Texte intégral
Faute de pouvoir changer la vie, empêcher Sarkozy d'être élu président
À droite, toute ! Pendant les derniers meetings de sa campagne, Sarkozy ne veut surtout pas louper sa base électorale naturelle, l'électorat de droite bien réactionnaire, méprisant à l'égard du monde du travail. Il se pose en homme d'ordre, en défenseur de la hiérarchie sociale. Et en proclamant, lors de son meeting de Bercy, qu'il veut surmonter « une crise morale comme la France n'en a peut-être jamais connu, sauf peut-être au temps de Jeanne d'Arc », il prend jusqu'à la posture de Le Pen.
Avec Sarkozy, s'il est élu, il n'y a pas de doute sur ce qui attend les travailleurs. Son langage d'extrême droite ne l'empêche pas de se présenter « en porte-parole du peuple », de « ceux qui travaillent dur » ou de « ceux qui se lèvent tôt ». Mais s'il aime les travailleurs, il les aime saignants !
Le pouvoir d'achat ? Pour gagner plus, il faut travailler plus ! Le patronat n'a, certes, pas besoin de Sarkozy pour faire crever au travail ceux qui ont un emploi et pour maintenir au chômage ou dans la précarité les cinq ou six millions de femmes et d'hommes qui n'en ont pas. Mais Sarkozy en fait un programme politique et le patronat peut être sûr de pouvoir compter sur lui.
Les travailleurs du service public ? Sarkozy annonce qu'il ne remplacera qu'un travailleur sur deux qui partiront en retraite. Cela contribuera encore à détériorer la situation dans les hôpitaux, à l'Éducation nationale, dans les transports publics, et cela aggravera encore le chômage.
Les retraites ? Sarkozy promet la suppression des régimes spéciaux en se posant en justicier, partisan de l'égalité entre toutes les catégories. Bien sûr, à ses yeux, l'injustice n'est pas que Balladur ait fait passer la durée de cotisation de 37 ans et demi à 40 ans pour les salariés du privé, avant que Raffarin en fasse autant pour la plupart des fonctionnaires ! Démolir la situation d'une grande partie du monde du travail, puis présenter les autres comme des privilégiés pour aggraver la situation de tous, le procédé a souvent servi.
En même temps que Sarkozy annonce les coups supplémentaires qu'il compte porter aux travailleurs, il annonce, à l'intention du patronat, une réduction, une de plus, de l'impôt sur les bénéfices des sociétés et, à l'intention de la bourgeoisie, le plafonnement à 50 % de l'impôt sur les revenus des plus riches et la réduction de l'impôt sur les successions.
Si le programme de Sarkozy ne mérite que d'être rejeté par les travailleurs, en raison de ce qu'il contient, celui de Ségolène Royal a de quoi soulever leur méfiance, surtout en raison de ce qu'il ne contient pas.
Ségolène Royal promet une augmentation du smic à 1 500 euros, mais en brut et seulement pour la fin de la législature. On peut se dire que c'est moins pire que de ne pas se donner la peine d'en parler, mais ce n'est pas cela qui va augmenter le pouvoir d'achat des smicards, sans parler des autres à qui rien n'est promis !
Promettre une augmentation de 5 % des petites retraites, c'est, aussi, mieux que rien, mais ce ne sont pas 30 euros de plus par mois pour les pensions les plus faibles qui permettront aux retraités de mieux survivre ! Et le reste est à l'avenant.
Dimanche prochain, le choix sera entre un candidat qui est un ami proclamé du grand patronat, un ennemi ouvert des travailleurs, et une candidate qui, faute de vouloir affronter le grand patronat, ne pourra rien pour les classes populaires.
Si le vote de ce dimanche ne permet pas de changer la vie, il peut permettre cependant d'écarter Sarkozy, son arrogance et son mépris du monde du travail. C'est le souhait d'une grande partie de l'électorat populaire et c'est aussi le mien. Par solidarité avec tous ceux qui ne veulent pas que Nicolas Sarkozy soit élu président, j'ai appelé, dès le soir du premier tour, à voter Ségolène Royal, sans réserve mais sans la moindre illusion. Quant à changer la vie ou, simplement, rejeter la politique propatronale, il faudra de puissantes luttes sociales. Il n'y a pas d'autre voie !
Source http://www.lutte-ouvriere.org, le 4 mai 2007
Après l'élection de Sarkozy
Les classes populaires vont donc subir pendant les cinq prochaines années la présidence de Nicolas Sarkozy, et des gouvernements dont la politique sociale sera dans la continuité de celle des gouvernements que nous connaissions depuis cinq ans et qui étaient parmi les plus réactionnaires et antiouvriers depuis longtemps.
Bien sûr, le programme de Ségolène Royal n'aurait rien changé aux problèmes fondamentaux, la baisse du pouvoir d'achat, le chômage et la disparition du logement populaire. Si Ségolène Royal avait été élue, elle n'aurait peut-être pas eu la même attitude arrogante vis-à-vis des travailleurs et aurait évité, au moins dans la forme, les mesures en faveur des privilégiés qui auraient pu apparaître trop provocantes. Mais faute de vouloir limiter, même un peu, la puissance absolue du grand patronat, elle n'aurait pas pu apporter de réponse aux problèmes les plus graves qui accablent, aujourd'hui, les classes populaires et une grande partie de la société.
Mais Sarkozy, non seulement ne changera rien à ces problèmes, mais il aggravera dans bien des domaines la vie quotidienne. Il ne s'en est pas caché. À ceux qui auront besoin d'une augmentation de salaire, il répond déjà, en substance, qu'ils n'ont qu'à se lever plus tôt et travailler plus.
Aux sans-logis ou aux mal-logés, il n'offre rien, pas même de bonnes paroles. Le ruisseau sera assez bon pour eux ! Car la croissance, quand il en parle, ce n'est pas pour eux, c'est à leur détriment.
Il veut limiter le droit de grève, avant de l'interdire si on le laisse faire, en commençant par les travailleurs des services publics.
Quant au chômage, non seulement il n'envisage rien de sérieux pour le réduire, à part, comme pour tout le reste, faire la chasse à ceux qu'il appelle des faux chômeurs ou des faux malades. En supprimant les charges sociales sur les heures supplémentaires, comme il en a l'intention, il incitera les patrons, plutôt que d'embaucher, à user à mort leur personnel au travail.
Sarkozy a annoncé sa volonté de diminuer le nombre de travailleurs des services publics, en n'en remplaçant qu'un sur deux qui partiront en retraite. Cela désorganisera encore plus les services publics, aggravera la situation dans les hôpitaux, à l'Éducation nationale et dans les transports publics.
Il continuera l'attaque sur les retraites des salariés, commencée par Balladur et continuée par Raffarin qui avaient allongé la durée de cotisation de 37 ans et demi à 40 ans, le premier pour le privé, le second pour la Fonction publique. Sarkozy, lui, veut s'attaquer maintenant aux dernières catégories de travailleurs, ceux qui bénéficient de régimes spéciaux, pour qui cela n'avait pas encore été fait.
Toute sa politique visera à favoriser la bourgeoisie, en particulier la plus grande, au détriment des classes populaires. Il a programmé une réduction de 5 % supplémentaire de l'impôt sur les bénéfices des sociétés, un plafonnement à 50 % de l'impôt sur le revenu des contribuables les plus riches et la réduction de l'impôt sur les successions.
Le monde du travail ne doit cependant pas baisser la tête, car cette élection n'est pas une catastrophe. Même si Ségolène Royal avait été élue, nous aurions dû entrer en lutte, et des luttes sérieuses, importantes et déterminées, pour que les choses changent ne serait-ce qu'un peu pour nous.
Avec Sarkozy, il en ira de même et les luttes devront être les mêmes, aussi déterminées mais pas plus.
Tout dépend du monde du travail, de sa détermination et de la conscience qu'il aura que le bulletin de vote n'est qu'un chiffon de papier et que seules les luttes peuvent payer. Les principales luttes qui se sont déroulées depuis des dizaines d'années l'ont été dans des situations où la droite était au pouvoir.
Alors, ne soyons pas abattus. L'avenir de la société et le progrès social dépendent des travailleurs et sont entre leurs mains. Tout dépend donc de nous tous !
Source http://www.lutte-ouvriere.org, le 10 mai 2007
« Pour un programme de défense des travailleurs »
Le 21 mai, la campagne pour les élections législatives a commencé. Pour les travailleurs, rien de bon ne peut sortir du résultat de ces élections. Sarkozy cherchera à confirmer la victoire de la droite à la présidentielle et à obtenir par la même occasion une majorité parlementaire entièrement dévouée à sa politique. Et cette politique, il l'a annoncée en long et en large pendant sa campagne électorale, et ses ministres sont en train de la mettre en application.
C'est une politique entièrement en faveur du grand patronat, ce qui n'est vraiment pas une nouveauté par rapport aux gouvernements passés, assortie d'un certain nombre de gâteries en direction des plus riches, notamment en matière fiscale. Il est caractéristique que les mesures qui seront mises en place en priorité sont le plafonnement de l'impôt à 50 % du revenu et un allégement important de l'impôt sur les successions. Les plus riches, que cela favorise, ne pouvaient attendre !
Pour les travailleurs, il n'y aura évidemment rien, si ce n'est des coups de plus contre les retraites, contre le droit de grève. Rien contre le chômage, rien contre la baisse du pouvoir d'achat, à part le slogan « travailler plus pour gagner plus ». Ceux qui n'ont pas d'emploi, comme ceux qui sont en train d'en perdre un, apprécieront !
La gauche gouvernementale, le PS comme le PC, essaie de mobiliser sur le thème de la nécessité de limiter la toute-puissance de Sarkozy. Le Parlement dans son ensemble n'a déjà pas beaucoup de pouvoir face au président de la République, mais alors l'opposition socialiste, minoritaire, n'en aura aucun.
Si les cinq ans à venir ne dépendaient que du résultat des seules élections présidentielle et législatives, le patronat pourrait aggraver en paix l'exploitation pendant que ses laquais au gouvernement nous abreuveraient de prêches sur les vertus du travail.
Mais l'avenir ne dépend pas du seul jeu des élections et du fonctionnement institutionnel. Si Sarkozy n'a rien à craindre du côté des partis de la gauche, depuis longtemps domestiqués par le grand patronat, il n'est pas dit qu'il l'emportera au paradis de la droite réactionnaire.
Car, les élections passées, les problèmes essentiels du monde du travail demeurent et s'aggraveront inévitablement. Et quand la coupe sera pleine, même un pouvoir qui se veut fort ne pourra rien contre l'explosion sociale que l'attaque de trop aura déclenchée. Bien des gouvernements forts, et surtout antiouvriers, en ont fait l'expérience. À commencer par de Gaulle, pourtant autre chose que Sarkozy, qui dut reculer devant la grève de masse de 1968.
Notre avenir est, en fait, entre nos mains. Pas par la grâce d'un bout de papier à glisser dans l'urne. Ce sont les travailleurs qui font marcher toute l'économie, les entreprises, les banques, leurs pompes à profit. Et ce sont eux, aussi, qui en bloquant ces pompes à profit ont le pouvoir de toucher les patrons là où ils sont sensibles, à leurs portefeuilles.
Dans ces élections, Lutte Ouvrière présente des candidats dans la quasi-totalité du pays. Ces candidats affirmeront que les travailleurs ont la force sociale pour arrêter le cours actuel des choses et pour imposer des changements favorables aux classes populaires. Ils le feront au nom d'un programme de défense du monde du travail, d'un ensemble de mesures qui, imposées par les luttes, pourraient réellement changer le rapport de forces entre le patronat et les travailleurs.
Les votes pour les grands partis ne changeront rien à rien, si ce n'est renforcer les illusions et les faux espoirs électoraux. Les votes pour les candidats de Lutte Ouvrière exprimeront au moins qu'une partie, fut-elle petite, de l'électorat ouvrier ne fait pas confiance aux bulletins de vote pour changer son sort, et qu'elle se prononce pour les seuls objectifs qui pourraient unifier et orienter les luttes de demain vers l'efficacité.
Source http://www.lutte-ouvriere.org, le 24 mai 2007
À droite, toute ! Pendant les derniers meetings de sa campagne, Sarkozy ne veut surtout pas louper sa base électorale naturelle, l'électorat de droite bien réactionnaire, méprisant à l'égard du monde du travail. Il se pose en homme d'ordre, en défenseur de la hiérarchie sociale. Et en proclamant, lors de son meeting de Bercy, qu'il veut surmonter « une crise morale comme la France n'en a peut-être jamais connu, sauf peut-être au temps de Jeanne d'Arc », il prend jusqu'à la posture de Le Pen.
Avec Sarkozy, s'il est élu, il n'y a pas de doute sur ce qui attend les travailleurs. Son langage d'extrême droite ne l'empêche pas de se présenter « en porte-parole du peuple », de « ceux qui travaillent dur » ou de « ceux qui se lèvent tôt ». Mais s'il aime les travailleurs, il les aime saignants !
Le pouvoir d'achat ? Pour gagner plus, il faut travailler plus ! Le patronat n'a, certes, pas besoin de Sarkozy pour faire crever au travail ceux qui ont un emploi et pour maintenir au chômage ou dans la précarité les cinq ou six millions de femmes et d'hommes qui n'en ont pas. Mais Sarkozy en fait un programme politique et le patronat peut être sûr de pouvoir compter sur lui.
Les travailleurs du service public ? Sarkozy annonce qu'il ne remplacera qu'un travailleur sur deux qui partiront en retraite. Cela contribuera encore à détériorer la situation dans les hôpitaux, à l'Éducation nationale, dans les transports publics, et cela aggravera encore le chômage.
Les retraites ? Sarkozy promet la suppression des régimes spéciaux en se posant en justicier, partisan de l'égalité entre toutes les catégories. Bien sûr, à ses yeux, l'injustice n'est pas que Balladur ait fait passer la durée de cotisation de 37 ans et demi à 40 ans pour les salariés du privé, avant que Raffarin en fasse autant pour la plupart des fonctionnaires ! Démolir la situation d'une grande partie du monde du travail, puis présenter les autres comme des privilégiés pour aggraver la situation de tous, le procédé a souvent servi.
En même temps que Sarkozy annonce les coups supplémentaires qu'il compte porter aux travailleurs, il annonce, à l'intention du patronat, une réduction, une de plus, de l'impôt sur les bénéfices des sociétés et, à l'intention de la bourgeoisie, le plafonnement à 50 % de l'impôt sur les revenus des plus riches et la réduction de l'impôt sur les successions.
Si le programme de Sarkozy ne mérite que d'être rejeté par les travailleurs, en raison de ce qu'il contient, celui de Ségolène Royal a de quoi soulever leur méfiance, surtout en raison de ce qu'il ne contient pas.
Ségolène Royal promet une augmentation du smic à 1 500 euros, mais en brut et seulement pour la fin de la législature. On peut se dire que c'est moins pire que de ne pas se donner la peine d'en parler, mais ce n'est pas cela qui va augmenter le pouvoir d'achat des smicards, sans parler des autres à qui rien n'est promis !
Promettre une augmentation de 5 % des petites retraites, c'est, aussi, mieux que rien, mais ce ne sont pas 30 euros de plus par mois pour les pensions les plus faibles qui permettront aux retraités de mieux survivre ! Et le reste est à l'avenant.
Dimanche prochain, le choix sera entre un candidat qui est un ami proclamé du grand patronat, un ennemi ouvert des travailleurs, et une candidate qui, faute de vouloir affronter le grand patronat, ne pourra rien pour les classes populaires.
Si le vote de ce dimanche ne permet pas de changer la vie, il peut permettre cependant d'écarter Sarkozy, son arrogance et son mépris du monde du travail. C'est le souhait d'une grande partie de l'électorat populaire et c'est aussi le mien. Par solidarité avec tous ceux qui ne veulent pas que Nicolas Sarkozy soit élu président, j'ai appelé, dès le soir du premier tour, à voter Ségolène Royal, sans réserve mais sans la moindre illusion. Quant à changer la vie ou, simplement, rejeter la politique propatronale, il faudra de puissantes luttes sociales. Il n'y a pas d'autre voie !
Source http://www.lutte-ouvriere.org, le 4 mai 2007
Après l'élection de Sarkozy
Les classes populaires vont donc subir pendant les cinq prochaines années la présidence de Nicolas Sarkozy, et des gouvernements dont la politique sociale sera dans la continuité de celle des gouvernements que nous connaissions depuis cinq ans et qui étaient parmi les plus réactionnaires et antiouvriers depuis longtemps.
Bien sûr, le programme de Ségolène Royal n'aurait rien changé aux problèmes fondamentaux, la baisse du pouvoir d'achat, le chômage et la disparition du logement populaire. Si Ségolène Royal avait été élue, elle n'aurait peut-être pas eu la même attitude arrogante vis-à-vis des travailleurs et aurait évité, au moins dans la forme, les mesures en faveur des privilégiés qui auraient pu apparaître trop provocantes. Mais faute de vouloir limiter, même un peu, la puissance absolue du grand patronat, elle n'aurait pas pu apporter de réponse aux problèmes les plus graves qui accablent, aujourd'hui, les classes populaires et une grande partie de la société.
Mais Sarkozy, non seulement ne changera rien à ces problèmes, mais il aggravera dans bien des domaines la vie quotidienne. Il ne s'en est pas caché. À ceux qui auront besoin d'une augmentation de salaire, il répond déjà, en substance, qu'ils n'ont qu'à se lever plus tôt et travailler plus.
Aux sans-logis ou aux mal-logés, il n'offre rien, pas même de bonnes paroles. Le ruisseau sera assez bon pour eux ! Car la croissance, quand il en parle, ce n'est pas pour eux, c'est à leur détriment.
Il veut limiter le droit de grève, avant de l'interdire si on le laisse faire, en commençant par les travailleurs des services publics.
Quant au chômage, non seulement il n'envisage rien de sérieux pour le réduire, à part, comme pour tout le reste, faire la chasse à ceux qu'il appelle des faux chômeurs ou des faux malades. En supprimant les charges sociales sur les heures supplémentaires, comme il en a l'intention, il incitera les patrons, plutôt que d'embaucher, à user à mort leur personnel au travail.
Sarkozy a annoncé sa volonté de diminuer le nombre de travailleurs des services publics, en n'en remplaçant qu'un sur deux qui partiront en retraite. Cela désorganisera encore plus les services publics, aggravera la situation dans les hôpitaux, à l'Éducation nationale et dans les transports publics.
Il continuera l'attaque sur les retraites des salariés, commencée par Balladur et continuée par Raffarin qui avaient allongé la durée de cotisation de 37 ans et demi à 40 ans, le premier pour le privé, le second pour la Fonction publique. Sarkozy, lui, veut s'attaquer maintenant aux dernières catégories de travailleurs, ceux qui bénéficient de régimes spéciaux, pour qui cela n'avait pas encore été fait.
Toute sa politique visera à favoriser la bourgeoisie, en particulier la plus grande, au détriment des classes populaires. Il a programmé une réduction de 5 % supplémentaire de l'impôt sur les bénéfices des sociétés, un plafonnement à 50 % de l'impôt sur le revenu des contribuables les plus riches et la réduction de l'impôt sur les successions.
Le monde du travail ne doit cependant pas baisser la tête, car cette élection n'est pas une catastrophe. Même si Ségolène Royal avait été élue, nous aurions dû entrer en lutte, et des luttes sérieuses, importantes et déterminées, pour que les choses changent ne serait-ce qu'un peu pour nous.
Avec Sarkozy, il en ira de même et les luttes devront être les mêmes, aussi déterminées mais pas plus.
Tout dépend du monde du travail, de sa détermination et de la conscience qu'il aura que le bulletin de vote n'est qu'un chiffon de papier et que seules les luttes peuvent payer. Les principales luttes qui se sont déroulées depuis des dizaines d'années l'ont été dans des situations où la droite était au pouvoir.
Alors, ne soyons pas abattus. L'avenir de la société et le progrès social dépendent des travailleurs et sont entre leurs mains. Tout dépend donc de nous tous !
Source http://www.lutte-ouvriere.org, le 10 mai 2007
« Pour un programme de défense des travailleurs »
Le 21 mai, la campagne pour les élections législatives a commencé. Pour les travailleurs, rien de bon ne peut sortir du résultat de ces élections. Sarkozy cherchera à confirmer la victoire de la droite à la présidentielle et à obtenir par la même occasion une majorité parlementaire entièrement dévouée à sa politique. Et cette politique, il l'a annoncée en long et en large pendant sa campagne électorale, et ses ministres sont en train de la mettre en application.
C'est une politique entièrement en faveur du grand patronat, ce qui n'est vraiment pas une nouveauté par rapport aux gouvernements passés, assortie d'un certain nombre de gâteries en direction des plus riches, notamment en matière fiscale. Il est caractéristique que les mesures qui seront mises en place en priorité sont le plafonnement de l'impôt à 50 % du revenu et un allégement important de l'impôt sur les successions. Les plus riches, que cela favorise, ne pouvaient attendre !
Pour les travailleurs, il n'y aura évidemment rien, si ce n'est des coups de plus contre les retraites, contre le droit de grève. Rien contre le chômage, rien contre la baisse du pouvoir d'achat, à part le slogan « travailler plus pour gagner plus ». Ceux qui n'ont pas d'emploi, comme ceux qui sont en train d'en perdre un, apprécieront !
La gauche gouvernementale, le PS comme le PC, essaie de mobiliser sur le thème de la nécessité de limiter la toute-puissance de Sarkozy. Le Parlement dans son ensemble n'a déjà pas beaucoup de pouvoir face au président de la République, mais alors l'opposition socialiste, minoritaire, n'en aura aucun.
Si les cinq ans à venir ne dépendaient que du résultat des seules élections présidentielle et législatives, le patronat pourrait aggraver en paix l'exploitation pendant que ses laquais au gouvernement nous abreuveraient de prêches sur les vertus du travail.
Mais l'avenir ne dépend pas du seul jeu des élections et du fonctionnement institutionnel. Si Sarkozy n'a rien à craindre du côté des partis de la gauche, depuis longtemps domestiqués par le grand patronat, il n'est pas dit qu'il l'emportera au paradis de la droite réactionnaire.
Car, les élections passées, les problèmes essentiels du monde du travail demeurent et s'aggraveront inévitablement. Et quand la coupe sera pleine, même un pouvoir qui se veut fort ne pourra rien contre l'explosion sociale que l'attaque de trop aura déclenchée. Bien des gouvernements forts, et surtout antiouvriers, en ont fait l'expérience. À commencer par de Gaulle, pourtant autre chose que Sarkozy, qui dut reculer devant la grève de masse de 1968.
Notre avenir est, en fait, entre nos mains. Pas par la grâce d'un bout de papier à glisser dans l'urne. Ce sont les travailleurs qui font marcher toute l'économie, les entreprises, les banques, leurs pompes à profit. Et ce sont eux, aussi, qui en bloquant ces pompes à profit ont le pouvoir de toucher les patrons là où ils sont sensibles, à leurs portefeuilles.
Dans ces élections, Lutte Ouvrière présente des candidats dans la quasi-totalité du pays. Ces candidats affirmeront que les travailleurs ont la force sociale pour arrêter le cours actuel des choses et pour imposer des changements favorables aux classes populaires. Ils le feront au nom d'un programme de défense du monde du travail, d'un ensemble de mesures qui, imposées par les luttes, pourraient réellement changer le rapport de forces entre le patronat et les travailleurs.
Les votes pour les grands partis ne changeront rien à rien, si ce n'est renforcer les illusions et les faux espoirs électoraux. Les votes pour les candidats de Lutte Ouvrière exprimeront au moins qu'une partie, fut-elle petite, de l'électorat ouvrier ne fait pas confiance aux bulletins de vote pour changer son sort, et qu'elle se prononce pour les seuls objectifs qui pourraient unifier et orienter les luttes de demain vers l'efficacité.
Source http://www.lutte-ouvriere.org, le 24 mai 2007