Déclaration de M. François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, sur les résultats du second tour des élections législatives corrigeant la tendance du premier tour et permettant au PS la constitution d'un groupe parlementaire d'au moins 200 députés dans la nouvelle Assemblée, Paris le 17 juin 2007.

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Circonstance : Second tour des élections législatives à Paris le 17 juin 2007

Texte intégral

Les Français ont voulu, pour ce second tour des élections législatives, corriger la tendance qui s'était dessinée lors du premier tour.
Ils semblent avoir réussi en offrant à la gauche -et notamment au Parti socialiste- un groupe parlementaire d'au moins 200 députés, soit 25 % de plus que dans l'Assemblée sortante, celle de 2002.
Je tiens au nom même de la démocratie à les en remercier. Par ce vote, nos concitoyens ont entendu installer d'abord une force face au nouveau pouvoir permettant l'équilibre et le contrepoids indispensable en démocratie.
Ils ont voulu aussi exprimer un doute, voire une crainte à l'égard des premières mesures injustes du gouvernement de François FILLON, et notamment l'annonce de cette « TVA sociale » et les franchises médicales. Ils ont aussi réprouvé la méthode qui consiste, avant une élection, de ne pas avouer clairement les intentions du nouveau pouvoir.
La « vague bleue » annoncée qui devait déferler n'a donc pas eu lieu. Il y aura dans la prochaine Assemblée, et tant mieux, de la diversité et du pluralisme. C'est bon pour le pays. La France marchera sur ses deux jambes : une majorité, car il y a une majorité -je la reconnais- qui doit avoir un gouvernement, et une opposition, celle que la gauche -et notamment le Parti socialiste- va incarner.
Je reste néanmoins lucide sur la situation. Le Parti socialiste s'est redressé, au-delà même de ce que certains pouvaient espérer. Mais, en même temps, l'abstention reste forte et la droite a désormais la quasi-totalité du pouvoir.
C'est pourquoi, les socialistes sont confrontés à une double exigence :
Ils doivent être une opposition utile au pays, qui critique chaque fois que c'est nécessaire, mais qui propose sur chaque sujet. Nous le ferons.
Ils doivent tirer toutes les leçons des scrutins qui viennent de se dérouler, se renouveler autant qu'il sera possible et, déjà dans la future Assemblée, il y aura grâce à nous plus de femmes et, je l'espère, plus d'élus issus de notre diversité. Ensuite, rénover la gauche, la refonder si c'est nécessaire -et c'est nécessaire- pour qu'elle constitue l'alternative indispensable pour les échéances futures.