu'il ne faut pas parler à M. Béchir.
Q - Il ne faut pas le recevoir.
R - Vous nous dites qu'il ne faut pas le recevoir.
Q - Mais il a été reçu.
R - Et heureusement. C'est pour cela que ce débat entre nous est intéressant. Il n'y a que deux solutions. Ou nous croyons à un accord politique - et j'y crois - qui est l'accord politique d'Abuja plus...
Q - Il a du mal à arriver...
R - Cet accord politique ne peut se faire - et là vous avez raison -, qu'avec M. Béchir et les plus importants groupes rebelles. Si on ne croit pas à l'accord politique - et je comprends très bien que vous ne croyiez pas à l'accord politique -, alors il faut prendre ses responsabilités. Cela s'appelle sauver des gens. Pour sauver des gens, soit c'est l'accord politique, soit c'est l'envoi des troupes.
Q - Les trois grands candidats se sont engagés, s'ils étaient élus, à faire pression sur le général Béchir, à le faire d'une manière redoublée. Vous étiez là, avec beaucoup de courage et de panache dans une salle qui vous était hostile...
R - Mais on le fait déjà.
Q - La réponse de M. Philippe Douste-Blazy à M. Bernard-Henri Lévy (à propos de l'action jugée insuffisante de la communauté internationale) ?
R - La réponse est qu'on n'a pas le droit, quand on s'appelle Bernard-Henri Lévy, et j'ai la plus grande admiration pour lui, de faire croire à ceux qui nous écoutent que nous regardons de manière passive et que nous ne mettons pas la pression sur M. Béchir. Pourquoi ? Parce que la Cour pénale internationale, c'est nous qui l'avons mise en place. Or, il n'y a rien de plus efficace - M. Milosevic a été bien placé pour le savoir - qu'une Cour pénale internationale, et nous soutiendrons d'ailleurs cette idée pour d'autres responsables de massacres. Alors, où faut-il aller maintenant ? Il n'y a que deux solutions.
Q - Plus loin, plus fort, plus dur.
R - Mais non. Tout cela, ce sont des mots.
Vous avez dit : "comme en Bosnie", alors oui, très bien, aller jusqu'au bout, on fait comme en Bosnie et il y a une guerre. Soit, on est clair et on fait la guerre. Et on décide de faire la guerre comme on l'a fait à M. Milosevic. M. Clinton, M. Chirac étaient là-bas, vous vous en souvenez. Ou alors on préfère un accord politique.
Je dis qu'il faut un accord politique au Soudan parce que c'est le plus grand pays d'Afrique aujourd'hui, qu'il est entouré de neuf autres pays - le Tchad et la Centrafrique en particulier - et qu'il y a une régionalisation de ce conflit qui est en train de se dessiner, comme le disait à l'instant le Premier ministre. Il faut un accord politique parce que si l'on continue comme cela, on va remettre en question les accords du Sud Soudan qui ont mis fin à vingt ans de guerre civile. Enfin, il faut un accord politique parce qu'aujourd'hui le Soudan, c'est cette charnière entre le monde arabe et non arabe.
Je fais tout pour qu'il y ait des pressions et encore des pressions diplomatiques pour parvenir à une solution négociée. Et si dans quelques mois on ne peut pas y arriver, alors on fera la guerre ?
Q - On a l'impression que les négociations avec l'Iran, les sanctions qui sont prises par la communauté internationale à l'encontre de l'Iran ne servent à rien ?
R - Il faut que nous soyons très fermes. Quelles sont les caractéristiques de la fermeté ? Ce sont d'abord des sanctions. Pour la première fois depuis le 23 décembre 2006, il y a des sanctions économiques sérieuses à l'encontre des personnes physiques et des entités qui font à la fois le programme nucléaire et le programme balistique iranien à des fins non pacifiques, selon M. El Baradeï. Pour être fermes, il faut être unis. Or, les Russes et les Chinois veulent très peu de sanctions alors que les Américains et les Britanniques en veulent beaucoup.
Q - Ils ont un peu évolué.
R - La France a défendu ce point d'équilibre pour tenir sur l'unité. Parce que le jour où il y aura une résolution qui sera votée uniquement par les Américains, par les Britanniques et les Français, mais pas par les Russes et les Chinois, M. Ahmadinejad aura la voie libre devant lui.
Q - On a l'impression qu'elle est déjà ouverte, cette voie
R - Depuis que nous avons voté la résolution 1737, celle du 23 décembre dernier, je crois qu'un débat s'est ouvert en Iran. Il y a, en effet, un certain nombre de personnes, dont M. Khatami, l'ancien président iranien, le président Rafsandjani et son frère, ainsi que des proches du Guide suprême, qui commencent à se poser des questions. Les sanctions votées par le Conseil de sécurité des Nations unies ont ouvert un débat en Iran, pour la première fois. Dans le cas du nucléaire iranien, là aussi, il ne me paraît pas possible d'avoir une intervention militaire sans avoir de discussion diplomatique.
Je crains quand même qu'il y ait, chez M. Ahmadinejad, une envie de nous entraîner dans une guerre de civilisation et de religion. Ce qu'il a écrit sur Israël est tout à fait inacceptable. Le fait d'organiser une conférence négationniste et révisionniste sur l'Holocauste est inacceptable. Il faut aussi faire attention à ne pas être instrumentalisé par des gens qui aujourd'hui veulent nous entraîner dans une guerre de civilisation.
Q - En conclusion, nous sommes à quelques semaines de l'élection présidentielle. Est-ce que, pour les cinq ans à venir, avec un président ou une présidente qui ne sera pas issu(e) d'une génération qui a connu la guerre, la diplomatie française et le rôle de la France vont changer ? Faut-il une rupture dans la diplomatie française?
R - Je pense que le président Mitterrand, et le président Chirac ensuite, ont mis la barre assez haut pour ce qui est du respect de notre pays dans le monde entier. Parce qu'ils ont fait le choix de l'équilibre entre le monde arabe et le monde occidental. C'est le choix de l'équilibre s'agissant du respect des civilisations et des religions, c'est le choix du respect de l'autre, de l'écoute de l'autre.
(...)source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 avril 2007