Déclaration de M. Jean-Marie Le Pen, président du Front national, sur son opposition à un super-état européen et à la ratification de la Constitution européenne par le Parlement, Strasbourg le 22 mai 2007.

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Circonstance : Débat sur l'avenir de l'Europe au Parlement Européen à Strasbourg le 22 mai 2007

Texte intégral

Monsieur le Président, Monsieur le Premier Ministre,
Les eurocrates de la Commission et du Conseil ont dû pousser un immense soupir de soulagement au soir du 22 avril. Pour eux, Royal ou Sarkozy, UMP ou PS, c'était la garantie que la Constitution européenne, pourtant rejetée massivement par deux peuples en 2005, allait être remise sur les rails, au mépris de la démocratie. L'un et l'autre étaient des candidats et des élus idéaux. Comme d'ailleurs M. Bayrou.
Sarkozy comme Royal feignent de croire, comme vous-même, que les Français n'ont rejeté que les politiques de Bruxelles, alors qu'ils ont également rejeté cette partie institutionnelle que l'on veut aujourd'hui nous refiler en douce : le Ministre unique des Affaires étrangères, qui, s'il avait existé, nous aurait tous impliqués dans la guerre d'Irak, le pseudo-Président élu, la Commission réduite à des fonctionnaires issus de quelques Etats, la communautarisation de toutes les politiques, qui prive les Etats de tout droit de veto... Bref, le Super-Etat européen, bureaucratique et omnipotent.
Il valait même mieux, à vos yeux, Sarkozy que Royal, puisque le premier entend faire ratifier la Constitution par le Parlement, là où la seconde prétendait encore avoir quelque chose à faire de l'expression populaire.
Après la nomination aux affaires européennes, d'un ministre et d'un secrétaire d'état socialistes et à peine la passation de pouvoir terminée entre l'ancien et le nouveau Président de la République, M. Sarkozy s'est précipité à Berlin, confirmer la ratification parlementaire, son attachement au Super-Etat européen et sa volonté de n'être que le gouverneur d'une province européenne. La Chancelière allemande peut être rassurée : grâce à Sarko, sa présidence de l'Europe sera un succès. Elle pourra présenter en juin une feuille de route de relance du processus constitutionnel et de mise à mort des nations et de la souveraineté des Peuples.
Elu par 53 % des Français, M. Sarkozy trahit déjà les aspirations d'une bonne partie d'entre eux. Et notamment des 55 % de citoyens de droite, comme de gauche, qui ont voté NON en mai 2005.
source http://www.frontnational.com, le 23 mai 2007